Ce qui me gonfle dans le logiciel libre actuel, épisode 2 : les projets de distributions mono-développeur.

Dans le petit et doucéreux monde des distributions Linux, il y a un truc qui m’irrite et me fait peur à la fois : les projets de distributions mono-développeur. Oui, vous allez me dire, il y a la Slackware qui est née en 1993 et qui essentiellement maintenu par Patrick Volkerding et quelques autres personnes.

Mais il y a d’autres projets, aussi mono-développeur qui sont à éviter pour cette raison. Il suffit que le développeur n’ait plus le temps de s’occuper de son projet pour se retrouver avec le bec dans l’eau.

Il est vrai que des projets comme SDesk sont des Archlinux à peine retouchées. Mais quand le projet est un peu plus ambitieux et ne se résume pas à la énième personnalisation d’Ubuntu, de Debian ou encore de LinuxMint, on est plutôt dans la mouise.

C’est pour cela que je ne conseille aucun de ce genre de projets quand on me contacte – contactait ? – pour me demander quelle distribution utiliser. J’ai pu voir récemment une Archlinux pure et dure utilisée par une personne que je n’aurai jamais soupçonné de l’utiliser. J’étais un peu sur le fondement ! Comme quoi, parfois on peut être agréablement surpris.

Pour résumer : projet mono-développeur ? Pas bien. Et restez donc sur les distributions mères et filles comme je me tue à le répéter. Vous aurez largement moins d’emmerdes au final.

Ce qui me gonfle dans le logiciel libre actuel, épisode 1 : la mise en avant de projets non terminés.

Comme vous le savez, je suis un utilisateur long terme du logiciel libre, ayant décidé de passer au mono-démarrage linuxien en 2006. Ce qui était assez acrobatique à l’époque et on avait pas encore la dose de finition actuelle. En 2006, c’était un choix technique osé. De nos jours, un peu moins !

Cependant, il y a certains travers qui ont le don de me géner aux entournures. D’où ce premier article d’une petite série. On va commencer par ce qui m’a irrité récemment, c’est l’annonce par le projet Garuda de proposer une saveur de leur distribution avec l’environnement Cosmic Desktop qui est – au 16 mars 2025 en version alpha 6 – non terminé pour le moment.

Il ne serait pas étonnant que tout au long de l’année 2025 l’équipe de System76 sorte des versions alphas ou betas mensuellement. Je pense qu’il serait raisonnable d’estimer la première version stable pour fin 2025 début 2026. Écrire un environnement de bureau depuis la page blanche, ça prend du temps.

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Décidément, Archlinux par moment est un peu trop fraîche.

Il y a un peu plus de 14 ans, j’écrivais un billet plein de rancoeur. En effet, Archlinux avait été un peu rapide et était passé de Python 2 à Python 3 sans prendre trop de précaution. En 2010, Python 3 était à peine arrivé et la casse avait été flagrante. J’ai entre temps enlevé les commentaires, et je ne me souviens plus de leur contenu. Mais le plus important, c’est que le billet soit resté.

Cela s’est repassé récemment, mais avec un composant moins crucial que Python. C’est l’arrivée de SDL 3 accompagné d’une couche de compatibilité, du nom de sdl2-compat. Un peu à l’image du sdl12-compat qui permettait de faire fonctionner des logiciels en SDL 1.2 avec SDL 2.

Utilisant Archlinux avec les dépôts de tests – je sais, c’est pas bien ! – j’ai pu profiter d’une période où le paquet sdl2-compat n’était pas encore disponible pour rapporter des bugs. J’ai rapporté deux bugs qui empéchaient la compilation de l’émulateur Dosbox-X (bug 1, bug 2), et enfin un bug qui provoquent une distorsion audio dans Dosbox-X.

En dehors de Dosbox-X, j’ai rapporté un bug auprès du projet Caprice32 et un autre sur le peu actif dépôt de l’émulateur PCem. Autant dire que j’ai eu une semaine chargée côté rapport de bugs 🙂

Mais c’est la vie d’une personne qui aime à utiliser des logiciels en version de développement. Même si la plupart du temps, tout roule 🙂

Pour le problème du son de Dosbox-X, un correctif a été appliqué, et si le bug continue d’exister c’est pour apporter des informations complémentaires, comme un bug ouvert sur l’outil de suivi d’Archlinux.

L’arrivée du duo SDL 3 et sdl2-compat est un peu précoce, mais elle est moins génante que celle de Python 3 il y a bientôt 15 ans. Peut-être que les mainteneurs d’Archlinux sont devenus plus sages en vieillissant ? 🙂

Avec OpenZFS, l’idéologie prend le pas sur le technique.

Vous allez me dire : « Oui, encore un article pour pousser une gueulante ». Oui et non. Car c’est un peu un mélange des deux.

OpenZFS, c’est un projet pour proposer un module noyau pour intégrer le support du ZFS d’Oracle.

Vous allez me dire, ZFS est à l’origine un projet de Sun puis d’Oracle, l’entreprise détesté par nombres de libristes, surtout vu le sort subit par OpenOffice.org. Même Linus Torvalds ne veut pas y toucher tant que la situation légale est éclaircie.

Je cite l’article avec la remarque de Linus :

Si quelqu’un ajoute un module du noyau comme ZFS, qu’il sache qu’il ne bénéficie d’aucun soutien. Je ne peux pas le maintenir et je ne peux pas être lié par les changements apportés au noyau par d’autres. Et honnêtement, il n’est pas envisageable d’intégrer ZFS avant d’avoir reçu une lettre officielle d’Oracle (signée par leur principal conseiller juridique ou de préférence par Larry Ellison lui-même) qui nous y autorise et qui stipule que le produit final sera sous licence GPL. Certaines personnes pensent qu’il est envisageable d’intégrer ZFS au noyau et que l’interface du module fait l’affaire. C’est leur décision, mais étant donné la nature litigieuse d’Oracle et les questions de licence, je ne me sentirais pas en sécurité si je le faisais

Autant dire que zfs et par extension OpenZFS ne sont pas en odeur de sainteté pour les développeurs du noyau. Pour bloquer l’intégration, certaines manipulations ont été mises en place, mais le plus simple est de voir cette vidéo faite en collaboration avec Baba Orhum :

Oui, la vidéo fait 27 minutes, mais vous aurez droit à tous les détails croustillants et vous verrez que les développeurs ont été un peu agressifs. Désolé, je n’ai pas trouvé d’autre mots. Enfin, vous verrez bien, c’est quand même bien mesquin au final !

Du grand foutage de gueule de l’industrie vidéo-ludique « mainstream »…

Je ne suis pas un spécialiste des jeux vidéos « modernes ». Je dois avouer que le dernier jeu moderne auquel j’ai joué sur mon matériel de l’époque, c’est Quake 4 vers 2004-2005. J’ai pu faire mumuse sur Doom 2016 sur le PC d’un ami. Évidemment Doom 2016 a été une sacrée claque, mais ne possédant pas le matériel nécessaire pour y jouer avec un bon rendu et un nombre d’images par seconde conséquent…

C’est une des raisons qui m’ont fait me tourner vers le rétro-ludique et aussi le fait que via des plateformes comme itch.io, on trouve à petit prix des jeux pour PC ou Mac tout comme des jeux pour les ordinosaures des années 1980-1990. Même si c’est du dématérialisé, si vous avez payé 5 ou 10€ pour un jeu, il vous appartient quoiqu’il arrive.

Le plus cher que j’ai payé, cela a été 14,99$ pour « Superflu Riteurnz » de Gee, même si maintenant il n’est plus qu’à 9,99$.

Mais revenons au sujet de l’article, le jeu vidéo « mainstream ». Celui des AAA qui sont parfois effroyablement bugués – comme Cyberpunk 2077 au début de sa vie commerciale – et qui coûtent entre 70 et 80 €.

Cela vous paraît cher, 80€ ? Pour info, en 1996, j’avais acheté le jeu « Quake » d’ID Software sous format CD avec une bande son signée Trent Reznor. J’avais déboursé, hors frais de port, 349 francs. En prenant l’outil de l’Insee qui permet de calculer l’équivalence d’un prix entre francs et euros en prenant en compte l’inflation, je me suis aperçu que 349 francs de 1996, ça donne 81€ en 2023.

Donc les jeux sont toujours aussi chers. La seule différence, c’est qu’en 1996, le jeu nous appartenait, modulo quelques patchs à rajouter par la suite. Ce n’est plus le cas en 2024 avec le tout dématérialisé. Si les serveurs indispensables à un jeu sont éteints, vous ne pouvez plus rien faire, surtout quand une connexion est indispensable même en mode solo.

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