EndeavourOS, Archlinux ou pas ?

Dans une vidéo « C’est Trolldi, c’est permis » – du moins au moment où je rédige cet article, le 5 juillet 2024 – je montrais comment on pouvait Archlinuxiser une EndeavourOS.

On m’a fait très gentiment fait la remarque – et c’est appréciable – que ce n’était pas une vraie Archlinux, à cause de l’utilisation de Dracut pour générer les images noyaux en lieu et place de mkinitcpio.

On pourrait rajouter le fait qu’il y a un dépôt tiers qui en dehors de paquets spécifiques propose une poignée de paquets en provenance d’AUR. Si mes souvenirs sont bons, on tourne dans les 3 ou 4 paquets, dont un critique, car c’est en relation avec Dracut.

Il y a aussi systemd-boot en lieu et place de Grub. Mais sauf erreur de ma part, archinstall, l’installateur officiel propose aussi systemd-boot par défaut. Vous me corrigerez en commentaire si je me trompe.

Pour moi, mis à part ces deux points, EndeavourOS propose une Archlinux personnalisée qu’il est ultra simple et rapide à archlinuxiser.

C’était pour cette raison que j’ai participé durant les premières années au projet avant de le quitter, n’ayant plus le temps ni le courage de m’y investir à nouveau.

Si dans le futur je dois réinstaller un e Archlinux, je pense que je pourrais envisager EndeavourOS, modulo le fait que j’utiliserai Grub et que je me débrouillerai pour remplacer Dracut par mkinitcpio.

J’espère simplement que ce sera le plus tard possible, car j’ai pas envie de réinstaller aussi rapidement. Mon installation actuelle n’a bien que 6 ans et demi 🙂

Quoi de neuf chez ArchCraftsMan ?

Début mai 2024, je faisais un article bilan sur les installateurs pour Archlinux. Dans l’article, je parlais du projet ArchCraftsMan. À l’origine écrit en Bash, le projet a été réécrit en python pour être plus facilement maintenable.

Cela faisait des mois que je n’étais plus allé sur la page github du projet.

J’avais noté des blocages lors de l’utilisation dans VirtMachineManager. Donc cette fois, je suis parti sur VMWare Workstation qui même si elle ne connait pas Archlinux est suffisamment versatile pour l’émuler tranquillement.

J’ai donc fait chauffer mon exemplaire de VMWare Workstation pour montrer le fonctionnement de l’installateur en « temps réel ». Restez jusqu’à la fin de la vidéo, cela en vaut la peine !

Il est vrai que comparé à l’outil officiel Archinstall, le projet ArchCraftsman est limité : pour le moment le support des environnements est limité au trio Gnome, Plasma et Xfce. Néanmoins l’ensemble proposé est d’assez bonne qualité et on peut dire que le boulot d’installation est fait ainsi à hauteur de 80-85%.

Mis à part le bug étrange du son dans VMWare, je n’ai rien à reprocher au projet qui est de bonne facture. Peut-être que rajouter un ou deux environnements de bureau comme LXQt ou encore Cinnamon serait profitable au projet.

Ajout le 23 juin à 16 h 30 :

Une vidéo complémentaire sur ArchCraftsMan et un mea culpa pour une fausse manipulation de ma part.

Suis-je trop formaté pour envisager à long terme un changement de distribution ?

Je suis sur PC depuis 1995 et j’ai connu plusieurs grandes périodes, mis à part un an avec le premier Mac Mini entre 2004 et 2005.

  1. La période MS-Windows entre 1995 et 2006 : MS-Windows 3.1, 95, 98 et 98SE, 2000 et XP. Oui, j’ai échappé à Millenium 🙂
  2. Une période Ubuntu de mi 2006 à mi 2009
  3. Une période Archlinux depuis 2009 sans quasiment aucune interruption, mis à part un court passage sur la regrettée Frugalware Linux

Il y a 6 mois – au moment où je rédige cet article, le 9 mai 2024 – je rédigeais un court billet sur mon choix en cas de décès d’Archlinux. Sans grande surprise, c’est la Fedora Linux classique qui a emporté mon choix.

Moins d’une semaine plus tard, je faisais un billet où je parlais de mes expérimentations avec la Fedora Linux 39 à l’époque.

Rien n’a bien changé depuis, modulo la version stable de la Fedora Linux. Cependant, je me demande presque si au décès d’Archlinux, je ne serai pas en pleine saturation linuxienne, quitte à quitter le doux – hum ! – monde du libre pour le monde Microsoftien, en ayant ma dose de linux avec WSL.

Mais vu la vivacité d’Archlinux, son AUR toujours plus rempli et dans lequel il devient difficile de s’y retrouver sans perdre cinq bonnes minutes pour certains logiciels, la question risque de ne pas se poser avant longtemps.

Je peux dire en ce mois du quinzième anniversaire en tant qu’Archlinuxien, « BTW, I use Arch! » 🙂

On en est où des installateurs pour Archlinux ?

S’il est bien un sujet duquel je me suis éloigné, c’est celui des installateurs pour Archlinux. Mon installation ayant déjà 6 ans et bientôt 3 mois au compteur, ce n’est pas un sujet sur lequel je fais une veille permanente.

Je vais rester sur les principaux projets, du moins ceux que j’ai eu l’occasion de tester en machine virtuelle pour voir la qualité de l’installation proposée. Les journées ne faisant que 24 heures, je ne peux pas tout essayer… C’est pas faute d’avoir essayé 🙂

Outre l’excellent ArchInstall proposé par l’équipe d’Archlinux, il y a d’autres projets. Tout-en-un comme EndeavourOS ou le projet aux 150 images ISO, j’ai nommé ArcoLinux ou encore la Garuda Linux et ses images ISO ultra-personnalisées.

Dans les projets plus proches des bases minimales, autant citer ArchCraftsman – qui dans mes tests ne semble pas aimer l’ipv6 – ou encore Archfi/Archdi mais qui semble être en fin de vie, dixit le github du créateur. Je cite :

What about archfi/archdi?
I think they are reaching the end but I will complete this topic later.

Ce qui donne traduit :

Qu’en est-il de archfi/archdi ?
Je pense qu’ils arrivent à leur fin mais je complèterai ce sujet plus tard.

Je pourrais aussi parler de RebornOS, de Calam-Arch-Installer, de Archman (mais je ne parle pas le turc !)

Je suis prêt à parier que j’ai dû en oublier une bonne demi-douzaine, mais comme je l’ai dit en introduction, ce n’est pas le sujet de ma veille technologique actuelle.

C’est bien connu, les rolling release, ça se pète la gueule sur le moyen ou long terme.

C’est une idée reçue qui traîne depuis des années dans le petit monde doucereux des distributions GNU/Linux. Celle que sur le moyen terme (plus de 5 ans), on ne peut pas se fier à une rolling release. Je vais parler d’Archlinux, car je la pratique depuis 2009. J’aurai pu aussi parler d’OpenSuSE Tumbleweed, mais entre la distribution au caméléon et moi, ce n’est pas le grand amour. Pour rester sociable et poli.

J’accumule ce qu’il ne faudrait pas faire, dixit les personnes qui promeuvent cette idée, à savoir :

  1. Utiliser les dépôts de tests
  2. Multiplier les paquets en provenance du Archlinux User Repository
  3. Utiliser des enrobeurs de pacman comme yay qui peuvent entrainer des problèmes

Et pourtant… Mon installation actuelle d’Archlinux – à l’origine sur un disque dur mécanique de 2 To – maintenant sur un duo nvme et SSD date de… Février 2018. Oui, près de 6 ans et 3 mois. Source ? Tout simplement le fichier /var/log/pacman.log qui enregistre les activités d’installation et de suppression de paquets. À savoir en ligne de commande, un petit head /var/log/pacman.log.

[2018-02-27 17:39] [PACMAN] Running 'pacman -r /mnt -Sy --force --cachedir=/mnt/var/cache/pacman/pkg --noconfirm bash bzip2 coreutils cryptsetup device-mapper dhcpcd diffutils e2fsprogs file filesystem findutils gawk gcc-libs gettext glibc grep gzip inetutils iproute2 iputils jfsutils less licenses linux logrotate lvm2 man-db man-pages mdadm nano netctl pacman pciutils pcmciautils perl procps-ng psmisc reiserfsprogs s-nail sed shadow sysfsutils systemd-sysvcompat tar texinfo usbutils util-linux vi which xfsprogs alsa-utils base-devel cpupower cups cups-pdf dialog efibootmgr ffmpegthumbnailer git grml-zsh-config grub gst-libav gst-plugins-bad gst-plugins-base gst-plugins-good gst-plugins-ugly gtk3-print-backends gtk-engine-murrine gvfs gvfs-mtp gvfs-smb libreoffice-fresh libreoffice-fresh-fr lightdm lightdm-gtk-greeter lightdm-gtk-greeter-settings linux-headers mate mate-extra mesa-libgl networkmanager network-manager-applet ntfs-3g pamac-aur pavucontrol pulseaudio pulseaudio-alsa screenfetch ttf-dejavu unzip vim wget wireless_tools wpa_actiond wpa_supplicant xdg-user-dirs xf86-video-ati xorg-apps xorg-server xorg-xinit xterm zsh zsh-completions zsh-syntax-highlighting'
[2018-02-27 17:39] [PACMAN] synchronizing package lists
[2018-02-27 17:44] [ALPM] transaction started
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed linux-api-headers (4.14.8-1)
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed tzdata (2018c-1)
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed iana-etc (20180221-1)
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed filesystem (2017.10-2)
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed glibc (2.26-11)
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed gcc-libs (7.3.0-1)
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed ncurses (6.1-3)

On peut en déduire qu’à l’installation, le noyau Linux de l’époque était un 4.14.x. Et dire que j’utilise le noyau linux LTS 6.6.28, depuis quelques mois, suite à une couille dans le potage du noyau classique… Autant dire que l’installation a connu tout la période des noyaux Linux 5.x et est encore en vie 🙂

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En vrac’ de milieu de semaine…

Petit en vrac’ en ce troisième mercredi d’avril 2024.

Côté logiciel libre, informatique et internet.

  • Des projet naissent et d’autres meurent. C’est le cas du port pour ARM d’EndeavourOS. Paix à ses octets.
  • Comme chaque mois d’avril depuis 2005, la nouvelle version d’Ubuntu à venir entre en phase bêta. Uniquement conseillée aux personnes qui n’ont pas peur de la ligne de commande en cas d’emmerdes.
  • La Archcraft, une base archlinux orientée légèreté logicielle a sorti sa nouvelle version, la 2024.04.06. Pour les ordinateurs qui rament avec les distributions GNU/Linux classiques.
  • Côté rétroludique, un titre du nom de Pirka vient de sortir pour Amstrad CPC. Un classique casse-tête où il faut aligner 3 tuiles identiques verticalement. Il n’y a pas d’écran de game over. Simplement quand on ne plus rien faire, les commandes « gèlent » et seule la touche ESC permet de revenir au début du jeu. Les oreilles les plus fines auront reconnu la mélodie de « El condor pasa » immortalisé par Simon et Garfunkel.

Côté culture ?

Cosmic Ground vient de sortir son nouvel album, « Melt ». Pour les personnes qui aiment l’ambiant et le kraut rock.

Pour finir, une rapide partie de « Pirka » pour Amstrad CPC. Enfin deux, dont une qui a été plus longue que l’autre. Si on s’applique, on peut avoir de très gros scores, même si c’est un jeu pour quand on a 5 minutes dans la journée.

Sur ce, bonne fin de semaine !

Parfois des extensions cassent avec Gnome…

…Et les mainteneurs en question ne font rien ou presque pour corriger le bug. On doit alors compter sur des forks – pour une fois qu’ils servent à autre chose que polir l’ego du forkeur / de la forkeuse ! – pour retrouver les fonctionnalités qui vont bien.

L’exemple que j’ai eu récemment, c’est celui de l’extension Openweather qui permet d’afficher dans la barre supérieure la météo en direct. On n’a pas tous accès à une fenêtre pour voir le temps qu’il fait dehors.

L’extension OpenWeather d’origine n’a plus bougé depuis fin 2023, dixit son gitlab au 31 mars 2024.

Il y a eu un premier fork proposé par Toppk qui lui aussi est à l’abandon depuis 5 mois, dixit le github dédié. C’est celui que j’ai utilisé avec Gnome 45.

Plus récemment, un nouveau fork basé sur le code proposé par Toppk a été publié, mais lui compatible avec Gnome 46. C’est celui de Penguin-Teal qui porte le nom de OpenWeather Refined et qu’on peut trouver ici pour la famille des distributions basée sur Archlinux.On peut parler d’un fork au carré… En espérant que l’on ne passe pas au fork au cube avec Gnome 47 qui sortira fin septembre 2024.

J’ai fait une petite vidéo pour montrer l’extension en action.

J’avoue que c’est une des premières fois que je vois autant de forks se succéder en si peu de temps…

Ce sont les plaisirs de l’informatique libre 🙂

Gnome 46, une évolution presque sans casse :)

Comme tous les six mois, Gnome propose la nouvelle version de son environnement de bureau. Pour pouvoir tester un peu en avance Gnome avant qu’il n’atterisse sur les dépôts de test d’Archlinux, j’ai utilisé Qemu avec VirtualMachineManager pour me créer une machine virtuelle.

Machine virtuelle Archlinux créée avec l’installateur Archinstall. J’ai activé dans un premier temps les dépôts de test, puis le dépôt dédié à savoir Gnome-unstable. La mise à jour de l’environnement Gnome m’a annoncé l’installation de 79 paquets.

Après un redémarrage, Gnome s’est lancé sans problème. Par sécurité, je n’avais pas installé l’extension arch-update (qui est en cours de port pour Gnome 46) ni celle utilisant OpenWeather (et qui semble explosée au maximum au moment où je rédige cet article).

Comme pour Gnome 45, les nouveautés sont souvent sous le capot. Même si l’article de OMGUbuntu sur Gnome 46 liste des nouveautés, elles passeront souvent sous le radar.

Voici donc une petite vidéo de Gnome 46.

Bon courage pour trouver les différences flagrantes avec Gnome 45 😀

P’tain, bientôt 15 ans sous Archlinux !

Le 15e anniversaire, ce sera le 3 mai 2024. Donc en gros dans 4 mois au moment où je rédige ce billet. Vous me pardonnerez ce billet un peu précoce, mais au bout de tant d’années, ce serait bête de chipoter pour 4 mois 🙂

En effet, le 3 mai 2009, je quittais pour de bon Ubuntu. Et je terminais le billet par cette phrase :

Maintenant la question est : combien de temps resterai-je avec cette installation d’Archlinux ?

J’y suis resté jusqu’à la mort du matériel utilisé à l’époque. Depuis – et malgré deux courts passage sur la Frugalware Linux dont la dernière image ISO d’installation date de septembre 2016 ! – je suis resté sur Archlinux. La seule entorse est une installation de Manjaro Linux sur mon vieil ordinateur portable.

J’ai connu l’époque où on configurait une Archlinux avec le fichier /etc/rc.conf qui était des plus sensibles. En 2012, j’ai connu la migration vers systemd en octobre de cette année là.

J’ai connu comme enrobeur de pacman yaourt (qui était proposé par archlinux.fr jusqu’en 2019), pacaur, trizen et finalement yay.

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Coffee Linux, ce qu’il ne faut pas faire avec une Archlinux…

Note préliminaire : j’aurai pu faire un épisode des pitreries du libre mais j’ai préféré rester par écrit, je pense qu’avec une telle production je me serai retrouver à balancer des jurons durant toute la vidéo, et ce n’est pas très bon pour mon estomac 🙂

C’est un énième projet d’installateur pour Archlinux qui semble avoir mieux compris Archlinux que les développeurs de la distribution, je cite le github officiel :

The standard installation script for a standard Arch Linux is kinda broken, and incomplete to assembe an actually functional environment.

Ce qui donne traduit :

Les scripts d’installation standard pour une Archlinux standard sont un peu cassés, et incomplets pour assembler un environnement vraiment fonctionnel.

Déjà avec ArchInstall, l’outil en python on obtient une Archlinux de bonne qualité niveau installation. Loin de ce projet qui utilise un installateur sous la forme d’une série de scripts bash qui a de nombreux défauts :

  1. Pas de choix de langue lors du processus d’installation. On se retrouve avec un système directement en anglais.
  2. Aucune détection du support cible pour installer la distribution.
  3. Les mots de passe sont affichés en clair lors de leurs saisies.
  4. Aucune utilisation de l’option –needed avec pacman ce qui fait que certains paquets sont réinstallés plusieurs fois.
  5. Il y a apparemment du choix dans les environnements de bureau proposés, sauf que ce sont souvent des variantes proches les unes des autres.
  6. Pas de choix du fuseau horaire.
  7. Il installe yay et pamac sans rien demander à la personne qui l’utilise.
  8. Il demande à la fin si l’installation s’est bien déroulée… Il se passe quoi si on dit non ?

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