Windows Subsystem for Linux 2.0, première étape vers un MS-Windows « 11 » qui ne portera pas ce nom ?

Microsoft est arrivé à la deuxième étape de sa stratégie du boa constrictor, celle où il s’étend avant d’étouffer sa proie.

Dans un article de NextInpact, on voit la politique de Microsoft qui lui a permis de garotter jadis OS/2 puis Netscape en pleine action.

Même si l’article est réservé aux personnes abonnées pour le moment, rien que le début est parlant et résume le noeud du problème :

Microsoft continue son offensive pour séduire les développeurs en travaillant sur des solutions open source et en intégrant Linux de manière croissante. Un nouveau Terminal arrive dans Windows 10 ainsi… qu’un noyau Linux complet, avec tous ses avantages.

Dans les dernières évolutions de Windows 10, Microsoft a montré un interêt particulier pour un élément jusque là délaissé : l’invite de commandes. Les changements étaient principalement techniques et en profondeur comme nous l’avions relevé dans un article sur l’alternative Cmder, préparant des changements plus visibles et importants.
[…]

Un article de ZDNet nous montre un autre aspect, la disponibilité d’un noyau linux LTS 4.19.

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Lors de la première journée de sa conférence Build Developer, Microsoft a révélé qu’il avait créé un noyau Linux personnalisé, qu’il intégrera dans Windows 10, à partir des versions de test d’Insider livrées cet été. Ce noyau fournira les bases de la fonctionnalité WSL 2.0 de Microsoft. Ce sera la première fois que Linux sera inclus en tant que composant au sein de Windows, ont indiqué des responsables de Microsoft dans un article de blog du 6 mai.

Le noyau Microsoft Linux est basé sur la version 4.19 de Linux, qui est identique à celle utilisée dans le système d’exploitation utilisé par Azure. Le noyau sera entièrement open-source, ont déclaré des responsables. Microsoft prévoit d’ouvrir le code et de mettre à disposition de la communauté toutes les modifications apportées à son noyau.
[…]

En gros, petit à petit, Microsoft met en place les pièces du puzzle pour se fabriquer son MacOS-X à lui, à savoir une base unix (ou apparentée unix) avec une interface propriétaire.

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Le soft hopping, un argument fallacieux pour « justifier » l’utilisation de logiciels abandonnés en amont ?

J’adore les commentaires de mon blog, surtout quand ils sont critiques, qu’ils m’accusent de jouer sur le mots et autres argumentations qui sentent bon le souffre 🙂

Dans un commentaire, j’ai appris l’existence d’un néologisme qui est à mes yeux une justification pour l’utilisation de logiciels abandonnés en amont que l’on trouve souvent sur les distributions fixed releases plutôt conservatrices. Je tiens à remercier Palatino pour le terme exprimé dans le commentaire suivant que je cite intégralement.

Après le « distro-hopping, expression d’une insatisfaction chronique ? », le « soft-hopping », ou la nécessité d’avoir toujours la dernière version du logiciel, que ce soit utile ou pas.

Je rejoins le commentaire de dec: « Tu fais tjrs la course aux dernières versions même si elle ne t’apporte rien dans l’absolue ».

Je dois dire que ce commentaire a été source d’une réflexion que je vous livre ici. Je tiens à préciser que je ne pense pas avoir toujours raison. Si c’était le cas, cela ferait longtemps que je me serai lancé en politique pour décrocher le cocotier, à savoir le fauteuil de président de la République.

Sur le plan pratique, avoir un logiciel supporté par l’équipe de développement, cela permet plusieurs choses, entre autres :

  1. avoir une forte certitude que les bugs que l’on peut rencontré à l’utilisation seront corrigés
  2. avoir la possibilité de rapporter un bug sans se faire envoyer paître par les développeurs avec l’argument du « on ne supporte plus cette version, démerdez-vous ! » exprimée de manière plus diplomatique
  3. être à peu près certain que les failles potentielles de sécurité dévoilées seront prises en compte
  4. en cas de nécessaire compatibilité avec des formats fermés d’avoir un meilleur support avec le monde extérieur

Il est évident que certains logiciels sont parfois un peu frais et que ça peut merder. Mais entre un logiciel un peu trop frais et un qui ressemble à une momie en voie de fossilisation, il y a un juste milieu à trouver, non ? 🙂

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Le blues du « rollingiste »…

J’utilise le néologisme de rollingiste pour désigner toute personne ayant décidé de passer à une distribution en publication continue ou rolling release pour ne pas avoir tous les 6 mois à 2 ans à faire une sauvegarde complète de ses données pour éviter de tout perdre à la montée en version majeure de sa distribution chouchoute.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’exprimer, j’ai l’impression que les distributions fixed sont un brin dépassée par l’accélération des sorties logicielles. Un rythme de publications semestrielles rend difficile de suivre la sortie des logiciels : un nouveau Gnome ou Plasma ou LibreOffice tous les 6 mois, un nouveau Chromium ou Mozilla Firefox tous les deux mois en moyenne…

Sans oublier l’évolution rapide des autres couches logicielles : un nouveau noyau Linux qu’il soit LTS ou pas tous les deux mois. J’ai l’impression qu’on assiste à une sorte de cycle mystique annuel voire pluri-annuel :

  1. Fin avril et fin octobre de chaque année, on a la tétrachiée habituelle d’articles sur les dernières Ubuntu, même si elles n’apportent plus trop d’évolutions.
  2. Un mois plus tard après la Ubuntu, c’est au tour de la Fedora Linux
  3. Tous les deux ans, en juin, c’est au tour de la Debian de sortir sa nouvelle version majeure

On est dans un train-train qui me donne plus envie de bailler qu’il ne me donne une érection technique… Sans oublier les distributions qui sortent entre temps mais qui n’ont plus trop d’intérêt par rapport aux distributions mères et leurs filles directes.

Prenons par exemple la dépêche sur la sortie de la plus que dynamique Fedora 30. Si on regarde, les révolutions sont modestes. C’est plus de l’évolution au final. En dehors de gcc9, on a Gnome 3.32.x, la glibc 2.29, boost 1.69, java 12, php 7.3, qui sont déjà tous disponibles sur Archlinux et Manjaro, qui sont les principales rollings releases.

On pourrait faire la même remarque pour Mate-Desktop, Lxqt, Deepin ou encore Xfce. Du réchauffé pour les personnes qui sont passées sur des bases rolling releases.

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Y a-t-il une forme d’anti-Redhatisme primaire dans le monde du libre ?

C’est une question dont certaines personnes diraient que c’est complètement exagéré au point d’insinuer que je dois fumer de la moquette… Manque de chance, chez moi, il n’y a que du linoléum 🙂

Il faut le rappeler, Red Hat est un des pionniers du monde du libre, né en 1994. Pour mémoire, c’est avec Slackware et Debian (toutes deux nées en 1993) une des distributions mères les plus anciennes encore en vie.

Ma première Red Hat a été la 5.0 alias Hurricane en 1996 qui apportait une énorme nouveauté, le noyau Linux 2.0. Depuis la naissance du projet Fedora en 2004 qui sert de base de test grandeur nature au duo Red Hat Enterprise Linux et son pendant communautaire CentOS qui fête ses 15 ans en ce mois d’avril 2019.

Autant dire que c’est un acteur incontournable qu’il est difficile d’ignorer. Mais j’ai pu constater depuis quelques mois une haine envers Red Hat. Que ce soit pour la guerre sainte des systèmes d’init, le serveur son Pulse Audio (qui était au départ une sombre daube mais qui est désormais surpuissant et fonctionnel), Wayland successeur du vieillissant X11 (né au milieu des années 1980), tout est bon pour casser du sucre sur le dos de Red Hat.

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Des logiciels victimes de l’évolution technologique : Synaptic et Brisk-menu, deux exemples parmi d’autres.

En allant sur le blog de Seb alias « Passion GNU/linux », je suis tombé sur un billet écrit le premier avril 2019 qui me semblait au premier abord avoir une odeur marine. Mais en lisant le contenu, je me suis aperçu que ce n’est pas franchement le cas.

Pour résumer, les mainteneurs de la Debian GNU/Linux ayant des emmerdes importantes avec Synaptic ont décidé de le retirer de la version principale, à savoir la saveur GNOME pour processeurs AMD/Intel.

La principale raison invoquée ? L’impossibilité de lancer Synaptic avec Wayland. Bug ouvert en 2016. De mémoire, Gnome propose d’utiliser la session Wayland par défaut depuis… Gnome 3.22 avec la Fedora 25. Même s’il a fallu bien attendre encore une ou deux versions pour être tranquille. Donc on va dire Gnome 3.26, ce qui remonte à septembre 2017…

Bref, même avec un cycle de vie de deux ans, il était prévisible que Synaptic soit un jour avec la tête sur le billot. Pour information, le code n’a plus évolué depuis… début 2017, dixit la page launchpad du projet.

Autant dire que le logiciel est plutôt au ralenti depuis environ deux ans. Mais ce ne sera sûrement pas le seul logiciel qui risque de souffrir d’une popularisation croissante de Wayland, que ce soit avec Gnome ou d’autres environnements. Je pense aussi à OBS Studio ou encore Simple Screen Recorder.

Ce n’est pas parce qu’un outil fonctionne qu’il ne faut pas adapter son code aux nouveautés qui interviendront tôt ou tard. Après, cela dépend de la qualité du code du dit logiciel.

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