Quand Tom’s Guide joue le sensationnalisme et désinforme involontairement.

C’est officiel : il n’y a plus de version 64 bits pour le navigateur Mozilla Firefox, dixit un article de Tom’s Guide, au titre suffisamment clair : « Mozilla abandonne Firefox 64-bit »

Or, l’article est trompeur à plusieurs titres. Car nulle part, il n’est précisé que cela ne concerne que la version pour Microsoft Windows qui est concernée, nullement celle pour les distributions GNU/Linux ou encore MacOS-X qui depuis sa version 10.4 alias Tiger ou 10.5 alias Leopard est purement 64 bits.

En effet, l’article se base sur un fil initié par Benjamin Smedberg dont le titre est clair pour qui sait lire : « Turning off win64 builds », qu’on peut traduire : « Arrêt des compilations win64 ». Nulle autre architecture n’est concernée.

Les justifications sont l’absence de greffons en 64 bits, plantage plus fréquent, bugs difficilement reproductibles, bref ce qui a ralenti l’adoption des OS 64 bits depuis des années.  Même si j’avais constaté du progrès comme résumé en décembre dernier.

Pour faire un résumé rapide : oui, il n’y aura pas pour le moment de version 64 bits de Mozilla Firefox pour la plateforme Microsoft Windows. Et uniquement elle !

Tom’s Guide a donc volontairement oublié 12% du marché de l’informatique, à savoir l’univers du Mac (qui a du matériel proche du PC au final), et les péquins libristes qui peuvent avoir une version 64 bits du navigateur de la Fondation Mozilla.

En vrac’ plus ou moins libre

Un petit florilège de liens pour ce jeudi, à la fois dans le domaine du libre et de la vie réelle..

C’est tout pour aujourd’hui. Bonne fin de journée.

Même si Microsoft Windows 8 se révèle être un fiasco, c’est du 100% gagnant pour Microsoft.

Derrière ce titre un peu tapageur se cache une vérité : Microsoft sait parfaitement qu’il peut se planter avec Microsoft Windows 8. Et pour au moins deux raisons.

La première ? Elle concerne la fin du support étendu des Microsoft Windows XP SP3, Vista SP2 et 7 SP1. Les dates sont intéressantes à regarder.

2014 : en avril, c’est la fin du support étendu pour l’honorable MS Windows XP. Donc sur les machines trop vieilles ou pas assez puissante pour faire fonctionne un de ses successeurs, Microsoft Windows XP sera utilisable, même s’il ne recevra plus le moindre correctif de sécurité.

2017 : en avril, c’est au tour du peu aimé Windows Vista. Mais nombre d’utilisateurs sont passés à Microsoft Windows 7 lors de sa sortie. Même s’ils restent des irréductibles, le peu aimé Microsoft Windows Vista restera utilisable pendant près de 5 ans.

2020 : en janvier, c’est au tour du pas trop mauvais Microsoft Windows 7 de tirer sa révérence.

Donc, jusqu’en 2020, et sauf coup dur, Microsoft pourra proposer des Microsoft Windows de plus ou moins bonne qualité. Il y aura toujours le matelas de sécurité qu’est Microsoft Windows 7 (ou 9 si la « logique » d’un Microsoft Windows sur deux qui n’est pas à garder trop longtemps sur le disque dur est conservée).

La deuxième raison ? Le précédent de 2007 avec la sortie de Microsoft Windows Vista.

Au lieu d’aller vers des solutions libres de qualité croissante, mais d’obésité croissante aussi, l’utilisateur restera dans un écosystème logiciel qu’il connait. Sur 100 déçus d’une version, 80 mettront ou se feront remettre la version précédente, 10 resteront malgré tout, 5 à 8 économiseront pour s’équiper d’une machine à la pomme, et le restant découvrira l’informatique à base de logiciel libre.

C’est encore plus vrai en entreprises qui ont souvent des migrations qui se font sur le long terme. Les opportunités pour le logiciel libre sont très faibles. Cela me fait rire de voir des « évangélistes libristes zélés » (houla, un double pléonasme !) promouvoir à corps et à cri des techniques dont la plupart des utilisateurs se contrefichent.

La Free Software Foundation, qui mène souvent des combats justes, est tombé dans sa caricature avec l’article sur Microsoft Windows 8, traduit sur ce site.

L’idée de départ est bonne, les arguments sont vrais, mais il faut le dire au haut parleur : l’utilisateur lambda, il s’en contrefout comme de sa première couche-culotte ou de sa première layette pour les plus agés, des arguments avancés. Il veut utiliser sa machine au mieux, point barre.

Même si le logiciel libre a envahi les réseaux et de nombreux outils que nous utilisons quotidiennement, la duopole Microsoft-Apple ne le laissera jamais s’imposer.

D’ailleurs, en dehors des guerres intestines qui traversent le logiciel libre, il restera durant encore longtemps, et ce malgré des distributions de qualité croissante un épiphénomène.

Un épiphénomène d’utilisateurs à la pilosité envahissante, avec des logiciels aux noms imprononçables, à la limite de la secte, avec une adoration pour des notions étranges comme le respect de l’utilisateur, de la confidentialité des données, et surtout, avec des logiciels qui sont libres et surtout gratuits, en notre époque commerciale où le gratuit signifie illégal.

A tous les pisse-froids et autres serrés du fion…

Je voudrais dédier ce court article. Mon précédent article m’a valu une volée de bois vert dans les commentaires.

Modulo le fait que je ne fais pas de tests sérieux, certaines personnes considèrent qu’une distribution ne se teste que sur du vrai matériel, alors, il faudra m’expliquer le pourquoi de l’image ci-dessous, qu’est-ce qui vous gène donc ?

liste des machines virtuelles disponibles

Je ne prétends ni être journaliste, ni vouloir faire des thèses sur chaque distribution présentée, testée. Au contraire.

Continuer la lecture de « A tous les pisse-froids et autres serrés du fion… »

Le suicide collectif, c’est à la mode ?

Avec l’approche du 21 décembre 2012, je donne d’ailleurs rendez-vous aux fanatiques de l’apocalypse le 22 décembre pour les voir se déféquer dessus de honte, le suicide collectif semble être à la mode.

Quelques exemples récents. Les MVNOs, cache-sexe des opérateurs historiques multiplient les erreurs de communications, continuant de prendre leurs utilisateurs pour des moutons à tondre.

NRJ Mobile a fait fort récemment
. Tellement fort que j’ai du aller me soulager la vessie tellement que j’avais un fou rire.

En gros, déjà faut se lier poings et pieds à un opérateur durant un ou deux ans. Mais le plus marrant, c’est le forfait « libre consommation », digne des débuts d’internet en France, l’époque du RTC, où on déboursait une somme fixe pour payer l’accès au réseau, avec les communications en plus. Et qui avait chamboulé tout cela en 1998 ? Allez, un indice, janvier 2012, téléphonie mobile 🙂

Prenons le cas d’une personne qui consommerait 15 minutes par mois et une dizaine de SMS, avec un engagement de deux ans. Cela lui reviendrait mensuellement, hors portable à :

5 € + (15*0.38 €) + (15*0.10 €) = 12,20 € soit sur deux ans : 292,8 €

Et avec un engagement d’un an ? Mensuellement :

7 € + (15*0.38 €) + (15*0.10 €) = 14,20 € soit au bout d’un an : 170,40 €

Ce qui fait quand même un peu cher.

Et si on prend le forfait Free Mobile à 2 €, à savoir 1 h + 60 SMS, et même en rajoutant les 40 SMS supplémentaires, on arrive à 2,40 € par mois, sans abonnement. NRJ Mobile le propose à ses clients, mais pour 14,99 € avec deux années d’engagement.

Et que dire des forfaits Joe Mobile ?

10 € par mois pour 2 heures et SMS, MMS illimités ? Voyons, reprenons ce bon vieux Free Mobile : 1 heure de hors forfait voix, 3 €. Et il faudrait consommer 500 SMS en hors forfait pour arriver à 10 € par mois, non ?

On va dire que je suis un fanboy de Free Mobile, mais à ses personnes je dirais : jeter un oeil au coût de vos forfaits jusqu’en décembre 2011.

Autre suicide dans les grandes largeurs, celui de la presse papier qui veut taxer le grand méchant Google. Après le retrait volontaire de la presse brésilienne de l’outil d’actualités du moteur de recherche c’est une union sacrée entre les journaux français, italien, allemands de vouloir faire cracher au bassinet Google pour une reprise d’article, donc d’utilisations de lien avec un chapeau, comme jadis l’avait tenté la presse belge.

Non seulement, c’est suicidaire au vu de la puissance de frappe de Google, mais c’est le monde à l’envers. Si les sites officiels des journaux ont des visites, ce n’est pas, en grosse partie, grâce à des moteurs de recherches comme Google, Bing ou encore Yahoo ?

La presse française est en train de mordre la main qui la nourrit sur le plan numérique. Je pense que la réplique de Google sera simple : plus aucun lien. Et quand les sites en question verront leur audience s’effronder, et donc les recette publicitaires liées, ils n’auront plus qu’un choix ; la queue entre les pattes, ils devront aller à Canossa et devront demander à Google de revenir sur la suppression du référencement.

Ca risque d’être marrant à voir, tiens !

Bon vendredi.

Le mouvement #geonpi, une vaste arnaque ?

Une révolte est née parmi les auto-entrepreneurs et les entrepreneurs tout court. Ils se plaignent qu’on les prennent pour des pigeons, qu’ils doivent s’acquitter dans le projet de la loi de finances 2013 d’une taxe de 60,5%.

Oui, mais sur quoi précisément ?

Cet article, au titre qui sent bon le vitriol, de contrepoints.org éclaire les 60,5% en question, je cite le morceau en question sur la taxe.

Je ne connais pas un seul fondateur de startup qui acceptera l’idée que, en créant une entreprise dans laquelle il va investir toutes ses économies et des années d’efforts, souvent sans se payer, il donnera à l’État 60,5% de son gain quand il vendra sa boite s’il réussit. Il faut savoir que 9 startups sur 10 échouent, et dans ce cas personne ne rembourse le fondateur.

Vous avez bien lu, 60,5% en cas de revente de l’entreprise. Jusqu’à preuve du contraire, si on monte une boite, ce n’est pas pour la revendre quelques années plus tard. Sinon, quid d’entreprise comme FaceBook, Google, ou encore Iliad, même si Iliad est née avant la folie des startup qui a connu son heure d’infamie avec l’explosion de la Bulle 1.0.

Et il est connue que toute personne qui se mets à son compte fonde une start-up, même le plombier qui se met à son compte en parallèle d’une activité salariée 🙂

Continuer la lecture de « Le mouvement #geonpi, une vaste arnaque ? »

Quand la querelle des anciens et des modernes fait comprendre la migration des utilisateurs de Microsoft Windows vers Apple MacOS-X.

Si le bureau ne s’impose pas, ce n’est pas une histoire d’interface graphique comme certains blogueurs peuvent le prétendre, utilisant des termes religieux pour parler d’une technologie – ce qui en dit long sur le mélange dangereux des genres – mais une histoire qui fait penser à la querelle des anciens et des modernes.

Et encore une fois, c’est systemd qui est en cause. Ce matin, une simple mise à jour de systemd sur le dépot testing d’Archlinux a mis le feu au poudre. Il s’est arrivé que le paquet était cassé, ce qui est assez logique sur le dépot de test après tout.

Et un pourfendeur de la technologie, qui montre – par la suite – sa haine envers Lennart Poettering, s’en est donné à coeur joie :

Yes, binary init system is so much better than a script based init
system. And Poetterix is so damn good, so advanced, such an evolution
and so much better than the common and over 40 years well tested
sysvinit.

Come on systemd fanboys, here you have the first example. There’s more
to come. I’ll get my popcorn.

Ce qui donne traduit :

Oui, un système d’initialisation binaire est tellement mieux qu’un système basés sur des scripts. Et Poetterix est si bon, si avancé, une telle évolution et si meilleur que les classiques sysinit bien testé vieux de 40 ans.

Allez-y fanboys de systemd, nous avons notre premier exemple. D’autres viendront. Je prends mon popcorn

Oui, vous avez bien lu, Poetterix, pas Linux.

Continuer la lecture de « Quand la querelle des anciens et des modernes fait comprendre la migration des utilisateurs de Microsoft Windows vers Apple MacOS-X. »

Avoir les yeux plus gros que le ventre, ou comment tuer une distribution…

…qui aurait pu allier la souplesse du rolling release et les paquets de la Debian GNU/Linux. Dans un article assassin, du moins via un blogueur invité, cepcasa qui avait un blog sur debian [modification apportée à l’article d’origine après une remarque de Cyrille], notre bon maître Cyrille taille un costard à la LinuxMint Debian Edition, mettant le doigt sur un point précis, je cite :

j’ai été très déçu de la mise à jour du pack 5 de ma LMDE. L’équipe LMDE a pris un certain retard dans la gestion des paquets issus de Debian et, à mon avis, la dernière mise à jour n’a pas de sens. On le verra d’ailleurs aussi lors du passage de LMDE à Debian wheezy où il me faudra télécharger 1.400 Mo pour la mise à jour. Après les 1 Go de l’autre jour cela prouve donc un sacré retard et laisse à penser que dans quelques jours un pack 6 de plusieurs centaines de Mo est inévitable. Amateurisme.

Etant comme l’apôtre Thomas, j’ai voulu voir l’état des lieux de la Linux Mint Debian Edition 2012.04, version Mate / Cinnamon. Comme je disais début 2012, parlant du duo Linux Mint Debian Edition et Cinnamon :

Je compte tester l’ensemble dans le courant de la semaine prochaine. Je sens que le prochain grand mouvement, pas pour la Linux Mint 13, mais plus tard, sera de prendre comme base la Linux Mint Debian Edition et de coller dessus Cinnamon. Et ce serait un coup de génie : une interface modulable, basée sur Debian, et donc se démarquer de la distribution reine… J’avais dit dans mon billet de prévision sur l’année 2012 que Linux Mint serait une distribution sur laquelle il faudrait compter.

Continuer la lecture de « Avoir les yeux plus gros que le ventre, ou comment tuer une distribution… »

On est tous les glabres de barbus plus ou moins… poilus.

Par barbus, je pense bien entendu aux fondamentalistes, qu’ils soient religieux (Salafistes ou Talibans, ultra-orthodoxe juif, Fraternité Saint Pie X, certains mouvements évangéliques, fondamentalistes hindous, etc…) ou libristes.

Définissons le fondamentaliste libriste : pour cette personne, Richard Matthew Stallman n’est rien d’autre que Saint Ignicius. La GPL (quelque soit sa version) est la seule vraie licence, et doit être appliquée sans autre forme de procès. Sans oublier la AGPL (pour les logiciels réseaux), la LGPL (quand on a pas le choix et qu’on doit utiliser du code non libre) et la FDL pour la documentation.

On se doit d’utiliser – en attendant GNU/Hurd quand il sortira un jour – d’utiliser le noyau linux, et si possible, le noyau linux libre, ou une distribution ointe comme étant libre au sens de la Free Software Foundation.

Sans oublier que le fondamentaliste libriste utilisera des codecs libres pour la vidéo et l’audio. Vous ne trouverez aucun fichier musicaux en mp3, mais en ogg. Aucun fichier au format divx, mais des video en theora, et ainsi de suite.

Vous ne verrez pas chez lui Mozilla Firefox, mais sa version libre, Gnu Icecat.

Continuer la lecture de « On est tous les glabres de barbus plus ou moins… poilus. »

Marre des chouineurs sur Archlinux…

Depuis quelques temps, la communauté archlinux me tape sérieusement sur le système. Il y a une minorité de chouineurs qui, disons-le tout net, au nom d’une vision spécifique du principe KISS s’est opposée aux différentes évolutions qui ont eu lieu depuis la fin juin.

En essayant d’être aussi exhaustif que possible, je citerais :

C’est l’annonce non-officielle sur google plus d’une migration annoncée vers systemd qui a une nouvelle fois déclenché les hostilités.

Il faut dire que tout a commencé un peu plus haut par une proposition d’un développeur de la distribution (qui doit s’y connaitre un tant soit peu) de commencer la migration, le temps que les dernières pièces manquantes soient mises au point.

I would suggest to replace iniscript by systemd once the ‘Missing systemd units’ is over. Thus we will avoid duplicating our efforts on two init systems.

Ce qui donne traduit :

Je suggèrerais de remplacer initscript par systemd une fois que les « Missing systemd units » seront terminés. Donc cela nous permettrait d’éviter de doubler nos efforts sur deux systèmes d’initialisation.

Et bien entendu, cette proposition a lancé un fil monstre, digne des pires empoignades geekesque, qui font passer la guéguerre vi contre emacs pour une dispute de cours d’école maternelle. 37 messages au moment où j’écris cet article. La pollution est telle qu’un des développeurs clés a décidé de la jouer « dictatorial » coté évolution de la distribution.

My solution was to unsubscribe to arch-general… So all those long threads have achieved is that I will now make decisions with even less community input.

Ce qui donne traduit :

Ma solution a été de me désinscrire d’arch-general. Tous ces fils interminables ont fini par me convaincre que je prendrais des décisions avec moins de retour de la communauté.

Et tandis que des trous de fesses mal récurés foutent la mouise, le mainteneur de l’ensemble de Gnome, Ionut Biru enfonce le coin dans la porte, maintenir Gnome sans passer par systemd est une horreur :

I wonder if we manage to do the switch before gnome 3.6 comes out. I’m sick and tired of supporting ck and seats and become harder to do so.

I plan to drop consolekit support from gnome and compile it with systemd full support.

Ce qu’on peut traduire par :

Je me demande si on peut gérer le changement avant que gnome 3.6 sorte. J’en ai assez de continuer le support de ck et de seats qui devient de plus en plus difficile.

J’ai planifié l’abandon du support de consolekit pour gnome et de le compiler avec le support complet de systemd.

J’avoue que je me demande si je serais encore sur Archlinux d’ici la fin du mois.

La répétition de ces débats stériles sont en train de m’écoeurer d’une distribution qui me donne énormément de plaisir depuis des années. Et depuis que j’ai installé la Viperr 02 sur le portable qu’on m’a donné, la Fedora Linux 17 me fait de plus en plus de l’oeil. D’ici à ce que je saute le pas…

Une communauté peut attirer des utilisateurs ou les faire fuir. A ce rythme, je crains que la communauté archlinuxienne – du moins une minorité un peu trop bruyante et incapable de se remettre en question – ne la détruise totalement !