Chronique de la bêtise humaine, épisode 1 : le rejet de la politique dans le monde du logiciel libre.

J’ai envie de commencer une nouvelle série de billets, consacrée à une ressource inépuisable de l’humanité, qu’elle pourrait utiliser pour produire de l’énergie, sa propre bêtise. Celle-ci est tellement développée qu’elle pourrait faire passer la super géante rouge Bételgeuse (15 masses solaires environ) pour un grain de sable en comparaison 🙂

Pour ce premier épisode, j’ai envie de prendre un exemple que je connais bien, baignant dans ce milieu depuis un petit quart de siècle environ, pour être plus précis ce sera le cas en 2021. Mais on ne va pas chipoter pour quelques mois, non ?

Commençons par définir certains termes, dont certains ont été trainés dans la boue. C’est spécialement celui de politique : « la politique en son sens plus large, celui de civilité ou Politikos, désigne ce qui est relatif à l’organisation ou auto gestion d’une cité, d’un état et à l’exercice du pouvoir dans une société organisée. »

Merci Wikipedia 🙂

On est loin des manoeuvres sous la ceinture pour conserver un quelconque pouvoir local ou national. J’entends parfois des personnes se plaindre qu’il ne faut pas mélanger le logiciel libre et la politique. Je conseille aux personnes de revenir aux racines du logiciel libre, et donc à la déclaration de Richard Matthew Stallman concernant les 4 libertés fondamentales du logiciel libre. Cf un article qui résume bien tout cela sur le site de la FSF.

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Mes flops des années 2010 à 2019.

Pour bien commencer l’année 2020, j’ai eu envie de revenir sur les plus gros flops des années 2010 à 2019 de mon point de vue de simple blogueur et utilisateur de logiciel libre. Liste qui sera non-exhaustive, car il m’est impossible de tout lister et de me souvenir de tout.

Bien entendu, l’exemple le plus évident qui me vient à l’esprit, c’est l’incapacité du libre à percer sur le marché des ordinateurs de Monsieur et Madame Tout le monde. Entre les guerres intestines, les idéologues du monde du logiciel libre complètement coupés de la réalité, l’utilisation abusive du noble principe du fork, l’incapacité entre les différentes communautés de s’entendre, c’était peine perdue d’avance.

J’ai longuement développé les points ci-dessus au fil des années. Mais le monde du logiciel libre étant sourd à toute critique des dérives qui le dépouille de toute crédibilité, c’était perdu dès 2011-2012.

Comment ne pas s’apercevoir que la volonté de quelques acteurs de se la jouer cavalier seul – oui, Canonical je parle de toi – était délétère ? Que le détesté puis regretté Unity n’a pas joué contre la démocratisation même minimale du logiciel libre ?

On pourrait rajouter la volonté de maintenir en vie des projets qui tiennent plus de l’histoire que de l’actualité, les dizaines de distributions qui n’étaient au final que des coquilles vides, mortes en l’espace d’un ou deux ans, après avoir gaspillé des précieuses ressources qui auraient pu être utilisées ailleurs ?

Comment ne pas se souvenir en riant – jaune – de l’épopée malheureuse de la mauvaise copie de MacOS qu’était PearOS ? D’étrons intersidéraux comme la Micro-R OS ou la Cubuntu ? Je pourrai rallonger la liste, mais à quoi bon ?

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Le monde du logiciel libre est fou, fou, fou…

Je dois dire que je pensais qu’on avait le comble de l’imbécilité et de l’inutilité avec Ubuntu Cinnamon Remix dont j’ai parlé le 9 décembre, mais j’ai trouvé encore plus… Bref, je ne sais pas comment qualifier la migration qui s’annonce et qui – je dois le dire – m’a fait exploser la vessie à force de rire.

Je dois dire que sans jouer les devins, je sentais arriver depuis pas mal de temps l’annonce que vient de faire le projet ArchBian… Je voulais dire Hyperbola GNU/Linux-Libre.

À l’origine, c’était un projet mélangeant Archlinux (donc forcément à la pointe de la nouveauté) avec des correctifs rétroportés depuis les dépots de Debian GNU/Linux… Le tout avec OpenRC et un noyau Linux libre… Autant dire une chimère digne des pires inventions de la mythologie grecque. Une petite capture d’écran pour l’histoire 🙂

En octobre 2019, le projet annonçait que la version de test était en plein chamboulement, avec le retrait de Java, de certains paquets inutilisés, le remplacement de PulseAudio par sndio (le serveur audio d’OpenBSD) et le retrait de la dépendance à DBus pour nombre de logiciels.

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Une fin de semaine un peu folle…

Il y a des semaines calmes et d’autres qui finissent en beauté… Ou dans la folie la plus pure. Par où commencer ce long billet ? Par des choses terre à terre.

Normalement, je compte partir à compter du 23 décembre 2019 pour quelques jours passer des vacances en famille. Je me suis rendu à la gare SNCF de la ville où j’ai emmenagé pour acheter un billet.

Arrivé au guichet, j’ai attendu qu’une personne se fasse rembourser deux places pour un train apparemment annulé. Une fois devant la jolie guichetière – ce qui ne gâchait rien à l’attente – je lui annonce que je désire prendre un train pour le 23.

D’une mine défaite, elle m’annonce qu’elle n’a pas le plan de circulation, qui tombe chaque après-midi pour le lendemain. Je comprends instantanément qu’elle ne peut pas me vendre un billet pour un train qui ne circulera peut-être pas. Je la remercie pour l’information. Résultat des courses ? Il faudra que j’aille dimanche en fin d’après-midi prendre des nouvelles pour savoir si j’aurai un train qui circule pour la destination qui m’intéresse. Prendre un blablacar ou autre ? Désolé, je tiens un minimum à mon confort de voyage.

Vous vous attendez sûrement à ce que je rentre en colère, que j’insulte de tous les noms les grévistes, que je parle de prise en otage des usagers ? Et bien, vous vous plantez de A à Z.

Bien au contraire, je soutiens la grève contre une retraite par point (dont le montant ne pourra être révisé qu’à la baisse, faut pas rêver) qui s’accompagnera d’une dose de capitalisation, sensible aux spéculations boursières et aux crises qui arrivent tous les 10 à 20 ans. Pour les personnes qui sont nées dans les années 1980, la crise des dotcom de 2001 a été marquante. Mais d’où venait l’argent cramé par les dotcom ? Des fonds de pensions qui voyaient un moyen de financer les retraites de la première génération des papy boomers.

Mais je vous renvoie ici encore une fois à l’excellent « Quand l’internet fait des bulles ».

Je n’en dirais pas plus dans cet article sur la réforme des retraites qui ne me concerne pas, le gouvernement ne l’appliquant qu’aux personnes nées en 1975… Peu importe si la réforme passe ou pas, elle sera réformée par un autre projet d’ici 4 ou 5 ans 🙂

Passons à quelque chose de plus informatique.

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La mort de Windows 7 en janvier 2020 ? Ce sera du 90-9-1 au final.

Le 14 janvier 2020, Microsoft débranchera la prise de MS-Windows 7 qui avait eu la lourde tâche de succéder au détesté MS-Windows Vista. En février 2014, il y a presque 6 ans au moment où je rédige ce billet, je parlais du syndrôme 631.

Je me cite :

* 6 sur 10 migreront vers une version plus récente de Microsoft Windows, soit vers la version 7 si leur machine est assez puissante, soit vers la version 8.x en achetant une nouvelle machine
* 3 sur 10 casseront leurs tirelires et iront voir chez Apple
* 1 sur 10 ira voir du coté des OS alternatifs

Je parlais de 10 utilisateurs à l’époque, étant naïf au point de croire que le monde libre bureautique avait encore une chance en 2014 de tirer son épingle du jeu. J’ai été dégrisé par l’expérience Manjaro Tux’n’Vape qui a montré que la conquête du bureau par Linux, cela n’arrivera pas à cause des éternelles guerres de clocher qui considèrent que « la distribution A est meilleure que B et qu’il faut éviter C comme la peste à cause d’un obscur point technique… »

En 2014, j’écrivais aussi cela, les 8 ans correspondant à la durée écoulée depuis la sortie de MS-Windows Vista en 2006.

Même si depuis 8 ans, des progrès énormes ont été accomplis du côté du libre, il souffre encore d’une image tenace : celle d’un monde pour fondus d’informatique, où rien ne fonctionne aussi bien sur le plan logiciel que matériel, à la logithèque faible (c’est vrai qu’il n’y a pas 14,5 millions de « zippeurs » comme pour Microsoft Windows), et qui demande de se griller la moitié des neurones à la moindre opération.

Car le nerf de la guerre, c’est de passer à l’étape de l’applicatif : la plupart des personnes sont habituées à leur Photoshop, InDesign, Illustrator – piraté ou légitime – et n’en auront rien à foutre des équivalents libres dont l’ergonomie est parfois si mauvaise qu’une gastro-entérite foudroyante serait moins douloureuse à supporter.

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Mes prédictions pour 2019 ? Bilan final.

En décembre 2018, je m’étais lancé dans les prédictions pour 2019. En juillet, j’avais fait un bilan intermédiaire.

Premier point pour la Manjaro Linux : comme je l’avais pensé, 2019 était l’année de tous les dangers. Détrônée du classement de curiosité de Distrowatch par MX Linux, la distribution continue son bonhomme de chemin, même si certains bienpensants du monde linux francophone la voue aux gémonies.

Tout ce que j’ai à répondre, c’est cette vidéo « C’est trolldi, c’est permis » où je montre que mon ordinateur portable est sous Manjaro Linux (passée en Unstable) depuis quelque chose comme 18 mois et que l’installation se porte comme un charme.

Concernant les distributions à base de paquets universels, comme la Fedora Silverlight, la 31 est sortie en novembre 2019. J’avoue ne pas avoir testé, donc je ne me prononcerai pas. Notons quand même que les versions classiques sont encore mises en avant… On se demande bien pourquoi 🙂

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Y a pas que le blog ou la dogmatique informatique libre dans la vie

Alors que mon déménagement est à 99% derrière moi – il ne reste plus qu’une seule démarche administrative en cours – j’ai pu reprendre un rythme de vie moins tendu.

En presque 46 ans, je n’ai déménagé que 4 fois dans un délai de 17 années. Il faut dire qu’avoir habité jusqu’en 2002 dans la ville où j’ai été de l’école maternelle au collège, n’allant au lycée qu’à une dizaine de kilomètres, ça vous donne un caractère casanier 🙂

J’ai donc profité d’un calme relatif pour me remettre à travailler sur un long texte dont j’avais déjà parlé en octobre 2019. À l’époque, je n’avais écrit qu’un peu plus de 130 pages, pour un total d’environ 21 h 20 en cumulé.

Depuis, j’ai rajouté une quinzaine de pages, et je suis arrivé à presque 150 pages pour un total d’un peu plus de 25 heures de travail en cumulé. Si on reste dans les statistiques, cela fait trois parties de 14 à 15 chapitres assez courts, avec un épilogue intermédiaire à chaque fois. Un total de 46 sous-parties si on peut le dire ainsi.

Je me demande si une dernière partie ne viendra pas s’ajouter pour arriver à une soixantaine de chapitres au final. En partant d’une trilogie de contes écrits pour mes filleuls qui ne faisait qu’environ 3000 mots… Autant dire que c’est presque de l’hyperinflation en terme de taille 🙂

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Ce qui est bien avec le monde du logiciel libre, c’est qu’on peut toujours creuser dans l’idiotie et l’inutilité…

…sans jamais vraiment toucher le fond. Non, je ne parle pas du fork soi-disant éthique de GIMP dont j’avais parlé dans la vidéo ci-après.

Ou encore de la CleanJaro qui vire le format de paquets universel poussé par une entreprise connue pour faire cavalier seul et se ramasser presque à chaque fois.

Non, j’ai appris une chose de mon expérience avec la Manjaro Tux’n’Vape (merde, le nom qu’il ne faut pas prononcer), c’est que le monde du logiciel libre – spécialement sa branche bureautique – est tellement immobiliste et tellement dogmatique que la Chambre Introuvable de 1815 serait d’extrême-gauche en comparaison.

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Quand EndeavourOS montre sa vraie nature, ça peut faire mal.

Depuis que j’ai mis de côté les articles de tests de distributions – qui finissent par toutes se ressembler – et que je me suis réorienté vers tout ce qui est logiciel de plus haut niveau, j’ai senti un certain soulagement.

En septembre 2019, j’écrivais un article au titre évocateur : « EndeavourOS, un outil bien pratique pour les archlinuxien(ne)s ne voulant plus se prendre la tête. »

Mi-novembre 2019, un article avait été posté sur le site d’EndeavourOS s’excusant de devoir annuler la publication prévue pour le mois de novembre, le travail n’étant pas terminé, spécialement en ce qui concerne la partie installation en ligne. Étant « dans le secret des Dieux » (en tant que modérateur) je peux confirmer que l’installation en réseau, ce n’était pas encore tout à fait ça.

Durant la deuxième quinzaine d’octobre 2019, pacman 5.2 a été rendu disponible, cassant certains outils, dont Kalu qui était utilisé par EndeavourOS, comme je l’ai précisé dans un article du 23 octobre 2019. La loi de Murphy s’exprimant à fond, l’ISO qui devait sortir en novembre 2019 ne contenait plus Kalu, remplacé par un outil maison, eos-update-notifier.

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Les distributions GNU/Linux, un petit monde en voie d’extinction ?

J’ai comme l’impression que le funèbre mois de novembre 2019 est en train de devenir celui des distributions GNU/Linux. Alors que la mode en ce moment sur la très influente, qui a osé dire flatulente ?, youtubosphère linuxienne semble se tourner vers Fedora – une des meilleures distributions fixed release à mon goût – on n’entend plus parler des autres distributions qui ont fait les beaux jours des magazines en ligne orientés informatique.

Pour reprendre le leitmotiv d’un certain blogueur « on va tous mourir », et les distributions GNU/Linux en premier. Sur Distrowatch qui sert de sources à nouvelles, en dehors des habituelles sorties semestrielles des 15 trillions de dérivées d’Ubuntu, l’actualité est plutôt vide.

Depuis plusieurs mois, il y a deux ou trois articles entre deux gazettes hebdomadaires. La liste d’attente ? Au 19 novembre 2019, elle n’a connue aucune activité depuis le 4 octobre. Comme si ce n’était plus « hype » de pondre une distribution GNU/Linux pour faire bien sur son CV.

Si on reste dans les distributions sérieuses, cela fait plus de trois ans que la Slackware 14.2 est sortie. Patrick Volkerding semble ne pas s’en sortir au point que Eric Hameleers se sent obligé de proposer à intervalles réguliers des publications de la version de développement, comme le 13 novembre 2019 avec une énième publication proposant un Plasma 5.17.x.

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