Et si une grande purge du Linux bureautique arrivait, qui resterait en vie ?

C’est un exercice de pensée que j’ai eu envie de faire. Qui resterait en vie si un jour une grande purge avait lieu dans le petit monde des distributions GNU/Linux à destination bureautique.

Je parle des distributions génériques et « passe-partout » pour les linuxien(ne)s de tous niveaux.

Je ne prétends à aucune exhaustivité, juste à faire de mon mieux pour n’oublier personne. En cas d’oubli, les commentaires sont les bienvenus.

Il resterait selon moi :

1) Les distributions GNU/Linux mères, à savoir par ordre alphabétique :

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Sic transit gloria mundi… De l’inertie et des dogmes dans le monde du logiciel libre.

Désolé pour la partie du titre en latin. On peut traduire rapidement la citation en latin ainsi : « Ainsi passe la gloire du monde ». Historiquement, c’est lié à l’intronisation du souverain pontife dont une tradition abolie avec l’arrivée de Jean Paul 1er en 1978 sur le trône de Saint Pierre.

Un moine se présentait devant le nouveau pape, brûlait une mèche d’étoupe en disant : « Sancte Pater, sic transit gloria mundi. » Pour lui rappeler que rien n’est éternel et que le dogmatisme est l’ennemi de la réalité.

Vous me direz, quel rapport avec le monde du libre ? Simplement que j’ai rarement connu un monde aussi enfermé dans les dogmes que celui du logiciel libre. Que ce soit sur l’utilisation de tel partitionnement, de tel outil d’empaquetage.

Dans un article intéressant, Sébastien parle de l’acharnement thérapeutique sur l’outil apt-rpm utilisé par des projets comme PCLinuxOS et AltLinux.

Dans le domaine des distributions pour geeks et geekettes, il y a des projets plutôt nichesques qui sont arc-boutés sur leurs dogmes. Il y a bien entendu la NuTyX et son refus du partitionnement séparé concernant le répertoire /home. J’ai parlé en vidéo d’une manière humoristique de ce genre de dogme via sa distribution cousine, la Yaolinux qui est une NuTyX systemd-isée.

On va me dire que je m’acharne sur la NuTyX, mais non. Je ne fais que montrer ce qui est proposé, rien de plus, rien de moins. Comme disait Vladimir Ilitch Oulianov, « Les faits sont têtus ».

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Le monde du libre en voie d’être gangréné par les « croyances » ?

Avant toute chose, avant que l’on me sorte que je cherche à toujours avoir raison – et je tiens à remercier la personne qui m’a fait me souvenir d’un petit texte écrit par Arthur Schopenhauer « L’art d’avoir toujours raison » – et qu’on me réplique que j’utilise le stratagème XI que l’on peut résumer faire d’un cas précis une généralité, je tiens à préciser que je suis parti d’un argument et que je l’ai démonté par l’expérience.

Venons-en donc au coeur du sujet. Dans sa gazette du 4 février 2019, Distrowatch annonçait que le projet SystemRescueCD basé durant des années sur Gentoo avait migré sur Archlinux.

Dès le deuxième commentaire, on tombe dans la croyance. Je cite le passage principal :

So – Arch now, not Gentoo?

Can’t be used to install Gentoo.

Au commentaire 21, une couche est rajoutée et toujours le passage principal :

I agree completely with the second post this week.

Gentoo will become much more difficult to install without SystemRescueCD.

Par deux fois, des personnes nous disent qu’il sera difficile voire impossible d’installer Gentoo avec la nouvelle génération de SystemRescueCD. Sans avoir même vérifié. Tout cela car la base change et que le satanique systemd est employé.

Les personnes ont-elles vérifié cette affirmation avant de s’exprimer ? Que l’on prenne le guide d’installation de Gentoo ou sa cousine Funtoo, c’est la même chose…

Il suffit de jeter un oeil sur la documentation de Gentoo et Funtoo que c’est au final les mêmes étapes.

En gros :

  1. On démarre sur un système live
  2. On partitionne le disque dur / SSD cible
  3. On monte les partitions
  4. On récupère une archive précompilée qui sera le système installé
  5. On extrait le contenu de l’archive sur le point de montage définit comme la nouvelle racine
  6. On passe en chroot (on dit que la racine du système est celle de l’archive, pas celle du système live de démarrage)
  7. On met à jour les ports et on compile les modifications
  8. On installe le noyau puis le gestionnaire de démarrage
  9. On finit les réglages nécessaires au premier démarrage
  10. On redémarre et on peut s’attaquer à la suite

Même si la documentation de Gentoo est un peu plus découpée que celle de Funtoo, c’est la marche à suivre.

J’ai donc simplement vérifié – et cela m’a demandé une heure et demie de patience – l’hypothèse émise par deux personnes sur Distrowatch.

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Les DGLFI, symptôme d’un individualisme qui gangrène le monde du logiciel libre ?

Commençons par définir l’acronyme : Distributions GNU/Linux Franchement Inutiles.

Cela fait environ 2 ans et des bananes – au moment où je rédige cet article – le 12 septembre 2018 – que je fais une série de vidéos sur ce phénomène.

Il y a de tout dans ce domaine. Les principales sous-catégories ?

  1. Celles qui partent d’une base donnée et qui modifie la charte graphique, un peu la logithèque, et puis c’est tout. Je les surnomme les « 3 pages de pdf à suivre ».
  2. Celles qui reprennent le mantra d’Iznogoud, et qui recopie la recette de l’originale pour la reproduire en moins bien. On peut citer la feu (??) Cubuntu (Ubuntu + Cinnamon donc la base de la LinuxMint) ou encore la Namib GNU/Linux (une base Archlinux avec tous les outils de Manjaro repompés)
  3. Celles qui sont les doublons, triplons ou x-tuplons de distributions déjà existantes

Je vais revenir plus longuements sur ces projets « parasites ». J’en ai eu un récemment sous la souris, la CloverOS, qui est une base Gentoo Linux précompilée installable rapidement. Il faudra m’expliquer son intérêt – dans l’absolu – par rapport à une Redcore Linux (qui reprend la même recette modulo l’environnement supporté) ou par rapport à une Calculate Linux (qui est plus orientée monde professionnel).

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La rolling release, nouvelle mode dans le monde des distributions GNU/Linux ?

Il y a deux modèles dans le monde des distributions GNU/Linux : les fixed releases (basées sur une date plus ou moins fixée à l’avance) et les rolling releases (qui publie une image ISO d’installation à intervalles irréguliers et qui proposent des mises à jour en continu par la suite).

Historiquement ce sont les fixed releases qui se sont imposées. Le modèle rolling release n’est en effet apparu qu’avec l’Enoch Linux en 1999, plus connue sous le nom de Gentoo Linux, dont la version 1.0 est sortie en 2002.

La première moitié des années 2000 a été très fécond en terme de distribution rolling release. Outre la première Gentoo Linux, on peut citer principalement :

Oui, il y a au moins deux distributions rolling qui soufflent cette année leurs 15 bougies. Ce qui en dit long sur la supposée instabilité chronique des distributions en publication continue 🙂

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Étant dans ma période « gentoo-esque », faisons un point sur la Calculate Linux.

Dans le domaine des distributions binaires basées sur la Gentoo Linux, il y a deux noms : la sucrée Sabayon Linux et la moins connue Calculate Linux, d’origine russe. J’avais parlé de sa version 12.0 sortie en… 2012. Sur ce vieil article de presque 3 ans (d’accord, 2 ans et onze mois au moment où je rédige le présent article), je concluais ainsi :

Calculate Linux est une très bonne distribution, à qui il manque un atout de taille : un gestionnaire de paquets graphique comme celui que propose la Sabayon Linux. Du tout bon à part cela, même si elle vise un public plus technophile que la Sabayon Linux.

L’annonce sur distrowatch de la sortie de la 14.16.2 en diverses saveurs, dont celle pour Xfce m’a donné envie de faire chauffer mon outil de tipiakage client torrent pour récupérer l’ISO de la version Xfce.

Selon les notes de publication (en date du 5 juin 2015), on apprend que l’on a droit à Xfce 4.12, LibreOffice 4.4.3, Chromium 43, le dernier Claws Mail, Gimp 2.8.14 et l’outil « Clementine » pour la musique. Apparemment, c’est une version 3.18.14 LTS du noyau Linux qui propulse l’ensemble. Comme pour la Gentoo Linux, le système d’initialisation est géré par OpenRC, et les mises à jours sont cherchées toutes les 24 heures.

J’ai donc pris ma machine VirtualBox habituelle : 2 Go de mémoire vive, 2 CPUs virtuels, 128 Go de disque virtuel. Au démarrage, on peut choisir la langue, le clavier, le fuseau horaire avant de lancer la version testable sans installation.

On se retrouve avec un Xfce à l’apparence classique. Le thème d’icone proposé s’appelle Calculate. On évite le sempiternel thème d’icône aplatie à la mode. Joie. J’ai lancé l’installateur, en gardant les options par défaut.

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De Gentoo Linux et Funtoo Linux, laquelle des deux est la plus « fraiche » ?

Il y a dans le domaine des distributions GNU/Linux basée sur la compilation de code source deux principaux noms qui viennent à l’esprit : Gentoo Linux et sa « cousine », la Funtoo Linux, pour rester dans les distributions GNU/Linux utilisables.

J’ai voulu savoir quelle était la distribution la plus « fraiche » en terme de logiciels disponibles. J’avais déjà installé la Funtoo Linux avec Gnome et sans systemd en décembre 2014. Pour cet article, j’ai décidé de suivre le protocole suivant :

  1. Une installation en suivant le guide proposé scrupuleusement par les mainteneurs.
  2. Installer Xfce (et ses greffons) avec Mozilla Firefox, Abiword, Gnumeric, Quodlibet, Gnome-Mplayer, Evince, gThumb et le thème d’icones Tango. Je n’avais pas envie de me supporter la compilation de WebKitGTK qui demande plusieurs heures de compilation, même sur mon vrai ordinateur. Quant à LibreOffice, c’est 6 bonnes heures de compilation sur ma vraie machine !
  3. Chaque distribution utilise la même machine virtuelle : 2 Go de mémoire vive, 2 CPUs virtuels, 128 Go de disque virtuel.

J’ai voulu reproduire au mieux l’environnement que j’utilise quotidiennement avec mon ArchLinux sauf que je n’ai pas fait compiler Shotwell (qui nécessite WebKitGTK), Mozilla Thunderbird (remplacé par Claws Mail) et LibreOffice. Sans oublier qu’il n’y a pas de partition séparée pour les données des utilisateurs.

Commençons par le commencement, et donc par la Gentoo Linux. Le guide d’installation est assez bien fait.

Je n’ai pas eu trop à batailler, mise à part pour la création du noyau, make defconfig m’a été d’un grand secours.

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Les distributions semi-rolling release : un format « casse-gueule » ?

Il y a deux grands types de distributions GNU/Linux. Les distributions à publication en flux constant (alias rolling release) qui proposent régulièrement des images ISOs d’installation (généralement sur un rythme mensuel) et les distributions à dates déterminées, qui partent du principe du développement qui est gelé à une date donnée, puis stabilisé pour donner une version publique.

Dans la catégorie des rollings, on peut citer principalement : Archlinux et sa soeur jumelle libre Parabola GNU/linux, la NumixOS Antergos, la Manjaro Linux (qui est une rolling avec une période de temporisation), le duo Gentoo Linux / Funtoo Linux, la KaOS ou encore la Chakra.

Dans la catégorie des « dates déterminées », principalement : Debian GNU/Linux (et sa floppée toujours croissante de descendantes, dont la famille basée sur Ubuntu), Fedora Linux, Slackware Linux, Mageia ou encore OpenSuSE.

Il existe une catégorie qui a le cul entre deux chaises, ce sont les semi-rolling. Elle propose souvent une base définie, n’évoluant qu’au strict minimum (correctif de sécurité notamment), et propose une couche supérieure (environnement et logiciels finaux) en évolution lente mais constante, souvent via le biais de pack cumulatifs de mise à jour.

Ici, on trouve des distributions comme la LMDE, ou encore la SolydXK. Une variante est d’avoir une version rolling pure et dure en version de développement et une ISO stable de chez stable à intervalle plus ou moins régulier. C’est par exemple le cas d’une distribution qui n’a jamais su se vendre malgré son potentiel et ses qualités, j’ai nommé la Frugalware Linux.

Ce modèle atypique est cependant en équilibre instable. On ne peut pas garder éternellement la même base, même en corrigeant les inévitables failles de sécurité sans mettre à mal à terme la fiabilité de l’ensemble.

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Les distributions GNU/Linux en rolling release, nouvel effet de mode ?

Avec l’annonce de l’arrivée d’une version de la distribution au caméléon en mode rolling release, du moins la transformation de sa branche de développement en version rolling release, on peut se poser la question : les rolling releases, nouvel effet de mode pour les distributions GNU/Linux ?

L’annonce d’OpenSuSE indique que l’introduction d’une version en rolling release permettra de raccourcir la durée nécessaire à la stabilisation des versions classiques et l’abandon des versions intermédiaires. Il est vrai que le cycle atypique de 8 mois n’étaient pas en faveur de la distribution au caméléon, ne serait que quand la version 12.2 était sortie avec 2 mois de retard.

Mais il est vrai que je n’ai jamais eu de chance avec la distribution saurienne, comme à l’époque de la sortie de sa précédente incarnation, la 13.1.

Après cette rapide parenthèse pour justifier l’arrivée d’une version en rolling release, je me demande s’il n’y a pas un effet de mode en ce moment pour populariser ce mode de publication, qu’on peut résumer ainsi : Installer une fois, mettre à jour en continu, ne réinstaller qu’en cas de pépin grave ou de changement d’ordinateur.

Cependant, il convient de faire une classification dans les distributions en rolling release. Il y a les pures et dures, avec mise à jour quotidienne.

Celles qui ont un tampon de stabilisation assez court. Celles qui sont des semi-rolling release et celles qui étaient en rolling et qui sont devenus adeptes des « update packs » avec mise à jour trimestrielles. Je suis resté avec les principales distributions GNU/Linux, en m’excusant pour les éventuels oublis des listes qui suivront.

Dans le premier cas : ArchLinux (et son pendant libre, Parabola GNU/Linux), Gentoo Linux et sa cousine Funtoo Linux, sans oublier Sabayon Linux. Mais on peut aussi rajouter le branche « unstable » de la Debian GNU/Linux, qui ont donné Aptosid et Siduction.

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Sabayon GNU/Linux 13.08 : un plaidoyer pour Gentoo Linux et Funtoo Linux ?

Je n’ai jamais eu beaucoup de chance avec Sabayon GNU/Linux. J’ai toujours constaté que la distribution était assez lourde, d’une lenteur rebutante – est-ce du à l’utilisation d’une machine virtuelle, mais j’ai du mal à croire à cette hypothèse – et que Gnome Shell avait parfois du mal à démarrer, comme pour le test que j’avais fait de la Sabayon GNU/Linux 11 en février dernier.

J’ai donc voulu faire le point, 6 mois plus tard avec la sortie de la Sabayon GNU/Linux 13.08, sortie le 12 août dernier.

Parmi les nouveautés de cette version ? Gnome 3.8.4, KDE SC 4.10.5, Mate Desktop 1.6.2, Xfce 4.10, le noyau linux 3.10, LibreOffice 4.1 (après l’installation des mises à jour), meilleur support de l’UEFI et du Secure Boot, sans oublier l’arrivée d’un gros morceau : systemd. Oui, vous avez bien lu, systemd, le meilleur ennemi de Gentoo Linux entre autre.

J’ai donc récupéré l’ISO 64 bits avec Gnome dessus, et je l’ai installé dans une machine virtuelle VirtualBox. J’ai choisi l’option de lancer directement l’installation au démarrage.

L’installateur est l’ancien anaconda (celui fourni par Red Hat jusqu’à la Fedora Linux 17), et il y a toujours les mêmes qualités et les mêmes défauts, comme celui de définir une partition / prenant 50% de la taille disponible par défaut.

J’ai ensuite réduit la partition root à une taille plus réaliste.

Mis à part cela, rien à dire, l’installation se passe très bien. C’est après le démarrage qu’on peut se dire que le mieux est vraiment l’ennemi du bien. Surtout pour certains points du genre : pourquoi utiliser plymouth au démarrage qui étouffe l’intérêt du démarrage rapide de systemd ?

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