De l’art et de la manière de montrer l’inutilité flagrante de l’Hadopi.

Hadopi, la loi rédigée pour les majors du disque, pour les quelques artistes richissimes qui planquent leurs argent dans des paradis fiscaux, et qui coûte 12 millions d’euros à l’Etat français pour être un simple machine à envoyer du spam, est une loi plus qu’inutile, et surtout le premier pas vers la mise en place du filtrage du réseau, tout cela pour faire ressembler internet à une gigantesque galerie commerciale.

Des artistes ont depuis longtemps compris que le modèle de vente de galettes plastifiées est moribond, et cela fait 10 ans que le changement vers la dématérialisation est en route. En gros, depuis l’épopée de Napster vers 2000 – 2001.

Des artistes établis ayant même franchis le pas de proposer leurs musiques sous contrats Creative Commons : Nine Inch Nails pour ne citer que le plus célèbre, et qui avec son album Ghost I-IV dont la première partie était librement disponible a été une des meilleures ventes sur Amazon en 2008.

Mon prof de maths préféré l’a déjà écrit, dans un excellent billet dans laquelle il montre les limites de l’offre légale de la musique dématérialisée.

Une autre méthode pour prouver l’inutilité de l’Hadopi ? Ecouter des artistes indépendants, qui seront certains de recevoir plus qu’une aumone sur chaque vente faites de galette / mp3.

Dans cette catégorie, je classe des artistes comme ceux sur Dogmazic franchement peu connu du grand public, habitué à avoir les oreilles lessivées par la soupe que les radios et télés à clip passent à longueur de journée : Lady Gaga, Christophe Maé, Christina Aguilera, les artistes « made in » Massacr’Academy, etc…

C’est en fouillant sur la toile que j’ai trouvé des artistes comme Frau (et son sublime coffret deluxe dont je sais que les 15$ qu’il m’a couté, iront directement dans sa poche, pas dans celle d’une société de répartition des droits qui n’enrichit que les plus riches), ou encore Josh Woodward, Roger Subirana.

Des plateformes comme Noomiz m’ont fait connaitre des groupes comme Bats On A Swing, Pique La Lune!, des artistes comme Moon Rambler.

En sautant de liens en liens, on peut tomber sur des artistes comme Agnès Méric ou encore Semper Eadem.

Bref, sans avoir besoin de copier illicitement le top 50 qui monopolisent les radios car sponsorisés par un des géants des galettes plastifiées, on peut se faire une culture de qualité, largement plus variée que ce que l’on entend.

Et puis, il y a une autre méthode, franchement improductive, c’est de parler sur un média, ayant pas mal de passage, d’un outil en java (donc pas franchement léger) qui permet d’utiliser le « successeur » des réseaux en pair-à-pair pour faire des copies illicites de contenus protégés.

Cyrille Borne a expliqué ceci dans son billet, donc, je ne m’attarderai pas dessus, si ce n’est sur un effet collatéral qui risque de faire passer les utilisateurs de logiciels libre pour des contrefacteurs.

Surtout quand on s’aperçoit que le billet a été rédigé par une personne ayant pas mal de pouvoir sur le média en question. Et à grand pouvoir, grande responsabilité !

Cela risque de détruire les efforts des autres rédacteurs de ce média, ainsi que des libristes qui comme moi en ont fait partie. L’article en question n’est rien  de moins que – à mes yeux – une incitation à copier illicitement. Ce qui est une bétise, car cela va renforcer, mathématiquement, la volonté de filtrer l’internet.

A croire que certaines personnes oublient que l’on peut faire du mal au logiciel libre avec un seul article… Le genre de mal qu’il est très dur après de soigner.

Avis personnel que je partage entièrement ! 🙂

Petite piqûre de rappel : Ce qui nous attend avec Loppsi 2…

Une petite vidéo pour se souvenir que la loppsi signifie la fin de la neutralité d’internet…

Tout cela au nom de la lutte contre la pédopornographie… La réaction de l’association l’Ange Bleu n’est pas piquée des hannetons.

Un site filtré une heure pourra sans aucun obstacle migrer vers un nouveau serveur l’heure suivante. Tant que le diffuseur n’aura été arrêté et le contenu détruit, ce dernier restera toujours présent sur la toile.
Des techniques permettent de contourner anonymement les filtrages imposés par les autorités, par l’usage par exemple de proxys.
[…]
Il est fort à craindre en effet que les diffuseurs de pédopornographie prennent acte de ce dispositif pour déployer toutes les ressources en leur possession afin de sécuriser et renforcer leurs traffics si ce n’est déjà fait. De part notre expérience auprès du public concerné, nous confirmons qu’aucun filtrage d’Internet ne saura répondre aux objectifs visés.
[…]
Le célèbre site d’encyclopédie en ligne fut bloqué dans ce pays selon le principe repris par la LOPPSI de filtrage des contenus pédopornographiques, après avoir renseigné leur liste noire d’une seule de ses pages présentant la pochette de l’album « Virgin Killer » du groupe Scorpions.

Ce pays étend désormais le filtrage à beaucoup d’autres contenus que la seule pédophilie ce qui pour nous constitue une source supplémentaire d’inquiétudes. En effet et pour faire un parallèle, pensons au précédent du fichage ADN en France. Quels usages en a-t-il été fait au cours de cette décennie ? Initialement destiné spécifiquement aux grands criminels, il a peu à peu été étendu à des catégories de délits mineurs jusqu’à toucher aujourd’hui les sans-papiers, les faucheurs OGM, voire des manifestants.

Et une dernière pour la route…

Maintenant, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas…

Et si les vrais ennemis de la musique, c’était les maisons de distribution de disque et les majors ?

En ces temps de lois inutiles, couteuses et usine à gaz comme DADVSI ou sa petite soeur, promue par Vivendi Universal, Sony Music, EMI et les autres maisons de disques plus ou moins importantes, à savoir HADOPI, la question vaut la peine d’être posée.

En mettant en place une présomption de culpabilité et un corollaire « faux cul » qu’est la négligence caractérisée de non sécurisation de son accès internet, les majors ont montré à quel point elles sont à cran et sont en train de prendre conscience que leur durée de vie est désormais bien limitée, et telles que les dinosaures qu’elles sont, le météorite qui les fera disparaître s’appelle… dématérialisation de la musique.

Jusqu’à preuve du contraire, la musique n’a été matérialisée que tard dans l’histoire, à la fin du 19ième siècle… Bien entendu, il existait une forme de matérialisation, celle des partitions musicales. Mais rien d’industriel, comme cela sera le cas avec l’arrivée des moyens d’enregistrements, comme les rouleaux de cires, les vyniles. Puis plus récemment, les cassettes stéréos et les baladeurs numériques que nous utilisont actuellement.

Car l’industrie du disque est essentiellement une industrie de vente de copies d’enregistrements. Car quand on achète un disque dans le commerce, tant qu’il est lisible (cf le CD illisible « X&Y » de Coldplay), on achète juste le droit d’écouter ce qui est contenu sur la galette. Rien d’autres.

Industrie connue aussi pour ses contrats léonins, qui laminent les artistes, ne leur laissant que quelques miettes. L’exemple le plus flagrant, c’est celui de « La Poule », qui montre que les maisons de disques ne sont là que pour une chose : presser les citrons et les jeter quand ils sont vides… Des voyous, on vous dit…

Si de plus en plus d’artistes se passent de maisons, ce n’est pas pour rien. Quand Trent Reznor a voulu enregistrer son deuxième album, il l’a fait en cachette, ne voulant pas que sa maison de disque, TVT, ne prennent la direction du groupe fondé par Trent Reznor, NiN.

En effet, Trent Reznor n’aime pas se faire marcher sur les pieds, ni dicter sa conduite. D’ailleurs, pour l’album qui suivit, un certain « The Downward Spiral », Trent Reznor monta sa propre maison de disque, pour être sur de maintenir le contrôle sur ses créations.

La brouille entrainée par Broken a par la suite eu des conséquences. Une double vidéo, VHS, « Closure », jamais sortie officiellement en dehors des Etats-Unis et qui reprend aussi bien un documentaire déjanté sur le « Self Destruct Tour » que des clips en version non censurées (pour ceux qui connaissent, je conseille « Happiness in Slavery » avec Bob Flanagan, devait sortir en double DVD aux alentours de 2006. Cependant, à cause d’ennuis juridiques, le coffret ne sortit jamais.

Trent Reznor décida de frapper un grand coup, et proposa via un célèbre site de partage de fichiers les versions de travail les plus aboutis à sa disposition… D’ailleurs, près de quatre ans plus tard, on peut toujours récupérer le double DVD, si on sait bien cherché !

Les maisons de disques, dans le but de contrôler l’internet pour ne pas voir disparaître leur modèle économique moribond, font tout et n’importe quoi.

Et tant pis si cela emmerde l’utilisateur honnête. Il est désormais trop tard pour revenir en arrière. La seule offre légale d’achat en ligne qui tienne le choc ? Itunes d’Apple, même si l’un des plus célèbres groupe de pop anglaise n’est toujours pas disponibles sur iTunes…

Non, le plus important est de dire qu’internet, c’est le mal, que les personnes qui récupèrent de la musique commerciale sur les réseaux d’échanges sont des voleurs, même si le vol ne concerne que des biens matériels si on se sert un peu de sa masse cérébrale fonctionnelle.

Ne pas se remettre en cause, c’est se condamner à disparaître. La musique existait avant les marchands de copie sur cire ou plastique. Elle existera après.

Hadopi ? La preuve même du rejet du darwinisme économique.

Par darwinisme, je pense surtout à l’idée : s’adapter ou disparaître.

Hadopi, cette loi inapplicable (à moins de fliquer chaque ligne et chaque internaute, sans oublier le mouchard payant et non interopérable qui fera de chaque utilisateur d’informatique n’utilisant pas un PC sous Windows un coupable par défaut), dépassée technologiquement (cryptage des communications, réseau privé virtuel, abandon du pair-à-pair traditionnel pour des sites d’hébergement, diffusion par flux) qui coutera plusieurs dizaines de millions d’euros (dixit les fournisseurs d’accès) ne rapportera pas un seul centime à la création, et encore moins aux intermédiaires que sont les maisons de disques dont le rôle principal est de vendre de la galette plastifiée.

Après une quinzaine d’années plutôt faste, entre 1985 et 2000 – il fallait bien remplacer les vynils et les cassettes stéréo par des CDs – l’industrie du disque n’a pas voulu admettre que l’accès à l’internet et donc à la musique au niveau mondial ne se ferait plus par elle.

Et cela, c’est inacceptable pour des personnes qui ne veulent pas voir disparaître leur monopole de fait : imposer aux acheteurs la musique – ou la daube, même si c’est insulter ce plat de cuisine – formattée, prédigérée, des artistes savonnettes comme à la grande époque des yéyés (1961 – 1963) ou plus récemment les diverses télé-réalités musicales.

Comme jadis dans les années 1980, la copie sur cassette devait tuer la création, l’internet est maintenant rendu responsable. C’est vrai qu’il est impensable de voir les artistes proposer directement leur création à leur public. Quelle idée insensée !

Ne plus avoir besoin des circuits de distributions classique, et donc ne plus utiliser un intermédiaire couteux comme une maison de disque… Quelle hérésie.

Pour moi, hadopi sera un fiasco et je ne donne pas plus de deux ans à vivre à cette institution qui sera bientôt synonyme d’accusations injustifiées, d’usine à gaz, et on ne verra pas la moindre vente supplémentaire de galette plastifiée.

Ce n’est pas non plus les idées du rapport dit « Hadopi 3 » qui changeront la mise. La mise en place d’une carte discriminatoire sur l’age, les personnes de plus de 25 ans n’aurait pas le droit de découvrir de nouvelles musiques, ne changera rien.

Les majors ont TOUJOURS (ou presque) produit de la merde ou l’on entretenu. Comme jadis les dinosaures ont disparus, victimes d’un astéroïde et de leur inadaptation aux changements du climat terrestre, comme jadis les métiers à tisser mécanique ont disparus (malgré le combat des luddistes), les majors se doivent de disparaître.

Il y a eu des musiciens avant que la musique ne s’incarne dans du vynil ou du plastique. Il y aura des musiciens après cela.

La musique est par définition immatérielle, et de sa longue histoire, les deux siècles qui viennent de s’écouler ne sont que quelques instants.

Maintenant, on verra bien si les industries du disque seront s’adapter… Mais vu le combat qu’elles mènent contre leurs – futurs – clients…

Une sortie d’hibernation pour mieux y retourner.

C’est en écoutant l’album éponyme de Porthishead que je redige ce billet. Je sais que j’avais promis de ne plus rien poster jusqu’à début janvier, mais j’avais une envie d’écrire, un besoin oppressant d’écrire.

Ce billet va être un énorme coup de gueule. Enfin, plutôt une série de coups de gueule.

Le premier concerne l’autisme des grands pontes de l’économie ou encore de la politique. Alors que le système qu’ils ont patiemment construit depuis le milieu des années 1970 leur explosent à la tête, ils font tout pour le maintenir en place.

Il serait peut-être temps de s’apercevoir que la croissance « infinie » est incompatible avec une planète qui a des ressources en matière première définie depuis sa naissance il y a 4 milliards d’années.

L’annonce de la faillite de la pétro-monarchie de Doubaï annoncée récemment n’est que la première d’une longue liste : en gros, toutes les monarchies de la péninsule arabique passeront d’ici une vingtaine d’années à la casse elles-aussi.

Dans le genre « bulle qui va nous péter à la gueule », j’ai demandé le marché de l’immobilier et la folie irréaliste d’une France de propriétaires. Entre les différentes options de maisons à petit prix achetées par des personnes qui s’endettent jusqu’à la soixantaine passée (en moyenne), pour un bien qui ne leur appartient que sur le papier.

Nombre de personnes de ma génération (années 1970) veulent devenir propriétaire de leur logement, arguant qu’elle ne payent plus de loyer…

Elles payent un autre loyer, à un propriétaire largement moins compréhensif : un organisme de prêt qui se fait des bijoux de famille en or massif avec les emprunts sur 30 ans…

Deuxième coup de gueule : la lente agonie de l’industrie du disque. Je pense qu’il a été démontré encore et encore que les majors du disque mentent comme des arracheuses de dents en faisant porter le chapeau de la baisse des ventes de galette en plastique à des « méchants pirates » sans remettre en question un modèle en voie d’obsolescence : celui de la rareté des biens de divertissement à une époque où la copie est presque instantanée avec une perte de qualité quasi-nulle et pour un prix très faible.

Comme jadis, à l’époque du mouvement luddiste, les ouvriers du tissu cassèrent des machines à tisser pour protéger leurs emplois, les majors du disque poursuivent des clients potentiels pour pouvoir proposer leur sou-soupe commerciale.

Plus dure sera la chute, et ce n’est pas des lois inapplicables comme la série des Hadopi qui rapportera un centime de plus aux créateurs. Loin de là.

A croire que dans leur monomanie, les majors oublient une chose : la taille des rayonnages des CDs diminue comme une peau de chagrin dans les grandes surfaces (50% de surface en moins en l’espace de deux ans et demi dans l’hypermarché proche de chez moi), au profit des consoles de jeux, de l’informatique, des films, etc…

Inutile de revenir encore une fois sur ce sujet… Sinon, je risque de devenir largement moins courtois dans mes propos.

Troisième coup de gueule : l’amalgame « Ubuntu = Linux ».

Je sens que je ne vais pas me faire que des amis par la suite, mais, je m’en contrefous un peu.

Marre ! Marre ! Marre ! Y en a marre des personnes qui limitent les systèmes à base de Linux (et de GNU tant qu’on y est) à Ubuntu. Ayant rejoint l’équipe des modérateurs du planet-libre, j’ai remarqué que 60 à 70 % des articles concernent Ubuntu ou ses dérivés. Même si ce sont des informations qui peuvent être appliquée de manière transversale, seul Ubuntu est traité.

J’ai été utilisateur d’Ubuntu de la Dapper Drake à la Jaunty Jackalope – après un bref premier passage dans le monde merveilleux d’Archlinux – et je reconnais que cette distribution a un énorme avantage : elle a démocratisé pas mal gnu/linux auprès du grand public.

Cependant, ce doit être – selon moi – une première étape. Ce serait une erreur de rester ad-vitam aeternam sur une seule distribution. Car ce serait développer une forme de monoculture à l’image du monde de Microsoft Windows.

En dehors de la très moyenne – quel beau pléonasmeOpenSuSE 11.2, il existe de nombreuses distributions de qualité : la Debian qui a donné naissance à la royale Ubuntu, mais aussi Fedora (même si SELinux me sort par les yeux et me donne de l’urticaire), Archlinux (bien entendu), et la Frugalware (dont je n’arrive jamais à installer correctement, je dois être inconsciemment allergique à cette distribution), ou encore la vénérable Slackware.

Pourquoi un tel retour à la monoculture alors que Linux et GNU (ah, vivement que Hurd sorte !) est par définition la diversité ?

Quatrième coup de gueule : KDE

Un petit coup de gueule concernant KDE. Non, je ne parle pas du coté technique, mais de la volonté de l’équipe de KDE de recentrer les choses… Et en voulant mieux défendre son image de marque, on tombe dans des subtilités et de complexités digne du roi Ubu(ntu)

KDE ne désignera plus l’environnement mais la communauté des développeurs. Pour l’environnement, il faut dire KDE Software Compilation 4.x.y… Joie, mais je me demande combien de temps il faudra pour faire entrer cette nouvelle appelation dans le cerveaux des utilisateurs…

Voila, cela fait du bien.

Je retourne en hibernation, en attendant la prochaine envie d’écrire qui viendra.