Vieux Geek, épisode 268 : ah, le ZX81, mon premier coup de coeur informatique.

J’ai eu souvent l’occasion de dire que j’ai commencé l’informatique avec l’Amstrad CPC. Mais ce n’était pas mon premier coup de coeur informatique.

Non, le tout premier avait eu lieu alors que j’avais à peine sept ans avec le ZX81 de Sinclair. Il était vendu 690 francs à l’époque. Pour mémoire, en 1981, le SMIC brut à temps plein était d’un peu de plus de 3000 francs. C’était quand même une sacrée somme qu’il fallait sortir.

Fin 2020, le ZX81 coûtait l’équivalent de 265,20€ et le SMIC brut de 1981 donnerait 1154,98€. Pour mémoire, le SMIC brut pour un temps plein c’est 1554,58€ début 2021.

Bref, autant dire qu’il coûtait un bras. Les défauts étaient nombreux : pas de sortie son, seulement 1 Ko de mémoire vive – autant dire que les extensions 16 Ko étaient monnaie courante – pas de magnétophone pour enregistrer ou récupérer des programmes.

Mais le pire, c’était son clavier franchement atroce : un clavier membrane qui vous donnait des envies de balancer l’ordinateur par la fenêtre au bout de 5 minutes d’utilisation. Cerise pourrie sur le gâteau moisie, les touches étaient multifonctions… Une galère donc pour la saisie.

Cependant, cela n’empêcha pas le ZX81 d’avoir connu un des premiers jeux en 3D, « 3D monster maze ».

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Vieux Geek, épisode 267 : 2001, année de l’éclatement de la bulle internet.

L’année 2001 a été marquée par les attentats du 11 septembre, mais aussi pour les technophiles et les boursiers par l’explosion d’une bulle spéculative qui avait gonflé depuis 1995, la bulle internet.

On parlait de la « nouvelle économie » qui devait révolutionner le monde et envoyer les tenants de l’ancienne économie, celle qui n’était pas basée sur les technologies de la communication et de l’information, au musée de l’histoire.

C’était l’époque où des sommes folles étaient cramées en quelques mois par des modèles économiques qui n’étaient pas viables. L’exemple parfait était le magasin de mode en ligne boo.com qui avait cramé quelques 188 millions de dollars pour mettre piteusement la clé sous la porte. De cette époque, il ne reste que des monstres comme eBay ou Yahoo par exemple.

C’était l’époque de Caramail racheté par Spray, un portail suédois pour plusieurs dizaines de millions de francs à l’époque alors que l’entreprise était tout juste à l’équilibre financier, comme le dit si bien Orianne Garcia dans le documentaire « Quand l’internet fait des bulles. », documentaire de 2007.

Ou comment Amazon était si sur-estimé que les économistes de l’époque ne savaient plus comment faire pour évaluer sa valeur apparente…

Je me souviens aussi d’un reportage – diffusé dans Capital à l’époque – où lors d’un des rassemblements entre investisseurs et entrepreneurs en besoin de fonds – manipulait des millions et n’avait pas le moindre petit billet en poche. C’était la grande épopée des « first tuesdays ».

Une époque de folie que j’avais vécu avec beaucoup de précaution… Une bonne idée au final. Il faut dire qu’à l’époque, je n’avais qu’une connexion par modem 33,6kbps… Je n’ai eu une connexion constante en ADSL en 2002.

Vieux Geek, épisode 266 : MS-Windows 8, quand Microsoft tua le menu Démarrer.

Il y a des versions de MS-Windows maudites : les personnes les plus âgées se souviendront de MS-Windows Millenium sorti en l’an 2000 et de sa restauration système bancale, que j’ai évoqué en juillet 2018.

D’autres personnes parleront de MS-Windows Vista et de son insupportable UAC en 2006, qui fera que MS-Windows XP verra sa vie prolongée au delà du raisonnable jusqu’en 2014. Mais pour les plus jeunes, le fiasco, c’est MS-Windows 8 et sa disparition du menu démarrer au profit d’une interface tablette.

Nous sommes en 2012, et bien que MS-Windows 7 souffle sa troisième bougie, c’est encore un OS des plus fringuants, modulo l’horreur qui s’appelle MS-Windows 7 Starter Edition, que j’ai évoqué en mars 2018.

En ce début des années 2010, toute l’industrie ne jure que par la tablette tactile. Apple vend des palettes entières d’iPad qui en 2012 en est à sa troisième génération. Microsoft ne voulant pas être en reste développe donc une interface pour tablettes, dénommée Metro connue officiellement sous le nom de Modern UI. Il est vrai aussi qu’à l’époque le fantasme de la convergence des écrans bat son plein.

En février 2012, je récupérais la « Consumer Preview » (alias bêta) de MS-Windows 8, après la « Developer Preview » (alias alpha) quelques mois auparavant, en septembre 2011. J’étais franchement refroidi, au point d’écrire ceci :

[…]Cet OS n’est pas fait pour un ordinateur, mais pour une tablette. Car je crains que la perte ergonomique soit telle que ce soit un des pires fiasco de l’histoire de Microsoft. C’est clairement une interface inadapté à une machine classique. Pour une tablette, ça pourrait le faire, mais la concurrence est déjà là, et elle sera se défendre.[…]

Mais à quoi ressemblait déjà le MS-Windows 8.0 brut de décoffrage ? Rafraichissons-nous la mémoire.

Et oui, c’était une horreur sans nom pour l’ergonomie générale. Cet écran démarrer au lieu du menu qui avait fait ses preuves depuis 1995 (soit 17 ans à l’époque) sera rejeté. Mais quoiqu’il arrive, Microsoft était gagnant, comme je l’écrivais dans un billet de novembre 2012 avec ce morceau de choix :

[…]
Donc, jusqu’en 2020, et sauf coup dur, Microsoft pourra proposer des Microsoft Windows de plus ou moins bonne qualité. Il y aura toujours le matelas de sécurité qu’est Microsoft Windows 7 (ou 9 si la « logique » d’un Microsoft Windows sur deux qui n’est pas à garder trop longtemps sur le disque dur est conservée).
[…]
Au lieu d’aller vers des solutions libres de qualité croissante, mais d’obésité croissante aussi, l’utilisateur restera dans un écosystème logiciel qu’il connait. Sur 100 déçus d’une version, 80 mettront ou se feront remettre la version précédente, 10 resteront malgré tout, 5 à 8 économiseront pour s’équiper d’une machine à la pomme, et le restant découvrira l’informatique à base de logiciel libre.
[…]

Finalement ce fut MS-Windows 10 qui sortira en 2015 et réintroduira le menu Démarrer, avec le succès que l’on sait. Quant à MS-Windows 8.x, il sera rapidement oublié. Le support technique de la version 8.0 fut arrêtée rapidement, la version 8.1 sera supportée jusqu’en 2023, dixit Microsoft :

Quelle est la politique du cycle de vie de Windows 8.1 ?

Le support standard de Windows 8.1 a pris fin le 9 janvier 2018, et le support étendu cessera le 10 janvier 2023. Après la mise à disposition générale de Windows 8.1, les utilisateurs de Windows 8 ont eu jusqu’au 12 janvier 2016 pour passer à Windows 8.1 afin de continuer à bénéficier du support.

Vieux Geek, épisode 265 : Karateka, le premier jeu de Jordan Mechner.

Dans un article du 21 mars 2021, je parlais du mythique « Prince of Persia » sorti en 1989 sur Apple II.

C’était le deuxième jeu publié de Jordan Mechner sorti sur Apple II, le premier étant sorti en 1984, sous le nom de « Karateka ». Comme pour son deuxième jeu, Jordan Mechner avait utilisé la rotoscopie, « une technique cinématographique qui consiste à relever image par image les contours d’une figure filmée en prise de vue réelle pour en transcrire la forme et les actions dans un film d’animation » (merci Wikipedia !), pour donner une animation aussi réaliste que possible.

Le scénario du jeu tient sur un ticket de métro poinçonné : « Le vil Akuma a enlevé la charmante princesse Mariko et l’a enfermée dans sa forteresse. Le héros doit donc la délivrer en triomphant des multiples gardes du château et de leur seigneur, Akuma. »

Oui, pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? On a trois attaques en fonction de la position du joystick : attaque en haut, milieu ou bas.

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Vieux Geek, épisode 264 : Rick Dangerous, ou quand Prince of Persia rencontre Indiana Jones.

Nous sommes en 1989, et un tout jeune studio du nom de Core Design (qui lancera la franchise Tomb Raider en 1996) propose un jeu de plateformes d’une dureté sans nom : j’ai nommé Rick Dangerous.

Sorti sur Amiga, Amstrad CPC, Atari ST, Commodore 64, MS-Dos, MSX2 et ZX Spectrum, c’est un jeu qui nécessite de connaitre par coeur chaque niveau. En effet, on commence le jeu avec 6 vies, 6 bombes et 6 balles. On peut récupérer des munitions, mais pour les vies, je ne me souviens pas si elles augmentent avec le score.

Il y a quatre mondes à visiter :

  1. L’amérique du Sud
  2. Égypte
  3. Le chateau Schwarzendumpf
  4. La base de missile

Ce qui rend le jeu ultra difficile, c’est que l’on perd une vie dès qu’on tombe dans un piège ou qu’un ennemi nous touche. C’est pour cela qu’il faut connaitre les niveaux par coeur, un peu comme dans Prince Of Persia, sauf qu’il n’y a pas de temps limité pour finir le jeu.

J’ai connu uniquement le jeu sur CPC, et je me souviens d’un titre qui m’a fait m’arracher les cheveux par poignées entières et qui m’a fait plusieurs fois éteindre mon vieux CPC de rage.

J’ai décidé cependant de montrer la version Commodore 64 du jeu qui est semble un brin plus complète que la version Amstrad CPC.

Vous avez pu le voir, c’est un jeu d’une dureté redoutable. J’ai pu voir un longplay de la version améliorée pour la gamme Amstrad CPC+ et qui ressemble pas mal à la version Commodore 64. Vous allez comprendre à quel point ce jeu est une purge.

Une suite sera développée et sortira en 1990, sortant pour les mêmes plateformes mis à part le MSX2. Il était encore plus dur que le premier volet, mais il y avait un truc en plus. Un monde supplémentaire que l’on ne pouvait débloquer qu’à condition d’avoir fini les quatre autres mondes dans l’ordre.

Inutile de dire que je n’y ai jamais touché 🙂