Certaines distributions GNU/Linux survivent-elles uniquement grâce à leur intérêt historique ?

Le monde des distributions GNU/Linux existe depuis 1992-1993, soit un gros quart de siècle. La seule distribution née en 1993 encore en vie, sauf erreur de ma part et en dehors de la Debian GNU/Linux, c’est la Slackware Linux. C’est une distribution que j’adore, pour une simple et bonne raison : c’est celle qui m’a fait perdre mon pucelage linuxien en 1996. Bref 🙂

Pour la faire courte – oups, je n’aurais pas dû employer cette expression – c’est la distribution dont j’aime à regarder ce qu’elle devient. Au moment où j’écris cet article, fin février 2019, cela fait près de trois ans que la dernière version stable est sortie.

Le 21 février 2019, Adrien Linuxtricks en collaboration avec Serge a fait un live de présentation de la vénérable ancêtre.

Cependant, aussi stable que soit la Slackware Linux, elle fait son âge et montre surtout ses limites de conceptions. L’absence de gestion des dépendances. Je veux bien que la gestion des dépendances ait été infernale jusqu’à une certaine époque, mais depuis une bonne douzaine d’années, je n’ai presque jamais eu de problèmes avec elles.

Suite au live, j’ai eu envie de faire un point sur la Slackware Linux current. Mais avec Mate-Desktop en tant qu’environnement de bureau via le projet Mate SlackBuilds.

Continuer la lecture de « Certaines distributions GNU/Linux survivent-elles uniquement grâce à leur intérêt historique ? »

La fin de la disette pour la ludothèque sous Linux ?

Durant une longue période de temps, associer Linux et jeux vidéos étaient une franche rigolade. Au mieux, un but difficile à atteindre.

En dehors des classiques jeux fournis avec les environnements de bureaux comme Gnome ou KDE, le port des jeux d’id Software entre Doom premier du nom et Quake IV et des monstres comme FreeCiv ou encore SuperTux, voire 0ad, le linuxien ou la linuxienne n’avait pas grand chose à se mettre sous la souris.

Grace à Steam, la situation a franchement changé, comme cette vidéo de « Warhammer II – Total War » le prouve. Sans oublier l’apport de Lutris dans ce domaine précis.

Mais il y aussi des jeux moins AAA, comme des clones de classiques comme BlockAttack qui reprend Tetris Attack, qui mélange Tetris et Columns.

Oui, on passe d’un extrème à l’autre en terme de graphismes, mais l’important n’est-il pas de pouvoir se détendre sans avoir besoin de passer par MS-Windows ? 🙂

Maintenant, il reste à espérer que la logithèque ira en croissant, malgré la fragmentation du monde linuxien au niveau de la base utilisée… Sur ce plan précis, on n’est pas sorti de l’auberge 🙁

Allez, bonne journée !

Distrowatch, révélateur de la déconnexion du réel du petit monde des distributions GNU/Linux ?

Je sens déjà arrivé les commentaires du genre : « Oh, non, il va encore nous casser les couilles avec Distrowatch ».

Depuis la mort de QuebecOS, il est difficile de se tenir au courant de la sortie des dernières distributions GNU/Linux, qu’elles soient ou pas à la mode du jour sans passer par le détesté et non officiel Distrowatch.

Je sais que les personnes qui prétendent – ce qui est affirmé sans preuves… – que le débutant n’en a rien à foutre de Distrowatch. Et que le débutant – non défini autrement qu’en entité floue – ignore jusqu’à l’existence de ce site.

Les mêmes personnes éclairées sortent toujours le même duo ou trio de distributions GNU/Linux pour ce débutant – qui n’est pas défini – et depuis 2010, c’est Ubuntu (ou une de ses variantes) et Mint. 10 ans plus tôt, cela était Mandriva et une autre, comme la Fedora.

Petite parenthèse : comparaison n’est pas raison. Si on appliquait ce raisonnement au metal, il faudrait réduire la scène musicale au big four du Thrash que sont Metallica, Megadeth, Anthrax et Slayer. Ou encore réduire internet à Google, Apple, Amazon, Facebook et Microsoft. Fermons la parenthèse.

Il est vrai que pour la personne qui n’en a rien à foutre de savoir ce qu’est une distribution, se tourner vers un expert auto-proclamé est une source de soulagement. Peu importe si en réalité, s’il existe quelque chose comme 175 ou 180 distributions qui se tapent dessus pour la seule cible bureautique.

Peu importe à la personne qui débute s’il existe des projets qui sont simplement des photocopies les uns des autres. Le « magister dixit » de l’expert auto-proclamé compte plus que tout. C’est compréhensible. Mais si on commence à creuser, on s’aperçoit du sombre merdier qui se cache derrière.

Avant qu’on me réplique l’habituel argument de la liberté des développeurs de se concentrer sur ce qui leur plait, je répliquerai par l’absurde : libre à chaque personne, même souffrant d’une pathologie cardiaque, de faire du saut à l’élastique. Le point « reductio ad absurdum » est donc atteint, on peut passer à la suite 🙂

Continuer la lecture de « Distrowatch, révélateur de la déconnexion du réel du petit monde des distributions GNU/Linux ? »

Mise à jour du guide d’installation pour Archlinux pour février 2019.

Bonjour !

Avec l’arrivée de Plasma 5.15.0 le 12 février 2019, j’en ai profité pour mettre à jour le tutoriel du mois de février.

Outre ceci, la version révisée du mois de février contient l’ajout d’une recommandation de Quentin Bihet dans la section visudo du tutoriel.

Comme d’habitude, le guide est disponible en version odt, epub, pdf et mobi, le tout sous la forme d’une archive zip.

Les versions github et gitlab ont été aussi mises à jour pour l’occasion. Prochaine version ? Début mars 2019.

Bonne journée !

Cantata, un couteau suisse musical pour le monde linuxien…

Je suis un grand fan de musique, au point qu’en l’espace d’une quinzaine d’années, j’ai une musicothèque de près de 9000 morceaux pour une durée cumulée d’un peu plus d’une trentaine de jours !

Gérer une telle quantité de musique – qui représente une petite centaine de Go en mp3 320 – ça demande un outil assez costaud. En dehors de Quodlibet que j’utilise au quotidien, il y a un outil bien sympathique pour les environnements basés sur QT5, j’ai nommé Cantata.

Surcouche graphique du music player daemon, c’est un outil qui fait tout sauf le café… Quoique je n’ai pas complètement cherché 🙂

J’ai enregistré cette petite vidéo pour vous montrer l’outil, même si je n’ai pas pu montrer la première étape, celle de la configuration pour une utilisation en local 🙁

Néanmoins, vous pouvez y voir la puissance de l’ensemble en action. Est-ce que cet outil va remplacer à terme mon brave Quodlibet ? Je ne peux pas dire, mais c’est une option que j’envisage

En vrac’ de fin de semaine…

Comme chaque fin de semaine, l’habituel en vrac… La veille de mes 45 ans, ça marque 🙂

Côté logiciel libre, informatique et internet.

Côté culture ?

C’est tout, je sais, c’est court… Mais comme je dois préparer mon anniversaire…

Bon week-end 🙂

Que sont devenues les distributions GNU/Linux de 2014 au bout de 5 ans ? Épisode 2

Après le bilan du mois de janvier 2014 franchement positif, attaquons-nous au bilan du mois de février 2014. Je vais essayer d’être moins lapidaire que pour l’article précédent de la série.

  • 3 février 2014 : PC-BSD 10… D’accord, c’est pas du GNU/Linux 🙂
  • 5 février 2014 : Mageia 4. Ça fait déjà aussi longtemps pour le projet qui prévoit une version 7 durant le premier trimestre 2019 ?
  • 17 février 2014 : GdNewHat
  • 20 février 2014 : Manjaro Linux 0.8.9…
  • 27 février 2014 : Tanglu GNU/Linux

Quel est le résultat ?

PC-BSD est devenu TrueOS. GdNewHat s’est sacrifiée pour que la BLAG – qui porte bien son nom – Linux survive et la Tanglu GNU/Linux nous a quitté depuis.

Sur les 5 entrées, deux disparitions, 40% donc. Ça pique un peu… Mars sera-t-il plus clément ? On verra bien !

Bonus de fin d’article : puisque j’ai parlé de la BLAG Linux, l’épisode 46 de ma série de vidéos « C’est Trolldi, c’est permis », lui rend hommage d’une manière détournée.

Bon visionnage et pour les puristes libristes, continuez votre croisade, vous faites plus de mal que de bien au logiciel libre de nos jours.

Le monde du libre en voie d’être gangréné par les « croyances » ?

Avant toute chose, avant que l’on me sorte que je cherche à toujours avoir raison – et je tiens à remercier la personne qui m’a fait me souvenir d’un petit texte écrit par Arthur Schopenhauer « L’art d’avoir toujours raison » – et qu’on me réplique que j’utilise le stratagème XI que l’on peut résumer faire d’un cas précis une généralité, je tiens à préciser que je suis parti d’un argument et que je l’ai démonté par l’expérience.

Venons-en donc au coeur du sujet. Dans sa gazette du 4 février 2019, Distrowatch annonçait que le projet SystemRescueCD basé durant des années sur Gentoo avait migré sur Archlinux.

Dès le deuxième commentaire, on tombe dans la croyance. Je cite le passage principal :

So – Arch now, not Gentoo?

Can’t be used to install Gentoo.

Au commentaire 21, une couche est rajoutée et toujours le passage principal :

I agree completely with the second post this week.

Gentoo will become much more difficult to install without SystemRescueCD.

Par deux fois, des personnes nous disent qu’il sera difficile voire impossible d’installer Gentoo avec la nouvelle génération de SystemRescueCD. Sans avoir même vérifié. Tout cela car la base change et que le satanique systemd est employé.

Les personnes ont-elles vérifié cette affirmation avant de s’exprimer ? Que l’on prenne le guide d’installation de Gentoo ou sa cousine Funtoo, c’est la même chose…

Il suffit de jeter un oeil sur la documentation de Gentoo et Funtoo que c’est au final les mêmes étapes.

En gros :

  1. On démarre sur un système live
  2. On partitionne le disque dur / SSD cible
  3. On monte les partitions
  4. On récupère une archive précompilée qui sera le système installé
  5. On extrait le contenu de l’archive sur le point de montage définit comme la nouvelle racine
  6. On passe en chroot (on dit que la racine du système est celle de l’archive, pas celle du système live de démarrage)
  7. On met à jour les ports et on compile les modifications
  8. On installe le noyau puis le gestionnaire de démarrage
  9. On finit les réglages nécessaires au premier démarrage
  10. On redémarre et on peut s’attaquer à la suite

Même si la documentation de Gentoo est un peu plus découpée que celle de Funtoo, c’est la marche à suivre.

J’ai donc simplement vérifié – et cela m’a demandé une heure et demie de patience – l’hypothèse émise par deux personnes sur Distrowatch.

Continuer la lecture de « Le monde du libre en voie d’être gangréné par les « croyances » ? »

Pantheon sur Archlinux, ça donne quoi en février 2019 ?

Mon expérience en tant que linuxien qui remonte à 1996, j’ai connu toutes les modes que ce soit au niveau de la distribution à utiliser où l’environnement à privilégier. J’ai fini par en tirer une leçon : ne jamais faire dépendre un environnement d’une distribution donnée.

C’est pour cela que je tirais à boulets rouges sur Unity entre 2011 et 2017, car c’était un environnement qui était conçu pour dépendre uniquement d’une seule distribution. Le port d’Unity pour Archlinux allait du : « ça compile mais ça se lance pas » à « c’est tout juste utilisable et encore faut pas trop lui en demander ».

Dans les environnements neutres, il y a les ténors comme Gnome, KDE, les plus légers Xfce et Mate-Desktop ou encore Cinnamon qui est quand même un brin plus lourd. Dans les environnements un peu plus limite, il y a Deepin Desktop, voire Budgie.

Cependant, il y a un projet que je surnomme Mac junior, c’est Pantheon, l’interface graphique du projet ElementaryOS.

En lisant la documentation d’Archlinux, j’ai pu voir que l’environnement n’est vraiment disponible que sous forme de paquets à faire compiler, et encore, ce sont des paquets en version de développement…

Continuer la lecture de « Pantheon sur Archlinux, ça donne quoi en février 2019 ? »

Ah, le grand fantasme de la formation des utilisateurs et utilisatrices en informatique…

Fouinant sur les forums des diverses distributions, il m’arrive de tomber sur le « fantasme » de nombre de libristes, celui de former les utilisateurs et les utilisatrices à l’informatique.

En dehors des logiciels professionnels du genre retouche photo, comptabilité, modélisation, montage vidéo pour ne citer que les premiers qui me viennent à l’esprit, les utilisateurs et utilisatrices dans 99% des cas s’en contrebattront les organes génitaux jusqu’à leur quinzième génération de toute forme de formation autre que les indispensables bases.

Et c’est normal. Oui, c’est normal. Car la plupart du temps, les personnes en question iront voir sur le dernier réseau asocial à la mode ce qui se passe, voir quelques vidéos sur Youtube, écouteront de la musique en flux – avec ou sans abonnement – bref, pour elle l’informatique sera un outil.

Comme une bagnole qui sert d’aller à un point A à un point B et si possible en un seul morceau. Savoir ce qu’est un gestionnaire de logiciels ? Un environnement de bureau ? Un navigateur internet ? Ça a un intérêt ? 🙂

Je dépanne parfois des connaissances et quand je leur demande si elles veulent un bloqueur de publicités, c’est avec un grand remerciement qu’elles acceptent… Et qu’elles découvrent qu’on peut aller sur internet sans se retrouver avec des sites qui ressemblent à des sapins de noël toute l’année.

Sur les mêmes forums, on retrouve les personnes qui défendent bec et ongles leur distribution préférée. C’est compréhensible.

Mais quand on va proposer à des utilisateurs qui n’en ont rien à foutre des outils de gestion de logiciels dont l’ergonomie et l’interface plus que datée fait penser à celle des années 2000-2005, je me dis que pour faire fuir un public potentiel, c’est malheureusement l’idéal.

Continuer la lecture de « Ah, le grand fantasme de la formation des utilisateurs et utilisatrices en informatique… »