Vieux Geek, épisode 194 : Camino, Galeon et Kméléon, les navigateurs basés sur Gecko…

Quel est le point commun entre Google Chrome, Brave, Safari, Opera, Vivaldi, Midori, Yandex, Falkon, Microsoft Edge (nouvelle génération) ? Utiliser un moteur de rendu de la famille Webkit/Blink. Car il faut dire les choses comme elles sont, la diversité des navigateurs internet n’existe en réalité qu’à la surface. Pour reprendre le contenu d’un commentaire sur un de mes articles :

[…]
Pour les navigateurs, désolé de prendre une comparaison tuturesque, mais d’un coté tu as :

2 Peugeots 108 (Firefox et Firefox ESR)
1 Deux Chevaux (Palemoon)
Une demi-douzaine de Clio de même génération dont les seules différences sont le nombre de portes et la peinture de la carrosserie (Chromium, Brave, Vivaldi, Opera, Yandex, Midori et Falkon)
[…]

Cependant, jusqu’à une époque relativement récente, la situation était moins caricaturale. Jusqu’en juillet 2015, la Fondation Mozilla proposa un environnement de lancement – un runtime – permettant de réutiliser le coeur de Mozilla Firefox, Gecko. Le projet s’appellait XulRunner.

Cela a permis de donner naissance à quelques projets, et pas uniquement des navigateurs. Il y a eu à une époque le projet de lecteur audio Nightingale (dont j’ai parlé en 2012) ou encore Miro, plus orienté vidéo.

Mais les principales réalisations ont été des navigateurs utilisant une interface plus native pour les principaux OS : Chimera devenu Camino pour MacOS-X, Galeon (qui fusionnera avec Epiphany devenu Gnome Web à partir de Gnome 2.28 en septembre 2009) et Kméléon sur MS-Windows.

Même si les projets en question sont soit morts soit en sommeil prolongé, cela montre qu’il a bien existé une alternative au moteur Webkit puis Blink pour proposer des navigateurs tiers. Que de souvenirs 🙂

30 réflexions sur « Vieux Geek, épisode 194 : Camino, Galeon et Kméléon, les navigateurs basés sur Gecko… »

  1. Salut Fred,

    Tu aurais quand même pu citer Basilisk… 😉

    Sinon, rien à voir, mais je me demandais que valaient, en termes de sécurité, Midori ou Falkon (par exemple) qui ne sortent au mieux qu’une version de leur navigateur par an.

    Bon week-end.

  2. Salut Fred,

    HS : au cas où tu l’aies manqué : du drama chez VoidLinux… le fondateur et principal développeur quitte le projet sur fond d’embrouille.

    Liens :
    web.archive.org/web/20200424181016/https://github.com/void-linux/void-infrastructure/issues/67
    https://voidlinux.org/news/2020/04/some-context.html
    https://www.reddit.com/r/linux/comments/g7co35/void_linux_creator_resigns_from_the_void_linux/
    https://www.reddit.com/r/voidlinux/comments/g7b28e/your_thoughts_on_this/

    Je précise que je n’ai jamais utilisé Void et que je ne connais pas l’historique du projet.

    La liste des contributeurs des dix dernières années ( https://github.com/void-linux/xbps/graphs/contributors) montre que le mec a quasiment tout fait ?

    Pourtant, dans l’article d’un des contributeurs sur le site officiel, il est dit qu’il y a déjà eu des précédents et que ce départ n’affectera pas l’avenir de la distribution.

    Le doute est-il permis ?

    1. Je dois te dire que tu me l’apprends. Le départ de Juan alias Xtraeme ne m’étonne pas. Le projet avait déjà connu des déboires par rapport aux agissements de la personne en question, ne serait-ce que de devoir changer le nom de domaine et compagnie.

      On est un peu dans la situation de la Solus avec le départ d’Ikey Doherty. On verra bien ce qui se passera au final !

      1. L’équipe de Void Linux a quand même récemment enregistré l’appui de Project Trident en provenance de l’univers BSD. Donc un ex-développeur BSD qui part et d’autres qui arrivent ça devrait bien se passer.

        1. Je ne sais pas si le Trident Project était si apprécié que cela dans le monde des BSD. En tout cas, je dois dire que l’arrivée de ceux-ci dans le cercle de Void Linux me laisse perplexe. À voir sur le long terme.

          1. Trident était déjà un projet naissant dans le monde BSD, encore plus jeune que TrueOS. L’idée était de développer une distribution orientée desktop à base FreeBSD (comme d’autres projets existants TrueOS/Ghost, Nomad, Midnight) mais en ayant à l’esprit d’améliorer la reconnaissance matérielle si déficiente sur BSD soit en développant en interne soit en collaborant avec les dévs de FreeBSD. L’équipe de Trident s’est vite rendue compte que la stratégie était perdue d’avance puisque FreeBSD était, en tout cas de l’avis de Trident, trop conservatrice voire totalement en retard sur bon nombre de sujets.
            Pour ma part, je vois d’un bon oeil ce rapprochement Trident/Void même si, a priori, chacun travaille de son côté. Avec le départ de aextreme, je pense que les membres de Trident vont proposer une collaboration plus poussée avec l’équipe de Void. Quand je lis les réactions de l’équipe Void je me demande toutefois si Juan et quelques autres ne vont pas forker Void de leur côté 🙂 aextreme a clos son github mais il pourrait rouvrir dans quelques temps.

      2. Me semblait qu’ikey était parti pour des raisons familiales, notamment la naissance de son enfant.
        Donc moins de temps à consacrer.

        1. Aextreme le développeur principal de Void avait déjà joué les filles de l’air en 2018 pour des raisons personnelles (il était en procès pour la garde de ses enfants d’après les papiers de l’époque) et cela avait failli coûter très cher à la distribution. On voit là toute la fragilité des OS qui reposent à 100 % sur des équipes de bénévoles sans infrastructure professionnelle derrière.
          En tout cas je souhaite bon courage à tous ces gens là, chez Solus et Void notamment pour que l’avenir leur soit successfull, ils le méritent pour tout le travail qu’ils font et pour ce qu’ils apportent au libre.

  3. je ne comprend pas pourquoi opéra a abandonné son propre moteur.
    c’était pour son manque de popularité ? et donc, aujourd’hui, opéra est toujours aussi peu populaire.

    Donc, a quoi sa a servi d’abandonné son moteur de rendu html ? a rien !
    dommage, car sa fait un concurrent de moins a chrome. Maintenant a par firefox qui tiens tête, c’est bien le seul connu qui accepte pas le monopole google.

    1. On peut mettre en parallèle l’histoire d’Opera avec celle de Firefox et d’Edge. Il s’agissait de trois navigateurs vieillissants, en perte de popularité face à Chrome (à part Edge « legacy » qui n’a jamais été populaire). Opera a fait le même choix que Edge plus récemment : rejoindre l’ennemi plutôt que le combattre, autrement dit prendre une base Chromium. Edge s’en sort très bien en ce moment, par contre dans le cas d’Opera, cela a en effet fait plus de mal que de bien : de nombreux utilisateurs sont partis et l’ancien PDG d’Opera a lui-même lancé un nouveau navigateur, basé sur Chromium mais reprenant les anciennes fonctionnalités d’Opera 12 : Vivaldi. Dans le cas de Firefox, c’est différent : ils ont décidé de rénover leur navigateur existant pour mieux concurrencer Chrome, ce qui a donné Firefox Quantum.

    2. Maintenir un moteur en fonctionnement est un cout tres important. J’imagine que c’est la raison qui a pousser opera a abandonner cette voie pour opter pour le choix moins couteux du moteur de google avec des modifications cosmethiques.

    3. Les Opera motorisés par le moteur Presto se faisaient, il y a quelques années, toujours discriminer sur quelques sites Web, pas hyper nombreux certes mais malheureusement des sites web plutôt connus, style googueuleuries à la mode, webmail de microsoft ou assimilé, cyber-banques, certains sites de commerce… obligeant ses utilisateurs à inlassablement bidouiller leur User-Agent, voire à utiliser un autre navigateur « proposé comme compatible » avec le dit « site-à-la-con ». Alors la nouvelle direction d’Opera, devenue moins idéaliste et plus commerciale/pragmatique a décider d’arrêter de coder une petite merveille que personne ou presque n’utilisait et que le Web refusait toujours de considérer, 15 ans après…
      Le Web, aujourd’hui comme hier, n’est fait que pour les navigateurs populaires (indépendamment de leur qualité) ; même Vivaldi, pourtant basé sur un moteur majoritairement utilisé et accepté sur le Web, a dû se résoudre à utiliser un banal User-Agent 100% Chromé car la chaîne « Vivaldi » contrariait encore quelques maudits Dev’Web rétrogrades… Un brouteur Microsoft avec un moteur « maison », même potentiellement meilleur que le vieux Trident, savait qu’il n’avait aucune chance. D’où le choix de Chromium. What else ?
      L’équipe, entre 100 et 200 dev’ qui s’occupaient de Presto a pu être réduite à quelques dev’ Opera qui s’occupent désormais de Chromium .
      Même si Opera-Presto-powered avait persisté, ça n’en aurait pas fait un concurrent de plus pour Chrome. Opera n’a jamais vraiment été considéré comme un concurrent de quoi que ce soit, ni d’IE, ni de Firefox, ni de Safari, ni de Chrome. Ces 4 là étant déjà suffisamment dans le game pour se concurrencer entre eux. Opera c’était un navigateur de niche, pour les rares bestioles comme moi qui vraiment en avaient besoin. À la limite, son coté « Suite Internet » pouvait en faire un concurrent de SeaMonkey, dont tout le monde se fout aussi depuis des années.
      Après, je sais pas si Firefox tient tête à quelqu’un, mais ils ont encore les moyens de développer leur moteur de rendu pour éviter d’utiliser Chromium, comme tout le monde. C’est très bien et pourvu que ça dure 🙂 Mais le Web n’aime pas les navigateurs peu utilisés et j’espère qu’ils n’aura pas, à l’usure, sa peau de panda roux.

  4. Camino n’utilisait pas xulrunner mais embededgecko, pas besoin de xulrunner avec une interface native.
    Y avait aussi un navigateur « social » base sur la suite. Les produits AOL utilisait gecko en interne aussi.

    1. Ils n’utilisaient pas plutot Netscape en interne dans les produits AOL ? Si ma memoire est bonne AOL a rachete Netscape. Ils ont meme poursuivi le developement de Netscape un bon moment et peut etre meme encore aujourd’hui. En parlant de cela, Netscape existe il toujours ?

  5. C’etait la belle epoque si je peux dire. Le navigateur etait un objet innovant. Je ne dis pas que cela n’innove plus de nos jours mais les fonctionnalites basiques sont toutes deja presentes, l’innovation n’est plus aussi epoustouflante qu’a l’epoque.

  6. Salut,
    Peut-être un poil hors sujet mais ça me fait penser que de nos jours il est devenu difficile de trouver un navigateur web toujours maintenu pour Windows XP 🙂

  7. Avant la période des logiciels basés sur Gecko, il existait aussi une palanquée de logiciels basés sur le moteur de Microsoft IE, MHTML ou Trident. Sous Windows, ça permettait de faire toutes sortes de logiciels, navigateurs alternatifs, nombreux clients de mail et autres trucs qui pourraient tirer profit d’un rendu html tout fait et facilement embarquable. Il y en a eu un paquet, tu dois t’en souvenir 🙂
    Aujourd’hui, et tu ne l’évoques pas dans ta vidéo, il serait intéressant de se demander pourquoi on base tant de logiciels sur Chromium (navigateurs, pourquoi pas client de mail, comme le truc en cours de dev’ dans Vivaldi,mais aussi tous les trucs plus ou moins hétéroclites à base de framework Electron par exemple) et presque plus rien sur Gecko, qui reste pourtant un moteur très performant et respectueux des standards. Est-ce forcément dû à l’abandon de XULrunner ou y a-t-il d’autres raison ? @Ludovic, une idée ?

    1. Si tu parles de Maxthon, Avant/Green/Mon cul sur la commode Browser qui n’ont été que des enrobages du coeur d’IE, comment dire ? Aussi mauvais qu’Internet Explorer.

      Pour l’encastrage du moteur de Chromium, je suppose que c’est dû à la politique d’imposition de Google en s’installant comme un spyware plus le fait d’être le moteur de recherche dominant qui ont influé.

      L’abandon de Xulrunner n’a pas été complètement innocent non plus.

      1. Maxthon, Avant et tous les autres utilisaient le moteur d’IE comme les KMeleon, Galeon et autre Camino utilisaient le moteur Gecko. Tous ces navigateurs ne sont pas faits pour améliorer un moteur, bon ou moins bon, mais pour améliorer ou diversifier l’expérience qu’on peut avoir avec un navigateur Web. Alors non, je ne pense pas qu’ils étaient aussi mauvais qu’Internet Explorer, comme je ne pense pas qu’un K-Meleon fût aussi mauvais qu’un Firefox. J’aimais beaucoup K-Meleon 😀

        Concernant la raréfaction des navigateurs basés sur Gecko/Servo, ça reste donc un mystère. Ceux qui font des navigateurs Chromium ne profitent pas vraiment d’une pré-installation, abusive ou pas, du moteur de rendu de Chrome sur le système hôte… Certains (les éditeurs de Edge et Yandex…) sont même des concurrents (ou des anciens concurrents comme l’ex-PDG de Moz’ avec Brave) pas spécialement attirés, je pense, par les sales méthodes de Google…
        Après, le fait que le moteur soit « dominant » leur ouvre la porte du Web, c’est sûr…

        1. Diversifier l’expérience avec un pseudo-choix de façade. Rien de nouveau depuis Henry Ford et son modèle T 🙂

          « Tout le monde peut avoir une Ford T de la couleur qu’il souhaite, à condition que ce soit le noir… » (Henry Ford).

          Les sales méthodes de Google ont permis d’enfoncer au fond de la gorge des utilisateurs et utilisatrices le fait qu’un navigateur Web, c’est forcément Chrome. Donc les producteurs de navigateurs « tiers » – du moins sur le plan de la carrosserie – en profitent pour proposer le pseudo-choix de façade qui satisfait tout le monde.

          Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, après tout 😀

          1. Oui, c’est bien une diversité si on considère que deux moteurs de rendu performants et respectueux des standards comme Gecko et Chromium ne permettent pas de différencier significativement un navigateur Web d’un autre, c’est bien sur l’interface et les fonctionnalités que se joue la diversité et là, un feu K-meleon était très différent d’un Firefox et un Vivaldi ou un Opera sont bien différents d’un banal Chrome ou Chromium de base.
            Je suis toujours impatient de voir un nouveau navigateur basé sur Gecko apparaître pour changer un peu, en espérant qu’il ressemble pas trop à Firefox, sinon ça n’aurait que peu d’intérêt, ÀMHA.
            Après, il y aura peut-être un jour une grosse équipe de dev’ motivée pour construire un tout nouveau moteur de rendu alternatif pour donner de la pseudo-diversité à ce niveau mais je leur souhaite bon courage pour se faire accepter par ceux qui font le Web !

  8. Si K-Meleon est basé sur Gecko dans sa version stable, la version de développement</a/ utilise Goanna, le fork lancé par Moonchild Productions (navigateurs Pale Moon et Basilisk).

    Cependant, l’interface n’utilise pas XUL, au profit des Microsoft Foundation Class, ce qui la rend plus austère, mais aussi plus légère !

    Sinon, d’après la documentation du navigateur, le navigateur tourne sur Windows XP SP2 (version 74) ou XP SP3 (version 76 en développement).

    Pour les amateurs du navigateur « au clair de lune », il y a deux versions dérivées qui existent pour XP :

    Mypal par Feodor2
    https://github.com/Feodor2/Mypal

    NewMoon par Roytam1 (développeur aussi pour K-Meleon)
    http://rtfreesoft.blogspot.com/search/label/browser

    Bien sûr le support est assuré par chacun des deux mainteneurs uniquement. Ces deux dérivés ne sont pas supportés par Moonchild Productions.

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