Amstrad Cent Pour Cent, n°50 : la suite du mythique magazine, 28 ans après sa mort.

Octobre 1993 : je suis utilisateur d’un Amstrad CPC depuis 1988 et lecteur régulier d’Amstrad Cent Pour Cent depuis octobre 1989. De mensuel, le magazine était devenu bimestriel, puis trimestriel.

Lorsque je partis en ce début octobre 1993 chercher ma dose d’A100%, je ne pensais pas tomber sur un numéro qui serait celui d’un adieu. J’ai longtemps conservé le magazine avant de le perdre dans un déménagement.

Sur un groupe Facebook créé à l’occasion, un projet fou voit le jour : faire renaître le magazine pour un numéro 50. Inutile de préciser que j’ai sauté sur l’occasion. Un site dédié est même mis en ligne pour l’occasion.

Après une trop longue attente, le magazine a fini par pointer le bout de ses pages. Voici la vidéo de son déballage.

Le contenu ? Digne de la grande époque, avec quelques nouveautés déjà publiée et à venir, des rubriques de bidouilles et surtout un hommage à Alain Massoumipour alias Poum qui nous a quitté en 2019. Sans lui, difficile d’avoir un A100%.

Mais je ne vais pas bouder mon plaisir et je pense que le magazine sera sur ma table de chevet durant quelques jours.

En avril-mai 1994, soit six mois après la mort d’A100%, une deuxième mort me touchera, celle de CPC Infos qui n’était plus devenu qu’un magazine de listings. Cela signait la fin de ma période Amstradienne… Machine de coeur qui est désormais inabordable en occasion 🙁

Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 26 : OpenGem.

Il y a eu quelques projets pour proposer une interface graphique pour MS-Dos. J’ai parlé ainsi de DosShell proposé par Microsoft ou encore de ViewMax développé pour le DR-DOS.

Mais il n’y a pas eu qu’eux. Un environnement concurrent a existé à l’époque c’était GEM. Aucun rapport avec un dessin animé des années 1980. GEM = Graphical Environment Manager. Son incarnation la plus célèbre étant celle disponible sur TOS de l’Atari ST.

En 1999, le code du GEM est libéré et le projet FreeGEM est lancé. Une des ses versions les plus utilisables, c’est OpenGEM.

Développé en collaboration entre Shane Coughlan et l’équipe de FreeGEM, cela offre un environnement prêt à l’emploi. Bien que disponible pour FreeDOS, on peut aussi l’installation du PC-DOS et MS-DOS entre autre. J’ai récupéré sa dernière version disponible, une 7.0rc3, en date d’avril 2018.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 21 : OpenTyrian

En 1995, un shoot’em’up est publié par Epic Megagames, connu sous le nom de Tyrian. C’est un jeu de très bonne facture, proposé sous le modèle classique à l’époque du partagaciel où une partie du jeu était gratuitement disponible, le reste devant être achetée.

Développé par Jason Emery, illustré par Daniel Cook et sonorisé par Alexander Brandon et Andreas Molnar, c’est un shoot’em’up assez nerveux. On est dans un jeu qui mélange l’arcade pure – c’est ce que l’on attend – avec une partie un peu plus stratégique : achat d’armes, de bouclier.

Par chance, le vaisseau piloté par le joueur est fourni avec un générateur qui recharge le bouclier, même si on se retrouve rapidement avec un avertissement sonore qui indique que le vaisseau n’est plus trop protégé et qu’on risque le pire rapidement.

On y trouve les classiques niveaux de difficultés et d’autres qui sont cachés. Mais le plus « marrant », c’est le côté histoire de l’ensemble. En effet, durant la période arcade, on peut récupérer des cubes de données qui permettent de se tenir au courant de l’histoire… Et parfois plus si affinités 🙂

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 18 : le port des outils GNU sur une base BSD…

Le monde du libre à ses origines était un monde où le partage était un des mots clés principaux, loin des dérives actuelles où les communautés s’entretuent à grand coups d’anathèmes et de forks.

L’exemple de ce partage ? Le port des outils GNU via des projets comme CygWin et MinGW pour l’OS privateur pour PC qu’est MS-Windows. Sans oublier Fink pour l’OS fruité.

Mais il n’y pas que les ports pour les OS privateurs. Il y a aussi les ports pour des noyaux libre comme celui de Hurd (avec Debian GNU/Hurd) dont j’ai parlé dans l’épisode 8 de cette série de billets.

Cependant, il y a une constante qui se casse les dents à intervalles réguliers, j’ai nommé les ports d’outils GNU sur une base BSD. Que ce soit avec UbuntuBSD (qui semble bien mal parti n’ayant plus proposé d’images ISO depuis 2016) et dont j’avais parlé en mars 2016.

Quant à PacBSD, même si une ISO est disponible depuis août 2017, son wiki est une purge telle que le wiki d’Archlinux serait une promenade de santé en comparaison.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 15 : GNUStep…

Oui, je sais. Vous allez me dire : un projet fou du logiciel libre qui commence par GNU, c’est presque une évidence. Mais ici, on attaque du lourd.

Il nous faut remonter en 1985 pour savoir ce qu’est GNUStep. En cette année, Steve Jobs se fait remercier à grand coup de pompes dans le fondement de la boite qu’il a fondé 9 ans plus tôt. En réaction, il se lance dans un nouveau projet informatique, modestement intitulé NeXT, que l’on peut traduire par « suivant ».

Dans l’esprit de Steve Jobs, l’idée est simple. Dépasser l’étape du Mac et aller vers une nouvelle vision de l’informatique. En 1988, le premier ordinateur de NeXT est présenté, c’est la NeXT Station, alias NeXT Cube à cause de sa forme.

Basé sur des processeurs Motorola 68030/68040 (la même famille de processeurs que les premiers Mac d’Apple), il est épaulé par un système d’exploitation graphique révolutionnaire pour l’époque, NeXTSTEP. C’est un unix (un BSD pour être plus précis) avec une interface graphique à l’ergonomie entièrement repensée. Un affichage léché (pour l’époque) et des outils de développement orienté objet complète l’offre. Autant dire qu’en 1990, ça déchire ! 😀

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 14 : Doomsday, le port deluxe pour Doom, Heretic et Hexen…

Pour noël 1997, l’équipe d’id Software rendit public le code source de Doom, en le plaçant sous GPLv2. Cela permit de porter le jeu un peu partout, que ce soit sur des ordinateurs censés ne pas le supporter – comme les Amiga par exemple – mais aussi d’améliorer les versions existantes : rajout de la vue à la souris, support de modèles 3D (comme ceux de Quake), textures lissées, graphismes haute-définition, et plein de bonnes choses.

Il y a eu des projets par la suite comme Freedoom (dont j’ai parlé dans le premier épisode de cette série) pour proposer en complément du moteur libéré des niveaux qui soit aussi libres (au sens entendu par la Free Software Foundation).

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 9 : Unity pour ArchLinux.

Ah, Unity… L’interface graphique utilisateur développée par Canonical pour servir de surcouche aux outils Gnome. L’environnement en question est une horreur pour être porté sur d’autres distributions. La dernière fois que j’abordais le sujet pour Archlinux, c’était en mars 2014.

Vu le côté énorme du port, il mérite largement sa place dans la série des projets « un peu fous du logiciel libre. »

J’ai donc voulu voir si le projet existait encore. Le fil sur le forum d’Archlinux.org étant toujours vivant (au bout de 116 pages en ce 12 juillet 2016), j’ai donc été un oeil sur le github du projet. Au moment où je rédige cet article, le 12 juillet 2016, le code n’a plus été touché depuis la mi-mai 2016.

Après tout, Unity a été porté sur MS-Windows 10, pourquoi pas sur Archlinux ? J’ai donc installé une base Archlinux avec Xorg, Gnome, LibreOffice, Mozilla Firefox et Mozilla Thunderbird. Puis je me suis lancé dans l’ajout du port d’Unity pour Archlinux.

J’ai donc voulu me simplifier la tâche et utiliser le dépot du développeur, en rajoutant ses entrées dans mon /etc/pacman.conf…

Ayant vu que les dépôts répondent aux abonnés absents, il a fallu que je recompile l’ensemble des paquets…

Après avoir cloné le dépot github, j’ai lancé la compilation des… 59 paquets nécessaires à la création d’Unity… Qui donne au final 67 paquets à installer, certains paquets étant « multiples ».

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 8 : GNU/Hurd.

Je sais, j’ai mis énormément de temps à sortir ce nouvel épisode de la série « Les projets un peu fous du logiciel libre », mais l’attente en valait la peine. Le huitième épisode est donc consacré à GNU/Hurd, qui est sûrement le projet le plus fou et le plus moqué du logiciel libre.

Noyau du projet GNU, il est plus vieux que Linux lui même… Dans la célèbre « dispute » entre Linus Torvalds et Andrew Tannenbaum, concernant le choix d’un noyau monolithique au lieu d’un micro-noyau (comme celui prévu pour GNU) en janvier 1992, Linus Torvalds déclara :

« […]If the GNU kernel had been ready last spring, I’d not have bothered to even start my project: the fact is that it wasn’t and still isn’t. Linux wins heavily on points of being available now.[…] »

Ce qui donne traduit ?

« […]Si le noyau de GNU avait été prêt au printemps dernier, je n’aurais pas pris la peine de même commencer mon projet: le fait est qu’il n’a pas été et est toujours pas. Linux gagne en grande partie sur le fait d’être disponible dès maintenant.[…] »

Le printemps dernier étant bien entendu celui de l’année 1991. Bref, 25 ans sont passés, et si on va sur le site officiel de GNU/Hurd, on s’aperçoit que les options sont limités. La seule distribution fonctionnelle ? Une image disque avec une Debian GNU/Hurd.

J’ai donc récupéré l’image ISO de la dernière version (mars 2016), et j’ai donc suivi les instructions disponibles aussi sur la page du projet chez Debian pour tester l’ensemble. Le noyau GNU/Hurd ne semblant être fonctionnel qu’en 32 bits pour le moment.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 7 : Pan, LE client libre pour Usenet.

Pour ce septième billet de la série « Les projets un peu fous du logiciel libre », j’ai eu envie de parler de Pan, LE client libre pour Usenet. C’est un projet relativement vieux, car l’une des premières versions numérotée 0.4.3 est sortie en… août 1999 !

Merci l’internet Wayback machine 🙂

Mais avant tout, c’est quoi un client Usenet ? Internet de nos jours, on le résume à la toile qui est né en 1992. Sauf qu’il y a d’autres aspects, comme les forums usenet. Ce sont les ancètres des forums qui pullulent sur la toile, mais avec une hiérarchie mondiale.

C’est aussi le lieu d’une des plus célèbres controverses du monde libre en 1992, avec le long fil entre Andrew Tanenbaum et un certain Linus Torvalds sur l’obsolescence du noyau linux qui n’était qu’en version 0.0.2 à l’époque. Merci google groups pour avoir conservé une archive du débat 🙂

En 1999, il y a un projet de client pour le tout jeune Gnome qui est lancé, PAN pour « Pimp-ass newsreader ». Inutile de me le demander, je ne traduirai pas. C’est aussi un des rares clients qui respecte le GNKSA, pour « Good Net-Keeping Seal of Approval« , en gros des règles d’hygiène minimale pour les personnes qui utilisent Usenet : pas de réponse au dessus du message cité, possibilité d’annuler un message posté, respect des bases d’utilisation des forums usenet. Les vieux de la vieille qui ont connu Outlook Express 6.0 savent de quoi sont capables les pires clients usenet.

Entre 1999 et 2004, jusqu’à la version 0.14.2.91, le logiciel est développé en C. En 2006, le développement recommence, mais en C++. Pour l’occasion, on passe à la version 0.90, certain que la mythique version 1.0 est proche… 10 ans plus tard, nous en sommes à la version 0.140… Merci à la page oldnews du site de Pan pour les références historiques.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 3 : « Haiku OS ».

Pour ce troisième billet de la série « Les projets un peu fous du logiciel libre », j’ai eu envie de parler d’Haiku OS. En quelque sorte, mon cadeau de Noël aux technophiles – et aux autres – qui me font la gentillesse de suivre mon humble blog.

Les personnes qui suivent le blog depuis un certain temps me diront : « Mais tu en as déjà parlé ! »

Je suis d’accord, j’en ai déjà parlé, mais vu l’idée derrière le projet est suffisamment folle pour appartenir à cette nouvelle série. Le projet en question ? Réécrire BeOS tout en logiciel libre. BeOS, cela a été aussi le premier billet d’une longue série sur le blog, « Mémoire de vieux geek ».

Le projet est né en 2001, peu après l’abandon de BeOS R5. Depuis, le code a été patiemment réécrit. La dernière fois que j’ai parlé de Haiku OS, c’était à l’époque de la sortie de la version alpha4, en novembre 2012.

Même si le projet travaille sur une première version béta, on peut se dire que produire un clone libre de BeOS, ça tenait quand même un peu de la folie furieuse. Surtout quand on sait que le projet est né en 2001 et qu’il va sur ses 15 ans 🙂

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