Quel bilan je tire de mes presques 16 années sous Archlinux ?

En ce mois de mai, j’aurai dû fêter mes 16 ans sous Archlinux comme OS principal. En effet, j’avais franchi définitivement le pas en mai 2009. Depuis ma migration sous MS-Windows 11 fin mars 2025, j’ai eu l’occasion de réfléchir à mon utilisation d’Archlinux sur les derniers mois, voire les dernières années.

Je me suis aperçu que j’étais dans une espèce de routine quotidienne. Faire un petit yay pour être à jour au niveau de la logithèque et de l’OS. Je restais aussi pour une raison plus pratique : la maintenance de plusieurs dizaines de paquets sur AUR.

C’était une des raisons qui me faisaient rester sur Archlinux, même si je m’étais un brin encroûté au fil des années. Au début, j’étais content, car j’avais trouvé une réponse à mon besoin de fraicheur au niveau des logiciels. J’ai eu ma période de casse-couilles archlinuxien avant de me dire que je n’étais pas non plus un membre de l’élite linuxienne.

Avec des projets comme EndeavourOS ou dans une moindre mesure Manjaro, le côté élitiste se fissurait petit à petit. Jusqu’à ce que je m’aperçoive que cet élitisme était plus que surfait… Et qu’il servait à faire reluire l’égo de certaines personnes.

Ce que j’ai retiré de ma longue période archlinuxienne, c’est un amour poussé pour la ligne de commande, même si je suis loin d’être un expert dans ce domaine. J’ai aussi retiré une compréhension plus poussé d’une distribution GNU/Linux sans avoir à passer par l’étape Linux From Scratch.

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Salut Arcolinux et encore merci pour le poisson.

Oui, j’ai volontairement fait un clin d’œil au livre de Douglas Adams, « Salut, et encore merci pour le poisson », le quatrième de la trilogie en cinq volumes du Guide du voyageur galactique. J’ai appris via Mastodon – comme quoi il est parfois utile comme réseau (a)social – que le projet Arco Linux allait mettre la clé sous la porte d’ici début juillet 2025.

J’ai été assez dur avec le projet, écrivant ceci dans un article d’octobre 2018 :

[…]
Maintenant, les raisons pour lesquelles je considère que ce sont des projets dangereux :
[…]
ArcoLinux : car elle donne l’impression qu’installer Archlinux c’est facile. Mais le projet se disperse avec pas moins de 18 images ISO en octobre 2018, et si un jour Erik Dubois décide qu’il en a marre du projet…
[…]

18 images ISO. Oui, quand même, mais si on lit l’article de la fin du projet publié sur le site officiel, on peut lire qu’il y a eu pas mal d’outils rajoutés entre temps avec au moins 6 images ISO différentes :

[…]
Carli (Custom Arch Linux ISO) – a full educational project teaching you how to build your own Arch-based ISO from scratch.
ALCI (Arch Linux Calamares Installer) – demonstrating how to combine Arch power with graphical simplicity.
ArcoPlasma, ArcoNet, ArcoPro, Ariser – each tailored to different use cases and learning paths.
[…]

Sans oublier plusieurs milliers de vidéos en l’espace de 8 ans, car les deux vidéos englobées dans l’article porte les numéros 4468 et 4473. Ce qui fait une moyenne de 559 vidéos par an, soit 46 vidéos par mois ! C’est énorme.

L’article indique comment migrer vers une Archlinux classique, mais en proposant l’énorme dépôt tiers Chaotic-AUR. Il suffit que ce dernier soit indisponible pour que les ennuis s’accumulent. La dernière fois que j’avais installé une ArcoLinux en machine virtuelle, j’avais noté la présence d’une grosse cinquantaine de paquets tiers.

Le famille Archlinuxienne vient de perdre un enfant, même si la date de fin de support est encore – au moment où j’écris l’article vers la mi-avril 2025 – à quelques mois d’arriver.

J’ai voulu tester le paquet de transition en partant d’une ArcoPlasma retrouvée via Linuxtracker, étant donné que la dernière Arcolinux, la 2025.04 ne pointe plus que vers une image d’installation d’Archlinux classique.

La transition a bien fonctionné, même si on se retrouve avec un certain nombre de paquets qui ne seront plus supportés à la date de fin du projet Arcolinux. Donc, c’est bien, mais peut mieux faire, surtout bon courage pour purger les paquets orphelins… Et c’est étrange de ne prendre que le noyau du projet CachyOS… Bah, c’est le genre de fonctionnalité qu’on peut contourner en moins de cinq minutes.

Cela fait toujours étrange de voir partir un projet après autant d’années d’existence. Mais c’est la vie, après tout !

Ah, la parenté entre Artix Linux et Archlinux…

Les deux distributions sont très proche, Artix Linux ayant commencé sa vie sous le nom d’Archlinux OpenRC avant de couper les ponts en ce qui concerne les paquets en provenance d’Archlinux.

Cependant, avec l’expérience en cours entamée le 23 janvier 2025, j’ai rajouté aussi une machine virtuelle Artix Linux avec Gnome. Bien qu’il n’y a plus d’images ISO avec Gnome, on peut utiliser une base Artix Linux Xfce et truander à partir de là, comme l’explique la vidéo ci-dessous.

Il me manquait deux logiciels sur l’installation d’Artix Linux Gnome pour être à égalité avec mon Archlinux Gnome. L’extension Gnome Shell Appindicator (précompilée sur Archlinux) et l’extension Gnome Shell Arch-update (disponible sur AUR).

J’ai donc récupéré la première extension via le site d’Archlinux et installé la deuxième depuis AUR. Et bien, ça fonctionne très bien. Capture d’écran à l’appui.

Ça a fonctionné car ce ne sont que des extensions pour Gnome, donc du javascript et du xml. Assez passe-partout donc. Néanmoins, on peut utiliser AUR sur Artix Linux, même si ce n’est pas franchement des plus conseillés. Les paquets binaires précompilés pour Archlinux ? À éviter comme la peste.

En tout cas que la manipulation ait fonctionné du premier coup est assez plaisant et amusant. Maintenant, il ne reste plus que 3 grosses semaines avant le bilan final de cette expérience qui a pris un peu plus d’importance qu’au départ.

En vrac’ de milieu de semaine…

Petit en vrac’ en ce quatrième mercredi de janvier 2025.

Côté logiciel libre, informatique et internet.

Côté culture ?

Si vous aimez le duo chant crié masculin avec chant clair féminin dans le black metal, alors le premier album du groupe Silhouhette est pour vous. Merci à Stéphane pour l’information.

Sur ce, bonne fin de semaine !

Du sérieux dans les noms des outils dans le petit monde des distributions GNU/Linux.

Le monde du logiciel libre est connu pour jouer sur les mots, souvent de manière humoristique que seul un geek initié peut comprendre. Il y a le célèbre acronyme récursif GNU pour GNU is Not Unix 🙂

Ou dans le genre alambiqué, GNU Hurd (le noyau libre à la sauce Free Software Foundation) qui a deux niveaux d’acronymes récursifs.

D’abord « Hird of Unix-Replacing Daemons » et au deuxième degré « Hurd of Interfaces Representing Depth ». On peut se demander s’il reste encore de la moquette dans les locaux de la Free Software Foundation 🙂

Il y a l’exemple parfait du gestionnaire de logiciels pacman sous Archlinux pour Package Manager. Ce qui n’empêche pas l’option « ILoveCandy » que l’on trouve dans le /etc/pacman.conf pour avoir un énorme clin d’œil au jeu des années 1970.

Mais je dois dire que récemment je suis tombé sur une pépite pour les jeux de mots dans les utilitaires système. Allons donc dans le petit monde de SerpentOS, l’OS développé depuis la feuille blanche par Ikey Doherty dont une première version alpha a été rendu disponible à quelques jours de Noël 2024.

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En vrac’ de milieu de semaine…

Minuscule en vrac’ en ce premier mercredi d’octobre 2024.

Côté logiciel libre, informatique et internet.

  • Les projets d’images ISO d’installation pour Archlinux sont nombreux. Grace à Orion, j’ai appris l’existence du projet ALG (anciennement Arch Linux Gui), qui installe un Gnome ou un Plasma ou un Xfce, que ce soit « pur » ou personnalisé. Intéressant ! Seul hic, Wayland est désactivé par défaut. Peut-être à cause des cartes Nvidia ?
  • La DGLFI de la semaine. La Loc-OS. Une base Debian avec sysVinit (comme Devuan donc), avec au choix LXDE, Xfce ou Plasma. Le tout pour les personnes hispanophone. Autant prendre directement une Devuan avec Xfce, c’est plus « viable ».
  • En ce mois d’octobre 2024, l’Amstrad CPC 464 (le premier à cassette) vient de fêter ses 40 ans. Un jeu d’arcade dénommé Roland In Retroalacant (en honneur de Roland Perry qui a travaillé sur la création de l’ordinateur) a été rendu disponible.
  • Le jeu « Little Brats » de Gee (Sales gosses en VF) où on doit être le pire garnement de la cour de récréation – sans être attrapé par la maîtresse – vient de sortir. Pour une fois qu’on doit être méchant, autant en profiter 😉
  • L’information a fait du bruit récemment. Valve propose de donner un coup de main à Archlinux sur le plan technique. Après tout, la Steam Deck, c’est une base Archlinux avec Plasma, non ? 🙂

Côté culture ?

Un projet musical découvert via Mastodon, si mes souvenirs sont bons, « Pathology » de Lespreuh. Dixit les étiquettes employées, c’est un mélange de métal (très léger), d’ambiant, de guitare et de symphonique.

Pour finir, une vidéo de post-installation d’une ALG avec Gnome. Un peu longue mais complète et puissante 🙂

Sur ce, bonne fin de semaine !

Quoi de neuf chez ArchCraftsMan ?

Début mai 2024, je faisais un article bilan sur les installateurs pour Archlinux. Dans l’article, je parlais du projet ArchCraftsMan. À l’origine écrit en Bash, le projet a été réécrit en python pour être plus facilement maintenable.

Cela faisait des mois que je n’étais plus allé sur la page github du projet.

J’avais noté des blocages lors de l’utilisation dans VirtMachineManager. Donc cette fois, je suis parti sur VMWare Workstation qui même si elle ne connait pas Archlinux est suffisamment versatile pour l’émuler tranquillement.

J’ai donc fait chauffer mon exemplaire de VMWare Workstation pour montrer le fonctionnement de l’installateur en « temps réel ». Restez jusqu’à la fin de la vidéo, cela en vaut la peine !

Il est vrai que comparé à l’outil officiel Archinstall, le projet ArchCraftsman est limité : pour le moment le support des environnements est limité au trio Gnome, Plasma et Xfce. Néanmoins l’ensemble proposé est d’assez bonne qualité et on peut dire que le boulot d’installation est fait ainsi à hauteur de 80-85%.

Mis à part le bug étrange du son dans VMWare, je n’ai rien à reprocher au projet qui est de bonne facture. Peut-être que rajouter un ou deux environnements de bureau comme LXQt ou encore Cinnamon serait profitable au projet.

Ajout le 23 juin à 16 h 30 :

Une vidéo complémentaire sur ArchCraftsMan et un mea culpa pour une fausse manipulation de ma part.

Suis-je trop formaté pour envisager à long terme un changement de distribution ?

Je suis sur PC depuis 1995 et j’ai connu plusieurs grandes périodes, mis à part un an avec le premier Mac Mini entre 2004 et 2005.

  1. La période MS-Windows entre 1995 et 2006 : MS-Windows 3.1, 95, 98 et 98SE, 2000 et XP. Oui, j’ai échappé à Millenium 🙂
  2. Une période Ubuntu de mi 2006 à mi 2009
  3. Une période Archlinux depuis 2009 sans quasiment aucune interruption, mis à part un court passage sur la regrettée Frugalware Linux

Il y a 6 mois – au moment où je rédige cet article, le 9 mai 2024 – je rédigeais un court billet sur mon choix en cas de décès d’Archlinux. Sans grande surprise, c’est la Fedora Linux classique qui a emporté mon choix.

Moins d’une semaine plus tard, je faisais un billet où je parlais de mes expérimentations avec la Fedora Linux 39 à l’époque.

Rien n’a bien changé depuis, modulo la version stable de la Fedora Linux. Cependant, je me demande presque si au décès d’Archlinux, je ne serai pas en pleine saturation linuxienne, quitte à quitter le doux – hum ! – monde du libre pour le monde Microsoftien, en ayant ma dose de linux avec WSL.

Mais vu la vivacité d’Archlinux, son AUR toujours plus rempli et dans lequel il devient difficile de s’y retrouver sans perdre cinq bonnes minutes pour certains logiciels, la question risque de ne pas se poser avant longtemps.

Je peux dire en ce mois du quinzième anniversaire en tant qu’Archlinuxien, « BTW, I use Arch! » 🙂

C’est bien connu, les rolling release, ça se pète la gueule sur le moyen ou long terme.

C’est une idée reçue qui traîne depuis des années dans le petit monde doucereux des distributions GNU/Linux. Celle que sur le moyen terme (plus de 5 ans), on ne peut pas se fier à une rolling release. Je vais parler d’Archlinux, car je la pratique depuis 2009. J’aurai pu aussi parler d’OpenSuSE Tumbleweed, mais entre la distribution au caméléon et moi, ce n’est pas le grand amour. Pour rester sociable et poli.

J’accumule ce qu’il ne faudrait pas faire, dixit les personnes qui promeuvent cette idée, à savoir :

  1. Utiliser les dépôts de tests
  2. Multiplier les paquets en provenance du Archlinux User Repository
  3. Utiliser des enrobeurs de pacman comme yay qui peuvent entrainer des problèmes

Et pourtant… Mon installation actuelle d’Archlinux – à l’origine sur un disque dur mécanique de 2 To – maintenant sur un duo nvme et SSD date de… Février 2018. Oui, près de 6 ans et 3 mois. Source ? Tout simplement le fichier /var/log/pacman.log qui enregistre les activités d’installation et de suppression de paquets. À savoir en ligne de commande, un petit head /var/log/pacman.log.

[2018-02-27 17:39] [PACMAN] Running 'pacman -r /mnt -Sy --force --cachedir=/mnt/var/cache/pacman/pkg --noconfirm bash bzip2 coreutils cryptsetup device-mapper dhcpcd diffutils e2fsprogs file filesystem findutils gawk gcc-libs gettext glibc grep gzip inetutils iproute2 iputils jfsutils less licenses linux logrotate lvm2 man-db man-pages mdadm nano netctl pacman pciutils pcmciautils perl procps-ng psmisc reiserfsprogs s-nail sed shadow sysfsutils systemd-sysvcompat tar texinfo usbutils util-linux vi which xfsprogs alsa-utils base-devel cpupower cups cups-pdf dialog efibootmgr ffmpegthumbnailer git grml-zsh-config grub gst-libav gst-plugins-bad gst-plugins-base gst-plugins-good gst-plugins-ugly gtk3-print-backends gtk-engine-murrine gvfs gvfs-mtp gvfs-smb libreoffice-fresh libreoffice-fresh-fr lightdm lightdm-gtk-greeter lightdm-gtk-greeter-settings linux-headers mate mate-extra mesa-libgl networkmanager network-manager-applet ntfs-3g pamac-aur pavucontrol pulseaudio pulseaudio-alsa screenfetch ttf-dejavu unzip vim wget wireless_tools wpa_actiond wpa_supplicant xdg-user-dirs xf86-video-ati xorg-apps xorg-server xorg-xinit xterm zsh zsh-completions zsh-syntax-highlighting'
[2018-02-27 17:39] [PACMAN] synchronizing package lists
[2018-02-27 17:44] [ALPM] transaction started
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed linux-api-headers (4.14.8-1)
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed tzdata (2018c-1)
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed iana-etc (20180221-1)
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed filesystem (2017.10-2)
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed glibc (2.26-11)
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed gcc-libs (7.3.0-1)
[2018-02-27 17:44] [ALPM] installed ncurses (6.1-3)

On peut en déduire qu’à l’installation, le noyau Linux de l’époque était un 4.14.x. Et dire que j’utilise le noyau linux LTS 6.6.28, depuis quelques mois, suite à une couille dans le potage du noyau classique… Autant dire que l’installation a connu tout la période des noyaux Linux 5.x et est encore en vie 🙂

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Gnome 46, une évolution presque sans casse :)

Comme tous les six mois, Gnome propose la nouvelle version de son environnement de bureau. Pour pouvoir tester un peu en avance Gnome avant qu’il n’atterisse sur les dépôts de test d’Archlinux, j’ai utilisé Qemu avec VirtualMachineManager pour me créer une machine virtuelle.

Machine virtuelle Archlinux créée avec l’installateur Archinstall. J’ai activé dans un premier temps les dépôts de test, puis le dépôt dédié à savoir Gnome-unstable. La mise à jour de l’environnement Gnome m’a annoncé l’installation de 79 paquets.

Après un redémarrage, Gnome s’est lancé sans problème. Par sécurité, je n’avais pas installé l’extension arch-update (qui est en cours de port pour Gnome 46) ni celle utilisant OpenWeather (et qui semble explosée au maximum au moment où je rédige cet article).

Comme pour Gnome 45, les nouveautés sont souvent sous le capot. Même si l’article de OMGUbuntu sur Gnome 46 liste des nouveautés, elles passeront souvent sous le radar.

Voici donc une petite vidéo de Gnome 46.

Bon courage pour trouver les différences flagrantes avec Gnome 45 😀