Antergos, Reborn, ArcoLinux, Namib, Anarchy Linux : des problèmes plus qu’une solution ?

Oui, c’est un article qui va être très méchant et qui va tacler au niveau de la carotide. Car il faut le dire, ces distributions sont plus un problème qu’une solution. Leur but est louable : simplifier l’installation d’une Archlinux.

Autant ce sont des outils qui peuvent être apprécié par des personnes ayant déjà goûté à Archlinux et autres distributions GNU/Linux mère, autant c’est une connerie monstrueuse car cela attire aussi un public qui pensent – pour suivre la mode – qu’installer Archlinux, c’est atteindre le sommet de la geekerie linuxienne.

Devenir l’élite de l’élite, la crème de la crème. Mais il faut se calmer un peu. Car il faut l’admettre, Archlinux est une distribution exigeante. J’avais enregistré la vidéo suivante début septembre 2018.

Maintenant, les raisons pour lesquelles je considère que ce sont des projets dangereux :

Antergos : elle impose son dépôt tiers au dessus des dépôts officiels. Si le dépôt tiers part en cacahuètes… Sans oublier son installateur toujours en bêta, alors que le projet est né en 2012 🙁

Reborn OS : car c’est une Antergos étoffée, même si les dépôts tiers sont à la fin du fichier dédié.

ArcoLinux : car elle donne l’impression qu’installer Archlinux c’est facile. Mais le projet se disperse avec pas moins de 18 images ISO en octobre 2018, et si un jour Erik Dubois décide qu’il en a marre du projet…

Namib GNU/Linux : la distribution qui a pompé les outils de Manjaro et devient une espèce de distribution Iznogoud, voulant devenir calife à la place du calife… De plus, comme la ArcoLinux, c’est un projet mono-développeur, et si ce dernier se tire…

Anarchy Linux : même si j’ai pas mal participé au projet, je connais ses forces et ses faiblesses. Rien ne dit qu’il existera encore dans un an.

Donc c’est pour cela que je répéterai toujours la même chose, dussè-je employer la trépanation à la sauvage pour le message passe : si vous voulez débuter dans le monde Archlinuxien, commencez par une Manjaro, qu’elle soit officielle ou une tux’n’vape.

Si vous voulez vraiment avoir la maison mère dans les mains, commencez par une machine virtuelle, et surtout avec une installation À LA MAIN soit en suivant mon guide, soit en suivant le wiki.

Si vous cassez votre machine virtuelle, ce n’est pas grave. Ensuite, conservez l’ensemble en fonctionnement durant un mois, histoire de savoir si vous arrivez à la maintenir en vie, et surtout si ça vous convient.

Je dois dire que j’en ai plus que marre d’entendre des personnes se plaindre d’Archlinux – souvent installée avec un outil simplificateur – au premier pépin qui arrive. Si les personnes pètent plus haut que leurs culs, est-ce la faute de la distribution ? Ou de leur manque de prise de conscience sur leurs connaissances techniques ?

Est-ce que le lendemain du jour où on arrive à marcher pour la première fois, on s’attaque au marathon de New York ? Je ne pense pas.

Rester honnête envers ses connaissances et ses compétences, c’est le meilleur moyen de limiter la casse. Enfin, je dis cela, mais il y aura toujours des personnes qui se prendront pour plus fortes qu’elles ne sont en réalité…

17 réflexions sur « Antergos, Reborn, ArcoLinux, Namib, Anarchy Linux : des problèmes plus qu’une solution ? »

  1. Avant de me lancer avec Arch en dur, j’ai testé l’installation en machine virtuelle dans un premier temps avec Arch Anywhere, pour découvrir sans prise de tête, puis à la main. J’ai maintenu cette machine virtuelle pendant deux mois, le temps d’acquérir les bons réflexes expliqués dans le wiki. Et avant de faire le grand saut, j’avais déjà passé pratiquement deux ans avec une Manjaro Xfce, après environ 8 ans de Linux derrière moi (Mandrake puis la famille Ubuntu). Si un jour ça pète, je ne me retrouverai pas le nez dans la m…. en ne sachant pas quoi faire.

    Les distributions mères, c’est quand on a de l’expérience, il n’y a aucune honte à démarrer avec une distribution fille (pourvu qu’elle soit aussi sérieuse que sa mère, bien sûr). Je l’ai fait, et je ne m’en porte que mieux. Prochain objectif : Linux From Scratch… quand ma barbe touchera le sol. ^^

  2. Je dois dire que j’en ai plus que marre d’entendre des personnes se plaindre d’Archlinux – souvent installée avec un outil simplificateur – au premier pépin qui arrive.

    Mais pourquoi tu t’énerves? Si ces personnes ne sont pas capables de gérer leur système, et viennent gueuler comme des putois, laisse-les s’exciter, tu n’es pas obligé de les écouter !

    Pour ma part, chaque jour j’essaie de répondre à quelque questions d’utilisateurs (peu importe que ce soit pour des problèmes techniques ou pour des questions de débutants) et j’ignore volontairement les personnes qui montent sur leurs grands chevaux, qui arrivent en râlant, etc. je ne lis même pas leur prose jusqu’au bout, je zap illico. Et si vraiment je suis de mauvais humeur je lâche juste un commentaire sarcastique, je réagis sur un point de détail sans intérêt ou je trolle un peu histoire de jeter de l’huile sur le feu puis je passe mon chemin pour ne jamais revenir.  Je trouve cela extrêmement satisfaisant de penser que la personne s’est peut-être excitée à poster une réponse hyper longue ou une dizaines de messages d’insultes qui ne seront jamais lus.

    Y’en a un qui reste zen tandis que l’autre qui fait son caca nerveux…. 🙂

    1. Je ne m’énerve pas, j’exprime juste mon exaspération. Les personnes qui râlent, je leur réponds un simple : « vous n’aurez pas d’autre réponse de ma part que de lire de la documentation ou de retourner sur MS-Windows ».

      Si ça part en insultes, ça se retrouvera directement dans ma corbeille. Point final.

  3. Je suppose que l’on te sollicite trop souvent sur une « ArchLinux » qui a un vrai problème

    je pense que si on est pas capable de maintenir seul pendant 3 mois dans une VM Archlinux , alors il faut voir ailleurs , ce type de distribution est plus exigeant que certains le pense , il faut une connaissance approfondi pour ne pas casser quelque chose , ou pour savoir rapidement réparer ,

    ce qui est loin d’être à la portée du 1er venue

    en ce moment sur Manjaro nous avons des débutants qui pensent que la distribution manajro est géré comme une Ubuntu ou assimilé , on le voir rapidement dans le manque de détails ou absence de réponse sur des vérifications demandés

    ils sont reconduits bien gentiment

  4. Je suis resté 8 mois sur Arch (octobre 2017 – juin 2018) avant de repasser sur Manjaro (en édition TNV). J’avais suivi ton guide pour l’installer et j’arrivais bien à maintenir le système. Je suis revenu sur Manjaro car je me suis lassé du rythme très soutenu des mises à jour et le fait qu’il faut « prendre du temps » pour entretenir Arch (regarder le mailing, rapports de bugs…) et puis surtout un problème avec Nvidia qui faisait freezer le système aléatoirement (la seule chose à faire était d’appuyer sur le bouton reset de la tour), problème que je n’ai pas sur Manjaro. Huit mois c’est pas énorme mais ce fut une très bonne expérience, j’ai beaucoup appris dessus. Avec Manjaro je garde l’esprit rolling que j’apprécie beaucoup depuis que j’ai découvert le genre sans la lassitude que j’avais sur Arch.

     

    Pour ce qui est des projets basés sur Arch, hormis Manjaro le reste est casse-gueule car il y a des dépôts tiers et/ou personnalisations exotique. C’est comme sur Debian : beaucoup de projets mais combien d’installations résistent sur du long terme (genre 5 ans) ? Pas grand monde, la plupart du temps il y a une clean install à faire et bien souvent à cause des dépôts tiers.

     

    Les installateurs graphiques pour Arch c’est a éviter. Même si c’est un gagne temps, le miens c’est l’install à la mimine. C’est un peu comme manger un plat cuisiné et un plat fait maison.

  5.  » Debian : beaucoup de projets mais combien d’installations résistent sur du long terme (genre 5 ans) ? Pas grand monde, la plupart du temps il y a une clean install à faire et bien souvent à cause des dépôts tiers.  »

    Confirmé !

    Témoignage : Jessie stable installée en septembre 2016 – migration en ligne de commande vers Stretch stable en décembre 2017  : 2 ans bientôt et rien n’a bougé. Les dépôts : main, contrib, non-free, et rien d’autre…

  6. Ah vous –et quand je dis vous c’est les utilisateurs d’arch–, êtes dans la situation tant décrié et subit quelques années auparavant des utilisateurs debian… C’est bien de mettre du linux dans les mains de tous, mais certains brûlent les étapes et parce qu’ils étaient à l’aise avec ubuntu, pensent faire de même avec debian sans au moins changer un peu leurs façons de faire et de penser. Surtout de chercher à comprendre au lieu d’avoir tout donner comme ça.

    Et le saut de ubuntu vers debian n’est pas si compliqué à effectuer que celui de manjaro vers arch ou tout autres distributions basé sur arch vers la mère…

    Oui je suis pour mettre du linux dans les mains de tous, mais je ne suis pas pour faire croire qu’on pourra aller sur certaines distributions sans jamais faire un peu de recherche et d’apprentissage…

    » Debian : beaucoup de projets mais combien d’installations résistent sur du long terme (genre 5 ans) ? Pas grand monde, la plupart du temps il y a une clean install à faire et bien souvent à cause des dépôts tiers.  »

    Je fais la maintenance de pc sous debian chez des amis et famille, dix ans pour certains (4) sans une seule réinstallation, je fais des saut de version tranquillement via APT et tout ça à distance via ssh… Je ne peux pas dire autant des projets « filles » et même ubuntu n’a pas pu me donner satisfaction. En ce moment je tente de voir openSUSE et sa leap, qui normalement pour le moment passe l’épreuve, faudrait voir sur le long terme car pas assez de recul ( saut de trois versions mineurs(42.1->4.2.2->42.3) et une version majeur(42.3->15).

    Le soucis c’est que les gens ne cherchent plus comme à l’époque avant 2010, donc on se retrouve avec des gars qui savent rien et qui veulent tout.

  7. Bonjour,

    Donc si je comprends bien ces distribs (archlinux, manjaro, …) sont un peu comme de Harley, il faut toujours avoir les mains dans le cambouis.

    Je ne comprends donc pas à quoi elles servent. Quand j’ai commencé avec linux, on avait que les distribs mère (Redhat, Debian, Suse, Slackware et même pas encore Mandrake) avec un installeur en mode texte, l’install se faisait en bootant sur le CD de manière assez facile (sauf pour la Slackware qui n’avait pas d’installeur). Quand on voulait un soft soit on en utilisait un de la distrib, soit on téléchargeait les sources et on les compilait (./configure; make;make install c’est quand même pas si compliqué), mais pas forcément besoin d’avoir les mains sous le capot en permanence surtout pour un desktop.

    Si ces distribs (Archlinux et consors) sont si compliquées à installer qu’il faille des tutos pour les installer et, qu’en plus il faille mettre sans arrêt les main dedans la je ne vois pas leur intérêt.

     

    Ceci n’est pas une agression mais juste, un vieux con qui essaie de comprendre ?

     

    JG Pinna

    1. Archlinux est une distribution mère à l’image des RedHat, Slackware, Debian, SuSE. Elle est juste volontairement plus complexe d’accès car elle est considérée comme une distribution lego : on prend les briques et on les assemble.

      Je n’ai pas constamment les mains sous le capot, bien qu’utilisant Archlinux avec ses dépots de tests. Simplement, c’est une distribution qui se destinent à des personnes qui ont envie d’apprendre comment fonctionne une distribution. Ensuite, on peut toujours passer sur Manjaro qui est la fille d’Archlinux et qui permet d’avoir une version rationalisée d’Archlinux. Migration qui peut se faire par manque de temps.

      J’ai sauté le pas vers le mono-démarrage linuxien grace à Ubuntu en 2006. Cependant, je me suis aperçu en 2008-2009 qu’Archlinux correspondait à ce que je cherchais. J’ai énormément appris sur le fonctionnement de mon système et j’avoue que je n’aurai pas progressé aussi vite avec une distribution à la Ubuntu ou Mint.

      Slackware a toujours eu un installateur, son point faible étant de ne gérer aucune dépendance. Archlinux et sa fille Manjaro ont une gestion fine des dépendances et surtout sont modulaires.

      Quant aux tutoriels, ils seront toujours nécessaires. Il ne faut pas que l’informatique linuxienne se résume à cliquer sur des boutons, car ce serait la mort de l’informatique fiable et réparable.

      1. Je parles d’une époque plus lointaine que cela (1994-1995) et à l’époque Slack est la première distrib que j’ai trouvé (que je n’étais pas arrivé à installer d’ailleurs) et, si ma mémoire est bonne, il fallait créer une partition depuis DOS et installer lilo et un peu tout à la main, mais bon c’était déjà une distrib de barbu.

        La non utilisation des tutos (en fait on avait juste les readme) c’est surtout du à la lenteur des connexion internet (encore que j’étais un nanti car j’avais le cable à 512 Kb) et une fois le système installé on avait les pages man. C’est pour cela que l’installeur était si important car il permettait d’avoir un système fonctionnel assez rapidement.

        C’est pour apprendre à utiliser Linux que j’avais adopté la Mandrake à l’époque car avec ses wizards, elle permettait d’avoir une première conf fonctionnelle (avec apache par exemple) qu’on pouvait optizonioniser après.

        Mais ceci dit, je ne suis pas fan des rolling releases.

         

         

        1. Pour la Slack, je ne l’ai connu qu’à partir de 1996-1997.

          Pour la Mandrake, c’est un projet parti d’un bon sentiment mais toujours géré de la pire façon imaginable, ce qui nous amène à avoir deux descendantes qui ont envie de se flinguer mutuellement.

          Les fixed ? En dehors des serveurs et des postes de collectivités, il faudra me dire leur intérêt… Je pense que pour l’utilisateur de base, une rolling rationnalisée sera tout autant utilisable. Et surtout, devoir se taper des dépots tiers pour cause de logiciels absents / pas assez frais et des réinstallations régulières, est-ce si pratique ?

  8. Il ne faut pas que l’informatique linuxienne se résume à cliquer sur des boutons, car ce serait la mort de l’informatique fiable et réparable.

     

     

    Au contraire, Linux en sortirait grandi.

    Pour moi au contraire c’est le but d’un système d’exploitations : avoir juste quelques boutons à cliquer pour utiliser des logiciels. 

    Le but de l’informatique est quand même d’utiliser des logiciels et pas de perdre du temps à maintenant un système d’exploitation. 

    1. Il en sortirait amoindri, en devenant un clone de Windows qui infantiliserait encore une fois les utilisateurs et utilisatrices.

      Et conserver des personnes qui consomment au lieu d’agir.

      Dans l’absolu, un système d’exploitation est un ensemble de logiciels lui aussi…

      1. Il en sortirait amoindri, en devenant un clone de Windows qui infantiliserait encore une fois les utilisateurs et utilisatrices.

        Dans la vie réelle la plupart des gens sont content d’être infantalisé par Windows. Ainsi ils ont plus de temps dispo pour devenir plus matures dans leur vie hors PC.

         

        Et conserver des personnes qui consomment au lieu d’agir.

        Ces gens là sont très contents d’être passifs devant leur système d’exploitation. Comme ca ils ont plus de temps pour être actif à l’utilisation de leur logiciel préféré (Photoshop, Final Cut, …) et pour être actif dans leur vie hors informatique (travaux, théâtre, famille, amis, sport, …).

         

         

         

        1. Contents ? Quand ils perdent des heures à attendre qu’une mise à jour se termine, est-ce le cas ? Quant à la maturité, c’est beau de rêver quand on voit des personnes se garer comme des merdes empéchant les piétons de circuler sur les trottoirs.

          La vie en dehors de l’informatique ? Encore faut-il avoir une vie, et les moyens de la financer.

  9. C’est beau de partir du principe que tout fonctionne correctement tout le temps, tout seul, et qu’il n’y a jamais de problème sous Windows et qu’à l’inverse sous Linux c’est un bordel sans nom … Alors, qu’à titre personnel, certes tout n’est pas rose sous linux mais Windows est franchement un bordel sans nom. 2 exemples (dans mes lointains souvenirs) :

    – le services.msc, à vomir

    – le taskmgr

    et inutile d’espérer pouvoir faire quoique ce soit en ligne de commande.

    l’avantage que je vois à Windows c’est que quand t’es dans la merde, ba tu y reste. et qu’on vienne pas me dire que y’a du support en ligne alors que juste avant ça pleurnichait parce qu’il fallait lire 15 lignes pour installer Linux et que c’était intolérable !

Les commentaires sont fermés.