J’ai honte d’être libriste. Oui, j’ai honte de ce que je suis depuis près d’une décennie.

Pourquoi ? Il ne faut pas se pencher trop loin dans le temps pour comprendre à quel point la communauté du libre est en train de jouer à la roulette russe avec 5 balles dans le barillet. L’affaire du support des flux cryptés est le plus beau des suicides en direct qu’il m’ait été donné de voir depuis… un sacré paquet d’années !

Le logiciel libre part de bons sentiments et d’idées généreuses : faire que l’utilisateur ait le contrôle le plus complet sur son ordinateur. Mais le zèle de certains libristes est contre productif au possible, qu’on peut résumer ainsi : « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! » (François-Marie Arouet dit Voltaire)

Je sens que je ne vais pas me faire des amis, mais il faut dire les choses comme elles sont : le librisme devient sectaire. Oui, sectaire, dans le sens où on sent que l’idéologie généreuse du libre se transforme en dictature de la pensée ou presque.

Je sais que je vais me faire traiter de tous les noms, mais il faut crever l’abcès.

La liste des articles qui défèquent sur la Mozilla Foundation est croissante. Et montre une fermeture d’esprit digne des pires mouvements idéologiques que l’humanité ait pu produire et commencer par mettre quelques points sur quelques « i ».

  1. Oui, Flash est une technologie omniprésente. On aura beau taper du pied dans son coin, ça ne changera rien au fait que les technologies basées HTML5 sont trop jeunes encore pour remplacer le vieux Flash qui a fait ses preuves.
  2. Oui, certains développeurs sont irresponsables et sacralise le principe du fork au point que des fusions de code qui pourrait permettre de faire avancer le schmilblick pour avoir une implémentation libre de flash potable soit une réalité semble être hors de portée de vue.
  3. Oui, la Free Software Foundation fait plus de mal que de bien par moment en voulant défendre le principe des 4 libertés fondamentales.
  4. Oui, les DRMs sont une incongruité technique imposée par les éditeurs (spécialement dans le domaine de la musique et de la vidéo) qui se croient encore dans les années 1980 et qui n’ont pas compris qu’Internet est l’astéroïde qui va les faire disparaître.

L’article qui me force à écrire ce billet, c’est une brève sur linuxfr.org qui défèque allègrement sur le choix par défaut de la Mozilla Foundation de supporter EME (encore à l’état de brouillon) dans une future version.

Il faut le dire les choses comme elles sont : cet article est complètement coupé de la réalité, comme nombre de libristes qui vivent dans leur monde idéalisée, où les logiciels « privateurs » sont inexistants. Sans oublier l’amnésie terrible dont fait preuve une partie de la communauté libriste, spécialement la plus zélée d’entre elles.

Sans Mozilla Firefox, le libre aurait-il gagné en popularité ? Sûrement pas. Combien de personnes sont passées au libre (partiellement ou complètement) grace à Mozilla Firefox ?

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Les logiciels libres sur lesquels il faudrait arrêter l’acharnement thérapeutique… Les implémentations libres d’Adobe Flash.

Cet article est le premier d’une liste de trois ou quatre articles sur des logiciels libres dont on se demande si l’acharnement thérapeutique est vraiment nécessaire.

Pour commencer cette série, je vais commencer par l’exemple typique de logiciels libres où l’acharnement thérapeutique est flagrant : les implémentations libres du greffon Adobe Flash.

Qu’on le veuille ou non, et ce n’est pas certains membres un peu trop coupés du monde réel de la Free Software Foundation qui me contrediront, Adobe Flash s’est imposé au fil des années comme un des médias principaux pour la vidéo et l’audio en ligne.

Même si les technologies liées à HTML5 commencent à pointer le bout de leur nez sur des sites incontournables comme Youtube, force est de constater que l’on est encore très loin de la masse critique permettant un retournement de la situation.

Jadis, l’une des implémentations les plus avancées du greffon Adobe Flash fut swfdec. Malheureusement, il n’y a plus eu de versions depuis 2008, ce qui est dommage.

On fut alors obligé de se retourner vers Gnash. M’occupant de maintenir en vie le port de la version de développement de Gnash sur AUR, via le paquet gnash-trunk-git, je sais que le développement est très lent. Pour mémoire, la dernière version « stable » est sortie en… février 2012 !

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Funtoo Linux avec Mate-Desktop : le retour de la geekitude absolue ? Deuxième partie.

C’est la suite de la première partie. L’article a été rédigé entre le 16 et le 17 mai. J’ai arrêté la compilation des logiciels le 16 après avoir obtenu un Mate Desktop fonctionnel.

Après avoir vaqué à mes occupations, j’ai été confronté à ce chapelet d’une quinzaine de jurons de rarian qui refusait de se compiler avec la locale « fr_FR ». J’ai du remettre la locale en_US dans le fichier /etc/portage/make.conf pour que ce dernier se compile…

Après avoir corrigé ce bug à la chapelet d’une quinzaine de jurons, j’ai relancé l’opération de compilation, et je suis parti à d’autres occupations, car c’est passionnant de voir un logiciel se compiler 🙂

L’attente est largement plus longue que les 3 heures estimées… Il faut dire que webkit-gtk2 est recompilé… Même LibreOffice et ses 4 heures de compilations sur ma machine réelle feraient presque pâle figure ! Au final, c’est près de 5 h 30 d’attente pour compiler le moteur de rendu qui fait fonctionner Midori ou encore Web (le navigateur de Gnome).

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Funtoo Linux avec Mate-Desktop : le retour de la geekitude absolue ? Première partie.

Il y a environ 18 mois, j’avais essayé d’installer une Funtoo Linux avec Xfce, et la malchance avait été au rendez-vous à cause d’un bug du noyau 🙁

Cette fois, j’ai décidé de tenter ma chance à nouveau, dans une machine Qemu, mais avec Mate Desktop en lieu et place de Xfce. Cela a demandé 4 bonnes heures de compilations intense pour la première partie. Il est vrai que cela aurait été largement plus rapide sur une machine réelle, mais je n’en avais pas sous la main pour installer la Funtoo Linux.

Pour l’installation de la base (avec un noyau linux 3.14.4), je suis parti d’une ISO de la SystemRescueCD, et en me basant sur le tutoriel disponible sur le site de la Funtoo Linux.

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ qemu-img create -f qed disk-funtoo.img 128G
Formatting 'disk-funtoo.img', fmt=qed size=137438953472 cluster_size=65536 table_size=0
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ kvm64 -hda disk-funtoo.img -cdrom systemrescuecd-x86-4.2.0.iso -boot order=cd &

A la différence du tutoriel proposé que j’ai suivi au maximum, j’ai créé une partition /home séparée formatée en ext4 comme la partition /. Pour une simple et bonne raison : cela m’évitait d’oublier de faire compiler le support du xfs par le noyau.

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Antergos 2014.05.14-rc : où en est l’Archlinux avec son installateur convivial ?

Anciennement connue sous le nom de Cinnarch, la Antergos propose la première release candidate d’une image d’installation. Dans les notes de publications, on apprend qu’un nouveau thème d’icones est disponible. Et surtout une nouvelle version de l’installateur cnchi, celui employé par la Manjaro Linux depuis plusieurs versions sous le nom de Thus.

J’ai eu envie de voir où en était l’Antergos, et surtout son élément le plus intéressant, l’installateur graphique cnchi. J’ai utilisé mon ami wget pour récupérer l’ISO.

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ wget -c http://mirrors.antergos.com/iso/testing/antergos-2014.05.14RC-x86_64.iso
–2014-05-15 09:37:26– http://mirrors.antergos.com/iso/testing/antergos-2014.05.14RC-x86_64.iso
Résolution de mirrors.antergos.com (mirrors.antergos.com)… 82.192.75.147
Connexion à mirrors.antergos.com (mirrors.antergos.com)|82.192.75.147|:80… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 302 Found
Emplacement : http://www.mirrorservice.org/sites/repo.antergos.com/iso/testing/antergos-2014.05.14RC-x86_64.iso [suivant]
–2014-05-15 09:37:27– http://www.mirrorservice.org/sites/repo.antergos.com/iso/testing/antergos-2014.05.14RC-x86_64.iso
Résolution de www.mirrorservice.org (www.mirrorservice.org)… 212.219.56.184
Connexion à www.mirrorservice.org (www.mirrorservice.org)|212.219.56.184|:80… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 200 OK
Taille : 845152256 (806M) [application/x-iso9660-image]
Sauvegarde en : « antergos-2014.05.14RC-x86_64.iso »

100%[======================================>] 845 152 256 417KB/s ds 28m 24s

2014-05-15 10:05:50 (484 KB/s) — « antergos-2014.05.14RC-x86_64.iso » sauvegardé [845152256/845152256]

Ensuite, j’ai utilisé VirtualBox pour offrir une machine virtuelle à l’Antergos.

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Nostalgique de PearOS ? Allons, réjouissez-vous, la PinguyOS est pour vous.

La dérivée Ubuntu au goût de pomme vous manque atrocement ? Il y a toujours une alternative, c’est la PinguyOS. Je n’en ai jamais parlé sur mon blog, en dehors de liens dans des billets « en vrac' ». La suite de ce billet vous fera comprendre pourquoi.

Hier, j’ai pu lire l’annonce de l’arrivée de la PinguyOS 14.04 LTS sur Distrowatch. On peut apprendre dans les notes de publications que tout n’est pas rose, comme l’auto-connexion qui ne fonctionne pas en post-installation. Mais ne nous arrêtons pas sur les bugs, mais sur la distribution en elle même.

Si on va sur la page « about us », on apprend que c’est une distribution à destination des utilisateurs normaux.

Oui, mais qu’est-ce que cela veut dire ? Apparemment, c’est une Ubuntu LTS avec le dernier Gnome Shell (ou l’avant dernier ?) et une logithèque qui se veut conséquente, donc en concurrence frontale avec la Ubuntu Gnome.

Ni une, ni deux, j’ai récupéré l’ISO complète qui ne pèse que 2,2 Go.

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ wget -c http://downloads.sourceforge.net/pinguy-os/Pinguy_OS_14.04-LTS-x86-64.iso
–2014-05-12 21:28:46– http://downloads.sourceforge.net/pinguy-os/Pinguy_OS_14.04-LTS-x86-64.iso
Résolution de downloads.sourceforge.net (downloads.sourceforge.net)… 216.34.181.59
Connexion à downloads.sourceforge.net (downloads.sourceforge.net)|216.34.181.59|:80… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 302 Found
Emplacement : http://freefr.dl.sourceforge.net/project/pinguy-os/Pinguy_OS_14.04_LTS/Full/64/Pinguy_OS_14.04-LTS-x86-64.iso [suivant]
–2014-05-12 21:28:46– http://freefr.dl.sourceforge.net/project/pinguy-os/Pinguy_OS_14.04_LTS/Full/64/Pinguy_OS_14.04-LTS-x86-64.iso
Résolution de freefr.dl.sourceforge.net (freefr.dl.sourceforge.net)… 2a01:e0d:1:8:58bf:fa88:0:1, 88.191.250.136
Connexion à freefr.dl.sourceforge.net (freefr.dl.sourceforge.net)|2a01:e0d:1:8:58bf:fa88:0:1|:80… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 200 OK
Taille : 2380267520 (2,2G) [application/octet-stream]
Sauvegarde en : « Pinguy_OS_14.04-LTS-x86-64.iso »

100%[====================================>] 2 380 267 520 1,45MB/s ds 23m 25s

2014-05-12 21:52:11 (1,62 MB/s) — « Pinguy_OS_14.04-LTS-x86-64.iso » sauvegardé [2380267520/2380267520]

J’ai ensuite lancé l’ensemble dans une machine virtuelle VirtualBox en vérifiant que j’ai bien la case « accelération 3D » cochée dans les préférences de l’affichage. Un léger bug esthétique nous accueille. L’ISO dit être celle de la mini… Une mini qui pèse 2 Go… Bref, passons sur ce bug esthétique, et lançons la distribution.

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LXQt 0.7, la fusion entre Lxde et Razor-Qt enfin concrétisée.

J’avais envie depuis quelques temps de voir où en était l’environnement LXQt. La sortie de la version 0.7 de l’effort commun de fusion du code de Lxde et Razor-qt permet de voir le résultat de ce travail commencé en juillet 2013.

On apprend entre autres dans les notes de publications que le port vers qt5 est en cours, ainsi que pour Wayland. Il y a aussi un support encore partiel pour FreeBSD et expérimental pour la Raspberry Pi.

Il est vrai que le billet de Cep sur le blog de Cyrille Borne concernant le SOS lancé par l’équipe de Debian GNU/Linux s’occupant de KDE SC m’a donné envie de voir la version 0.7, qui pour une fois ne joue pas le fork même non agressif.

J’ai donc installé une machine virtuelle Archlinux dans VirtualBox, avec openbox installé. Comme les deux projets à l’origine de LXQt, c’est openbox qui s’occupe la partie la plus ennuyeuse, celle de la gestion des fenêtres. Ensuite, j’ai suivi les instructions de compilation de Lxqt en utilisant les paquets disponible sur le dépot communautaire AUR. D’ailleurs, le site officiel de LXQt pointe pour le moment vers le paquet AUR en ce qui concerne Archlinux.

De plus, sauf énorme modification, les paquets git que j’ai utilisé sont quasiment identiques à ceux de la version 0.7.0, du moins, au moment où je rédige cette article, le 7 mai 2014.

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En vrac’ rapide, spécial « #méchantfred ».

Une fois n’est pas coutume, un en vrac’ spécialisé dans ce que j’ai pu voir de pire dans les derniers jours, tous domaines confondus. Préparez la serpillère, je sors la hache à double tranchant.

Voila, c’est tout pour aujourd’hui.

Guide d’installation d’Archlinux, version de mai 2014.

Avec un peu de retard, voici la 9ième version du tutoriel pour installer une Archlinux, que ce soit avec une machine virtuelle, utilisant un Bios ou un circuit UEFI. Cette version rend obsolète de celle de janvier 2014.

NB : si vous voulez faire une installation avec UEFI, il faut utiliser gfdisk ou gparted, et créé un partitionnement GPT. Sinon, ça plantera !

Il faut dire que j’ai été un brin occupé sur le plan littéraire et que j’attendais l’ISO du mois de mai pour rafraîchir la documentation.

Ajout au 8 mai : Une énorme coquille de ma part dans le tutoriel.

Si on fait un partitionnement en mode bios, voici la liste des commandes pour monter les partitions correctement :

mount /dev/sda3 /mnt
mkdir /mnt/{boot,home}
mount /dev/sda1 /mnt/boot
mount /dev/sda4 /mnt/home

Ce n’est pas un tutoriel à suivre au pied de la lettre, mais une base pour se dégrossir. Le fichier (corrigé du bug ci-dessus) au format zip contient :

  1. La version odt
  2. La version pdf
  3. La version ePub
  4. La version mobi (pour Kindle)

Le guide en question est sous licence CC-BY-SA 3.0. J’en ai aussi profité pour montrer les différentes machines virtuelles utilisées pour mettre à jour le document.

Bonne lecture !

Et n’hésitez pas à me faire des retours en cas de coquilles !

OpenMandriva LX 2014.0 : l’acharnement thérapeutique continue ?

Après la sortie de la Mageia 4.0 il y a quelques semaines, voici que l’autre héritière de la Mandriva Linux propose sa deuxième version stable, la OpenMandriva LX 2014.0. Dans l’article qui annonce l’arrivée de la nouvelle OpenMandriva LX (uniquement en anglais) on apprend qu’elle utilise le noyau en fin de vie 3.13.11 « nrjQL » (non, je ne parle pas du robinet à daube à destination des djeunez), mais d’un noyau optimisé pour la gestion de l’énergie, qu’elle apporte le support de systemd 208, KDE SC 4.12.4 avec Homerun, LibreOffice 4.2.3 et plein de petites choses.

J’ai donc récupéré l’ISO de 1,6 Go, et j’ai utilisé mon ami qemu pour émuler l’ensemble, en créant une machine virtuelle avec 2Go de mémoire vive et 128 Go de disque.

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ qemu-img create -f qed disk.img 128G
Formatting 'disk.img', fmt=qed size=137438953472 cluster_size=65536 table_size=0
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ kvm64 -hda disk.img -cdrom OpenMandrivaLx-2014.0.x86_64.iso -boot order=cd &

On a l’option de démarrer en mode liveCD ou de lancer directement l’installation. J’ai choisi la deuxième option dans le cadre de cet article.

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