Les guerres intestines du logiciel libre : ou comment se vider un chargeur d’AK-47 dans le pied.

Dans un article très récent dont j’ai dû clore les commentaires moins de 24 heures après la publication de l’article au lieu des 7 jours habituels, suite à un début de guerre de distributions, j’ai constaté qu’une partie des libristes sont dans l’incapacité de se comporter en adultes.

Dans le monde du logiciel libre, il y a de nombreuses guerres intestines. Outre la guerre des éditeurs (vi contre emacs) qui reste plutôt gentille et potache, on trouve des conflits qui sont quand même largement plus dangereux, la liste ci-dessous étant par définition non-exhaustive.

  • BSDs libres contre distributions GNU/Linux
  • Distributions GNU/Linux à parutions périodiques contre celles en publication continue
  • Distributions GNU/Linux basée sur les paquets deb contre celles utilisant les paquets rpm
  • Distributions GNU/Linux précompilée contre celle qui utilisent le code source
  • Ubuntu contre Linux Mint pour les converti(e)s récent(e)s au logiciel libre version GNU/Linux

Dans l’article sur lequel j’ai été obligé de clore les commentaires, j’ai constaté un début de guerre entre pro-Fedora Linux et pro-Debian GNU/Linux. Ce qui m’a fait exploser de colère puis de rire est de dire que les deux distributions ont deux publics différents.

Pour moi, c’est faux. Les deux visent le même public à terme : l’entreprise. Car la Debian GNU/Linux Stable, même si elle souffre de part sa volonté d’être aussi solide que du granit d’un certain âge avancé pour une partie de ses logiciels, c’est aussi le cas pour la Fedora Linux dans sa version long terme, j’ai nommé la Red Hat Enterprise Linux ou pour les personnes qui ne veulent pas mettre la main à la poche, la CentOS.

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Fedora Linux 21 alpha : un aperçu de la distribution GNU/Linux communautaire de Red Hat.

Avec près de 2 semaines de décalage sur le planning initial, la Fedora Linux 21 alpha pointera (ou aura pointé) le bout de ses octets le 23 septembre 2014, soit 10 mois après la sortie de la Fedora Linux 20. Il faut dire que la liste des modifications entre les deux générations est énorme.

Entre autres : le passage à gcc 4.9, make 4.0, Gnome 3.14, Java 8, le support amélioré de Wayland pour Gnome, KDE Frameworks 5, l’intégration de Mate Desktop 1.8. Sans oublier le passage au nouveau gestionnaire de paquets, dnf.

Note : suite à une dérive trollesque non admise, les commentaires ont été clos 24 heures après la mise en ligne de l’article au lieu de 7 jours après.

J’ai récupéré l’ISO dite « workstation », car il existe maintenant des versions dédiées pour les serveurs et pour l’informatique dans les nuages 😉

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ wget -c http://dl.fedoraproject.org/pub/alt/stage/current/Workstation/x86_64/iso/Fedora-Live-Workstation-x86_64-21_Alpha-1.iso
–2014-09-20 16:29:19– http://dl.fedoraproject.org/pub/alt/stage/current/Workstation/x86_64/iso/Fedora-Live-Workstation-x86_64-21_Alpha-1.iso
Résolution de dl.fedoraproject.org (dl.fedoraproject.org)… 209.132.181.26, 209.132.181.25, 209.132.181.24, …
Connexion à dl.fedoraproject.org (dl.fedoraproject.org)|209.132.181.26|:80… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 200 OK
Taille : 1392508928 (1,3G) [application/octet-stream]
Sauvegarde en : « Fedora-Live-Workstation-x86_64-21_Alpha-1.iso »

100%[====================================>] 1 392 508 928 1,23MB/s ds 15m 2s

2014-09-20 16:44:22 (1,47 MB/s) — « Fedora-Live-Workstation-x86_64-21_Alpha-1.iso » sauvegardé [1392508928/1392508928]

J’ai ensuite créé une machine virtuelle Qemu (qui est moins sale à l’affichage que VirtualBox) pour voir ce que la Fedora 21 alpha a dans les tripes.


[fred@fredo-arch ISO à tester]$ qemu-img create -f qed disk-fedo.img 128G
Formatting 'disk-fedo.img', fmt=qed size=137438953472 cluster_size=65536
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ kvm64 -hda disk-fedo.img -cdrom Fedora-Live-Workstation-x86_64-21_Alpha-1.iso -boot order=cd &

Gnome 3.13.91 nous accueille et nous propose soit de tester, soit d’installer l’ensemble.

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Repose en paix, Bodhi Linux… Quelle sera la prochaine à mettre la clé sous la porte ?

La nouvelle est tombée il y a quelques jours. La Bodhi Linux, pour schématiser une Ubuntu LTS avec l’environnement Enlightenment, vient de voir son mainteneur mettre un terme à son projet.

Pour citer les propos du créateur de la distribution, il met le projet de côté pour diverses raisons :

I am sure anyone who has been following the Bodhi project has taken note that the 3.0.0 release timeline has not happened as expected. Due to a variety of reasons I would like to announce today that I will no longer be actively developing Bodhi Linux.

Ce qu’on peut traduire par :

Je suis sûr que tous ceux qui ont suivi le projet Bodhi ont pris note que la feuille de route de la version 3.0.0 n’a pas eu lieu comme prévu. À cause de plusieurs raisons, je voudrais annoncer aujourd’hui que je developperais plus activement Bodhi Linux.

Cependant, ce n’est pas un arrêt sec, et le mainteneur laisse le code disponible pour les personnes désirant reprendre le projet, pour reprendre les termes du créateur :

So if you are reading this and have an interest in picking up where I am leaving off, please contact me. All Bodhi related code can be found on my GitHub page and I am more than happy to help guide you in the right direction with how things work as you are getting started.

Ce qu’on peut traduire par :

Donc, si vous lisez ceci et que vous désirez reprendre là où je me suis arrêté, s’il vous plaît contactez-moi. La totalité du code de la Bodhi peut être trouvé sur ma page GitHub et je suis plus qu’heureux de vous guider dans la bonne direction sur comment l’ensemble fonctionne si vous êtes sur le point de démarrer.

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Micro-R OS : encore une distribution GNU/Linux qui sera morte d’ici la fin de l’année 2014.

Dans le monde des distributions inutiles, je pense qu’en fouillant la liste d’attente de Distrowatch, on peut trouver des pépites. Micro-R OS en est l’exemple parfait, car elle accumule les erreurs dès sa page d’accueil qui est un résumé de faute d’orthographe et de grammaire. Ce qui n’est que la partie visible de l’iceberg.

Il y a tellement de fautes d’orthographe et de grammaire qu’il y a de quoi remplir quelques bottins ! Juste une bonne vingtaine (pour ne pas dire le double) sur la page d’accueil. Vous voulez vous vider un chargeur de AK-47 dans le pied ? C’est moins douleureux au final pour la crédibilité de votre travail.

Mais s’il n’y avait que cela… Les liens de téléchargements se font via… Mega ! Trop compliqué de passer par Sourceforge ? 🙂

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Environnement de bureau « vintage et rétro » : victoire par KO technique de Mate Desktop ?

Il y a toujours des personnes aimant et vénérant le « vintage et le rétro ». Dans le petit monde des environnement de bureaux, cette définition pourrait être formulée ainsi : des environnements d’une ancienne génération, abandonnés par les développeurs d’origine et maintenus en vie par des passionnés.

Il y en a deux qui collent à cette définition : Mate Desktop, jadis lancé par Perberos pour faire survivre Gnome 2 à l’arrivée de Gnome 3, et un moins connu, Trinity Desktop Environment pour continuer sur la lancée de KDE 3.5.10, à l’arrivée de KDE 4.x devenu entre temps KDE SC.

Il faut dire que Gnome 3.0 et KDE 4.x jusqu’à sa version 4.3 n’étaient pas franchement des plus utilisables. Même si j’ai été durant une période utilisateur de KDE 4.3, entre août 2009 et octobre 2009, je n’ai jamais regretté KDE 3.5.x, n’ayant jamais accroché au dit environnement.

C’est tout le contraire pour Mate-Desktop qui – au moment où j’écris ce billet, le 11 septembre 2014 – est l’environnement que j’utilise à la fois sur mon ordinateur fixe et mon portable. Ses débuts il y a environ 3 ans ne laissait présager rien de bon, mais le code a vraiment été nettoyé et a évolué.

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0Linux Theta, le retour d’une distribution GNU/Linux alternative vraiment intéressante, bien qu’encore un peu jeune

Dans le domaine des distributions GNU/Linux, les distributions alternatives aux grandes pointures sont souvent des excréments de chiens en voie de décomposition avancée, sur divers plans, comme l’installation ou encore la logithèque disponible minuscule.

Cependant, il existe quelques exceptions, comme la Paldo GNU/Linux ou encore la 0linux.

Ah, la 0Linux… J’en ai parlé de nombreuses fois, et j’avoue que cette distribution à destination en priorité des francophones m’a toujours intérpellé. La dernière fois que j’ai rédigé un billet dessus, c’était en avril 2014.

Son créateur a annoncé récemment la sortie d’une nouvelle version, la Theta. Suivant les lettres de l’alphabet grec, la Theta est donc celle qui succède à Eta.

Dans l’annonce de publication, on apprend que la distribution est désormais compatible avec les disques au format MBR et GPT, même si l’UEFI n’est pas encore testé

Et avant tout l’arrivée de Mate Desktop, devenu un classique des environnements de bureaux apparemment 🙂

J’ai donc récupéré la dernière ISO disponible en 64 bits, celle du 9 septembre 2014 via le dépot sur le site du CNRS, largement plus rapide que celui de TuxFamily.

Coté installateur, c’est strictement le même que celui des versions précédentes dans les grandes lignes.

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En vrac’ rapide et libre.

Un petit en vrac’ rapide et libre pour finir cette première semaine du mois de septembre 2014.

Voila, c’est tout pour aujourd’hui. Bon vendredi !

Emmabuntüs 3 : le retour de la distribution GNU/Linux anti-gaspillage.

Ah, l’Emmabuntüs… J’avais déjà parlé de sa version 3 quand elle était en bêta, et quelques mois auparavant lors d’une révision de sa version 2. Comme sa version 2, la Emmabuntüs se base sur la Xubuntu LTS à savoir la 14.04 pour la version 3, la version 2 étant basée sur la Xubuntu 12.04 LTS.

Avec la Handy Linux, c’est une distribution qui est dédiée, mais pas uniquement, aux vieilles machines et à leur recyclage pour éviter des scandales écologiques comme celui de la pollution au Ghana.

Ayant été invité par un des développeurs principaux de la distributions à aider au débogage de cette version, j’ai eu droit en avant première à une image ISO de la version 3. J’ai récupéré l’ISO en 64 bits, sachant qu’il existe aussi une version en 32 bits. Et non, je ne donnerais aucun lien, étant donné que la publication officielle est prévue pour le premier septembre 2014.

Donc, c’est avec environ 48 heures d’avance  que je vais vous présenter en capture d’écran et en vidéo la nouvelle version de la Emmabuntüs qui aura été longue à déboguer. Seule information que je peux vous donner, c’est que la première version finale est la cinquième release candidate.

Il y avait de nombreux petits bugs dans la version bêta dont j’ai parlé en juin 2014, et qui ont été corrigés : le menu de démarrage est entièrement francisé, la résolution écran est correcte dès le départ dans une machine Virtualbox fraîchement installée, Cairo Dock est lisible. Mais parlons des petites nouveautés.

On peut noter la présence des extentions https everywhere et de la page de démarrage startpage dans le navigateur, une synthèse vocale pour les personnes ayant des problèmes de vue, la possibilité d’enlever les langues inutilisées dans la distribution, le tout de manière très simple et automatisée.

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Une distribution GNU/Linux rolling release ne se réinstalle que dans deux cas…

Le premier ? Un changement d’ordinateur. Le deuxième ? Quand un disque dur rend l’âme. J’ai déjà été dans cette situation en avril 2013.

Ce matin, j’ai connu une nouvelle fois cette mésaventure. Chronologiquement ?

10 h 20 : j’essaye d’allumer mon ordinateur portable, le démarrage est bloqué, m’annonçant des problèmes au niveau du disque dur interne.

10 h 25 : je démarre la machine sur un liveDVD d’Ubuntu. La sanction tombe : 26 mauvais secteurs sur un disque de seulement 400 Go.

10 h 35 : je téléphone à l’assembleur le plus proche, qui m’annonce la note. 65€ pour un disque de 500 Go. N’ayant pas besoin de plus en terme de capacité et voulant réparer la panne rapidement, je me prépare et je vais payer la douloureuse.

11 h 35 : je démonte le berceau du précédent disque dur, en me tordant le poignet pour dégripper les vis de montages.

11 h 50 : j’ai fini de remonter les vis aussi grosses que des ongles de nouveau né. Durant ce temps, mon ordinateur fix m’a créé une ISO d’installation d’Archlinux.

12 h 45 : j’ai fini l’installation avec une Archlinux, et j’ai rajouté dessus Mate Desktop 1.9.x. Je voulais tester Mate Desktop 1.9 en grandeur nature, ça me démangeait.

Pause repas, puis installation de la logithèque : LibreOffice, Gimp, et plein d’autres outils.

13 h 55 à 14 h 45 : copie des données (75 Go de musique, c’est long à faire recopier).

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La Ubuntu MATE, enfin un espoir raisonnable pour les fans de Mate Desktop et d’Ubuntu ?

En mai 2013, je faisais un article au vitriol sur l’éléphantesque Australis LTS, un peu la MateBuntu qui manquait à l’appel. Mais la distribution en question était tellement lourde (9 Go), et si contradictoire avec l’esprit de légèreté qu’on attribue à Mate Desktop, que je concluais l’article ainsi :

Comment conclure ? Si vous voulez tuer tout l’intérêt de Mate Desktop, à savoir avoir une environnement léger, qui répond en un claquement de doigts, cette distribution sera celle qui vous conviendra le mieux. Sans oublier que contrairement à d’autres dérivées d’Ubuntu, celle-ci ne permet pas de récupérer les traductions à l’installation (ou aurais-je manquer l’option ?), ni de les gérer facilement 🙁

Cette distribution a tellement voulu personnaliser Mate Desktop qu’elle en fait trop, et devient insupportable à l’utilisation, surtout si on veut retrouver la rapidité d’un Gnome 2.x, dont Mate Desktop est le descendant technique. Dommage, mais je pense qu’une « Matebuntu » plus ou moins officielle aurait son public.

Lisant la gazette hebdomadaire de Distrowatch, j’ai pu lire que la Ubuntu MATE a fait une demande pour être listée comme une dérivée officielle de la Ubuntu.

En effet, sur le billet qui annonce la préparation et l’arrivée de la beta 1, on voit que l’équipe a déposée une demande d’intégration dans la courte liste des dérivées officielles.

Outre le fait que ce serait une excellente nouvelle et éviterait des choses comme la Australis LTS), cela permettrait d’offrir une solution de bonne qualité et surtout légère aux fans de Mate Desktop.

Pour voir ce que la Ubuntu MATE à dans le ventre, et n’ayant pas envie d’attendre la sortie de la Beta 1 (prévue pour le 28 août), j’ai récupéré l’ISO de l’alpha 2 et je la mettrais à jour en utilisant apt-get. Le tout dans une machine virtuelle VirtualBox. Autant dire qu’à trois jours de la sortie de la beta 1, j’aurais une version très proche de ce que sera la beta 1 réelle.

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