Vieux geek, épisode 396 : Jazz Jackrabbit, quand Epic tentait de rivaliser avec le hérisson bleu !

Nous sommes en 1994, et en cette année Epic Megagames décide de proposer une version pour MS-DOS de Sonic sous le nom difficile prononçable sans bafouiller, j’ai nommé Jazz Jackrabbit. Un lapin (lièvre ?) vert armé d’un flingue. Oui, c’est du bizarre 🙂

Jazz, c’est un lapin vert, armé jusqu’aux dents, qui court à toute vitesse dans des niveaux colorés, le tout avec une bande-son techno qui ferait rougir un Amiga. Et très fluide sur un 486 DX2 66 Mhz. Par contre, il faut éviter de lancer le jeu sur un PC équipé d’un processeur au-dela des 200 Mhz, car ça plante au démarrage.

Le but de Jazz est simple : sauver à la fois Eva Earlong et la planète Carrotus des griffes de démoniaques tortues. Une version moderne de la fable de Jean de la Fontaine ?

Comme pour tous les jeux de l’époque, il est de bon ton de se moquer du joueur qui sélectionne une difficulté trop simple. Et aussi, on a droit à la version shareware avec le premier épisode, 5 autres étant disponibles si on portait la main au portefeuille.

Vous l’avez vu, le jeu est rapide, fluide et même si Sonic est parfois plus rapide, on a souvent une impression de vitesse qui est agréable. Il y a eu au moins une suite, sortie pour MS-Windows, mais je dois dire que je ne l’ai pas connu. Un bon jeu pour se détendre et passer une petite dizaine de minutes sans se prendre la tête.

Vieux geek, épisode 395 : Cinnamon 2.0, le premier vraiment indépendant de Gnome.

Quand Cinnamon est né en décembre 2011, c’était un fork du gnome du Gnome 3 de l’époque. Il avait pris le relai des Mint Gnome Shell Extensions dont j’ai parlé en octobre 2015.

L’équipe de Linux Mint décida de ne plus dépendre de Gnome et forka les éléments de Gnome utilisé les uns après les autres. Le compositeur de Gnome Mutter fut forké pour donner Muffin, le gestionnaire de fichiers Nautilus pour donner Nemo et ainsi de suite. Même s’il y avait – et il y a toujours quelques outils de Gnome qui sont utilisés, comme le terminal, le gestionnaire de fenêtre devenu petit à petit environnement de bureau pouvait enfin dire : je suis délivré de ma base d’origine.

La version 2.0.0 de Cinnamon a été rendue publique en octobre 2013, et la première Linux Mint à proposer cette version a été la LinuxMint 16, basée sur la Ubuntu 13.10 alias Saucy Salamander.

Oui, à l’époque, LinuxMint utilisait la dernière version d’Ubuntu disponible, qu’elle soit LTS ou court terme. J’ai pu retrouver la version en question sur un miroir brésilien et j’ai donc installé l’ensemble dans VirtualBox.

Oui, c’était la première version à peu près complète du gestionnaire de fenêtres qu’était encore Cinnamon à l’époque. Il faudra attendre encore quelques versions avec l’arrivée des Xapps en 2016 pour que le terme de gestionnaire de bureau soit plus justifié.

ZEsarUX 12.1, une version qui envoie du lourd :)

Encore un émulateur ZX Spectrum, me direz-vous ? Oui, mais pas n’importe lequel. ZEsarUX, (ZX Second-Emulator And Released for UniX), revient en version 12.1, et autant dire que ça sent bon le rétro à plein nez. Idéal pour les personnes qui ont connus les ordinosaures supportés avec un petit peu de confort moderne.

ZEsarUX, c’est un couteau suisse de l’émulation 8 bits. On est loin d’un Mame, mais le nombre d’émulations est plus que correct. Non content de faire tourner les ordinateurs Sinclair (du ZX80 au ZX Spectrum+3, sans oublier le QL), il émule aussi les variantes obscures comme le Chloe 280SE, le ZX-Uno, et j’en passe. Sans oublier le ZX Spectrum Next, les Amstrad CPC, la console Colecovision, la Master System de Sega, ou encore le Sam Coupé. Et j’en oublie une bonne douzaine !

Autant dire que si vous avez grandi avec un clavier en caoutchouc et des jeux en 4 couleurs, vous serez en terrain connu. Et cela vous arrachera sûrement des larmes de nostalgie.

ZEsarUX reste fidèle à lui-même : un outil puissant, mais qui ne vous tient pas la main. Pas de launcher flashy, pas de menu déroulant à la souris. Ici, on tape, on configure, on bidouille. Et c’est ça qu’on aime. Ce que j’apprécie, c’est la chargement intelligent et surtout rapide. Au lieu de poireauter jusqu’à 5 minutes pour qu’un jeu cassette ne se lance, vous ne patienterez que quelques secondes.

ZEsarUX 12.1, c’est du rétro pur jus. Si vous cherchez un émulateur Spectrum qui fait le boulot et le fait bien, foncez. Si vous préférez les interfaces léchées et les assistants de configuration, passez votre chemin. Car on revient sur une expérience d’époque, mis à part le fait que vous n’aurez pas votre patience rongée à l’extrème pour charger un jeu 🙂

Un trop plein d’environnements de bureau dans le monde du logiciel libre ?

J’ai souvent critiqué la divers…dispersion dans le monde des distributions GNU/Linux qui fait que n’importe qui, partant d’une base précise avec un fond d’écran différent et un navigateur autre que celui du projet d’origine devienne une distribution. C’est à cause de cela qu’il y a plusieurs années j’ai inventé l’acronyme « DGLFI » pour Distribution GNU/Linux Franchement Inutile.

Or, dans les commentaire sur l’article parlant de la version bêta du Cosmic Desktop Environment, certaines personnes m’ont fait remarquer qu’il y avait de plus en plus d’environnement, et que ça devient illisible. Voyons cela. Heureusement, je ne parle des gestionnaires de fenêtres dont un nouveau apparait chaque semaine ou presque !

Si on reste dans les environnements dont le développement est des plus actifs, on a par ordre alphabétique :

  • Cinnamon (qui n’est plus un fork de Gnome 3.x depuis la version 2.0 en 2013)
  • Gnome
  • KDE
  • LXQt
  • Xfce

La plupart ont un cycle de publication régulier, allant de 6 mois (Gnome et KDE principalement) à 2 ans (Xfce). Pas de Deepin ni de Budgie qui semblent ne bien fonctionner qu’avec leurs distributions attitrées. Pourquoi n’ai-je pas listé Mate Desktop ? Pour deux raisons :

  1. La première est que son développement s’est tellement ralenti qu’il y est passé d’une version annuelle à une au bout de deux ans et demi. Cf la page d’accueil du projet.
  2. La deuxième ? Sur son GitHub, sur la quarantaine de composants qui constituent l’environnement, seul trois ou quatre ont une version de développement disponible, du moins au 25 septembre 2025, moment où je rédige cet article.

Quant à l’idée de fusionner les codes de Mate Desktop et Xfce, cela doit tenir plus du cauchemar qu’autre chose. Quant à Cosmic Desktop Environment, il est encore trop jeune pour être listé dans les environnements de bureau majeurs.

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Cosmic Desktop Environment, enfin la version bêta !

Le Cosmic Desktop Environment, développé en langage Rust par l’équipe de System76 arrive à une grande étape, sa première version bêta. On entre enfin dans une période où le projet commence à être utilisable par les utilisateurs classiques, même s’il manque une catégorie dans le panneau de configuration ou encore que le Cosmic Store ne semble pas être complètement fini.

C’est l’aboutissement de 13 mois de raffinage. En effet, en août 2024, je parlais de la version alpha1 du Cosmic Desktop Environment.

Je disais à l’époque :

[…]Il reste encore beaucoup de travail, mais pour une première version alpha, on sent que les développeurs ont mis tout ce qu’ils avaient pour proposer un produit déjà un peu utilisable. Pas encore au quotidien, mais peut-être que dans un an, ce sera le cas.[…]

Comme quoi, sans le savoir, j’avais eu le nez creux ! J’ai donc utilisé une Archlinux avec son installateur Archinstall pour mettre en place une installation avec le Cosmic Desktop Environment. J’ai aussi rajouté Mozilla Firefox pour éviter un trou dans le dock de l’environnement. Et j’ai fait chauffer mon ami OSB Studio pour capturer l’environnement en action.

Avec cette version, on attaque le peaufinage qui va mener, petit à petit à une première version finale. Je pense que l’équipe de System76 vise la Ubuntu 26.04 LTS pour servir de base à leur Pop!_OS qui intègrera le Cosmic Desktop Environment. En tout cas, pour moi, ça prouve que sur certains plans Rust fait ses preuves. Affaire à suivre donc !