Quand culture rime avec argent… Un petit « worst of » des pratiques des acteurs de la culture…

Oui, j’utilise un « néologisme ». On emploie souvent le terme de « best of » pour parler du meilleur. Mais pourquoi ne pas parler du pire, donc le terme « worst of » (le pire de) pour montrer les dérives qu’on peut constater.

Commençons par le monde de l’édition du livre. Dans un article du site « Lecteurs en colère« , on apprend que désormais certains éditeurs, apparemment une minorité, s’amusent à pondre des versions différentes du même livre au format électronique.

En gros, c’est pour reprendre le titre de l’article en question, « l’invention du livre numérique au format poche ».

Pour vous mettre l’eau à la bouche, je cite le morceau de choix du début de l’article, c’est assez clair…

[…]Dans toute courte vie d’un livre, celui-ci commence souvent par un grand format. C’est le cas du livre qui nous concerne aujourd’hui. Paru aux Editions Denoël, Cleer de L. L. Kloetzer suit ce cheminement classique.

Ce titre ayant rencontré un certain succès, il a donc continué sa vie sous le format poche, chez Folio SF.

Rien d’anormal jusque-là. Mais si on se penche sur la version numérique de ce titre, c’est là que tout se complique un peu. Un livre numérique, tiré du format poche ou du grand format, est à peu de chose près le même ; le texte n’a pas soudainement rétréci ou perdu de sa valeur.

Et pourtant, dans le groupe Gallimard (eh oui, précisons que Denoël et Folio SF font partie du même groupe), ils ont réussi à inventer le livre numérique au format poche…[…]

Le reste de l’article est assez intéressant sur certaines pratiques qui sont vraiment très croustillantes.

Bah, je sens arriver les arguments en béton armé pour justifier ce genre de pratiques… Mais ne soyons pas aveugle, et parlons donc d’une pratique qui me débecte particulièrement et qui touche l’industrie de l’inculture musicale : la multiplication des éditions à tort et à travers…

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Un petit jeudi culturel, oui un en seul mot, ça vous tente ? :)

La dernière fois que j’ai fait un billet culturel assez long, cela remonte au mois de mars dernier.

Ayant été occupé par la publication de mon premier roman entre temps (au format papier et électronique), j’avais fait une pause dans les longs billets culturels. Compensons cela avec un livre, un film et deux albums.

Le livre en question, c’est « Kitchen » de Banana Yoshimoto, nom d’écriture de l’auteure japonaise Mahoko Yoshimoto. J’aime bien de temps en temps me plonger dans la littérature nippone, surtout avec des auteures comme Yoko Ogawa ou encore le célèbre Haruki Murakami, 1Q84 étant un bijou que je vous conseille chaudement, et dont j’ai parlé en mai 2012.

« Kitchen » est un recueil de deux nouvelles sorties en 1987. Dans la nouvelle principale, l’auteure nous raconte les aventures de Mikage Sakurai, agée d’une vingtaine d’années qui vient de perdre sa grand-mère, seule famille qui lui restait et qui se réfugie dans la cuisine de son appartement pour se couper du monde. Un jour, une connaissance, Yûichi Tanabe l’invite à venir vivre avec lui et sa mère, Eriko.

Couverture de Kitchen

C’est un roman très spécial, et même si je l’ai presque fini (il doit me rester une vingtaine de pages à lire), c’est un texte intrigant, qui nous fait réfléchir sur comment supporter la perte d’êtres proches.

Continuons avec une énorme déception cinématographique, qui nous vient aussi du pays du Soleil Levant, je veux parler de l’adaption de Space Pirate Captain Harlock en images de synthèse.

Affiche de Space Pirate Captain Harlock - 2013

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La vraie richesse d’un groupe ou d’un artiste, n’est-ce pas sa collection de bootlegs ?

Ah, les bootlegs. Appelé enregistrement pirate par les éditeurs dans le sens où les dits enregistrements n’apportent pas un centime dans la poche des artistes producteurs, ce sont souvent des produits bruts.

C’est aussi la preuve d’un syndrôme dont je suis victime, la collectionnite 🙂

On entend parfois des applaudissements, des voix, des commentaires, mais surtout des versions parfois originales de certains titres qu’on connait déjà sur les enregistrements officialisés des groupes et artistes.

Cela permet parfois de découvrir des titres inédits, jamais sorti en album ou en compilation. C’est donc une version non expurgée de l’héritage de l’artiste ou du groupe. Même s’il y a à boire et à manger, on peut tomber sur une qualité qui pourrait tenir la dragée haute aux enregistrements officiels, ou de quoi se demander : « c’est quoi cette diarrhée musicale ? »

Il y a un groupe que j’ai découvert grace à une ancienne collègue de travail, c’est le duo Dead Can Dance. Je l’ai découvert en 2008-2009. J’ai tellement accroché que quand une tournée mondiale avait été annoncée pour 2013, j’ai supporté 12 heures de trajets en train (aller et retour) pour aller voir le groupe dans les arènes de Nîmes.

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Lethian Dreams : quand le métal atmosphérique obtient ses lettres de noblesses.

C’est la deuxième fois que je parle d’albums lié au genre « métal atmosphérique ». La première fois, c’était quand j’avais parlé de « Griseus » du groupe Aquilus, même si les influences « symphoniques » étaient plus prononcées.

Comment définir le métal atmosphérique ? Je vais recopier la définition que j’ai pu trouvé sur le site de la Bibliothèque musicale de Lyon qui explique très bien ce sous-genre du métal :

Forme de heavy metal plus aérien qui émerge au milieu des années 90. Héritiers du rock planant de Pink Floyd et adeptes de différents courants du metal (death, doom, dark, etc.) se rejoignent dans une musique puissante, mélodique, lente et éthérée. Le metal atmosphérique conserve la lourdeur et la grandiloquence du heavy metal, mais les tempère avec de nouveaux éléments (lenteur, répétition, chant lyrique féminin ou rauque masculin, sons électroniques, cordes, esthétique romantique).

Voila ! C’est plus clair ? Pas franchement ? Désolé, c’est pas évident. Faisant des recherches sur bandcamp sur les groupes avec chant féminin, je suis tombé sur les français de Lethian Dreams. Les deux albums qu’ils ont publiés sur Bandcamp m’ont vraiment tapé dans l’oreille. Le premier est sorti en 2012, c’est « Season of Raven Words ».

Ce qui frappe sur cet album – comme sur le suivant, c’est le coté long des pistes. Mis à part les troisième et sixième pistes, chacune tourne au bas mot dans les 4 à 6 minutes en moyenne. La voix de Carline Van Roos donne un côté éthérée à chaque morceau.

Dès « Dawn » on sent que l’on va avoir droit une ballade dans un monde cotonneux, nuageux, mais cependant doux et nostalgique. L’ensemble des pistes est vraiment travaillé. Malgré leur omniprésence, les guitares ne sont pas étouffantes. La piste la plus courte nous offre une pause au piano, avec toujours ce côté éthérée et cotonneux. « White Gold » offre une intro acoustique du plus bel effet, et surprend agréablement l’auditeur.

La qualité est au rendez-vous. Au point que lorsqu’on arrive à la fin de la dernière piste, on a du mal à réaliser que 42 minutes sont déjà passées.

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« The Solstice » des Cosmic Birds : un solstice nostalgique ?

Les espagnols du groupe Cosmic Birds ont annoncés récemment la sortie au format numérique de leur deuxième album, « The Solstice », la version physique étant disponible dès le 25 mai 2014. J’avais déjà parlé de leur premier opus, « Chronicles of the Windwar » en janvier 2013.

J’avais participé à la campagne de financement de l’album sur Verkami, et j’ai donc pu avoir accès rapidement à une version mp3 de l’album, en ayant donné pour avoir un CD avec le poster dédicacé. Oui, je suis un fan des albums dédicacés 🙂

Ce deuxième opus d’une durée de 42 minutes nous plonge dans l’univers des Cosmic Birds qu’il est agréable de retrouver. On sent dès la première piste que l’ambiance est plus lourde, un peu plus « triste » que le premier opus, sans pour autant tomber dans un excès qui repousserait l’auditeur.

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Mourning Dove : « Chrysalis », un album qui sent bon la folk psychédélique des années 1960 ?

Mourning Dove est un duo formé par la chanteuse et guitariste Lisa Stubbs, le chanteur et guitariste Niel Brooks acccompagné du percussionniste Jeff Rice pour l’occasion. C’est un groupe originaire de la Caroline du Sud. J’ai découvert le premier EP du groupe via le blog de Grégory, et je tiens à le remercier.

L’album est disponible sur bandcamp depuis le 12 avril 2014.

On se retrouve avec des sonorités folk teintée de psychédélique des années 1960. « Pluck » commence l’album en douceur, avec un titre qui devient assez rythmé au bout d’une quarantaine de secondes. Avec des sonorités qui font penser à de la country music.

« Flower Song » commence avec un ensemble de cordes, et propose un titre à la rythmique rapide, porté la voix de Lisa Stubbs.

Le titre éponyme est une balade à la guitare acoustique. L’avant dernière piste commence avec une introduction à la flute. Et toujours ce mélange de folk acoustique, saupoudrée de country, et d’une voix qui n’est pas sans rappeller celle de Norah Jones au début de sa carrière. Simplement excellent !

La dernière piste, « Jolene » est une reprise d’un titre de Dolly Parton, sorti en 1974. Superbe reprise de ce titre à l’origine en rythmique country.

Inutile de me le demander, j’ai déjà commandé un exemplaire du CD, en espérant l’avoir rapidement dans ma boite aux lettres !

En vrac’ rapide et libre dominical.

Un petit en vrac’ en ce dimanche pluvieux.

Voila, c’est tout pour aujourd’hui.

Tu le sens arriver le flop ? Un exemple, le Pono Music, le baladeur « haut de gamme ».

En lisant un article sur le site du Point consacré au projet de Neil Young (dont j’ignorais qu’il était encore vivant) de proposer de la musique d’ultra haute qualité, largement supérieure au mp3, via un format flac 24 bit et un baladeur adapté. En gros celui du raté format DVD Audio… Qui n’a rien à envier à celui du Blu Ray Pure Audio.

L’article cite les statistiques du projet kickstarter, mais sans aller dans les détails. On peut en effet lire sur l’article du point :

Le légendaire chanteur a levé 6,2 millions de dollars pour développer PonoMusic, grâce au soutien de 18 220 internautes mélomanes sur Kickstarter.

J’y reviendrais un peu plus loin, car un autre point me fait penser que ce sera un flop monumental, je cite un autre passage de l’article du Point :

Quelques obstacles pourraient freiner le succès de Pono. Premièrement : le prix. Celui du baladeur (399 dollars, environ 290 euros) n’est pas plus élevé que celui d’un iPod. Mais le prix de la musique en haute qualité pourrait en dissuader plus d’un : il faudra compter entre 12 et 20 euros pour un album, contre 9 à 12 euros en qualité MP3. En outre, le modèle Pono implique que les acquéreurs disposent de casques ou de haut-parleurs à la hauteur, pour que le lecteur puisse exprimer sa différence. Et un tel matériel coûte cher…

Ce qui est un prendre les auditeurs pour des imbéciles. Quand j’achète un album sur Bandcamp, j’ai pour en moyenne 8$ soit 5,78€ des fichiers au format FLAC en 16 bits.  Pour des albums allant de 15 minutes à une heure et quart.

Sans un matériel hors de prix, difficile de faire la différence entre du flac 16 et 24 bits. Sauf à avoir l’ouie aussi fine qu’un chien. Ce qui n’est pas le cas de grand monde.

Mais on s’aperçoit que l’article du Point n’a pas creusé les statistiques de la page Kickstarter, car c’est intéressant à lire.

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Siv & Maddie : de l’excellent folk acoustique américano-norvegienne.

Si on dit folk acoustique, on pensera sans hésiter à la première période de la carrière de Bob Dylan, ou à des artistes originaires du Royaume-Uni comme Dave Gerard ou encore Josienne Clarke.

Cependant, en fouillant les archives de Bandcamp dans le domaine de la musique folk acoustique, j’ai eu la bonne surprise de tomber sur le duo formé par Siv Jakobsen et Maddie Rice.


Leur premier EP, « The Beggar & The Borrower »
est sorti en juin 2013.

Dès la première piste, « Intertwined » on est emmené dans une musique folk qui mélange la guitare acoustique, les violons, et des voix éthérées.

Le deuxième titre est en norvégien. Et j’avoue que je ne connais pas cette langue scandinave. J’avoue que la musicalité de la langue chantée m’a transporté et m’a vraiment plu.

La troisième piste « Shadow » est la plus rapide de l’EP. Sans pour autant se départir de son duo de voix toujours aussi magique.

La quatrième piste « Gravity » ralentit le rythme, donne envie de se faire un thé ou un café avec quelques petits gateaux tout en l’écoutant.

L’avant-dernière piste « A case of you » a une longue introduction d’une minute à capella, ce qui permet d’introduire la guitare en douceur.

La dernière piste « Four Walls » se termine avec un rythme qui laisse transparaître sonorité jazz, avec cette batterie « frottée ». Il conclut en beauté cet EP de 23 minutes, qui s’écoute avec un grand plaisir.

Si vous aimez la folk acoustique, donnez donc une chance à ce duo.

Tenir un blog, c’est dur et réconfortant à la fois.

Ah, les blogs. A chaque nouvelle invention, que ce soit l’arrivée du réseau de fesseurs de caprins, de l’oiseau bleu, du P blanc sur fond rouge, ou encore du fantomatique Diaspora*, on nous annonce leurs morts.

Alors, soit les blogs sont des zombies, soit ils ont la peau dure 😀

Il est vrai que si on limite les blogs à des plateformes comme Skyblog et son « Lache tes coms » qui sentent bon l’an 2008, des blogs comme celui de Cyrille Borne, de Tristan Nitot ou encore le mien – faut bien se lancer des fleurs de temps en temps – ne sont pas vraiment légion.

Alors quand un blog fête ses deux ans, c’est normal d’en parler. Agnès a passé ce cap symbolique très récemment, et pour un blog qui parle uniquement de culture écrite et musicale, c’est déjà bien.

Pour l’occasion, elle propose une opération avec des auteurs qui court jusqu’au 13 avril. Tous les détails sont dans le billet anniversaire.

A vous de voir si vous voulez découvrir des nouveaux auteurs, pas ceux qui encombre les rayons des grandes surfaces culturelles avec leur production annuelle.