L’industrie des copieurs de galettes plastifiées nous prend-t-elle pour des con(ne)s ?

Parfois les actualités se bousculent. Plusieurs actualités m’ont inspiré cet article. La première, c’est la sortie du Rapport Lescure qui est une volonté de taxer encore plus en donnant toujours moins de droits aux utilisateurs.

L’April ou encore la Quadrature du Net ont mis en avant les points faibles du rapport : l’April en parlant de la présence des DRMs, menottes numériques qui tue l’offre légale outre le prix et les limitations d’utilisations qui sont au mieux risibles, et la Quadrature du Net qui montre le rapport que le rapport a été plus ou moins téléguidé par l’industrie culturelle.

Dans un long article intéressant, maître Cyrille sur son arbre perché (désolé !), nous parle d’un frein à l’offre légale, le prix. En prenant toujours le même exemple :

[…]
Comme je l’ai déjà évoqué il y a plusieurs années, on ne peut pas continuer de cette façon, des gens qui sont prêts à payer 600 ou 700 € pour un smartphone d’un côté mais qui refusent de payer quelques euros pour une œuvre culturelle. Comme je l’ai déjà écrit, on ne peut pas avoir 95% de pirates, le système ne peut pas fonctionner, c’est trop. Comme je l’ai enfin écrit on aura beau m’expliquer que le piratage n’a aucune incidence sur les ventes de produits culturels, je n’y crois pas.[…]

En effet, en prenant un cas que je connais, ça m’a permis de m’acheter une partie non négligeable de ma collection de galettes plastifiée qui avoisine les 550 références. Et pour les smartphones à 600 ou 700 €, combien les achètent nus ? Simple question, hein 🙂

Le noeud du problème, c’est le prix. Oui, les biens culturels sont trop chers. Il n’est pas rare de voir des CD à 16 € pour un simple. Si on sort en gros 20% de TVA et 3 à 4% de marge du distributeur, le CD coute à produire… environ 11 ou 12 €. Et sur les 11 ou 12 €, combien toucheront les artistes qu’ils soient ultra connus ou débutant ? 2 ou 3 € dans le meilleur des cas ?

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Vers la fin des « blogueurs influents » ? Et de l’internet gratuit ?

Regardant ce 12 mai l’émission sur France 5, « Medias le mag », un reportage était consacré à la baisse des revenus publicitaires, tous médias confondus.

Un article du Figaro annonce la couleur, dès mars 2013, et c’est très clair :

Les recettes publicitaires des médias français ont chuté de 3,5% en 2012, pour s’établir à 13,3 milliards d’euros, en raison d’un contexte économique difficile, selon l’Institut de recherches et d’études publicitaires (Irep) et France Pub.

« Cette tendance baissière concerne la majorité des familles de médias », a résumé Philippe Legendre, directeur délégué de l’Irep, lors d’un point presse.

3,5% de baisse. C’est ce qui s’appelle une claque. Même si cela réjouie mon coeur de publiphobe qui en a marre de la pollution qu’est la publicité, une question se pose : allons-nous voir disparaître à terme les « blogueurs influents » qui dépendent de manière importante de la publicité ?

Et si cela permettait de dédouaner les utilisateurs qui ne sont pas responsables de la crise et qui veulent juste éviter de subir un viol de la rétine quand ils vont sur le moindre site, ce ne serait pas un mal. Car culpabiliser les utilisateurs car ils osent vouloir surfer sans publicité, c’est dégueulasse !

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Ubuntu serait-elle en perte de vitesse médiatique ?

En rédigeant l’article sur la Mageia 3 RC, je voulais faire un article différent. Je pensais à tort que « Ubuntu va encore monopoliser les grands titres de la presse informatique pour la sortie de sa 18ième version ». Et oui, à tort. J’ai été jeté un oeil sur les principaux grand noms de la presse informatique française, les articles sont tous très mesurés, pour ne pas dire qu’il ressemble à du copier-coller de communiqué de presse. Que ce soit sur Clubic, PcInpact dont le sous titre est parlant, ou encore Generation-NT qui pond un des articles les plus complets.

Je n’ai rien trouvé sur zdnet.fr, ni sur 01net. La palme de l’annonce courte revenant à OSNews qui pourtant fait des articles largement plus fouillés. L’article le plus poussé que j’ai pu lire avec une bonne dose de troll des montagnes ayant perdu son rasoir, c’est sur un article de LinuxFr.

Il faut dire que l’impression que cette version n’est qu’un énorme service pack de la précédente n’aide en rien. Où sont les vraies nouveautés, celle qui attire l’oeil et le coeur de l’utilisateur ?

Je veux bien que l’interface maison Unity soit améliorée, mais rien d’aussi révolutionnaire que son introduction il y a environ 2 ans n’est à signaler. Un nouveau dialogue de fermeture / redémarrage ? Un historique sur chaque icone du lanceur ? Une refonte et une simplification de certains dialogues ? La disparition de cette horreur qu’est Gwibber ?

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Cinnamon : l’exemple parfait des avantages et inconvénients de dépendre d’une distribution tierce pour un environnement de bureau.

Cinnamon, l’environnement de bureau qui a pris une importance croissante au fil des mois semble justement subir une crise de croissance. De plus en plus de distribution, en dehors de la Linux Mint utilise ou propose l’environnement en question : SnowLinux, CinnArch, Fedora Linux, Ubuntu, OpenSuSE, Gentoo Linux et donc Sabayon Linux, Frugalware Linux. Dixit la page de téléchargement de l’environnement.

Cependant, sa dépendance à une base Ubuntu et l’occasion manquée de pouvoir partir d’une base Debian GNU/Linux fragilise un peu la diffusion de l’environnement de bureau basé sur les technologies de Gnome Shell.

Dans un message récent, sur la liste de publipostage arch-dev-public, l’arrivée de Gnome 3.8 sur les dépots a entrainé une décision logique, bien que douloureuse pour Cinnarch (distribution basée dès le départ sur le duo Cinnamon + ArchLinux) entre autres : le retour de Cinnamon dans AUR, l’archive des logiciels tiers d’Archlinux.

Je cite le morceau important du courrier en question :

I agree about dropping cinnamon because it is impossible to work with Linux
Mint projects. They work with what they have instead of what is coming. So
now we have this gnome 3.8 problem, and then we would have gnome 3.10
problems. We can’t work with their packages.

Ce qui se traduit par :

Je suis d’accord pour l’abandon de Cinnamon car il est impossible de travailler avec les projets de Linux Mint. Ils travaillent avec ce qu’ils ont [la version de Gnome proposée par Ubuntu] pas ce qui arrive. Nous avons maintenant le problème avec Gnome 3.8, et nous aurons des problèmes avec Gnome 3.10. Nous [les développeurs d’Archlinux] ne pouvont pas travailler avec leurs paquets.

J’ai été jeté un oeil sur le dépot des paquets d’Ubuntu pour la Raring Ringtail. Au 12 avril, les paquets Gnome sont encore en partie en version 3.6.x : Nautilus est en version 3.6.3 par exemple. Idem pour Totem ou encore Brasero.

La Ubuntu 13.04 étant en béta 2 récemment, il serait étonnant d’introduire la dernière génération de Gnome fraichement sortie à moins de 2 semaines de la version finale.

Il y a donc de fortes chances pour qu’Ubuntu 13.04, base de la future version de Linux Mint, distribution référence de Cinnamon se base encore sur Gnome 3.6. Donc, potentiellement incompatible avec la dernière version officiellement stable de Gnome et de son shell. Version qui va se répandre dans les semaines qui viennent.

Et ce qui c’est passé avec ArchLinux et CinnArch, risque de se reproduire pour Fedora Linux ou encore Gentoo Linux qui ont moins de retard en terme de versions que la distribution de Canonical.

Doit-on en déduire que l’acharnement thérapeutique sur le code de Gnome 2, j’ai nommé Mate a une chance de se faire une place au soleil ? Pourquoi pas, même si j’avoue que je ne croyais pas vraiment à la pérénité du projet quand il est apparu.

Il est récemment sorti en version 1.6.0 récemment, et se porte étonnament bien. Il est vrai qu’il est moins dépendant que Cinnamon d’une quelconque distribution.

Reste à savoir cependant si le mode « Classique » de Gnome 3.8 lui fera ou pas de l’ombre.

Publicité sur les sites web : Quand on cherche le bâton pour se faire battre…

…Il ne faut pas se plaindre de se retrouver avec le fessier en marmelade. Le 9 avril, Pc-Inpact (un des rares sites sur lequel mon bloqueur de pub est désactivé) a pondu un article sur l’électro-choc que provoque une utilisation massive d’Adblock.

Votre serviteur y a été cité, ainsi que le plus méchant prof de maths de la blogosphère francophone, j’ai cité Cyrille Borne. Je cite le passage en question, concernant la culpabilisation des vilains internautes qui osent utiliser un bloqueur de pubs sur leurs navigateurs :

Dans le premier cas, c’est le côté culpabilisateur qui semble avoir le plus posé problème, surtout que l’on trouve un dossier conseillant l’utilisation d’Adblock Plus sur le même site. Il est toujours possible de lire plusieurs réactions qui vont dans ce sens et qui avaient été publiées à l’époque sur le blog de Cyrille Borne ou sur le compte Google+ de Frederic Bezies par exemple.

D’ailleurs Cyrille a pondu un billet récemment sur le gain de visite suite à l’article de PC-Inpact.

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