Vieux Geek, épisode 189 : Linux Kheops 97 ou quand Xfce n’était qu’un lanceur d’applications à la CDE…

J’ai commencé à m’intéresser à Linux et son doux monde vers 1996-1997. Avant l’arrivée de la première Mandrake en 1998, qui me résiste encore en terme de virtualisation, installer une distribution GNU/Linux, cela tenait du parcours du combattant. Les grands noms de l’époque, c’était RedHat, Debian ou encore Slackware. Oui, déjà !

Une petite entreprise connu sous le nom des « Logiciels du Soleil » (rachetée par RedHat en l’an 2000, dixit ce vieux journal de Linuxfr.org) lance un projet basé sur Slackware, la Kheops Linux. Je dois dire que c’est une des distributions que j’ai acheté à l’époque. Car oui, à cette époque lointaine – il y a près de 25 ans – il fallait acheter une distribution avant de l’utiliser. Il faut dire que télécharger une distribution avec une connexion RTC dont la vitesse de pointe était de 3 ou 4 Ko/s, ça donnait pas franchement envie.

En fouillant le site Abandonware Magazine à la recherche de cette distribution qui m’avait marqué à l’époque, je suis tombé sur le CD-ROM n°55 du magazine Windows News qui proposait une version « complète » de la Kheops Linux 97, basée sur la Slackware Linux 3.3, sortie en juin 1997.

Ses morceaux de choix, c’étaient le noyau Linux 2.0.30, et surtout une des premières versions d’un outil devenu un environnement de bureau par la suite, Xfce !

L’installation n’a pas été une partie de plaisir. Non seulement, il m’a fallu créer deux disquettes de démarrage, une dite « boot » pour démarrer et l’autre « root » qui contenait l’environnement minimal pour lancer l’installateur.

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Vieux Geek, épisode 188 : POD ou comment vendre le MMX avec un jeu de course !

Les fondeurs de microprocesseurs ont toujours eu des relations assez tendues. En 1996, il y a trois fondeurs principaux pour les processeurs dits x86 : Intel, AMD et Cyrix. Pour essayer de prendre un avantage sur la concurrence, Intel développe en secret un jeu d’instructions pour la grande nouveauté de l’époque, le mot qui permettait de lever des millions, le multimédia.

En janvier 1997, Intel présente donc son nouveau processeur, le Pentium 166 MMX. Comme son nom l’indique, c’est un processeur dont la fréquence d’horloge est de 166 Mhz. Cette solution est vendue comme révolutionnaire. Le meilleur moyen de vendre une technologie ? Un jeu voyons ! Dans ce cas, c’est Ubi Soft qui s’y colle avec un jeu de course, Planet Of Death, POD.

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Vieux Geek, épisode 187 : Nettoyeur pour Windows 95, le Cleansweep à la sauce Micro Applications.

Quand MS-Windows 95 est sorti, il lui manquait nombre d’outils de base, l’un d’entre eux étant un nettoyeur du système, fonctionnalité qui sera introduite avec MS-Windows 98. Durant les 3 ans de la durée de vie du premier MS-Windows 16/32 bits, il y a eu des outils dédiés de bonne qualité, comme Quaterdeck CleanSweep dont j’ai parlé en décembre 2015.

Et il y a eu Nettoyeur pour Windows 95 sorti par Micro-Application… Le niveau n’était pas franchement le même… Non seulement l’outil de Micro-Application était écrit en Visual Basic 4.0, mais il se permettait de toucher à tout. C’était le genre de merdiciel à l’image du plus que pourri Incredimail que l’on pouvait trouver dans les rayons micro-informatique à l’époque… Même des sharewares de magazines auraient pu faire mieux.

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Vieux Geek, épisode 186 : Claris Works, concurrent malheureux de Microsoft Works.

Article et vidéo créés le 16 mars 2020.

Dans le petit monde des trousses bureautiques allégées, Microsoft Works est le standard de facto. J’ai déjà parlé de l’outil en question en février 2017, dans l’épisode 74 de la série « Vieux Geeks ».

Un outil moins connu a commencé sa carrière sur les machines d’Apple avant de faire un tour sur les PC entre 1993 et 1997, aussi bien pour MS-Windows 3.1x que 95. La dernière version, Claris Works 5 sortira en 1997 avant qu’Apple ne rachète l’outil en 1998 et ne le renomme AppleWorks.

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Archlinux et la mise à jour moisie de Samba, suite mais pas fin ?

Dans un précédent article, je parlais de l’arrivée d’une version moisie – une version de développement vieille de près de 4 mois – de Samba sur Archlinux.

Outre le fait qu’il y avait un bug lié à Python 3.8 qui cassait le fonctionnement de samba-tool, une deuxième couche du problème est rapidement apparu, et ne concerne que certains périphériques.

La version 4.12.0 – on en est à la 4.12.0-3 en ce 2 avril 2020 – est arrivée sur les dépôts de test. J’ai donc profité de l’occasion pour débloquer les paquets ignorés. Un redémarrage plus tard, j’avais toujours le même problème : impossible d’accéder aux partages de ma FreeBox Revolution serveur.

Après quelques recherches, je me suis aperçu que le code de la FreeBox pour cette fonctionnalité est restée bloquée sur le protocole SMBv1… Un bug a été ouvert sur l’outil de suivi de Free en octobre 2017 et n’est toujours pas clos.

Si on en croit les commentaires, c’est le passage du code en GPLv3 qui bloque la montée en version du protocole.

Bref, c’est la mouise… Comment le contourner ? Si vous avez un périphérique bloqué sur cet ancien protocole déprécié et que vous utilisez une Archlinux, il faut modifier le fichier /etc/samba/smb.conf et rajouter dans la section [global] ceci, dixit un message de David C. Rankin sur la liste de publication arch-general.


client min protocol = NT1
server min protocol = NT1

Une autre option étant d’employer CORE à la place de NT1.

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Vieux Geek, épisode 185 : ViewMax, le DosShell à la sauce DR-DOS.

Note préliminaire : article et vidéo créés le 2 mars 2020.

Si pour nombre de personnes quand on parle de DOS, c’est MS-DOS qui est synonyme, il ne faut cependant pas oublier un des concurrents dans ce domaine, DR-DOS. Il a été développé par Digital Research de Gary Kildall, papa de CP/M. Puis, le projet a été racheté par Novell dont Caldera achètera les droits en 1996.

Dans un précédent épisode, j’ai parlé du projet DosShell de Microsoft. Mais Novell a aussi développé un projet identique – quoiqu’un peu plus développé – pour DR-DOS, j’ai nommé ViewMax. Sa version 1.0 sort en 1990 avec DR-DOS 5.0, mais n’a pas grand chose à envier à DosShell.

En 1991, sa version 2.0 est disponible et elle est aussi avancée, sinon plus que MS-Windows 3.0, produit phare de Microsoft à l’époque. Ce dernier n’étant pas très partageur, il répondra avec un certain code AARD qui rendait impossible l’installation de la version beta 1 du futur MS-Windows 3.1 avec DR-DOS.

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Vieux Geek, épisode 184 : MS-Windows 3.0, le premier à rencontrer du succès.

Nous sommes en mai 1990. Microsoft joue gros. Alors qu’il continue de collaborer avec IBM sur le projet OS/2 qui durera jusqu’à une version 1.30 d’OS/2 (comme je l’avais raconté dans l’épisode 83 de la série vieux geek) – il veut que son MS-Windows soit couronné de succès. Il faut dire que la version 1.0 inergonomique au possible et la version 2.0 à peine mieux finie lui ont laissé un goût amer dans la bouche.

Avec une interface qui fait penser à celle du Presentation Manager d’OS/2 1.x, Microsoft sait qu’elle plaira, car elle est plus facile et plus esthétique que celle des précédents MS-Windows. Mais sous le capot, il y a pas mal de petites choses : trois modes de fonctionnement : le réel, le standard et le 386 étendu.

Ce qui permet de faire fonctionner MS-Windows 3.0 en partant du 8086 (pour le mode réel), en passant par les 286 (pour le mode standard) et le mode 386 pour les processeurs 386 et 486. Pour mémoire, le processeur 486 d’Intel est sorti en 1989. Ce dernier permettant d’avoir accès à une plus grande quantité de mémoire vive, 4 Go… Quand à l’époque 4 Mo était une quantité énorme de mémoire, 4 Go tenait de la science fiction.

L’installation tenait sur 7 disquettes… Et pour installer l’ensemble, vous allez devoir jongler avec le jeu de disquettes. Mais une fois installé, vous êtes tranquille 🙂

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Vieux Geek, épisode 183 : DosShell, l’interface graphique pour MS-DOS 4 et 5 de Microsoft.

En 1988, Microsoft qui n’est pas encore le géant que nous connaissons de nos jours vient de se prendre deux fiascos monumentaux dans le domaine des interfaces graphiques utilisateurs.

Après le mochissime MS-Windows 1.x, évoqué dans l’épisode 144 de la série vieux geek et sa version 2.0 qui n’est guère mieux, Microsoft se reconcentre sur son produit phare, MS-DOS.

En juin 1988, la version 4.0 de l’OS en ligne de commande de Microsoft sort. La loi des séries continue et c’est une version franchement plantogène qui sort et qui souffre de problème de compatibilité. Une version 4.0.1 un peu plus stable sort, mais le mal est fait.

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Vieux Geek, épisode 182 : Applixware, la suite bureautique pour Unix de l’an 2000.

L’univers des suites bureautiques pour les Unix en général et pour Linux en particulier est marqué par une histoire de monopoles successifs. Depuis sa sortie, LibreOffice est devenu le standard de facto dans ce domaine. Avant lui, c’était OpenOffice.org. Il y a eu Corel WordPerfect dont j’ai parlé dans l’épisode 179 de la série vieux geek. Mais auparavant ? Il n’y avait pas grand chose à part la suite payante Applixware.

J’ai connu et acheté Applixware en même temps que j’avais acheté un exemplaire de la Red Hat Linux 5.0 alias Hurricane début 1998. Comme aucune suite bureautique n’était fourni et que je pensais pouvoir migrer vers la Red Hat, je me suis équipé de la version d’Applixware de l’époque. Apparemment une version 4.3.7 si j’en crois ce communiqué de presse de décembre 1997.

Comme vous pouvez vous en douter, ce n’était pas franchement la joie même si des efforts énormes avaient mis en place. Je me suis souvenu de l’existence de cette suite bureautique alors que je jettais un oeil à la liste des CD-Rom du magazine Login sur le site Abandonware-Magazine, le numéro 74 de juin 2000 offrant le duo Caldera OpenLinux 2.4 et une démo de l’Applixware 5.0.

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Vieux Geek, épisode 181 : la Corel Linux, témoin de la bulle internet.

Nous sommes en 1999. En pleine période de la bulle internet qui éclatera début 2001, tout ce qui est de près ou de loin lié à Linux vaut de l’or. Corel ne voulant pas laisser échapper sa part du gâteau se lance dans l’aventure et propose sa distribution, la Corel Linux, basée sur la Debian GNU/Linux de l’époque, avec un KDE 1.x retouché.

Cette distribution commerciale verra 3 versions sortir en l’espace de quelques mois, la 1.0, la 1.1 puis la 1.2 alias Seconde Edition. Grâce à archive.org, j’ai pu remettre la main sur l’image ISO de la Corel Linux 1.2 et sur Wordperfect Office 2000 pour Linux qui était plus ou moins prévu pour fonctionner avec Corel Linux.

Pour virtualiser la distribution, que ce soit dans Qemu ou VirtualBox, c’est la mouise. Je me suis donc replié sur PCem qui m’a sorti de l’ornière.

L’installation est assez professionnelle pour l’époque, même si l’utilisateur créé n’a pas de mots de passe par défaut. Le processus a pris pas loin de 45 minutes. Vous pouvez voir sur les captures d’écran ci-dessous que l’on était loin de l’installateur en mode texte.

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