Vieux Geek, épisode 243 : Johnny Castaway, le premier économiseur d’écran vivant ;)

Pour cet épisode, j’ai dû plonger dans mes souvenirs vieux d’un quart de siècle. Oui, je me suis pris un coup de massue sur la nuque quand j’ai pu remettre la main sur ce logiciel qui a été un des rares souvenirs positifs de ma période de service militaire.

Né en 1974, j’ai eu droit au service militaire obligatoire. J’ai d’ailleurs fait partie des dernières années à devoir subir cette inutilité sociale. S’il y a des trucs que je garderai secret par obligation, sur d’autres la prescription s’applique.

Quand j’ai fait mon service dans les bureaux d’une base de l’aéronavale, j’ai vu pas mal de trucs peu légaux sur le plan informatique, comme recopier la totalité de MS-Office 4.2 qui tenait sur une vingtaine de disquettes. C’était début 1996, et par sécurité informatique, nous devions utiliser MS-Windows 3.11 sur des 486 qui avaient vu de meilleurs jours. Seul l’appellé « informaticien » avait droit à un Pentium.

C’est grace à lui que j’ai pu découvrir une étrangeté publiée par Sierra en 1992, « Johnny Castaway ». C’est un économiseur d’écran vivant. Au lieu des classiques économiseurs d’écran qui affichait soit un écran noir soit des logos ou des grille-pain volants, dès que l’écran était mis en veille, on avait droit à une nouvelle tranche des aventures de Johnny, perdu sur son île déserte à faire tout et n’importe quoi : pêcher, lancer une bouteille à la mer, avoir de la visite, etc.

Mais le plus simple est de vous le montrer en vidéo. Pour cela, j’ai pris PCem et j’ai créé un PC 486DX2 66Mhz avec 8 Mo de mémoire vive et l’économiseur d’écran installé sous MS-Windows 3.11.

Vous avez pu le voir, c’était du spécial. C’était amusant et je dois l’avouer, je jetais parfois un oeil pour connaître les dernières mésaventures du pauvre Johnny. Même si cela me valait parfois une petite remontrance en passant…

Vieux Geek, épisode 240 : Zone Alarm, un des pare-feux d’avant MS-Windows XP SP2.

Avoir un pare-feu dans un OS est une fonctionnalité standardisée de nos jours. Cependant, ce ne fut pas la cas jusqu’en août 2004 quand Microsoft proposa son si attendu Service Pack 2 pour MS-Windows XP. Je cite la page wikipedia sur le dit service pack :

[…]
Le Service Pack 2 — anciennement nommé « Springboard » — est sorti le 6 août 2004, après plusieurs reports, avec pour priorité la sécurité informatique. Le service pack améliore l’intégration et les performances du Pare-feu Windows et du Wi-Fi, intègre le support du Bluetooth et rajoute un bloqueur de pop-up pour Internet Explorer.
[…]

Avant, il y avait son ancêtre, ICF pour Internet Connection Firewall mais il était moins pratique à l’utilisation, et surtout il fallait l’activer manuellement… Autant dire que le SP2 qui mise en place une activation automatique améliora un minimum la sécurité de MS-Windows XP.

Jusqu’à ce 6 août 2004 et depuis août 2001, date de sortie de la version « gold » de MS-Windows XP, si on voulait un pare-feu potable, il fallait en rajouter un par soi-même. Dans les grands noms de l’époque, il y avait l’incontournable Zone Alarm.

Le logiciel est né en février 2000, et en fouillant les archives de l’excellent site Abandonware Magazine, je n’ai pu trouver Zone Alarm qu’à partir de sa version 2.6 pro datant d’août 2001. Pour vous montrer cette version de Zone Alarm, j’ai donc décidé de partir d’un MS-Windows 98 Deuxième édition. En effet, je crains que cette version soit incompatible avec MS-Windows XP 🙁

Zone Alarm existe toujours en 2020, même si je me demande quel est son intérêt avec des versions modernes de MS-Windows.

Vieux Geek, épisode 238 : les FPS nuls basés sur le Build Engine, première partie.

C’est un épisode divisé en deux que j’ai envie de faire ici. Si on parle du Build Engine, on pense tout de suite à des titres comme Duke Nukem 3D (janvier 1996), Blood (mai/juin 1997), Shadow Warrior (mars 1997) ou encore Redneck Rampage (avril 1997).

Les quatre titres en question se base sur une version finalisé du moteur de rendu, le Build Engine. Et ce sont des titres qui sont d’un bon niveau, même si j’ai rapidement apprécié les jeux vraiment 3D avec l’arrivée du premier Quake en 1996.

Cependant, il y a d’autres titres qui ont utilisés des versions préliminaires du moteur de rendu et qui sont graphiquement, ergonomiquement, et en terme de jouabilité des ratages complets.

Je vais donc parler de deux titres, sorti par le même développeur, Capstone Software. On va y aller par ordre chronologique de sortie en commençant par Witchaven.

Il est sorti en septembre 1995, et c’est un FPS un peu spécial. Car il reprend des éléments de jeu de roles et surtout tous les combats se font au corps à corps. Ce qui est un peu déroutant, même si l’excellent Hexen, publié en octore 1995 utilise les mêmes principes, sauf que lui, il a de la gueule ! J’en ai rapidement parlé dans l’épisode 16 de la série vieux geek.

On a droit à un scénario assez classique. On joue le role de Grondoval, un chevalier choisi par son maître, Lord Verkapheron d’aller détruire la menace du diabolique Illwhyrin, dans son antre, le royaume de Witchaven.

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Vieux Geek, épisode 236 : L’Aigle d’Or, le vrai premier jeu d’aventure-exploration.

Dans un article publié le 16 novembre 2020, je parlais d’un jeu sorti sur Amstrad CPC pour un concours de développement créé en hommage à « L’Aigle d’Or » publié en 1984 par Loriciels sur Oric.

Il faut se replonger dans le contexte de l’époque. Le krach du jeu vidéo a laminé le monde des consoles de jeu. En 1984, les ordinateurs personnels 8 bits ont le vent en poupe. Il ne faut pas oublier que le Commodore 64 est vieux de 2 ans à l’époque. C’est l’année de sortie du premier Amstrad à cassette, du MO5 de Thomson pour citer quelques machines mythiques de l’époque. Il y a aussi les ordinateurs de la famille des Oric avec l’Oric 1 puis l’Atmos.

C’est sur les ordinateurs Oric que Louis-Marie Rocques se lance dans le développement d’un jeu d’aventure et d’exploration où le joueur doit trouver trois objets dans un chateau qui multiplie les pièges : un diamant bleu, un grimoire et surtout un aigle en or.

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Vieux Geek, épisode 235 : Arkanoid, le casse-briques des années 1980.

S’il y a un genre de jeu vidéo assez basique et pourtant prenant, c’est bien celui des casse-briques. Depuis le tout premier développé, Breakout par un certain Steve Wozniak en collaboration avec Nolan Bushnell et sorti en 1976, il y a eu de nombreux titres qui ont existé. Une franchise a particulièrement marqué les esprits, c’est Arkanoid et sa suite Revenge of Doh, les deux sorties en 1986-1987 sur borne d’arcade par Taito et portées sur la plupart des ordinateurs 8 et 16 bits de l’époque par Imagine.

Je me souviens encore du port très moyen sur Amstrad CPC – sur lequel je n’ai jamais dépassé le premier niveau – ou des ports de meilleurs qualité proche de l’arcade comme celui pour le Commodore 64.

Le scénario tient sur un ticket de métro : Suite à une attaque, le vaisseau Arkanoid est détruit. N’est rescapé que le vaisseau Vaus qui devra traverser 32 niveaux pour affronter et détruire le méchant Doh.

Oui, le scénario est simple, mais le jeu pose les bases de tous les casse-briques qui suivront : des briques qui résistent à deux chocs, d’autres sont indestructibles. Le Vaus peut voir sa taille grandir ou rétrécir, on peut récolter des lasers, devenir aimanté, bref, la panoplie qui s’est imposée comme un classique du genre.

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Vieux Geek, épisode 234 : Magic Desk, l’ancêtre minimaliste de GEOS

J’ai parlé dans l’épisode 230 de l’environnement graphique GEOS dans sa version pour Commodore 128. Bien que celui-ci exista aussi pour Commodore 64, ce n’était pas le coup d’essai de Commodore dans ce domaine.

En 1983, une cartouche proposée par Commodore dénommé Magic Desk poussait à l’extrème le skeuomorphisme de l’environnement de bureau.

C’est quoi le skeuomorphisme ? C’est juste : « […]un élément de design dont la forme n’est pas directement liée à la fonction, mais qui reproduit de manière ornementale un élément qui était nécessaire dans l’objet d’origine. »

Merci wikipedia. En gros, un dessin de calculatrice lancera une calculatrice. Une corbeille servira à virer les documents inutiles, etc.

1983 est une année importante pour l’informatique graphique. C’est l’année où sort le LISA d’Apple, qui propose la première interface graphique grand public – avec un bon compte en banque – qui se manipule à la souris, préparant le chemin pour le MacIntosh en 1984.

1983, c’est aussi l’année où Microsoft lance un projet dénommé « Interface Manager » qui deviendra en 1985 MS-Windows 1.0.

Magic Desktop est fourni sous forme de cartouche pour rendre le chargement quasi-instantané. Cependant, c’est plus un traitement de texte qu’un bureau à part entière. Pour comprendre pourquoi, je vous renvoie à la vidéo ci-dessous.

Comme vous avez pu le voir, c’était vraiment un projet assez restreint, même si certains effets sonores et visuels lui donnait un petit goût d’avancement. On peut penser qu’une suite était prévue, mais que le projet a dû être abandonné, le Commodore 64 étant essentiellement un ordinateur ludique… Et piloter une interface graphique utilisateur au joystick, c’est pas le pied !

Vieux Geek, épisode 233 : Ah, MS-Word 1.x pour MS-Windows :)

Dans l’article précédent de la série « vieux geek », je parlais de MS-Excel, usine à gaz s’il en est une. Cependant, son pendant litterraire, MS-Word n’était pas mal non plus à ses débuts. Surtout qu’il a commencé sa carrière en 1989 pour un certain MS-Windows 2.x.

Oui, cela fait plus de 30 ans que le premier MS-Word pour Windows est sorti. Et surtout, il avait une notion qui n’a été reprise que 18 ans plus tard avec la sortie de MS-Office 2007, le ruban. Largement moins ambitieux que son lointain descendant, est-il besoin de préciser.

Pour vous montrer ce prototype de l’infame interface ruban, j’ai donc créé avec PCem un 386 équipé de 2 Mo de mémoire vive, le tout avec le duo MS-DOS 3.3 et MS-Windows 2.11 pour 386.

Il est quand même étonnant de voir le niveau de complexité du premier MS-Word en interface graphique. Complexité qui n’ira qu’en s’accroissant au fil des années. Et surtout, c’était marrant de voir que le premier ruban était à peu près utilisable, contrairement à son lointain descendant 🙂

Vieux Geek, épisode 232 : Excel 1 pour Mac et 2 pour MS-Windows 2.x, les débuts d’une usine à gaz…

S’il y a bien un logiciel connu qui est l’exemple même de l’usine à gaz, c’est le tableur Excel développé par Microsoft depuis le milieu des années 1980. Il est tellement complet et complexe qu’on peut tout faire avec, sauf piloter une cafetière, et encore je ne suis pas certain.

Ayant succédé à Multiplan en 1985 sur les Macs d’Apple et en 1987 sur les PCs handicapés équipés de MS-Windows 2.x, dès les premières versions, on peut se dire que c’est une sacrée usine à gaz. Ne serait-ce qu’avec le nombre de fonctions proposées et supportées (une petite centaine ?) que dans les tailles des feuilles, qui proposent dès 1985-1987 quelque chose comme 16384 lignes 🙂

À l’origine, je voulais faire un article uniquement sur Excel 1.0 sorti en 1985 sur les macs de l’époque, mais j’ai décidé de rajouter la première version pour MS-Windows. Histoire de montrer les débuts d’Excel.

Vous avez pu le voir, on a déjà les prémisses de ce qui va devenir le synonyme du tableur. Rien que le nombre de fonctions disponibles est déjà impressionnant, surtout quand on sait que les versions en question date du milieu des années 1980.

C’était les premiers pas vers les versions qui permettront à Microsoft de faire taire la concurrence dans le monde bureautique. Qui n’a jamais roulés des mécaniques en disant : « Tu vois, j’ai fait un tableau croisé dynamique dans Excel » ? Qui ? 😀