Vieux Geek, épisode 318 : Ah, les jeux d’action-puzzle en 3D isométrique…

S’il y a un genre de jeu qui a marqué la deuxième moitié des années 1980, ce sont les jeux d’action-puzzle en 3D isométrique. Ce sont des jeux en vue du dessus mais avec un petit plus. au lieu d’avoir un affichage « droit » de la zone de jeu, l’ensemble est décalé de 45° ce qui donne l’impression d’avoir une vue en losange.

Ma première rencontre avec ce genre de jeu, c’est durant l’été 1991. Dans le numéro 39 d’Amstrad Cent Pour Cent, un jeu est proposé en listing. C’est un repompage complet du jeu « Sortilège 3D » de Claude Le Moullec sorti deux ans et demi plus tôt.

On y dirige Xunky (clin d’oeil à un titre mythique du genre) qui doit libérer quatre camarades tout en évitant de se faire capturer par les gardiens du jeu.

Le genre est né en 1984 avec un titre devenu mythique, « Knight Lore ». Je vous renvoie à cette vidéo de l’excellente chaine Génération Micros.

Knight Lore est sorti en 1984. En 1986, Ere Informatique propose « Crafton et Xunk » où on pilote deux personnages. C’est un succès. En 1988, c’est au tour de « Crafton et Xunk 2 : L’ange de Cristal » de sortir.

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Ça fait quoi d’être un bêta-testeur de jeu ? L’exemple avec le port pour Commodore 128 du jeu « Attack of the Petscii Robots ».

Depuis le début de l’année 2021, j’ai parlé plusieurs fois du jeu d’action-puzzle développé par David Murray durant l’année 2020 et sorti en janvier 2021.

Ce fut le cas en avril 2021 avec la sortie de la version Apple II. Ou encore en août avec la sortie de la version Atari 8 bits. Et début novembre avec les ports pour Commodore 128 et Plus 4.

Dans les trois cas, j’ai été bêta-testeur, et je dois dire que je rongeais mon frein sur le groupe facebook dédié pour ne pas cracher le morceau avant l’heure.

J’ai précieusement conservé chaque pré-version. Voici donc une courte vidéo qui présente chaque version intermédiaire que j’ai pu recevoir et testé plus ou moins profondément.

Vous l’avez vu, il a fallu presque un mois pour que la refonte graphique soit effectuée complètement. Mais je dois dire que quand j’ai vu la « doom face » pour la première fois, je me suis dit que c’était un ajout intéressant. La possibilité d’avoir une carte en temps réel était une sacrée en avant pour la jouabilité.

J’espère que j’aurai encore l’occasion de servir de bêta-testeur pour certains ports en cours de développement. Mais pour le moment, je n’en dirai pas plus 🙂

Dans le rétroludique, il n’y a pas que le prix du matériel qui est dingue…

…Il y a aussi le prix de certaines nouveautés. J’avais évoqué le prix du matériel explosant les limites du raisonnable dans un article de mai 2021. Mais revenons au logiciel.

Je veux bien que trouver des disquettes 3,5 pouces ou 5,25 pouces fiables est difficile. Prenons l’exemple du port du jeu « The Shadows of Sergoth » pour Amiga 1200 et plus puissant. Sa version physique est constituée de 3 disquettes, du manuel, d’un compas et d’un dé à 20 faces. Le prix demandé est de 39,99€. Vu le contenu, c’est justifiable.

Mais est-ce justifiable de demander 14,99€ (soit 37,48% du prix) pour une version numérique qui se résumera à un fichier pdf et 3 images disquette au format ADF ?

Ça me parait un peu cher, surtout pour du numérique pur. Je sais bien qu’il faut payer les développeurs et compagnie. Mais je trouve cela quand même onéreux. Au dela de 10€ / 10$ pour du numérique pur, c’est non merci et je vais voir ailleurs.

Dans le même domaine, il y a la version améliorée du jeu Planet X2 connu sous le nom de Planet X2.1. Sa version physique (proposée sur une cartouche, avec le manuel et la boite) coûte 40€. C’est aussi cher que la version physique de « The Shadows of Sergoth ».

Mais si on va sur la version numérique, on descend à seulement… 7,99€ !

Autant dire que c’est plus que raisonnable pour simplement des fichiers numériques.

Vous me direz que la plupart des jeux sont désormais immatériels et que trouver des titres à 45 voire 50 €, ce n’est pas difficile.

Cependant, j’ai connu l’époque des jeux en version physique, qui coutait 150 francs en disquettes pour mon Amstrad CPC au début des années 1990, soit avec l’inflation environ 35,50€ en 2021. Les jeux Atari ST / Amiga, c’était plutôt dans les 250 francs, donc 59,22€ en 2021.

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Les scènes rétroludiques ne cesseront jamais de m’étonner…

Mis à part les prix honteusement gonflés – que ce soit pour le matériel ou le logiciel d’époque – les differentes scènes rétroludique continuent d’envoyer du lourd, comme avec le très récent jeu typé Zelda sorti le 26 octobre et créé par Sarah Jane Avory.

C’est en suivant IndieRetroNews que je suis une nouvelle fois tombé sur le cul. Prince of Persia premier du nom a été porté sur Atari 8 bits. J’avais parlé de ce jeu développé à l’origine pour Apple II et dont le code source avait été publié en 2012 sur Github par Jordan Mechner.

Mais d’autres titres arrivent sur des ordinateurs qui sembleraient être incapables de gérer les dits jeux. Par exemple, un port de Puzzle Bobble pour Amstrad CPC par l’équipe de Crazy Piri.

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Vieux Geek, épisode 309 : Quand Sierra dominait le jeu d’aventure, deuxième partie, Space Quest.

Dans l’épisode précédent de la série vieux geek, j’évoquais la saga King Quest. Évoquons maintenant une autre saga que j’aime beaucoup, Space Quest.

Si King Quest avait pas mal de succès, Sierra ne voulait pas se reposer sur ses lauriers et deux développeurs du nom de Mark Crowe et Scott Murphy, propose un univers de science fiction loufoque, parodiant Star Trek, Star Wars et nombre de licences du domaine.

En 1986, le duo sort le premier volet des aventures d’un concierge et homme de ménage malchanceux sur le vaisseau spatial Arcada, Roger Wilco. La poisse vous tombe dessus alors que vous étiez en train de travailler car votre vaisseau spatial est attaqué par les sariens, d’où le nom du titre « Space Quest: The Sarien Encounter ».

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Vieux Geek, épisode 305 : ah, la bonne vieille époque de la protection des jeux par codes…

Un épisode de la série vieux geek un peu spécial, car je vais évoquer la course à l’armement contre les copies illicites de jeux vidéos. C’est un sujet brûlant depuis les premiers jeux vidéos.

Au tout début, les jeux étaient proposés sur cartouches, donc la copie illicite, on s’en fichait un peu. À partir de 1977 et de la trinité informatique (Commodore Pet, Apple II et TRS 80), les jeux devinrent disponibles en cassettes.

Autant dire que la copie était facilitée. Il suffisait d’avoir une chaîne hifi avec deux emplacements pour les lecteurs de cassettes. Dans un emplacement, on mettait la cassette d’origine, dans l’autre une cassette vierge et on lançait la copie.

Une demi-douzaine d’années plus tard, c’était au tour des disquettes d’être copiées. Bien entendu, les développeurs de jeux se débrouillèrent pour rendre les copies complexes voirent impossibles. Tant pis si cela déréglait des lecteurs de disquettes, ça évitait la copie.

Bien évidemment, il suffisait de quelques jours, voire de quelques semaines pour la protection contre la copie saute. Des studios comme FTL, à l’origine de « Dungeon Master » protège la disquette du jeu contre la copie, puis rajoute des bugs qui tuent la jouabilité sur une copie illicite.

Je vous renvoie à l’excellente vidéo de Modern Vintage Gamer sur ce sujet.

Il y avait d’autres méthodes plus physiques, comme l’utilisation d’un texte précis fourni avec le manuel. Par exemple, « The Pawn », un jeu d’aventure textuel proposé sur Atari 8 bits, Atari ST, Commodore 64, Apple II (entre autres) par Magnetic Scrolls proposait au bout d’une centaine de commandes entrées de taper un mot en provenance d’un petit roman fourni avec le jeu d’une cinquantaine de pages.

Vous aviez trois essais… En cas de triple échec, le jeu se bloquait et s’était terminé. Vous deviez reprendre à la sauvegarde la plus récente possible.

La version Atari 8 bits de la protection :

La version Commodore 64 :

Cette protection n’était pas des plus solides, et des groupes de cracker trouvait le code incriminé et le désactivait.

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Vieux Geek, épisode 304 : Scott Adams, grand nom des jeux d’aventures textuels des années 1980.

Ce sera sûrement l’ultime épisode de la série Vieux Geek consacrés aux jeux d’aventures textuels. Après Microsoft Adventure et Zork I, il serait dommage de ne pas parler d’un grand nom du domaine, Scott Adams.

Comme pour les créateurs de Zork, Scott Adams découvre « Colossal Cave Adventure » en 1978. Conquis par ce genre de jeu, il est déçu que ce dernier ne soit jouable que sur un ordinateur central et non pas sur la débutante informatique personnelle.

Il décide de développer sur son TRS80 son premier jeu d’aventure entièrement textuel, « Adventureland ». Codé en BASIC, il n’est pas foudre de guerre, mais il a le mérite d’exister. Vendant d’abord son jeu par correspondance via des annonces dans les magazines dédiés, il finira par fonder avec son épouse Adventure International.

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Vieux Geek, épisode 303 : Ultima I sur Apple II, le premier d’une longue lignée.

Dans un épisode précédent, je parlais d’Akalabeth, World of Doom, développé en 1979 et publié en 1980 par Richard Garriot sur Apple II.

Richard Garriot se lança dans le développement d’un nouveau jeu, vu le succès rencontré par le premier, et ce fut « Ultima I : The First Age of Darkness ». Comme son prédécesseur, le jeu est développé en Apple Basic avec un peu d’assembleur pour avoir un rendu plus rapide.

Publié par California Pacific Computer Co., le jeu tenait sur une disquette 5,25 pouces. La face A contenait le jeu, tandis que la face B était celle où était stocké les données du joueur. D’ailleurs, il était conseillé de faire une copie de la face B et de l’utiliser comme disquette à part.

Le jeu a encore pas mal en commun avec Akalabeth. Les niveaux d’explorations reprennent les bases d’affichage fil de fer. On a des villes et des chateaux que l’on peut explorer. La première chose à faire quand on commence une partie, c’est d’aller dans le chateau de Lord British, lui demander la quête à effectuer, et aller dans le village voisin pour s’équiper pour se protéger et se défendre.

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Vieux Geek, épisode 302 : Zork I, titre mythique des jeux d’aventures textuel.

Dans l’épisode précédent de la série vieux geek, j’ai abordé le port de Colossal Cave Adventure par Microsoft sous le nom de Microsoft Adventure.

Colossal Cave Adventure lors de sa sortie inspira 4 personnes au MIT : Tim Anderson, Marc Blank, Bruce Daniels et Dave Lebling. Ils eurent envie de développer leur propre version du jeu, en améliorant l’analyseur syntaxique mais aussi en proposant un monde énorme, avec son uniovers à part entière.

En gros, Zork se déroule dans un univers où un empire souterrain est l’élément principal. Le joueur prend le rôle d’un aventurier qui entre dans ce monde à la recherche de richesse et d’aventures. Il faut explorer le jeu et récupérer tous les trésors pour arriver à la fin de l’histoire.

Développé entre 1977 et 1979, le jeu est très vaste, prenant 1 Mo, soit des dizaines voire des centaines de fois la capacité en mémoire vive des ordinateurs de l’époque. Les créateurs veulent le publier via leur studio Infocom, ils sont obligés de diviser l’histoire en trois parties :

  1. Zork I : The Great Underground Empire (1980)
  2. Zork II : The Wizard of Frobozz (1981)
  3. Zork III : The Dungeon Master (1982)

La portabilité est assurée par le fait que le jeu se compose d’un interpréteur. Tout le scénario, les pièges, les emplacements, les objets sont stockés dans un fichier en ZIL (Zork Implementation Language).

Ainsi durant les années 1980, le jeu sera posté sur :

  1. Amiga
  2. Amstrad CPC
  3. Apple II
  4. Apple Macintosh
  5. Atari 8 bits
  6. Atari ST
  7. Commodore 64 et Plus/4
  8. CP/M
  9. MS-Dos
  10. TRS-80

J’ai dû en oublier au passage… 😉

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