Le point sur l’installation de Debian Gnu/Linux Wheezy au 11 août 2012.

Depuis quelques jours, la blogosphère libre parle du choix de proposer par défaut sur le premier CD de la Debian GNU/Linux, avec par exemple ce journal sur linuxfr.org, qui sortira en début d’année prochaine Xfce en lieu et place de Gnome. Je m’était aussi fendu d’un article qui parlait d’une limite technique qui si elle semble obsolète dans nos contrées ayant accès à la fibre optique ou au minimum à un ADSL aux hormones ne l’est pas ailleurs.

J’ai donc pris une image ISO de la version testing, en date du 6 août dernier. L’annonce fracassante de l’équipe de Debian datant de la fin juillet, normalement l’ISO doit contenir la correction.

J’ai donc lancé l’installation, et pour éviter de dire que j’ai trafiqué quelque chose, j’ai enregistré la demi-heure qui permet de montrer l’installation en ligne. Et un Gnome 3.4 nous accueille quand on fait une installation en ligne.

Je me suis alors dit, si l’installation en ligne propose Gnome 3.4, peut-être que l’installation hors-ligne propose Xfce ? Et voici le résultat de l’installation hors ligne.

Pas de Xfce, mais je suppose twm « mal configuré » qui nous accueillent. Xfce n’a pas encore du être intégré dans l’ISO du CD 1.

Donc, aux alentours de la mi-août 2012, à 5 ou 6 mois de la sortie de la Debian GNU/linux Wheezy, il est trop tôt pour enterrer Gnome 3.4, même si c’est au profit du très bon Xfce.

Ah, les contraintes du format CD… Ou au moins de sa taille de 700 Mo.

Quand j’ai commencé à m’intéresser au monde des distributions GNU/Linux, c’était vers 1996-1997. A l’époque, il fallait se créer deux disquettes au minimum pour démarrer un système minimal qui permettait de lancer l’outil d’installation.

Les CDs d’installation démarrant tout seul doivent dater de 1999 ou de l’an 2000. Quant aux liveCD, le premier, DémoLinux date de l’an 2000. 12 ans déjà, 4 ans au minimum avant une certaine distribution au nom de code bizarre, Warty Warthog, sorti courant octobre 2004.

Et depuis, sauf pour les distributions les plus gourmandes, une ISO d’installation d’une taille maximale de 700 Mo (capacité maximale d’un CD) est resté l’étalon.

En mai 2010, je parlais du problème de cette taille étalon. En dehors du fait que je pensais – et c’est toujours le cas – que des distributions à publication fixes semestrielles sont difficile à respecter coté stabilité, je parlais de sacrifices nécessaires coté logiciel.

Pour respecter la « sacro-sainte » limite des 700 Mo, on est obligé de faire la croix souvent sur des logiciels phare comme Gimp, ou encore OpenOffice.org.

Or, la publication récente de Linux Mint 9 propose une version en liveDVD qui contient des logiciels comme VLC et OpenOffice.org (assez indispensable de nos jours une suite bureautique) en complément de la version classique.
[…]
Car 6 mois, c’est déjà court pour stabiliser une distribution, et rester dans le cadre du format CD coté taille obligera constamment soit à augmenter le niveau de compression, en utilisant des outils comme xz soit à faire des sacrifices plus ou moins bien compris par les utilisateurs.

Sans le vouloir, j’ai eu le nez creux avec un peu d’avance. Lisant le site PcInpact, je suis tombé sur cet article, « Debian abandonne l’environnement GNOME au profit de Xfce »

Si on s’arrête à la une (comme de nombreuses personnes seraient tentées de le faire), on pourrait se dire : encore un coup dans la tronche de Gnome, mais il faut lire l’article pour tomber sur un morceau intéressant, je cite :

Un changement voulu en grande partie à cause du poids de GNOME qui augmente. Or, les développeurs veulent maintenant un objectif de taille raisonnable pour la distribution, notamment en ce qui concerne la distribution par images ISO de type CD.

D’ailleurs, si on se plonge sur le « commit » qui a mis en place ce choix, le commentaire est très clair.

« This ensures that the desktop will fit on CD#1, which gnome currently does not. » ce que l’on peut traduire par « Cela assurera que le bureau tiendra dans le CD 1, ce que gnome n’est pas capable de faire en ce moment ».

Bien entendu, pour les vieilles machines, avoir un support CD minimal quand on a un réseau de qualité moyenne, c’est l’idéal. Cependant, dans les pays développés ou pour les personnes pouvant faire une installation en réseau, voire mettre un ISO plus grosse que les 700 Mo sur une clé USB, le problème ne se pose pas.

Donc, nous assistons encore une fois à une obligation de trancher dans le vif pour respecter le sacro-saint format de 700M des images ISOs.

Pour combien de temps encore ?

Les distributions « tout-en-un » basées sur ArchLinux sont-elles condamnées à l’échec ou au fork ?

Des distributions tout-en-un basées sur Archlinux, je citerais, et sauf oubli involontaire, les suivantes :

  • La Chakra Linux qui a depuis rompu les ponts avec la distribution mère pour avoir ses propres dépots, pour proposer une expérience KDE aussi « pure » que possible.
  • La Bridge Linux, originellement proposant une base Xfce, mais proposant désormais aussi Gnome et KDE.
  • La ArchBang qui propose une Crunchbang à la sauce Archlinux
  • KahelOS dont la dernière image ISO en 32 bits uniquement date de mars dernier, du moins au moment où je rédige cet article
  • La Manjaro Linux avec une base xfce, qui est moins moribonde que je l’avais pensé à une époque.

Parlons donc des distributions qui sont restées proches des sources, et commençons par la Bridge Linux. Sa version 2012.8 propose un installateur graphique, automatisant au maximum l’installation. Par contre, Grub semble ne pas vouloir s’installer correctement. Problème connu, lié à l’installation de Grub2 apparemment.

Et même en appliquant la méthode proposée sur le fil de discussion, la distribution ne démarre pas… La transition vers Grub2 est toujours un sujet sensible 🙂

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BedRock Linux, où comment un vieux proverbe se vérifie.

Le principe derrière BedRock Linux, c’est de faire une nouvelle distribution universelle. Oui, encore une !

Rien que le paragraphe d’introduction est modeste :

Bedrock Linux is a Linux distribution created with the aim of making most of the (often seemingly mutually-exclusive) benefits of various other Linux distributions available simultaneously and transparently.

Ce qui donne traduit :

Bedrock Linux est une distribution Linux créée dans le but de prendre la plupart (s’excluant mutuellement au premier abord ) des avantages des diverses distributions Linux disponibles simultanément et d’une manière transparente.

Donc, on prendrait une base donnée, et on rajouterais de manière transparente des logiciels venant d’autres distributions. Du genre : une base Debian GNU/Linux stable, avec une version de Gimp venant d’Archlinux, un Mozilla Firefox venant de la dernière Fedora Linux, etc…

Je n’ose pas imaginer le bazar que cela peut entraîner lors des mises à jour de logiciels.

Le principe employé est tout simple : utiliser des logiciels compilés en version statiques.

Comme cela, chaque logiciel contient dans son exécutable toutes les dépendances nécessaires à son fonctionnement.

Et comment éviter que les logiciels ne s’écrasent mutuellement ? Chacun utilise son propre chroot, son espace propre où il se croit dans sa distribution d’origine.

Les instructions d’installation de la première version alpha laisserait penser qu’installer une Linux From Scratch serait moins pénible. J’avoue que je n’ai pas osé essayé, et pourtant, j’aime installer des distributions exotiques…

Les avantages de ce genre de distributions sont largement dépassés par les inconvénients :

  • L’obligation d’avoir des paquets compilés en version statique, ce qui alourdit le poids des logiciels, la seule distribution proposant des paquets statiques n’est guère avancée.
  • On finit par se demander de quelle origine de tel ou tel paquet
  • Un bazar monstre à installer
  • On critique souvent les dépots tiers, du genre PPA pour Ubuntu ou AUR pour Archlinux, alors que dire d’une distribution qui mélange toutes les sources possibles de logiciels ?
  • Quid de la maintenance sur le long terme ?

L’idée est généreuse, mais cependant, elle me fait penser à ce proverbe : « La route de l’Enfer est pavée de bonnes intentions ».

C’est moi ou la logithèque pour MS-Windows est franchement moisie ?

Un des arguments qu’on emploie le plus pour « casser » les distributions GNU/linux, en dehors de l’absence d’une ludothèque (et pour jouer, il y a les consoles après tout), c’est qu’il n’y a aucun outil disponible avec GNU/Linux.

Mais laissez moi vous raconter une mésaventure assez récente.

Actuellement en vacances en famille, j’utilise un vieil eeePC 10,1″ de 2010. Donc, MS-Windows XP dessus. J’avais il y a quelques semaines fait un « don » à un projet d’album, « In Shapes » de Bryyn qui a été financé complètement. Et ce matin, je reçois un courrier comme quoi la version numérique de l’album est disponible.

Ni une, ni deux, je récupère le fichier. N’ayant rien installé sur la machine, je décide d’utiliser l’outil d’archivage pour extraire les fichiers de l’archive zip récupéré. Et ce dernier m’annonce que le fichier est protégé par un mot de passe !

zip de ms-windows = fail !

Intrigué, je télécharge 7zip, et l’extraction se passe sans problème. Il n’y avait pas de mot de passe !

7zip power

Bon, un bug, ça peut arriver, mais qu’un fichier soit détecté avec un mot de passe par un logiciel et sans par un autre, sur un aussi vieux format que le zip… Bref 🙂

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Retour vers le futur, la nouvelle tendance dans les distributions GNU/Linux ?

Observant le monde des distributions GNU/Linux et des logiciels la composant, la tendance semble être « retour vers le futur » à grande vitesse. Je ne me souviens pas d’avoir vu depuis plus de 6 ans une telle tendance à rejeter les nouvelles versions de logiciels. C’est même devenu une mode.

Le mouvement a commencé avec l’arrivée de l’acharnement thérapeutique pour KDE 3.5 (le projet Trinity), et pour Gnome 2 (le projet MATE dont j’ai parlé récemment). Linux Mint toujours plein de bonnes idées a décidé de prendre le code source de Nautilus 3.4 pour le faire dériver par rapport au retrait de certaines fonctionnalités dans la future version 3.6 de Nautilus.

Le code est disponible pour les personnes voulant le faire recompiler.

Autre tendance à ce retour vers le futur : le rejet de certains utilisateurs du chargeur de démarrage, Grub2. Cela est surtout vrai pour les distributions comme Archlinux, qui vient d’officialiser l’arrivée de Grub2 dans son image d’installation du mois d’août 2012.

Dans un article qui pue le renfermé , Sygne critique l’évolution prise, et spécialement l’arrivée de Grub2, je cite :

On peut apprécier l’amélioration des performances, l’étendue du matériel supporté, les kikoololeries en tous genre maintenant possibles. Mais la vision de l’informatique que me propose Grub2 n’est pas la mienne. Le nouveau Grub, c’est l’obfuscation imposée au nom de la performance technique. Je cherche tout le contraire, la transparence, même au prix d’inconvénients techniques.

Bref, sur Arch, j’utiliserai lilo.

Dans ce cas, pourquoi ne pas utiliser la Slackware qui propose Lilo comme seul chargeur de démarrage ? Il est vrai que comme pour les fichiers de configuration simplifiés qui ont été introduit récemment, on touche tous les jours à la configuration de son chargeur de démarrage. Sur ma machine principale, j’ai du touché en tout et pour tout 2 fois au fichier grub.cfg, en éditant le fichier /etc/default/grub pour changer la résolution d’affichage pour choisir les couleurs d’affichage des lignes.

Et c’est tout ! Grub 0.97 est obsolète. Laissons-le prendre sa retraite, bien méritée.

Dernier exemple de ce retour vers le futur ? La possible arrivée de MATE dans les dépôts de la Fedora Linux 18 qui n’arrivera qu’en novembre prochain.

La page du projet annonce que le port est à environ 40% du total fin juillet. Ce qui laisse du temps pour intégrer le projet qui apportera plus de choix aux utilisateurs, même si je me demande comment les codeurs de MATE vont faire pour intégrer le support de gtk3 dans le code dérivé de Gnome 2. Simple question, hein 😉

Je suis d’accord pour que le choix existe et prospère. Tant que cela ne signifie pas le rejet de certaines technologies ayant un passif passé moins chargé, pourquoi pas ?

Mais, et même si je comprends les utilisateurs des interfaces « traditionnelles », faisons un parallèle osé : pourquoi marcher sur nos pattes arrières alors qu’on se déplace aussi bien à quatre pattes ? Hein, pourquoi ? 😉

En vrac’ rapide et périgourdin.

En vacances en famille dans le Périgord, j’ai eu envie de faire un petit en vrac’ rapide.

C’est tout pour aujourd’hui, bon week-end !

KDE 4.9 sur Archlinux… Ca donne quoi ?

KDE 4.9 sort ce premier août 2012. Depuis quelques temps, j’avais créé une machine virtuelle archlinux avec une préversion de KDE 4.9 (la version rc2 pour être plus précis). Comment ? Simplement, en utilisant le dépot kde-unstable.

Cet article sera en partie périmé quand les paquets migreront vers testing voire vers extra. Mais, comme tout dépot avec « unstable » dans le nom, c’est réservé aux connaisseurs.

Pour activer le dit dépot, il faut auparavant activer le dépot [testing] et son camarade [community-testing]. Enfin, il faut rajouter les lignes suivantes, en haut de la liste des dépots du fichier /etc/pacman.conf :


[kde-unstable]
Include = /etc/pacman.d/mirrorlist

Et un petit sudo pacman -Syu… Et patienter le temps que les 985 Mo (environ, hein) de mises à jours soient installées. Ok, j’ai fait une installation complète de l’environnement, auquel j’ai rajouté Amarok, Calligra et Digikam.

Une fois l’ensemble installé, et après avoir recopié les 40 Go de ma musicothèque j’ai fait une vidéo de KDE 4.9, qui – bien qu’on soit noyé sous les options – est une bonne mouture de l’environnement.

Mais il faut aimer les interfaces qui reprennent les fondements de MS-Windows 🙂

Seul et énorme hic : pourquoi ne pas proposer directement Konqueror avec le support du moteur Webkit ?

Stella 6.3 : quand CentOS se la joue distribution de bureau.

CentOS, c’est la version libre de la distribution GNU/Linux commerciale de RedHat. En fouillant distrowatch, je suis tombé sur l’annonce de la sortie d’une distribution basée sur CentOS.

D’origine roumaine, elle propose une base CentOS, avec des logiciels récents, comme LibreOffice et des fonctionnalités multimédias.

Le leitmotiv de la distribution est clair : « If you’d like a slightly outdated but stable, Gnome2 based OS to play with then feel free to give Stella a try. 🙂 »

D’ailleurs, il va falloir que je fouille mon appartement, apparemment il doit y avoir des mouchards, comme le dénote cette remarque d’Alexandre Singh :

La remarque en question se trouvant vers la fin, je cite :

Oh, toi, tu nous couve encore la découverte d’une distro bizarre.

Passons donc au coeur du test. J’ai récupéré via wget l’image ISO du DVD live, et j’ai lancé VirtualBox.

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ wget -c http://mirrors.coreix.net/li.nux.ro/ISO/Stella6.3_x86_64.1.iso
–2012-07-31 13:28:14– http://mirrors.coreix.net/li.nux.ro/ISO/Stella6.3_x86_64.1.iso
Résolution de mirrors.coreix.net… 2a01:c0:2:3d::2, 85.13.241.50
Connexion vers mirrors.coreix.net|2a01:c0:2:3d::2|:80…connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse…200 OK
Longueur: 1296039936 (1,2G) [application/octet-stream]
Sauvegarde en : «Stella6.3_x86_64.1.iso»

100%[====================================>] 1 296 039 936 249K/s ds 48m 33s

2012-07-31 14:16:47 (434 KB/s) – «Stella6.3_x86_64.1.iso» sauvegardé [1296039936/1296039936]

L’installateur, c’est ce bon vieil anaconda. Rien de bien intrigant à signaler, mis à part que j’ai encore une fois modifié la taille de la partition /, car 50 Go pour /, c’est un peu beaucoup.

Après l’installation, deux mises à jour ont été faites :

J’ai fait une petite vidéo de la distribution en action.

Que rajouter de plus ? Que c’est un mélange étrange, une impression de déjà-vu. A conseiller aux nostalgiques de Gnome 2.x cherchant une distribution sur le long terme à base de RPMs.

Calculate Linux : l’autre Gentoo Linux pour être humain ?

Gentoo Linux, la distribution où la compilation est reine – je reste circonspect sur le gain réel de vitesse des logiciels compilés maison contre les pré-compilés – est réputée pour son coté austère, pour ne pas dire imbuvable par endroit.

Il y a des projets pour rendre la distribution plus utilisable par une personne lambda, Sabayon GNU/Linux étant le plus célèbre. Cependant, il existe un projet d’origine russe, Calculate Linux. La version 12.0 étant sortie récemment, j’ai eu envie de voir ce que donnait cette dérivée de Gentoo Linux.

Dans l’annonce de publication, on peut voir qu’il existe 3 versions principales : une basée sur Gnome (version 3.2, alors que la version 3.4 est sorti il y a environ 3 mois), une basée sur KDE (4.8.4) et une dernière sur Xfce (4.10). Les 3 étant disponible en versions 32 et 64 bits.

J’ai donc lancé mon client bittorrent en bon tipiak, et j’ai attendu que les 1,9 Go de l’image ISO du DVD de la version xfce 64 bits soient récupérés. Une fois le long démarrage terminé, on se retrouve dans un environnement Xfce simplifié. Tout se règle via un menu déroulant.

L’installateur est ultra simplifié, et se résume à : remplir des champs quand c’est demandé, cocher une ou deux options, et puis cliquer sur suivant et patienter. Loin d’une installation aride à la Fentoo Linux qui demande de rentrer des commandes « cryptiques » et de connaitre des notions étranges comme le chroot par exemple 😉

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