Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 33 : Bochs, l’émulateur x86 multiplateforme.

Dans le monde de l’émulation, il y a deux clans : d’un côté la virtualisation avec des projets comme Qemu, VirtualBox ou encore VMWare qui utilise les capacités des processeurs pour pouvoir faire fonctionner des machines virtuelles avec la même architecture matérielle. C’est ainsi que l’on peut faire fonctionner une distribution GNU/Linux, un BSD libre ou encore un MS-Windows dans une machine virtuelle à une vitesse proche du CPU réel.

Et il y a le camp de l’émulation. La plupart du temps, c’est pour traduire des instructions d’un processeur comme le célébrissime MOS 6502 qui a équipé bon nombre d’ordinosaures (Apple II, Commodore 8 bits, Atari 8 Bits, etc…) sur un processeur incompatible. C’est ainsi que fonctionne tous les émulateurs pour les ordinosaures que j’affectionne particulièrement.

Il y a cependant un autre émulateur dont le but est d’émuler au mieux le monde des processeurs x86, c’est Bochs. Un très vieux projet dont les origines remontent à 2001, si en croit les crédits en bas de la page.

Un peu à l’image d’un PCem qui émule des PCs de différentes époques en utilisant des dizaines de roms différentes. Sauf que contrairement à PCem, la configuration de Bochs est une vraie torture. Il faut passer par des menus déroulants et un fichier texte qu’il faut parfois éditer à la main.

J’ai pris le paquet AUR bochs que j’ai légèrement modifié. J’ai rajouté une option au configure, un --enable-sb16 qui comme son nom l’indique permet d’avoir un support de la Sound Blaster 16. J’ai aussi désactivé le débogueur pour ne pas être coincé au moment de l’utilisation.

Le plus gros problème avec Bochs, c’est que si on ne modifie pas le type de CPU émulé, on se retrouve avec une tortue rhumatisante à trois pattes.

Si on y va un peu trop fort, on a droit à des effets secondaires… Comme l’émulation SB16 qui pète un câble… Et l’horloge qui devient complètement folle ! Mais le mieux est de montrer le tout en action.

Vous avez pu l’entendre, si le support SB16 est désactivé par défaut, ce n’est pas pour rien. L’installation du FreeDOS 1.3 a été assez rapide, surtout que j’ai pris l’installation minimale. Bochs est sûrement un très bon projet si on a pas besoin du support du son… Mais comme j’en ai besoin, PCem continuera de remplir mes besoins pour de l’émulation de compatibles PCs ordinosauresques.

Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 30 : Orchid Linux, une gentoo simplifiée.

J’avais promis que je ne parlerai plus de distributions GNU/Linux. J’ai presque tenu parole depuis mon départ de Youtube, en novembre 2018, soit bientôt 3 ans et demi.

Mais c’est en farfouillant le forum du blog de Seb alias Passions GNU/Linux que je suis tombé sur un fil qui a titillé ma curiosité. Un projet un peu fou – car il faut avoir un certain grain de folie douce pour proposer une « nouvelle » distribution GNU/Linux de nos jours, surtout avec la maturité des projets déjà existants dans le domaine.

Le projet en question, c’est Orchid Linux. C’est en gros une Gentoo avec une installation prémachée au niveau des environnements de bureau existants.

Ce n’est pas une distribution à part entière – dixit la poignée de personnes derrière le projet – mais un enrobage de Gentoo. En gros, pour avoir une Orchid Linux avec Gnome, au lieu de passer une bonne journée à faire compiler l’environnement, on peut avoir l’ensemble en place en une quinzaine de minutes.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 29 : KolibriOS, un OS entièrement écrit en assembleur.

Dans un article vieux geek daté du 24 juillet 2021, je parlais de la démo de QNX qui tenait sur une disquette.

Dans un commentaire, Mic a parlé d’un projet d’OS qui est dérivé de MenuetOS (qui fera sûrement l’objet d’un article vieux geek dédié) qui s’appelle KalibriOS. Il a depuis longtemps dépassé la symbolique disquette en terme de taille, mais il est très complet et surtout il est d’une rapidité sans équivalent dans le monde des OS.

Ce projet est disponible sous la license GPLv2, et a une logithèque des plus fournies, même pour une version « live » qu’il est très dur d’installer sur un disque dur. Je pense même que l’installation d’une des premières Debian (celle de l’époque 1993-1996) est moins laxative.

Mais peu importe. Un OS entièrement écrit en assembleur, ça dépote pas mal, même s’il y a des ralentissement liés au côté « live » de l’ensemble.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 28 : Pingus, le clone libre de Lemmings

Dans le monde des jeux, le logiciel libre est rempli de projets plus fous les uns que les autres. J’ai déjà pu évoquer, dans le désordre et en espérant ne pas avoir fait trop d’oublis : FreeDoom (en décembre 2015), OpenQuartz (en septembre 2017), OpenTyrian (en août 2018), La bataille pour Wesnoth (en mai 2018), SuperTux (en mars 2018) ou encore 0 A.D. (en février 2016).

Dans l’article consacré à Lemmings, j’avais écrit la phrase suivante :

Le jeu sera si marquant qu’un clone dénommé Pingus sortira pour le petit monde du logiciel libre en 1998.

En effet, Pingus est un excellent clone de Lemmings. Selon le site officiel – dont la dernière mise à jour semble dater de 2015 – on apprend qu’il y a 77 niveaux et que quelques nouveautés sont disponibles par rapport au Lemmings d’origine avec des manchots qui peuvent sauter, au sens sportif du terme.

Cependant, le projet semble au point mort. La dernière version stable, la 0.7.6 date de décembre 2011, le dépot github a été archivé en 2018 et le gitlab indique une version 0.7.7 fin 2019 début 2020.

En clair, le projet est vraiment dans le flou. Mais au lieu de se lamenter, voici donc une petite vidéo avec le jeu en action…

Même si les 3 ou 4 premiers niveaux sont franchement des photocopies des niveaux originaux, on trouve rapidement des nouveautés. Avec 77 niveaux disponibles, il y a de quoi s’arracher les cheveux par poignées entières.

Il faut juste espérer que le projet sortira de la szone de flou dans laquelle il est engoncé.

Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 27 : DosEmu 2

Si je vous dis émulation pour MS-DOS sous Linux, vous allez me répondre DOSBox ou encore DOSBox-X (sa version améliorée) et je serai partiellement d’accord. Car il existe la reprise de l’ancestral Dosemu du doux nom de DosEmu 2… Pourquoi se compliquer la vie ? 🙂

DosEmu fut historiquement le premier émulateur pour MS-DOS, ce qui était plus qu’important quand Linux est né en 1993. La dernière version du projet DosEmu est la 1.4.0 sorti en 2012.

Quelques années plus tard, des développeurs ont décidé de reprendre l’outil, en utilisant un coeur FreeDOS, pour proposer DosEmu 2. Au moment où j’écris cet article, le 2 juillet 2020, la version en date est une 2.0-pre8, sortie en novembre 2017.

Après avoir récupéré la version git sur AUR et l’avoir fait compilé, j’ai voulu voir ce que donnait ce projet. Pour rajouter des logiciels, il faut aller dans ~./dosemu/drive_c/ et y copier ce qu’on veut lancer.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 26 : OpenGem.

Il y a eu quelques projets pour proposer une interface graphique pour MS-Dos. J’ai parlé ainsi de DosShell proposé par Microsoft ou encore de ViewMax développé pour le DR-DOS.

Mais il n’y a pas eu qu’eux. Un environnement concurrent a existé à l’époque c’était GEM. Aucun rapport avec un dessin animé des années 1980. GEM = Graphical Environment Manager. Son incarnation la plus célèbre étant celle disponible sur TOS de l’Atari ST.

En 1999, le code du GEM est libéré et le projet FreeGEM est lancé. Une des ses versions les plus utilisables, c’est OpenGEM.

Développé en collaboration entre Shane Coughlan et l’équipe de FreeGEM, cela offre un environnement prêt à l’emploi. Bien que disponible pour FreeDOS, on peut aussi l’installation du PC-DOS et MS-DOS entre autre. J’ai récupéré sa dernière version disponible, une 7.0rc3, en date d’avril 2018.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 25 : TenFourFox, le port de Mozilla Firefox pour Apple PowerPC.

Après une longue période de disette, voici donc l’épisode 25 de la série des projets un peu fou du logiciel libre. Il faut dire que le dernier billet de la série datait de Noël 2019. J’ai donc profité du confinement lié au Covid19 pour me creuser les méninges et chercher un projet un peu fou du logiciel libre dont je n’aurai pas encore parlé.

C’est via mon flux RSS que l’illumination m’est venue. En effet, pourquoi ne pas parler d’un port un peu à la limite de l‘acharnement thérapeutique. Comme vous le savez sûrement, Apple utilise depuis janvier 2006 des processeurs Intel. Auparavant, il y a eu la génération des ordinateurs à base de processeurs Motorola 68000 (1984 à 1993) puis en PowerPC (1994 à 2006).

J’avais déjà parler de l’ultime version de MacOS dédié à l’architecture Motorola 68000 en février 2020, du dernier MacOS-X uniquement PowerPC, à savoir MacOS-X 10.3 Panther, la version 10.4 étant la première à officialiser la migration vers une nouvelle architecture.

Même s’il ne doit plus rester beaucoup de machines Mac de la première moitié des années 2000 encore en fonctionnement, cela n’empêche pas une équipe de proposer un port de Mozilla Firefox ESR pour les machines en question. C’est le projet TenFourFox.

Pour l’installer, il vous faut au minimum une version 10.4.11 de MacOS-X Tiger ou un MacOS-X 10.5 alias Leopard à jour. En fouillant un peu, j’ai pu trouver une image ISO d’installation du DVD de MacOS-X Tiger. Le wiki de Qemu pour PowerPC m’a donné les indications techniques pour lancer un MacOS-X Tiger, même si le son n’est pas présent 🙁

Je vous ferai grace des détails techniques. Voici donc quelques captures d’écran de l’installation.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 24 : ChromiumOS d’Arnold The Bat.

J’ai eu du mal à trouver un sujet pour un nouvel article concernant les projets un peu fou du logiciel libre. Depuis l’épisode 23 en avril 2019, je n’avais pas d’idée. Oui, 8 mois, ça fait long !

Mais comblons donc le trou. J’ai envie de parler de la volonté d’un développeur un peu déjanté de proposer une version fonctionnelle à partir de ChromiumOS, vous savez l’OS entièrement en ligne de Google qui reprend avec plus de réussite les Network Computer de 1997.

En gros, les Chromebooks sont des ordinateurs portables avec une capacité de stockage ultra limitée avec un OS minimal – basé sur Gentoo Linux et le navigateur Google Chrome. En gros, le retour du terminal unixien des années 1970 en plus « bling bling ».

En allant sur le site d’Arnold The Bat, j’ai pris une des dernières versions «  » » »stables » » » », à savoir la Enhanced Special Build R78-12499.B.

Elle date du 12 novembre 2019. Étant donné que c’est une image de clé USB, j’ai décidé d’appliquer le truc que j’explique dans la vidéo ci-après.

La première étape a été d’extraire le fichier, de renommer le .bin en .img et d’appliquer le tout sur une clé de 16 Go. Oui, l’image écrite prend 8,5 Go environ ! Un gros bébé donc.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 24 : Blasphemer, la wad libre pour Heretic.

Quand j’ai lancé cette série de billet en décembre 2015, j’ai pris un projet ludique emblématique, « FreeDoom ». La volonté de créer des épisodes entièrement libres pour Doom date de l’époque de la libération du code source du célèbre FPS développé par ID Software.

En 1994, Raven Software sort Heretic qui est un Doom matiné d’héroïc-Fantasy. Il y aura ensuite au fil des années Hexen (qui rajoute une dose de jeu de rôle), Hexen 2 (que j’ai adoré et qui reste un de mes FPS préférés) ou encore Quake 4 (en 2005) et Wolfestein (en 2009).

À l’image du projet FreeDoom, un projet d’abord dénommé FreeHeretic puis Blasphemer est proposé.

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 23 : le Katana Desktop Environment.

Dans le monde du logiciel libre, il y a de nombreux environnements de bureau principalement Gnome, Plasma et Mate-Desktop, et des gestionnaires de fenêtres par paquets de douze. Je vous renvoie à la page du wiki d’Archlinux, c’est presque sans fin !

Il y a aussi la volonté de faire vivre des anciennements environnements, que ce soit KDE 3 via le Trinity Desktop Environment ou Gnome 2 via Mate-Desktop. KDE 4 n’échappe pas à cette volonté et c’est ici qu’intervient le projet Katana Desktop Environment.

C’est un projet lancé par Ivailo Monev alias fluxer. Sur son dépot git, ce développeur a décidé de reprendre KDE mais en l’allégeant. À l’origine, c’était pour la défunte Entropy Linux née sous le nom de Less Systemd Linux.

Le projet avance lentement, mais il est enfin compilable et lançable sur une base moderne. En effet, on peut trouver des fichiers PKGBUILD pour les distributions de la famille Archlinux.

Aucun paquet précompilé n’étant disponible, il faut y aller la mimine pour avoir un aperçu de ce travail en cours. Je suis parti d’une base Archlinux installée manuellement et j’ai fait compiler les paquets dans l’ordre suivant.

  1. ariya-icons
  2. strigi
  3. katanalibs
  4. katana-baseapps
  5. katana-workspace
  6. qimageblitz
  7. qca-qt4
  8. eigen2, en provenance d’AUR
  9. katana-extraapps
  10. katana-l10n

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