Le marché des distributions GNU/Linux est-il conservateur ?

On dit souvent qu’une des faiblesses de GNU/Linux, c’est qu’il y a des trillions de distributions, et que cela empèche de porter des logiciels, car les distributions les plus utilisées ne sont jamais les mêmes. Même si l’outil de distrowatch est imparfait, cela permet de savoir quelles distributions ont eu le vent dans les voiles depuis l’an 2002.

En 2002 :

  1. Mandrake
  2. Red Hat
  3. Gentoo
  4. Debian
  5. Sorcerer
  6. SuSE
  7. Slackware
  8. Lycoris
  9. Lindows
  10. Xandros

Mandrake, devenu Mandrake Linux, puis Mandriva… Passons sur Red Hat, Gentoo, Debian.

Inutile de préciser quel est son état actuel. Sorcerer ? Elle semble encore exister. SuSE existe encore sous le nom d’OpenSuSE, et SLED pour les entreprises. Quand à notre bonne vieille slacky, elle existe encore de nos jours, et arrivera surement d’ici quelques jours en version 14.0.

Lycoris ? Rachetée par Mandriva en 2005. Paix à ses octets. Lindows ? Les plus anciens doivent se souvenir de la guerre de Microsoft contre Lindows, devenu par la suite Linspire. Racheté par Xandros, morte depuis. Donc, cela règle le cas des deux dernières entrées de 2002.

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Vous souffrez de systemd-ophobie ? Voici quelques solutions.

La systemd-ophobie, c’est le rejet de systemd, un projet porté à l’origine par RedHat pour remplacer les scripts de démarrage qui selon un des codeurs de RedHat se font un peu trop vieux.

Si entendre parler de systemd vous donne des plaques d’urticaire, des démangeaisons sur tout le corps, et que vous avez envie d’hurler à la lune, tel un loup-garou, alors vous êtes atteint de systemd-ophobie.

Voici donc les actions à entreprendre.

  1. Eviter les distributions utilisant ou qui utiliseront à terme systemd : Fedora Linux, OpenSuSE, Archlinux, Frugalware Linux, et leurs dérivées. Sans oublier Mageïa.
  2. Utiliser Ubuntu ou une de ses nombreuses versions dérivées plus ou moins officielles qui utilisent upstart en lieu et place de systemd, comme Linux Mint par exemple, ou la poire si vous êtes masochiste.
  3. Utiliser Debian GNU/linux, la stable ou encore la future stable Wheezy. Si la migration vers systemd doit se faire chez Debian, ce ne sera pas avant la version 8, alias Jessie vers 2015-2016.
  4. Utiliser une distribution comme Slackware ou une de ses dérivées comme SalixOS.
  5. Passer carrément à un BSD libre.
  6. Economiser durant plusieurs mois et prendre une machine pommée.

Voila, maintenant à vous de voir, le temps que soit systemd finisse par s’imposer ou se planter en beauté, vous avez le choix. A vous de voir !

Retour vers le futur, la nouvelle tendance dans les distributions GNU/Linux ?

Observant le monde des distributions GNU/Linux et des logiciels la composant, la tendance semble être « retour vers le futur » à grande vitesse. Je ne me souviens pas d’avoir vu depuis plus de 6 ans une telle tendance à rejeter les nouvelles versions de logiciels. C’est même devenu une mode.

Le mouvement a commencé avec l’arrivée de l’acharnement thérapeutique pour KDE 3.5 (le projet Trinity), et pour Gnome 2 (le projet MATE dont j’ai parlé récemment). Linux Mint toujours plein de bonnes idées a décidé de prendre le code source de Nautilus 3.4 pour le faire dériver par rapport au retrait de certaines fonctionnalités dans la future version 3.6 de Nautilus.

Le code est disponible pour les personnes voulant le faire recompiler.

Autre tendance à ce retour vers le futur : le rejet de certains utilisateurs du chargeur de démarrage, Grub2. Cela est surtout vrai pour les distributions comme Archlinux, qui vient d’officialiser l’arrivée de Grub2 dans son image d’installation du mois d’août 2012.

Dans un article qui pue le renfermé , Sygne critique l’évolution prise, et spécialement l’arrivée de Grub2, je cite :

On peut apprécier l’amélioration des performances, l’étendue du matériel supporté, les kikoololeries en tous genre maintenant possibles. Mais la vision de l’informatique que me propose Grub2 n’est pas la mienne. Le nouveau Grub, c’est l’obfuscation imposée au nom de la performance technique. Je cherche tout le contraire, la transparence, même au prix d’inconvénients techniques.

Bref, sur Arch, j’utiliserai lilo.

Dans ce cas, pourquoi ne pas utiliser la Slackware qui propose Lilo comme seul chargeur de démarrage ? Il est vrai que comme pour les fichiers de configuration simplifiés qui ont été introduit récemment, on touche tous les jours à la configuration de son chargeur de démarrage. Sur ma machine principale, j’ai du touché en tout et pour tout 2 fois au fichier grub.cfg, en éditant le fichier /etc/default/grub pour changer la résolution d’affichage pour choisir les couleurs d’affichage des lignes.

Et c’est tout ! Grub 0.97 est obsolète. Laissons-le prendre sa retraite, bien méritée.

Dernier exemple de ce retour vers le futur ? La possible arrivée de MATE dans les dépôts de la Fedora Linux 18 qui n’arrivera qu’en novembre prochain.

La page du projet annonce que le port est à environ 40% du total fin juillet. Ce qui laisse du temps pour intégrer le projet qui apportera plus de choix aux utilisateurs, même si je me demande comment les codeurs de MATE vont faire pour intégrer le support de gtk3 dans le code dérivé de Gnome 2. Simple question, hein 😉

Je suis d’accord pour que le choix existe et prospère. Tant que cela ne signifie pas le rejet de certaines technologies ayant un passif passé moins chargé, pourquoi pas ?

Mais, et même si je comprends les utilisateurs des interfaces « traditionnelles », faisons un parallèle osé : pourquoi marcher sur nos pattes arrières alors qu’on se déplace aussi bien à quatre pattes ? Hein, pourquoi ? 😉

Cinnamon, la petite interface qui monte, qui monte :)

Cinnamon, le « fork » de Gnome-Shell qui est né il y a à peine 6 mois – et sur lequel j’ai eu la dent dure au démarrage – continue son bonhomme de chemin.

En dehors de sa présence dans les versions rolling release et classique de Linux Mint, il faut rajouter :

En 6 mois, on peut dire que l’adoption est assez rapide. J’avoue que je suis étonné de la vitesse à laquelle cet environnement monte en puissance. A voir si le mouvement continuera… ou pas 😉

Prévisions 2012, bilan à mi-chemin.

Fin décembre 2011, je jouais mon prévisionniste. Voyons donc le bilan à mi-chemin.

Concernant ma prédiction sur MS-Windows 8, je n’ai rien à rajouter à cet article récent. Parlons du duo / duel Ubuntu – Linux Mint :

C’est un peu le quite ou double. Car les utilisateurs restés sur la version 10.04 se verront proposer la migration. Et ces derniers seront-ils la copie conforme des personnes qui ont accueillis de manières variées l’interface nouvelle generation fabriquée par Canonical ?

Sans trop m’avancer, je pense que Linux Mint et son projet Cinnamon vont connaître un regain de popularité.

Je continue d’affirmer cela. Même si le classement de Distrowatch ne veut pas dire grand chose dans l’absolu, Linux Mint continue de monopoliser la première place du top 5 au niveau de nombre de pages vues que ce soit sur une semaine :

1 – Mint 3715
2 – Fedora 3547
3 – Mageia 2226
4 – Ubuntu 1666
5 – SolusOS 1333

On sent l’effet de la sortie de la Fedora 17 pour la place de Fedora, ici.

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En vrac’ rapide et libre…

Cette fin de mois de mai voit fleurir les nouvelles versions de distributions. Mais pas uniquement 😉

Bonne journée !

Il est venu le temps des dérivés… Enfin presque :)

La distribution reine étant sortie pour sa nouvelle version LTS il y a environ 3 semaines, les versions dérivées commencent à fleurir, même s’il n’y en pas eu autant que d’habitude…

Commençons par sa plus grande concurrente, la Linux Mint. Du nom de code « Maya », elle propose des versions Mate (pourquoi ?!) et Cinnamon. Inutile de parler outre mesure de cette version. Mise à part une base plus lourde, c’est la même chose que la version Debian Edition dont j’ai parlé dans un article en début de mois.

Dans le genre distribution dérivée d’une inventivité monstrueuse coté interface graphique, PearOS 5 est en cours de préparation… Après, on est libre de faire un OS aussi lourd qu’une éléphante enceinte, non ? 😉

Clapico a parlé d’une méta-distribution, non pas au sens Gentoo du terme, mais dans le sens exhaustivité du terme, la Hybride Linux 12.04 v1. Je vous conseille la lecture de son article qui est intéressant au passage.

Mais des dérivées des versions communautaires officielles existent aussi : pour n’en citer que deux, la Voyager 12.04, présentée sur le blog de Clapico, dérivée de Xubuntu et la NetRunner, dont la version DryLand SE (alias 4.2) se base sur la Kubuntu 12.04.

Bien que sorti de 3 semaines, il n’y a pas tant de versions dérivées que cela, moins qu’à l’habitude aurais-je tendance à dire. A moins que j’ai manqué les annonces de publications ? Où que le « marché des versions dérivées » soit en train de murir et que les distributions qui n’avaient pour seule différence qu’un fond d’écran et un thème n’existent plus ?

Si cela pouvait faire prendre conscience qu’il n’y a pas besoin de 15 trillions de dérivées pour une distribution donnée, ce serait bien 🙂

Linux Mint Debian Edition 2011.09, 6 mois après, une occasion manquée ?

Il y a 6 mois, la LinuxMint proposait une nouvelle version de sa distribution en publication continue, la Linux Mint Debian Edition, basé sur le dépot testing qui donnera la Debian GNU/Linux Wheezy alias 7.0 d’ici la fin de l’année. J’ai donc voulu voir où en était ce projet.

J’ai créé un disque virtuel de 32 Go, puis j’ai lancé l’installation de la Linux Mint Debian Edition 201109 64 bits, récupérée via BitTorrent, en utilisant qemu-kvm.

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ dd if=/dev/zero of=disk.img count=32 bs=1G
32+0 enregistrements lus
32+0 enregistrements écrits
34359738368 octets (34 GB) copiés, 369,42 s, 93,0 MB/s
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ kvm64 -hda disk.img -cdrom linuxmint-201109-gnome-dvd-64bit.iso -no-frame --boot order=cd &

Après l’installation, j’ai eu l’invitation de passer à l’update pack 3. En suivant le tutoriel du site officiel de la LinuxMint, j’ai mis en place les modifications, puis lancé l’installation des mises à jour.

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Mes prévisions pour 2012…

Puisque les plus grands experts font en fin d’année pour l’année suivante des prévisions – avec un niveau d’échec parfois impressionnant, spécialement en cas d’année électorale (souvenez-vous d’un certain mois d’avril il y a 10 ans environ) – j’ai envie de me lancer à cet exercice qui est toujours marrant.

Sur le plan des distributions Linux : c’est l’année de tous les dangers pour la distribution reine. Coiffée en fin d’année par une de ses dérivées célèbres, Ubuntu et donc sa maison mère Canonical vont devoir convaincre les personnes rebutées par Unity du bien fondé de cet environnement graphique par rapport à ce qui a été l’interface depuis… 2002 🙂

Je pense que le mois d’avril prochain sera un bouleversement. Non seulement car la prochaine version d’ubuntu sera supporté au minimum 5 ans, soit jusqu’en avril 2017, car c’est un LTS, comme jadis le furent les 10.04, 8.04 et 6.06.

C’est un peu le quite ou double. Car les utilisateurs restés sur la version 10.04 se verront proposer la migration. Et ces derniers seront-ils la copie conforme des personnes qui ont accueillis de manières variées l’interface nouvelle generation fabriquée par Canonical ?

Sans trop m’avancer, je pense que Linux Mint et son projet Cinnamon vont connaître un regain de popularité. Et avant qu’on me traite d’anti-ubuntu primaire, voici la photo de ma collection de CDs officiels d’Ubuntu. Le premier exemplaire ? Une version 5.04…

Collection de CDs d'installation d'ubuntu de la 5.04 à la 10.10 avec quelques trous ;)

Linux Mint : ce sera son année. Car le projet Cinnamon qui a fait couler pas mal d’encre numérique sera surement un appeau à utilisateurs conchiant la nouvelle génération d’interface.

Du duo fraticide Mageïa contre Mandriva, j’ai du mal à savoir laquelle des deux passera le cap de la fin d’année 2012.

Coté distributions, la tendance des distributions en .deb de passer d’ubuntu vers debian va continuer. Elle avait commencé jadis avec le passage de Crunchbang vers une base debian, d’autres distributions suivent ce chemin. La dernière en date : La Bodhi Linux, au moins pour sa version pour processeur ARM. Le reste des architectures va suivre ou pas ?

Je pressens aussi que ce sera une année assez faste pour… la Pomme. Suivant la tradition qui veut que depuis l’époque reculée de Windows 3.1 (20 ans déjà), une version sur deux du Windows grand public est pas franchement réussie.

Donc, les réussites ont été : Windows 3.1, 98 (alias 4.1), XP (alias NT 5.1) et 7 (alias NT 6.1). Les échecs : Windows 95 (je l’ai connu…), Windows Millenium (alias 4.90), et bien entendu Windows Vista (alias NT 6.0).

Comme jadis avec le fiasco Vista, la tendance sera en premier lieu à la rétrogradation de version, au passage vers le Mac (pour les plus aisés) ou vers Linux (pour le restant). Le problème ? C’est de vouloir imposer son interface à la Windows Phone 7 sur des écrans non tactiles. J’avais exprimé mon point de vue sur ce problème dans un billet du mois de septembre dernier.

Côté navigateurs, 5% à 10% de plus de parts de marché pour Chrome, grignotés à Internet Explorer et Mozilla Firefox. Cela compensera l’échec qui s’annonce pour ChromeOS et les Chromebook, car un OS castré comme l’est ChromeOS, c’est pas la joie à utiliser, surtout que sans réseau à proximité, il est inutile.

Je sens aussi que ce sera une année douloureuse pour les tablettes à plusieurs centaines d’euros. Quand HP avait liquidé ses stocks à 99 €, il avait montré le vrai prix des tablettes. Car quand on voit les tablettes à la Pomme n’ayant que 16 Go de stockage à près de 500 €, cela fait mal quelque part…

Dernière prévision ? La fin de la belle histoire de Facebook. Car avoir 800 millions voire 1 milliard de membres s’est bien. Mais avoir des membres assidus, c’est mieux non ? Et je suis près à parier que petit à petit Google Plus – que j’ai connu à l’époque de la béta fermée – grapillera des utilisateurs à Facebook. A force de croire que les arbres montent au ciel…

Bilan dans un an, ou d’ici trois mois pour un premier bilan intermédiaire, d’accord ? 😉

En vrac’ rapide, plus ou moins libre.

Quelques liens.

Bonne soirée !