Le blues du « rollingiste »…

J’utilise le néologisme de rollingiste pour désigner toute personne ayant décidé de passer à une distribution en publication continue ou rolling release pour ne pas avoir tous les 6 mois à 2 ans à faire une sauvegarde complète de ses données pour éviter de tout perdre à la montée en version majeure de sa distribution chouchoute.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’exprimer, j’ai l’impression que les distributions fixed sont un brin dépassée par l’accélération des sorties logicielles. Un rythme de publications semestrielles rend difficile de suivre la sortie des logiciels : un nouveau Gnome ou Plasma ou LibreOffice tous les 6 mois, un nouveau Chromium ou Mozilla Firefox tous les deux mois en moyenne…

Sans oublier l’évolution rapide des autres couches logicielles : un nouveau noyau Linux qu’il soit LTS ou pas tous les deux mois. J’ai l’impression qu’on assiste à une sorte de cycle mystique annuel voire pluri-annuel :

  1. Fin avril et fin octobre de chaque année, on a la tétrachiée habituelle d’articles sur les dernières Ubuntu, même si elles n’apportent plus trop d’évolutions.
  2. Un mois plus tard après la Ubuntu, c’est au tour de la Fedora Linux
  3. Tous les deux ans, en juin, c’est au tour de la Debian de sortir sa nouvelle version majeure

On est dans un train-train qui me donne plus envie de bailler qu’il ne me donne une érection technique… Sans oublier les distributions qui sortent entre temps mais qui n’ont plus trop d’intérêt par rapport aux distributions mères et leurs filles directes.

Prenons par exemple la dépêche sur la sortie de la plus que dynamique Fedora 30. Si on regarde, les révolutions sont modestes. C’est plus de l’évolution au final. En dehors de gcc9, on a Gnome 3.32.x, la glibc 2.29, boost 1.69, java 12, php 7.3, qui sont déjà tous disponibles sur Archlinux et Manjaro, qui sont les principales rollings releases.

On pourrait faire la même remarque pour Mate-Desktop, Lxqt, Deepin ou encore Xfce. Du réchauffé pour les personnes qui sont passées sur des bases rolling releases.

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Guide d’installation d’Archlinux, version de mai 2019.

Voici la soixante-sixième version du tutoriel pour installer une Archlinux, que ce soit avec une machine virtuelle, utilisant un Bios ou un circuit UEFI. Cette version rend obsolète celle de avril 2019.

Note : des versions plus dynamiques sont disponibles sur mes espaces github et framagit.

Pour les captures d’écran, je suis parti d’une image ISO intermédiaire créée avec l’outil Archiso. Au moment où j’envoie l’article en ligne, le 1er mai vers 8 h 30 du matin, l’ISO de mai 2019 n’est pas encore disponible.

Si vous avez besoin d’une image ISO en 32 bits, le projet archlinux32 vous en proposera une.

Côté environnements : Gnome 3.32.1, Plasma 5.15.x, Xfce 4.12.0 et Mate-Desktop 1.22.0 en gtk3, Cinnamon 4.0.10 et Deepin 15.10.

NB : si vous voulez faire une installation avec l’UEFI, il faut utiliser cgdisk, gfdisk ou gparted, et créer un partitionnement GPT. Sinon, ça plantera !

Ce n’est pas un tutoriel à suivre au pied de la lettre, mais une base pour se dégrossir. Le fichier au format zip contient :

  • La version odt
  • La version pdf
  • La version ePub
  • La version mobi (pour Kindle)

Le guide en question est sous licence CC-BY-SA 4.0 à compter du mois de mai 2016.

Bonne lecture et n’hésitez pas à me faire des retours en cas de coquilles !

Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 23 : le Katana Desktop Environment.

Dans le monde du logiciel libre, il y a de nombreux environnements de bureau principalement Gnome, Plasma et Mate-Desktop, et des gestionnaires de fenêtres par paquets de douze. Je vous renvoie à la page du wiki d’Archlinux, c’est presque sans fin !

Il y a aussi la volonté de faire vivre des anciennements environnements, que ce soit KDE 3 via le Trinity Desktop Environment ou Gnome 2 via Mate-Desktop. KDE 4 n’échappe pas à cette volonté et c’est ici qu’intervient le projet Katana Desktop Environment.

C’est un projet lancé par Ivailo Monev alias fluxer. Sur son dépot git, ce développeur a décidé de reprendre KDE mais en l’allégeant. À l’origine, c’était pour la défunte Entropy Linux née sous le nom de Less Systemd Linux.

Le projet avance lentement, mais il est enfin compilable et lançable sur une base moderne. En effet, on peut trouver des fichiers PKGBUILD pour les distributions de la famille Archlinux.

Aucun paquet précompilé n’étant disponible, il faut y aller la mimine pour avoir un aperçu de ce travail en cours. Je suis parti d’une base Archlinux installée manuellement et j’ai fait compiler les paquets dans l’ordre suivant.

  1. ariya-icons
  2. strigi
  3. katanalibs
  4. katana-baseapps
  5. katana-workspace
  6. qimageblitz
  7. qca-qt4
  8. eigen2, en provenance d’AUR
  9. katana-extraapps
  10. katana-l10n

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Le monde du libre actuel part en couilles ? Bonus n°4 : vouloir faire « cavalier seul », maladie du logiciel libre ?

Attention, « article vieux con qui pensait que c’était mieux il y a une quinzaine d’années » à suivre. Maintenant que l’annonce a été faite, attaquons le coeur du problème.

Depuis une grosse quinzaine d’années, j’ai pu constater la montée en puissance d’un individualisme qui est contraire à un des fondements du monde libre : la coopération, remplacée par la concurrence à tout crin.

En clair, tout l’opposé qui avait permis au noyau Linux de connaitre sa première version en moins de trois ans après le lancement du projet. J’ai déjà eu l’occasion de parler ad-nauseam des forks compulsifs qui donneront naissance à des projets qui ne vivront parfois que quelques semaines ou quelques mois.

Un des articles que j’ai bien aimé écrire sur cette utilisation abusive du fork date de novembre 2014, auquel je vous renvoie donc la conclusion est la suivante, toujours aussi vraie plus de 4 ans et demi après.

Chacun voit midi à sa porte, et je continuerai de dénoncer les forks compulsifs. Ce n’est pas en ignorant un problème lié à l’abus d’une composante du logiciel libre qu’on le résoudra.

Mais, c’est vrai… Je ne suis que l’emmerdeur de base, l’utilisateur final, somme négligeable au final 🙂

Mais j’ai envie de parler d’une volonté qu’on peut voir de temps à autre, celle de vouloir faire cavalier seul contre le reste du monde libre en espérant imposer son point de vue par la force. Oui, en gros, faire son Microsoft.

Il y a une boîte qui a fait énormément de bien pour la démocratisation du libre qui est l’exemple même de cette politique de cavalier, c’est Canonical. Oui, la maison mère d’Ubuntu. Avant que certaines personnes ne sortent les haches, les torches et les cordes pour me lyncher, je tiens à préciser que j’ai apprécié ce qu’à fait la boite de Mark Shuttleworth durant les années 2004-2009. Depuis c’est moins le cas.

On peut citer au moins trois tentatives pour imposer ses solutions qui se sont viandées. Chronologiquement ?

  1. Upstart (2006-2014)
  2. Unity (2010-2016)
  3. Mir en tant que remplaçant de Wayland (2013-2017)

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En vrac’ de fin de semaine…

Comme chaque fin de semaine, l’habituel en vrac…

Côté logiciel libre, informatique et internet.

  • Dans la série « tiens elle est encore en vie, tant mieux pour elle », je demande la Mageia 7 bêta 3. Je souhaite bien du courage aux mainteneurs pour l’héritage technique qu’ils se trainent avec la suite urpmi qui remonte à la Mandrake 7.0, sortie à l’origine en janvier 2000.
  • La DGLFI de la semaine, la Regolith Linux, une énième base Ubuntu avec i3 comme gestionnaire de fenêtres. Ça change un peu 🙂
  • En dehors de l’avalanche d’annonces liées à la sortie de la version 19.04 d’Ubuntu, la PPA-OS, pardon FerenOS sort en version 2019.04… Si vous aimez les bases LinuxMint victimes de surcharge pondérale logicielle létale, faites-vous plaisir !

Côté culture ?

C’est tout, je sais, c’est court…

Bon week-end 🙂