Tiens, je pensais que le 14 juillet était un jour férié…

A moins que je sois devenu une nullité monstrueuse en matière d’histoire de France, le 14 juillet a été un jour férié depuis… 1880

Mais un tract – terme commercial utilisé par la grande distribution pour qualifier les publicités qui encombrent les boites aux lettres – semble me faire penser le contraire.

Voici donc l’en-tête numérisé d’un tract reçu hier dans ma boite aux lettres.

Ouverture d'un Auchan le 14 juillet

J’avoue être un peu dérouté par ce tract…

Baisse de la TVA dans la restauration ? Un attrappe-couillon !

Car il faut dire les choses comme elles sont. Jamais une baisse de la TVA ne se répercutera sur une baisse des notes de restaurants, surtout vu le coût croissant des denrées alimentaires, et les personnes qui travaillent dans la restauration savent très bien qu’ils ne verront surement pas la moindre augmentation de salaire.

Seul des gros restaurateurs tireront leurs épingles du jeu. Les petits, soit en gros 95% du marché des restaurants se feront avoir. Car jamais une baisse de TVA n’a été profitable au consommateur.

En 1987, la TVA sur les disques passe de 33% à 18,6%. Un CD coute à l’époque dans les 130 francs (pas loin de 20 euros). Et 21 ans plus tard ? Un CD coûte dans les 18 à 20 euros…

Baisse de la TVA ? Un piège, et rien d’autres. Les salaires n’augmenteront pas et la main d’oeuvre ne sera pas plus recrutée qu’auparavant.

Bref, une mesure inutile.

Piratage, ennemi du logiciel libre, allié du logiciel propriétaire ?

Derrière ce titre volontairement provocateur, je voudrais démontrer une vérité. Le logiciel libre a tout à perdre du piratage.

Mais le plus simple, c’est de dire que le logiciel propriétaire, même s’il critique – avec quelques raisons – le piratage en a extrêmement besoin.

En 1998, un certain William Gates sort la phrase suivante à l’université de Washington :

« About 3 million computers get sold every year in China, but people don’t pay for the software. Someday they will, though. As long as they are going to steal it, we want them to steal ours. They’ll get sort of addicted, and then we’ll somehow figure out how to collect sometime in the next decade. »

Ce qui donne traduit :

« Environ 3 millions d’ordinateurs sont vendus chaque année en Chine, mais les personnes ne payent pas les logiciels. Un jour, ils le feront. Aussi longtemps qu’ils les volent, autant qu’ils volent les notres. Ils en deviendront accrocs, et alors nous verrons comment nous faire payer dans la prochaine décennie ».

Et le principe pourrait être le même pour la musique, même si les intermédiaires que sont les majors jurent du contraire, et se font des testicules en or en vendant de l’excrément – qui a dit Star’Ac ? Nouvelle Star ? – qui finiront la plupart du temps dans un placard au mieux, dans une poubelle au pire.

Il est vrai que le « formatage » est tellement poussé, qu’imaginer qu’il existe quelque chose en dehors de Windows, d’Internet Explorer, Windows Media Player, Nero Burning Rom est inconcevable pour nombre de personnes.

Et c’est surtout un réflexe « moutonnier », être sûr d’être pareil que les autres, bref, se fondre dans la masse.

Après tout, la différence a fait toujours peur. Et il est vrai que dans le monde du logiciel libre, mis à part deux ou trois distributions payantes (RHEL, Mandriva Powerpack, Vector Linux SOHO), le reste est souvent gratuit. Ce qui entretient finalement la confusion entre liberté et gratuité.

Je voulais pousser un petit coup de gueule, car il fallait bien le faire 🙂

Ah, la loi DADVSI 2, alias Hadopi : vers une loi encore plus usine à gaz et inapplicable ?

La loi tirée du rapport Olivennes et qui est une monstruosité juridique a été présentée ce matin en conseil des ministres.

« Ce projet de loi répond à une situation d’urgence, l’économie du secteur culturel et le renouvellement de la création se trouvant menacés par le pillage grandissant des oeuvres sur les réseaux numériques », souligne le compte-rendu du Conseil des ministres.

Le texte crée une Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur l’internet (Hadopi). S’ils constatent que leurs oeuvres font l’objet d’un téléchargement illicite, les ayants droit pourront saisir cette autorité administrative.

Dans un premier temps, elle enverra à l’internaute en faute des avertissements par courriel puis par lettre recommandée pour lui demander d’arrêter.

« Si les manquements persistent en dépit de ces deux avertissements, l’internaute s’exposera à une sanction consistant en une suspension de l’abonnement internet pour une durée de trois mois à un an », indique le compte-rendu. A moins que l’internaute n’accepte une « transaction », auquel cas la durée de suspension pourra être réduite.

La mesure de suspension de l’accès à internet a concentré les critiques des opposants au texte, qui la jugent « disproportionnée ».

Outre la création d’une justice privée à la botte des lobbys du disque et du cinéma, la question se pose : comment savoir qui a téléchargé quoi et quand ?

Ce qui va entrainer un flicage monstrueux des internautes, coupables de piratage jusqu’à la preuve du contraire… Je croyais que sur le plan légal, c’était : « innocent jusqu’à preuve du contraire » ?

Si on se base sur les actions de la RIAA, on risque de tomber sur des affaires cocasses qui montreront qu’une chose : la loi sera une usine à gaz monstrueuse et inefficace.

En effet, des chercheurs d’une université de Washington on fait accuser des imprimantes réseaux ou encore des routeurs wifi d’être des pirates !

La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet qui accuse une imprimante d’avoir téléchargé le dernier album d’Amel Bent. Ce drôle de scénario pourrait bien arriver, selon une étude (.pdf) de deux professeurs et un étudiant de l’université de Washington. Partant du constat que la bataille entre les ayants droit et les utilisateurs de réseaux p2p s’est durcie, Michael Piatek, Tadayoshi Kohno et Arvind Krishnamurthy ont voulu tester scientifiquement comment les sociétés de surveillance (désignées par la MPAA et RIAA) identifiaient ces internautes pirates. Et ils ont eu des surprises.

Leur principale conclusion : n’importe quel internaute peut être accusé de piratage (et condamné à payer une amende ou à voir son accès Internet coupé) et faire accuser n’importe qui de piratage. Ils ont réussi à recevoir intentionnellement des centaines de plaintes (« DMCA takedown notice ») pour treize machines de l’Université qui n’avaient jamais vu la couleur d’un fichier illégal, dont trois imprimantes et un routeur wi-fi.

Et que dire des procès perdus avec des accusations infondées ?

Une raison de plus de lire l’excellent dossier de Numérama, sur les 10 raisons de rejeter la loi Hadopi.

Le combat d’arrière garde des marins-pécheurs : baroud d’honneur avant la mise à mort ?

Derrière ce titre volontairement choquant, je voudrais parler de l’autisme (et encore, c’est insulter les victimes d’autisme) des marins-pécheurs.

Leur litre de gasoil à 40 centimes d’euros est une irresponsabilité monstre. Le pétrole – victime actuellement de spéculation – est une matière première qui n’est pas renouvelable, et dont il faudra s’habituer à payer à son vrai prix, très cher.

Le problème est que les marins pécheurs utilisent des moteurs qui sont des gouffres à gasoil : jusqu’à 1000 litres par jour… Je me demande combien consomme un camion de transport routier par jour, tiens.

Le problème est que la profession – qui se suicide médiatiquement – ne veut pas entendre qu’ils sont trop gourmand coté carburant. Soit ils se remettent en question, soit ils meurent.

Mais il est à craindre que l’inertie de la profession face à la peur de se remettre en cause ne risque de les condamner à mort à court terme…

Bientôt la fouille corporelle a l’entrée des salles de cinéma ?

Simplement que certains lobbys du cinéma vont finir par demander cela, ne pouvant pas demander purement et simplement l’interdiction de l’internet, ce qui serait un peu gros.

Pourquoi ?

Il suffit de lire cet article de Numérama :

une copie pirate du dernier Indiana Jones est déjà proposée en téléchargement sur certains newsgroups et sites de liens BitTorrent. De mauvaise qualité, la copie est une version française filmée en salle (CAM), encodé en XviD en 572×240, avec une piste audio MP3 de 128 kbps. Le tout fait 1 heure et 55 minutes et pèse 700 Mo.

Maintenant, faudra-t-il faire une sortie commune DVD et sortie en salle pour éviter la propagation de copie « pirate » ?

En tout cas, je suis en train de me pisser de rire dessus en imaginant la tête des responsables du festival de Cannes…

Il faut s’imprimer des idées simples dans le crâne en relation le prix du carburant.

Devant le corporatisme débile et conjoint des pêcheurs, taxis et chauffeurs routiers, qui ne VEULENT PAS comprendre que leur comportement et leur outils sont des gouffres à carburant et qu’ils sont par définition condamné à terme, il faut une nouvelle fois répéter quelques idées :

  1. Le pétrole ira en se raréfiant, et cela, on n’y peut rien.
  2. L’essence et le diésel seront de plus en plus cher au fur et à mesure du temps.
  3. Un litre de gazole détaxé à 0,40 € est un crime car c’est une incitation à polluer l’air et à produire du gaz à effet de serre.
  4. Des métiers ont disparus suite à l’évolution des technologies. Cf le mouvement luddiste.
  5. On ne peut pas puiser éternellement dans les ressources, aussi bien minérale que vivante.
  6. Vouloir jouer le blocus sur le carburant finira par provoquer une intervention de l’armée pour débloquer la situation, même si cela est suicidaire en terme d’images.

Bien que je n’aime pas employer le terme d’otage qui est dévoyé de nos jours, un blocus des raffineries et des dépots de carburant serait une déclaration de guerre envers les personnes qui ont besoin de leur véhicules à énergie fossile (qui tourne avec un dérivé du pétrole) pour travailler.

Et si les marins-pécheurs menaient un ultime et inutile combat ?

Le pétrole restera cher désormais. Car il ne faut pas réver. Le pétrole n’est pas une ressource inépuisable, et qu’il coûtera toujours plus cher à extraire.

Feu mon grand-père – ancien marin de commerce – critiquait les pécheurs en leur disant qu’ils allaient finir par épuiser les océans en utilisant des filets toujours plus serrés, et que bientôt, ils ne pècherait plus que des poissons aussi gros que des crevettes. Et que dans quelques années, ils n’auraient plus rien à pécher.

Mon grand père est décédé en 1992.

Les marins pécheurs ne font que payer une politique suicidaire datant des années où le pétrole était peu cher, en gros les « 30 glorieuses » (1945-1973) : le piratage des ressources de poissons, oubliant qu’ils faut un minimum d’adultes en age de se reproduire pour que les réserves de poissons reste importante.

Mais ce combat me fait penser à celui du refus de la réalité qui avait donner des textes comme le « locomotive act » au Royaume-Uni :

http://monvolant.cyberpresse.ca/200805/12/dossiers/securite-et-rappels/18285-folles-limites-de-vitesse-de-la-planete.php

« On est bien loin du Locomotive Act, la première limite de vitesse imposée en Grande-Bretagne en 1861 (pour des véhicules à vapeur…), qui était alors de 16 km/h sur route et de 8 km/h en ville. »

A croire que les marins pécheurs croient qu’ils pourront faire quelque chose pour faire baisser le prix du gasoil, mais ILS SE PLANTENT DANS LES GRANDES LARGEURS.

Bref, à force de vouloir maintenir quelque chose qui est désormais du passé, on finit par se détruire soi-même.

Peut-être que d’ici une dizaine ou une quinzaine d’années, le métier de marin-pécheur en Europe ne sera plus qu’une histoire de musée, par la faute même des marins-pécheurs.

Comme jadis les Luddistes qui voulaient combattre les métiers à tisser mécanique au début de la première révolution industrielle, celle de la vapeur (en gros, de la fin du 18ième jusqu’à la fin des années 1870), suivi par la deuxième révolution industrielle, celle de l’électricité (années 1880 à l’arrivée de la micro-informatique dans les années 1970).

Bref, un combat perdu d’avance. Ainsi va la vie…

Marrant parfois les paroles de chansons.

Quand j’étais en faculté de droit et d’économie – en 1993 – Jean-Jacques Goldman, Carole Fredericks et Michael Jones ont sorti un album qui s’appellait « Rouge ». J’ai mis 15 ans pour mettre la main dessus.

Un des titres, c’est « Des vies ». Une phrase du texte a été étrangement d’actualité, vers janvier – février dernier.

Je cite :

« Divorce, quarantaine, pour la même en plus jeune. »

Vous ne voyez pas de qui je veux parler ? Nicolas, Carla, Cécilia… Cela ne vous dit rien 😉

Filtrer les échange en pair à pair ? Assez dur, voire impossible !

Certains « défenseurs des droits d’auteur » dans le domaine musical veulent que les FAI filtrent les échanges en pair à pair sous prétexte que les technologies en question sont utilisées à des fins de copies illégales.

Les majors du disque n’ayant pas vu arriver le virage de la musique numérique et de leur rôle « sautable » d’intermédiaires entre les VRAIS producteurs de contenu et les consommateurs, pour voir à quel point leur peur de perdre une « rente » (vente de galettes plastifiés dont la technologie est vieille de 25 ans) les poussent à demander l’impossible.

En octobre 2007, un livre blanc demande la mise en place d’un filtre sur les flux en pair à pair, allant même jusqu’à l’idée de bloquer purement et simplement les technologies d’échange en pair à pair : quid de Skype qui utilise en toute légalité ce genre de technologie ?

[…]
« Par le biais du filtrage protocolaire, qui va permettre de bloquer le protocole des logiciels peer to peer. C’est le système de filtrage le plus efficace mais qui contient un risque : celui de faire barrage à tout type de téléchargement, y compris légal. Mais puisqu’on sait très bien que le peer to peer est pour l’essentiel lié au piratage, nous estimons qu’il ne faut pas tergiverser. Pour exemple, imaginez qu’un kiosque vende 98 % de journaux illégaux, faudrait-il le laisser ouvert sous prétexte qu’il y a 2 % de ventes légales ? Nous pensons que non. »

Nous affirmons que non, effectivement, un kiosque qui vend 98 % de journaux illégaux doit être fermé. Mais comparer un réseau P2P décentralisé à un kiosque de journal est encore une fois ne rien comprendre à ce qu’est le P2P. Et nous affirmons que même si 98 % des contenus d’un réseau P2P sont illégaux, le réseau lui-même ne doit pas être fermé. Contrairement au marchand de journaux, personne n’est à la tête du réseau P2P pour passer commande de « journaux illégaux ». Chaque client arrive avec ses journaux et se les échange dans le kiosque, sans qu’aucun dirigeant de boutique n’ait ni son mot à dire, ni la possibilité de dire quoi que ce soit. L’utilisateur légal propre sur soi ne voit jamais circuler les « journaux illégaux », car le réseau est neutre. Il est simplement une place d’échange entre utilisateurs, qui sont seuls et uniques responsables de ce qu’ils échangent.
[…]

Or, suite à la commande d’une étude, on s’aperçoit que ce genre de demande se prend une petite déculottée à coup de fléau d’armes :

Electron Libre nous informe qu’une synthèse des résultats a finalement été publié fin mars par Internet Evolution, qui a co-financé avec le SNEP l’étude commandée au Centre de Test Réseau Avancé Européen (EANTC). Les résultats, issus d’une analyse conduite entre avril et octobre 2007, sont timorés.

D’abord, ils sont comiques. Alors que les tests étaient tous frais payés par les commanditaires, sur 28 sociétés qui commercialisent des solutions de filtrage des réseaux P2P dans le monde, seules 5 ont accepté de soumettre leurs produits aux batteries de tests. Sur ces cinq courageux, trois ont eu tellement peur en voyant les résultats qu’ils ont choisi a posteriori d’exercer leur droit de véto à la publication des résultats. Sur les 28 candidats de départ, il ne restent donc que l’Américain Arbor/Ellacoya et l’Allemand Ipoque, qui ont accepté que leurs résultats soient publiés. Les autres sont visiblement dans les cordes et ont encore beaucoup de progrès à faire.
[…]
En revanche, lorsqu’il est activé, le brouillage de protocole réduit considérablement l’efficacité des routeurs de filtrage du P2P, avec un taux de filtrage qui chute à zéro pourcent sur eDonkey/eMule. L’option de brouillage est pour le moment désactivée par défaut sur eMule, mais il suffit qu’ils l’activent par défaut pour que tous les utilisateurs contournent avec succès le filtrage. Freenet, qui est entièrement crypté, n’est pas du tout détecté par les routeurs.

Sur BitTorrent, l’option de brouillage de protocole est moins efficace pour contrer les filtres, sauf lorsque l’ensemble de la communication (et non seulement les en-têtes des paquets) est cryptée. Dans ce dernier cas, le système de Ellacoya est totalement floué, et celui de Ipoque laisse passer près d’un paquet sur deux.

Les résultats montrent donc qu’il est en théorie possible de filtrer des protocoles cryptés, mais que la difficulté est beaucoup plus grande. Or là aussi, le jeu du chat et de la souris ne fait que commencer. Les réseaux cryptés ou brouillés sont encore jeunes et devraient beaucoup se développer cette année.

Je tiens à préciser que je ne nie pas que de la musique soit piratée, et cela a toujours existé. Seulement, ce n’est pas en attaquant les « vilains pirates » que les ventes repartiront. Car il y a une série de problème de taille :

  • La qualité du contenu des galettes
  • Le prix de ventes de galettes
  • L’offre qui est souvent d’un intérêt proche de zéro : citez donc une dizaine d’albums novateurs sorti depuis la fin des années 1970…
  • Les méthodes presques maffieuses utilisées par les maisons de disque : cf l’affaire dite de « la poule »
  • La musique n’est pas un besoin de première nécessité, et dans des périodes de berne pour le pouvoir d’achat…

Bref, les majors du disque et leur affidés continueront à mentir comme des arracheurs de dents, ne voulant pas se remettre en cause… Plus dure sera la chute…