Le combat d’arrière garde des marins-pécheurs : baroud d’honneur avant la mise à mort ?

Derrière ce titre volontairement choquant, je voudrais parler de l’autisme (et encore, c’est insulter les victimes d’autisme) des marins-pécheurs.

Leur litre de gasoil à 40 centimes d’euros est une irresponsabilité monstre. Le pétrole – victime actuellement de spéculation – est une matière première qui n’est pas renouvelable, et dont il faudra s’habituer à payer à son vrai prix, très cher.

Le problème est que les marins pécheurs utilisent des moteurs qui sont des gouffres à gasoil : jusqu’à 1000 litres par jour… Je me demande combien consomme un camion de transport routier par jour, tiens.

Le problème est que la profession – qui se suicide médiatiquement – ne veut pas entendre qu’ils sont trop gourmand coté carburant. Soit ils se remettent en question, soit ils meurent.

Mais il est à craindre que l’inertie de la profession face à la peur de se remettre en cause ne risque de les condamner à mort à court terme…

Et si les marins-pécheurs menaient un ultime et inutile combat ?

Le pétrole restera cher désormais. Car il ne faut pas réver. Le pétrole n’est pas une ressource inépuisable, et qu’il coûtera toujours plus cher à extraire.

Feu mon grand-père – ancien marin de commerce – critiquait les pécheurs en leur disant qu’ils allaient finir par épuiser les océans en utilisant des filets toujours plus serrés, et que bientôt, ils ne pècherait plus que des poissons aussi gros que des crevettes. Et que dans quelques années, ils n’auraient plus rien à pécher.

Mon grand père est décédé en 1992.

Les marins pécheurs ne font que payer une politique suicidaire datant des années où le pétrole était peu cher, en gros les « 30 glorieuses » (1945-1973) : le piratage des ressources de poissons, oubliant qu’ils faut un minimum d’adultes en age de se reproduire pour que les réserves de poissons reste importante.

Mais ce combat me fait penser à celui du refus de la réalité qui avait donner des textes comme le « locomotive act » au Royaume-Uni :

http://monvolant.cyberpresse.ca/200805/12/dossiers/securite-et-rappels/18285-folles-limites-de-vitesse-de-la-planete.php

« On est bien loin du Locomotive Act, la première limite de vitesse imposée en Grande-Bretagne en 1861 (pour des véhicules à vapeur…), qui était alors de 16 km/h sur route et de 8 km/h en ville. »

A croire que les marins pécheurs croient qu’ils pourront faire quelque chose pour faire baisser le prix du gasoil, mais ILS SE PLANTENT DANS LES GRANDES LARGEURS.

Bref, à force de vouloir maintenir quelque chose qui est désormais du passé, on finit par se détruire soi-même.

Peut-être que d’ici une dizaine ou une quinzaine d’années, le métier de marin-pécheur en Europe ne sera plus qu’une histoire de musée, par la faute même des marins-pécheurs.

Comme jadis les Luddistes qui voulaient combattre les métiers à tisser mécanique au début de la première révolution industrielle, celle de la vapeur (en gros, de la fin du 18ième jusqu’à la fin des années 1870), suivi par la deuxième révolution industrielle, celle de l’électricité (années 1880 à l’arrivée de la micro-informatique dans les années 1970).

Bref, un combat perdu d’avance. Ainsi va la vie…