Vieux geek, épisode 385 : United Linux, la première tentative de faire une distribution mutualisée.

Un des gros défauts du monde des distributions GNU/Linux, c’est l’extrême fragmentation qui le caractérise. Si on prend les statistiques du détesté Distrowatch, au niveau des distributions indexées depuis l’année 2001, on a ceci avec la gazette du 21 juillet 2025.

  • Distributions indexées : 1038
  • Distributions en vie : 328
  • Distributions « dormantes » : 42
  • Distributions mortes : 668

Pour contrer cette fragmentation, en 2002 un projet du nom d’United Linux est proposé. C’est à destination des entreprises, mais cela reste utilisable pour des particuliers. La distribution est sortie en novembre 2002, avec le support de quatre distributions importantes à l’époque : SuSE (qui devint OpenSuSE par la suite), Turbolinux, Conectiva (qui fusionnera avec Mandrake Linux pour devenir Mandriva Linux) et Caldera, dont j’ai parlé dans le billet vieux geek épisode 384.

En dehors de SuSE, les autres projets sont morts. Mais cela ne m’a pas empéché de tester l’ensemble en action dans PCem. J’ai juste récupéré les trois images ISO nécessaires à l’installation. L’installation se fait avec Yast, l’outil de SuSE.

Il faut noter que par défaut, il installe à la fois KDE et Gnome. Ce qui brouille un peu l’installation. Pour alléger l’installation, j’ai désactivé l’installation de Gnome. D’ailleurs, j’ai pu constater que si on personnalise les logiciels, KDE est présenté par défaut dans une option, et rien pour Gnome. Donc, le choix a vite été fait !

L’installation en elle-même a duré une grosse demi-heure. Le plus long a été de configurer l’affichage de l’écran. Au démarrage de la session, il a fallu que j’aille dans les réglages systèmes pour obtenir le français dans KDE 3.0.x.

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Donc Intel a mis à mort sa distribution GNU/Linux…

Et le petit monde des distributions GNU/Linux a été pris par surprise par la nouvelle, annoncée sur le forum de la distribution. Alors que le projet existait depuis plus de 10 ans, Intel l’arrête du jour au lendemain.

Ce qui en dit long sur l’instabilité chronique qui règne dans le petit monde des distributions GNU/Linux. À l’époque où je présentais avec une régularité d’horloge helvète des distributions GNU/Linux, je donnais toujours le conseil suivant : éviter comme la peste les distributions qui sont des projets mono-personnel – à l’exception de la mythique Slackware Linux – ou qui ont une petite équipe pour s’en occuper.

Un exemple récent de projet mono-personnel – du moins c’est que l’on peut comprendre en fouillant le GitHub du projet – c’est la ShaniOS, une distribution immuable basée sur Archlinux comme la Arkane Linux… Qui doit sentir mauvais du bec pour proposer un projet concurrent, au lieu de mutualiser les efforts. Des efforts de mutualisation ont déjà eu lieu… Faudra que j’en parle d’un qui me vient à l’esprit dans un billet vieux geek à écrire.

Je dois dire que la fin de la Clear Linux prouve qu’avoir une grosse boite à laquelle s’adosser n’est pas forcément synonyme de longévité « éternelle », c’est à dire dépasser les 10 ou 15 ans de durée de vie. 15 ans dans le monde linuxien, c’est énorme… Il y a 15 ans, la Ubuntu principale, c’était la 10.04 alias « Lucid Lynx », qui proposait un noyau Linux 2.6.32, Gnome 2.30 et OpenOffice.org 3.2. Et oui, ça fait vieux maintenant !

Si je devais conseiller une distribution, ce serait une des distributions mères (Archlinux, Debian, Fedora, OpenSuSE, Slackware), à la limite les distributions filles (EndeavourOS, Manjaro, Ubuntu et ses saveurs officielles, SalixOS entre autre), et une seule petite fille, la LinuxMint.

Autant dire qu’on est loin des quelques 328 distributions encore actives listées sur Distrowatch en ce 21 juillet 2025. Autant dire qu’il y a encore de quoi faire du nettoyage pour avoir quelque chose de plus gérable.

Vieux geek, épisode 384 : La Caldera OpenLinux, Linux selon Caldera.

Dans l’épisode 382 de la série « Vieux geek », je parlais du DR-DOS publié par Caldera en 1998. À la même époque, Caldera proposait une distribution GNU/Linux du nom de Caldera OpenLinux. Outre une version basique gratuite, il y avait une version Workstation et une autre serveur payante. Même si la dernière version officielle est la 3.1.1 (début 2002), on ne peut pas récupérer plus récent que la version 3.1 (sortie mi-2001). Et c’est pas faute d’avoir chercher, je dois le dire !

Parmi ses forces, il y avait un installateur en mode graphique où chaque étape se configurait à la souris. Et surtout un excellent outil pour configurer l’affichage dans XFree86. Xorg ne naîtra que début 2004.

Et pour passer le temps lors de l’installation, un jeu de solitaire est disponible.

La distribution est assez gourmande, car il lui faut plus d’un Go pour une installation complète. L’installation dure une petite vingtaine de minutes sur un Celeron 333 avec 64 Mo de mémoire vive et 1,5 Go de disque. L’installation complète demande dans les 1,6 Go ! Ce qui m’a obligé de virer des paquets concernant le développement. Cependant, il y a un bug au niveau de la détection des lecteurs de disquettes qui ne sont reconnus qu’aléatoirement 🙁

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En vrac’ de fin de semaine…

Petit en vrac’ en ce troisième samedi du mois de juillet 2025.

Côté logiciel libre, informatique et internet.

  • Vous utilisez encore et toujours MS-Windows XP ? Alors le projet Mypal68 basé sur le code source de Mozilla Firefox 68 sera pour vous.
  • Dans la série, « Tiens, elle est encore en vie », je demande la Parabola GNU/Linux qui a fait une annonce pour effectuer une modification concernant l’utilisation d’OpenRC. S’ils publiaient des images ISOs en 2025, ce serait quand même mieux. Mais je dis ça…
  • Dans le petit monde des distributions immuables, je demande la … Tout comme Arkane Linux qui existe depuis 2022 si on en croit la page officielle. Qui a dit DGLFI pour la Shanios ?
  • Vous aimez les jeux à la « Space Invaders » ? Alors « Hipstercade » pour le Commodore 64 est pour vous.
  • Vous le savez peut-être, la marque Commodore vient d’être rachetée et propose à la prévente des ordinateurs comme le Commodore 64 nommé Commodore 64 Ultimate, sauf que les circuits difficiles à trouver sont remplacés par un fpga. L’extérieur propose toutes les connectiques des vrais Commodore 64. Plus d’infos sur cette page. Livraison prévue pour octobre / novembre 2025 pour le moment.

Côté culture ?

Parfois on tombe sur des pépites en suivant la page Facebook d’un groupe qu’on aime bien. La preuve le premier EP des Charlotte Superkick, « Midlife » sorti en avril 2025.

Pour finir, une vidéo, celle d’un « C’est trolldi, c’est permis ».

Sur ce, bonne fin de week-end !

Vieux geek, épisode 381 : Gnome 1.0.x, l’environnement créé en réaction à KDE 1.x.

Nous sommes en 1997. KDE 1.0 est en plein développement pour sortir en 1998. Cependant, des développeurs sont mécontents, car il y a utilisation de la bibliothèque QT 1.x qui a l’époque est un logiciel commercial. Il faudra attendre juin 1999 pour que QT devienne opensource, puis décembre 2000 pour qu’il passe en licence GPLv2.

Les développeurs mécontents se disent qu’il faut un environnement de bureau 100% libre. Ils se mettent au travail et courant 1999, Gnome 1.0.x sort. L’une des premières distributions à l’empaqueter et à le proposer, c’était la Red Hat Linux. Oui Red Hat Linux et non pas Red Hat Enterprise Linux. Et Gnome signifiait à l’époque GNU Network Oriented Model Environment, que l’on peut traduire par Environnement GNU orienté réseaux. Bizarre 🙂

La Red Hat Linux 6.0 (alias Hedwig) est un ancêtre lointain de la Fedora Linux. Nous sommes donc en 1999, et la première version n’est pas des plus… conviviales. Après quelques recherches sur archive.org, j’ai réussi à retrouver cette distribution ancestrale. La configurer – alors que l’installateur est toujours en mode texte – spécialement au niveau de XFree86, c’est pas la joie. Mais j’y suis arrivé. C’est le principal.

Comme vous avez pu le voir, c’est encore très rudimentaire et certains outils, comme le gestionnaire de fichiers Nautilus n’existera qu’à compter de Gnome 2.0 en juin 2002. Il manquait aussi le gestionnaire de fenêtres, et pas mal d’outils et de composants. Heureusement qu’il y a Gnome 2.x pour combler le retard.