Le cycle de 2 ans pour les distributions Linux en fixed release : une évidence qui crève les yeux.

On nous vend depuis des années l’idée que les distributions Linux en fixed release doivent tenir un cycle de publication « raisonnable ». Traduction : pas trop court pour éviter l’usine à gaz, pas trop long pour ne pas finir en fossiles. Et pourtant, certains projets persistent à croire qu’un cycle de 3, 4 ou même 5 ans est viable. Pas vraiment au final.

Le problème des cycles trop longs ? Il y en a trois.

  1. Logiciels obsolètes : attendre 3 ans pour une mise à jour majeure, c’est condamner l’utilisateur non professionnels à traîner des versions dépassées de sa suite bureautique ou de son environnement de bureau. Dans un monde où Firefox (cycle mensuel) ou LibreOffice (cycle semestriel avec mises à jour mineures mensuellement), c’est suicidaire.
  2. Sécurité : maintenir pendant des années des paquets vieillissants, c’est multiplier les patchs et les rétroportages. Autant dire que c’est une sacrée utilisation de ressources pouvant être théoriquement employées ailleurs.
  3. Attractivité : qui veut installer une distribution figée dans le passé ? Les utilisateurs non professionnels finissent par migrer vers des des fixed releases plus dynamiques, voire des rolling release pour les plus courageux.

Deux ans, c’est une limite plutôt pragmatique, pour plusieurs raisons.

  1. Rythme des projets en amont : la majorité des logiciels libres suivent un cycle rapide, d’un mois à six mois en moyenne. Deux ans, c’est déjà généreux.
  2. Charge de maintenance : les équipes de développement ont souvent pris pour habitude de ne conserver que deux versions en même temps. La version actuelle et celle qui l’a précédé. Un exemple ? LibreOffice, avec une version « ancienne » dite stabilisée et une récente qui est plus dynamique. Mais la version ancienne reste utilisable.
  3. Équilibre entre utilisateurs et développeurs : deux ans, c’est assez long pour garantir une certaine stabilité. Tout en restant gérable.

Il y a un seul cas où les deux ans ne sont pas applicables, c’est celui du monde de distributions à destination des entreprises. Comme ce sont des entités qui changent rarement le matériel informatique – du moins tant que celui-ci n’est pas rincé – un cycle long est préférable. Mais ce sont souvent des distributions adossées à de grosses structures comme RHEL qui est maintenue par IBM. Ce qui nécessite de rétroporter des patchs, d’utiliser des paquets universels quand la vieillesse commence à se dévoiler.

Pour conclure ? Si on se place dans le monde de l’utilisateur non professionnel, les deux ans sont la limite acceptable. Ni trop court, ni trop long, ce cycle est donc idéal. Reste le problème de rétroporter les correctifs de sécurité, mais la plupart des fixed release contournent leur fixité en ce qui concerne les navigateurs en utilisant par exemple la version ESR (long terme) de Mozilla Firefox.

C’est sûrement le seul contre-exemple (du moins, c’est celui qui me vient directement à l’esprit) dans la tradition de ne bouger qu’à la marge des fixed releases.

En vrac’ de milieu de semaine…

Petit en vrac’ en ce troisième mercredi de novembre 2025.

Côté logiciel libre, informatique et internet.

  • Incroyable mais vrai. La première release candidate de GIMP 3.2 est sorti. Moins d’un an après la version 3.0. Ça sent le contrôle anti-dopage de l’équipe de GIMP pour presque sortir une version majeure de l’outil de manipulation d’images est justifié, non ?
  • Toujours dans les grands noms du logiciel libre, je demande Blender 5.0, l’outil de dessin / animation en 3D.
  • Pour les amateurs et amatrices de BSD libres, je demande la version 15.0-RC1 de FreeBSD.
  • Vous voulez une image live de Debian sans le moindre méchant composant non libre ? Le projet Debian Libre Live est pour vous. Mais c’est encore franchement expérimental. C’est vrai qu’il est compliqué de lancer synaptic et de virer les paquets non-libres et désactiver les dépôts concernés.
  • Il fallait que ça arrive un jour. Un projet de distribution basée sur Guix existe. Il s’appelle PantherX.

Côté culture ?

Rien cette fois-ci

Sur ce, bonne fin de semaine !

OpenMandriva Rome en machine virtuelle, la deuxième tentative est la bonne !

En mai 2025, j’évoquais une expérience que je voulais lancer, mais elle se terminait en eau de boudin. Je me cite :

[…]
Vous l’avez vu, le noyau en version de développement est choisi par défaut, c’est quand même un sacré bug. Car je mets cela sur le dos d’un bug. Autant dire que si ça commence ça, je ne vois pas l’intérêt de la faire vivre durant un mois dans une machine virtuelle comme je l’escomptais au début.
[…]

En ce mois de novembre 2025, j’ai décidé de revoir cette distribution. Mais pour être tranquille, je suis parti d’un « snapshot » à savoir d’une version de développement d’une distribution qui se veut rolling release. Bizarre, mais pas franchement le choix. J’ai donc pointé mon museau dans le gestionnaire de compilation et j’ai pris une image ISO de Plasma avec Wayland, la plus récente au moment où je rédige ce billet, à savoir une compilation du 9 novembre 2025.

Au final, je me suis retrouvé avec une installation assez fraiche, avec un Plasma 6.5.x et un noyau linux 6.17.x. Ce qui fait plaisir ! Mais le mieux est de montrer l’installation en vidéo.

Vous l’avez vu, mis à part Calamares qui est resté installé, il n’y a pas grand-chose à jeter dans cette OpenMandriva Rome. On verra bien d’ici le 18 décembre si elle a tenu le coup !

En vrac’ de fin de semaine…

Petit en vrac’ en ce troisième samedi du mois de novembre 2025.

Côté logiciel libre, informatique et internet.

  • C’est officiel, Canonical annonce un support de 15 ans pour sa distribution pour les professionnels… En commençant par la Ubuntu 14.04 LTS vieille de 11 ans déjà. Pour faire la nique aux 10 ans de la Red Hat Enterprise Linux ?
  • La DGLFI de la semaine. Prenez une AnduinOS (une Ubuntu revampée pour ressemble à MS-Windows 11), rajoutez-lui une IA locale (ça faisait longtemps pour l’IA, tiens !), et vous aurez la Runget OS.
  • Toujours lié à l’IA, un article de Ploum sur l’explosion de la bulle IA.

Côté culture ?

Rien cette fois-ci.

Pour finir, deux vidéos. Une étant un longplay sur Netshacker, le deuxième pour boucler la boucle du jeu.

La deuxième, une vidéo « Dis Tonton Fred » où je réponds à une question existentielle en informatique personelle.

Sur ce, bonne fin de week-end !

Déjà 7 ans de peertube, quel bilan ?

En novembre 2018, j’arrêtais les frais sur ma chaîne YouTube, suite à deux strikes qui m’avaient franchement refroidi. Depuis, j’ai utilisé dans un premier temps – durant deux bonnes années – Peertube.fr (qui est en panne au moment où je rédige cet article, ouille !), et à compter de mai 2019, l’instance personnelle Tux’n’Tube devenu Ourtube.

Pour mémoire, la vidéo « Clap de fin » que j’avais enregistrer quelques jours avant de clore la chaîne.

Sur Ourtube, en ce 13 novembre 2025, j’ai accumulé un peu moins de 950 vidéos. 947 pour être plus précis, cf la capture d’écran ci-dessous.

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