Plus ça va, moins je comprends le monde du logiciel libre.

Cela fait environ 14 ans que j’utilise en mono-démarrage des distributions GNU/Linux (Ubuntu, puis ArchLinux et ponctuellement Frugalware Linux), et je me demande parfois si une partie du monde du libre n’est pas bloqué avec des réflexes qui datent de l’époque des premières Ubuntu, en gros vers 2004-2005.

Je vois toujours autant de distro-hopping alors que près de la moitié des distributions à destination bureautique sont soit dérivées de Debian ou d’Ubuntu ou soit d’une base RPM (principalement Fedora, OpenSuSE et les deux soeurs ennemies nées de la mort de Mandriva).

Comme si une distribution basée sur la dernière Debian stable ne ressemblait pas comme deux gouttes d’eau à une autre dérivée de Debian stable, modulo l’environnement de bureau ou encore la logithèque. Ou comme si une base Ubuntu changeait du tout au tout entre deux distributions qui en sont dérivées.

Il y a aussi dans le monde archlinuxien une incongruité : les ArchJaro. En gros des distributions qui partent d’une base Archlinux en forkant les outils les plus intimes de Manjaro (tout ce qui est lié à la gestion des noyaux ou des pilotes non libres).

Cela a donné feu la SwagArch, l’abandonnée Namib GNU/Linux et récemment le projet Garuda Linux qui a fait une énorme erreur en mettant sur AUR ses paquets spécifiques. J’aurais pu en parler en vidéo, mais le principe même d’une ArchJaro est casse gueule au possible. Je ne donne pas cher de la survie des dits paquets si un trusted user tombe dessus.

Non seulement, je pense que Garuda connaîtra le même sort que SwagArch et la Namib GNU/Linux, mais que cela ne fera que jeter de l’huile sur le feu entre le monde Archlinux – dont les plus extrémistes conchient allègrement Manjaro Linux – et la communauté de cette dernière.

Est-il normal qu’en 2020 les distributions toutes moins utiles les unes que les autres – car dans le domaine des distributions la maturité a été atteinte – se multiplient comme des bactéries dans un bouillon de culture ?

Ce qui est vrai pour les distributions l’est aussi pour les environnments de bureau : le besoin en nouvel environnement de bureau est-il si prégnant ? Ne serait-ce pas mieux que des environnements non terminés le soit ? Comme LXQt pour ne pas le citer par exemple.

Des personnes me répondront par pure idéologie que c’est normal, qu’il n’y aura jamais assez de choix. Ah, l’argument du choix. Combien de fois cet argument fallacieux a-t-il dispersé les efforts qui auraient permis de ne pas réduire le Linux bureautique à 2% du grand public ?

Ou encore les parangons du « ça pue, c’est pas libre » qui font les distributions 100% libre sont des projets qui sont si caricaturaux que cela donne la honte aux personnes un tant soit peu pragmatiques ?

Je sais bien que la prose que je déroule ici sera illisible pour certaines personnes, et je dois dire que je m’en contrefiche. Comme disait un certaine Vladimir Illitch Oulianov : « Les faits sont têtus ». Mais en cette période de post-vérité où même la pire intoxication sera considéré comme recevable, je ne m’étonne plus de rien.

Comme disait feu mon grand-pềre qui aurait eu 111 ans cette année : « tu ne feras jamais boire un âne qui n’a pas soif ». Méditez cette simple phrase, du moins si vous en avez envie !

À propos, j’utilise Archlinux :)

Il y a dans le monde linuxien anglophone un meme qui veut se moquer gentiment des personnes utilisant Archlinux, avec une phrase répétitive « By the way, I use Arch! » (qui est la traduction mot à mot du titre de l’article).

J’ai dit durant des années – et je le maintiens – que proposer à des personnes complètement novices une Archlinux entre les mains, c’est casse gueule à la première opération à coeur ouvert nécessaire, comme cela arrive une à deux fois par an.

J’utilise Archlinux depuis environ 11 ans, et je suis toujours aussi bien dans cette famille de distributions GNU/Linux qui correspond à ce que je cherche. Mon pc fixe tourne depuis plus de deux ans et demi avec une Archlinux pure et dure (installée avec Anarchy à l’époque, car j’étais effrayé par l’UEFI et ses subtilités).

Sur mon PC portable, un vieux Toshiba Satellite L300-2CZ (qui va sur ses 12 ans !), c’est une Manjaro Tux’n’Vape (merdre, j’ai dit le nom qu’il faut taire) Mate passée sous Gnome récemment. L’installation doit avoir dans les deux ans et fonctionne toujours comme au premier jour.

Ce qui me fait rire, c’est de voir des personnes qui n’ont même pas un an de Linux dans les jambes qui osent déclarer avoir trouvé le Saint Graal dans une distribution donnée. Que cela manque de modestie… Des personnes qui ont des distributions prêtes à l’emploi et qui aurait été incapable d’installer le moindre GNU/Linux il y a encore cinq ans.

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Les natifs du numérique sont-ils aussi les illettrés du numérique ?

Je sais déjà que le titre va faire bondir nombre de personnes de la génération Y (milieu des années 1980 jusqu’au milieu des années 1990) qui auront envie de me sortir un « OK boomer » mal placé, étant donné que je suis né pile dans la génération X, qui a succédé aux baby boomers.

Il est vrai que la génération qui n’a connu qu’un environnement numérique, elle est née avec le nouveau millénaire et qu’elle est agée au pire que d’une vingtaine d’années. Je parle des adolescents actuels, celles et ceux qui préparent leur examens de fin de secondaire ou ont été fraîchement diplomés depuis 2017-2018.

Ce qui me fait rire, c’est l’expression « natifs du numérique » comme si leur date de naissance leur donnait une connaissance infuse de tout ce qui est environnement numérique : réseaux (a)sociaux divers, écrans tactiles, ordinateurs classiques (même si on annonce leurs morts avec une régularité de pendule helvète). Comme si les personnes nées depuis l’an 2000 dès qu’elles sont en âge d’aller à l’école savent utiliser parfaitement les dits outils sans le moindre apprentissage. Ce qui est marrant… Et complètement déconnecté de la réalité.

En quoi poster des photos ou de courtes vidéos sur le dernier réseau (a)social à la mode fait de vous un expert ? Quid de la maitrise des informations qu’on laisse fuiter par accident ? Savoir se débrouiller avec un écran tactile ne fait pas de vous une personne experte en numérique, loin de là.

Est-ce qu’un gamin ou une gamine de 10 ans est capable de comprendre les implications liées à telle ou telle inscription ? Est-ce que le même gamin sera capable d’écrire un courrier électronique sans aucun apprentissage avec une main attachée dans le dos et un oeil caché ? Je ne le pense pas !

C’est pour cela que je parle d’illettrisme numérique, cette fausse impression de maitriser l’outil car on sait cliquouiller avec un doigt boudiné sur un écran au moment qui va bien à l’endroit qui va bien.

Sans oublier la simplification constante des interfaces graphiques sous prétexte de démocratisation. Oui, le point vieux con va sortir.

J’ai commencé l’informatique personnelle à la grande époque des ordinateurs 8 bits qui a connu des produits mythiques comme les ordinateurs TO et MO de Thomson, les Commodore VIC20/C64/C128, les Amstrads CPC. On avait juste une interface en mode texte – même si dès 1984-1985 avec Apple, Atari et Amiga le mode graphique apparait – où il faut se débrouiller pour lancer des programmes en utilisant des commandes cryptiques.

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Y en a marre de la pseudo-bienveillance…

Permettez-moi de pousser un petit coup de gueule, car il faut le dire, ça soulage. J’en ai ma claque des personnes qui balancent des « il ne faut pas critiquer l’orthographe des autres. Il ne faut pas critiquer la grammaire des autres ».

Je ne suis pas parfait dans ce domaine, mais je fais tout pour limiter la casse. Faire des efforts, comme c’est étrange 😉

C’est surtout quand on se retrouve avec des terminaisons de verbes au présent de l’indicatif avec « s » au lieu d’un « ent » plus correct. Ou encore des « Sa va » au lieu de « Ça va ». Des utilisations de l’auxiliaire être au lieu d’avoir dans les phrases, du genre : « j’est été à la plage cet été ».

Oui, ça me fait mal d’écrire phonétiquement, mais on peut trouver des trucs de ce style. Ma filleule qui entre en CM1 en ce mois de septembre 2020 commet ce genre d’erreurs, mais c’est pardonnable pour elle, elle est encore en pleine période d’apprentissage. C’est déjà moins pardonnable pour des personnes ayant quitté le cursus scolaire.

Vous pourrez me répondre : « oui, mais il y a des personnes dyslexiques et dysorthographiques ». Je suis d’accord, mais il n’y a pas des générations entières de personnes soit dyslexiques, soit dysorthographiques. Il ne faut pas se moquer du monde.

Si on arrive à 20% des élèves qui souffrent des deux problèmes en question, c’est le bout du monde. J’avoue que quand je vois certaines personnes écrire phonétiquement, j’ai les yeux qui saignent. Oui, je suis un grammar nazi. Loin d’être le pire de tous, rassurez-vous.

Cependant, j’essaye toujours de faire la différence entre une personne dyslexique et/ou dysorthographique, les personnes ayant mal été formées à l’origine et les personnes de mauvaise foi. Ce n’est pas évident.

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Pourquoi autant de haine envers AUR ?

Cela fait déjà 11 ans que je suis utilisateur d’Archlinux. En onze ans, je l’ai eu sur 3 machines différentes, pour une demi-douzaine d’installations successives en dur au final.

La dernière étant celle de mon PC fixe via Anarchy Linux. Installation qui a subi le passage du disque dur vers un nvme. Donc autant dire que l’installation a la peau dure.

Cependant, quand je vais sur des vidéos qui parlent d’Archlinux, que ce fussent les miennes quand j’étais encore sur Youtube, ou que ce soit sur des vidéos plus récentes, j’ai toujours la même rengaine qui veut qu’AUR soit la dernière des pourritures.

Je dois dire que ce genre de réflexion m’atomise les gonades. Oui, on en est plus bas que le niveau moléculaire. Si je prends la liste des paquets AUR de mon Archlinux, voici le résultat :


~ pacman -Qm
anydesk-bin 6.0.0-1
dosbox-x-sdl2 0.83.4-1
downgrade 8.1.0-1
flac2mp3-bash 1.0-7
gnome-shell-extension-appindicator 33-1
gnome-shell-extension-dash-to-dock 68+7+g8f1e968-1
gnome-shell-extension-easyscreencast-git 1.1.0.r6.g3252312-1
gnome-shell-extension-openweather-git r1088.7a9236a-1
imagewriter-git 20190501-1
it87-dkms-git 148.40bec4b-1
javacpc 1:2.9.8f-1
libreoffice-extension-grammalecte-fr 1.11.0-1
nerd-fonts-meslo 2.1.0-1
pamac-aur-git 9.5.7.r5.g647b30b-1
pcem-git r1575.9b737f6-1
qemu-arch-extra-git 11:5.1.0.r0.gd0ed6a69d3-1
qemu-git 11:5.1.0.r0.gd0ed6a69d3-1
ttf-ms-win10 10.0.18362.116-2
uuid 1.6.2-19
vice-svn r38378-1
xsane2tess 1.0-12
yay 10.0.3-1


~ pacman -Qm | wc -l
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