Il y a plusieurs facteurs qui me font penser que ce qui est à la fois la force et la faiblesse du monde linuxien est en train de faire des ravages.
Non, je ne parle pas du fork compulsif qui n’apporte rien au schmiblick. Je me suis déjà pris suffisamment de volée de bois vert de la part de personnes qui considéraient que je mettais en doute le principe même du fork, alors que je ne critiquais que son utilisation abusive.
Non, je pense surtout à l’éparpillement des utilisateurs suite à un nombre toujours croissant de distributions GNU/Linux, qui connaissent une croissance largement plus rapide que le nombre d’utilisateurs potentiels.
Depuis plusieurs années, j’ai parlé de distributions GNU/Linux plus ou moins étranges qui nous ont parfois quittés avec pertes et fracas. On peut citer la SolusOS (dont l’article sur la mort de la distribution avait été un grand moment de solitude et d’incompréhension), la ColorwheelOS ou la fruitée PearOS parmi les grands noms des distributions mortes au combat.
Le problème était et reste la petitesse des équipes derrière nombre de distributions. La communauté créée autour des distributions, même si elle fait preuve de bonne volonté ne s’implique pas toujours, et quand il faut faire des tests pour assurer un minimum de qualité lors de la sortie d’une ISO finale, les bras manquent.
L’exemple récent du bug vicieux de la KaOS est symptomatique de la fragmentation à l’extrême des distributions GNU/Linux, et des conséquences que cela entraine. Des bugs vicieux et assez difficile à reproduire se retrouve dans la version finale et sarcle la réputation de la distribution.
Autre symptôme, c’est l’appel à l’aide qu’a lancé l’équipe de la Mageia, dont j’ai pris connaissance via le blog d’Andre Ani, qui recherche des volontaires dans sa communauté pour avoir un minimum de contrôle qualité sur les mises à jour de sa distribution. Nul besoin d’avoir un niveau bac+5 en informatique pour aider dans ce cas, mais de savoir rapporter des bugs quand on les voit.