15 jours à un mois sans le moindre article sur le logiciel libre…

J’ai décidé de m’astreindre à ne RIEN poster pour les 15 jours à un mois qui arrive sur le logiciel libre en général. A vrai dire, c’est quand j’ai lu ceci dans un commentaire que j’ai décidé de ne plus poster durant au minimum 15 jours sur le logiciel libre :

[…] »Ta position de pragmatique s’enracine dans une logique individualiste. Elle donne la primauté à l’utile pour soi sur le libre pour tout. Moi d’abord, en somme. C’est un choix personnel, un choix que je ne soutiens pas parce qu’il est dangereux selon moi et je le dénonce à ce titre, pour ses implications éthiques : « On ne doit nuire à autrui ni par son action ni par son inaction ». En affichant tes positions pragmatiques, tu te satisfais d’une logique privative. »[…]

Cela montrera mon caractère d’égoiste, limite collaborateur avec le logiciel privateur, comme cela semble ressortir du commentaire.

Je sais, c’est une polémique qui va s’engager, mais je l’assume. Après tout, la liberté – même si la mienne s’arrête à celle d’autrui – est de pouvoir exprimer son point de vue sans être « dénigré » (Je sais le terme est un peu fort, mais cela est fait exprès).

Cela me laissera l’occasion de bloguer sur autre chose, et de montrer que la communauté du libre est constitué de personnes qui savent s’exprimer et assumer leurs propos.

Et si finalement le pire ennemi du logiciel libre, c’était les libristes eux-mêmes ?

Au 3ième siècle avant notre ère, Antigone II Doson, Roi de Macédoine, prononce une phrase célèbre :

« Dieu me garde de mes amis ; mes ennemis, je m’en charge. »

Reprise par le Maréchal de Villars, puis par Voltaire, cette phrase défini un bon problème : le danger vient plus souvent de son propre camp que du camp de l’adversaire.

C’est en lisant cet article de Cyrille Borne que je me suis aperçu de la profondeur de cette vérité.

Je cite le passage qui est pour moi le plus clair :

Si le Linux d’aujourd’hui est plus performant, plus utilisable c’est parce qu’il y a effectivement de nombreux techniciens qui se sont collés à son amélioration. Je pense que les gars qui ont fait les centrales nucléaires sont un peu des gens comme moi, ils ont du se dire que c’était une bonne idée, mais aujourd’hui à enterrer les déchets un peu partout sur la planète on se rend compte qu’il y avait des choses qu’on n’avait pas nécessairement prévu même si certains ont du tirer la sonnette d’alarme. Depuis longtemps Christophe tire la sonnette d’alarme contre des gens comme moi et il a peut être raison. En effet, l’évolution de Linux notamment à travers Ubuntu qui vous le verrez continuera à drainer des parts de marché de plus en plus importantes se fait avec de plus en plus d’écart avec les fondements de la liberté logicielle. Alors voici la question qui manque à l’article de Louis : est ce que les pragmatiques dont je fais partie sont en train de tuer Linux ? Est ce que le développement logiciel à tout prix, le « faut que ça marche » n’est pas la bombe atomique de demain qui va nous péter à la gueule ? (toute proportion gardée)

J’ai mis en gras les passages les plus importants.

Même si j’ai été parfois en désaccord avec Cyrille, j’approuve ce point précis de son article. Mais il faut savoir faire la part des choses.

Il est évident que sans Richard M. Stallman, le Logiciel Libre et sa variante « plus permissive » qu’est l’OpenSource n’existerait pas.

Quand en 1990, le projet GNU avait presque tous les éléments pour proposer un OS 100% basé sur du logiciel libre, il ne manquait que le noyau. Quand Linus Torvalds a proposé sa première version du noyau linux, il n’était pas dit que le succès serait au rendez-vous. Mais ce fut le cas.

Quand j’ai été obligé de changer d’ordinateur suite au décès de ma machine précédente, j’ai été contraint par mon budget à prendre du premier prix : évidemment, je n’ai eu qu’un CPU d’entrée de gamme (donc un double coeur), avec un disque dur d’entrée de gamme, un circuit graphique nVidia.

Et quand j’ai vu qu’il y avait un circuit nVidia, et que le prix était dans mon petit budget, je n’ai pas hésité, je l’ai pris.

Bien entendu, si j’avais suivi mon instinct de libriste, j’aurais pris un CPU intel avec un GPU intel… Mais cela aurait augmenté la note d’au moins 50 à 60 €…

La réaction d’Antistress m’a franchement heurté. Je vis dans ce que je considère être le monde réel. Mon budget étant ce qu’il est, je ne pouvais pas me permettre de prendre une machine plus chère, même si j’aurais bien voulu.

Je m’en fiche un peu de devoir utiliser un pilote propriétaire pour mon circuit vidéo. D’ailleurs, si je n’utilisais pas Compiz, j’aurais largement pu me contenter du pilote nouveau qui fonctionne pas trop mal à ce que j’ai pu voir.

Si j’avais voulu me la jouer librissiste (plus libriste que RMS lui-même), j’aurais installé une ArchLinux en me recompilant le kernel-libre, en rajoutant gnash, et en utilisant GNU IceCat.

Cependant, j’utilise le noyau officiel de la ArchLinux, avec flash et des versions de Mozilla Firefox de développement ? Pourquoi ?

Parce que je suis pragmatique, et que je veux avoir une machine utilisable. Car j’ai besoin aussi de ma machine pour travailler, et qu’il me faut faire des choix.

Mon but, c’est de remplacer le pilote propriétaire nVidia par nouveau quand celui-ci aura la 3D complètement activé, et une version de gnash utilisable sur 99% des sites qui utilise flash.

Il a fallu 3 ans pour que Linus Torvalds et les hackers arrivent à sortir linux 1.0. Je suis prêt à attendre encore un ou deux ans pour pouvoir faire fonctionner ma machine avec que du logiciel libre. D’ici là, je ferais des compromis pour pouvoir utiliser l’informatique.

Que cela déplaisent à certains librissistes, tant pis. Mais savoir trouver un juste milieu est le fondement de la vie. Ce n’est pas pour autant que je jetterais la pierre à Christophe. Au contraire, des puristes sont nécessaires. Sans eux, pas d’évolution, au minimum sur le plan technique des logiciels.

Il est dommage que certaines personnes voulant faire du zèle en viennent à faire plus de mal que de bien au logiciel libre… Je ne vise personne en particulier, mais juste une mouvance qui est trop intransigeante et qui risque de faire tout exploser en vol.

Et si le problème des distributions linux était la sur-popularité d’une seule d’entre elle ?

Une planche de geektionnerd reprise par le Framablog a eu un commentaire qui a montré une réflexion typiquement… fanboyesque :

C’est marrant cette tendance des gens à critiquer ce qui devient populaire. On aime bien la réussite, mais pas trop…

Dans un précédent billet, je parlais de la sortie de deux distributions ayant des racines anciennes, à savoir la Slackware Linux 13.1 et la Fedora 13.

Continuer la lecture de « Et si le problème des distributions linux était la sur-popularité d’une seule d’entre elle ? »

Polémique : les utilisateurs d’arch ou de frugalware considèrent-ils que les ubunteros sont des sous-linuxiens ?

Jadis, le web 2.0 et les blogs permettaient les commentaires. Maintenant, un nombre croissant de blogs ferment les commentaires, et quand on veut réagir sur un thème déployé sur l’espace -net-public, il faut faire de même, ce qui est dommageable dans l’absolu.

Notre grand-maître a pondu un article qui pose une question de fond, je le cite :

Ubuntu Lucid Lynx vient de sortir vous le savez déjà, je crois que ce qu’il faut retenir à part les grands trolls que cette version a suscité c’est que si 40% de Linuxiens se trouvent sur cette distribution ce n’est pas un hasard. On a beau penser à la solution de facilité, mais quand je lis certaines personnes qui se targuent d’avoir réussi à installer une frugalware ou une archlinux (les gentoistes connaissent leur force ils sont donc plus humbles) et traiter les autres de sous Linuxiens car ils n’ont pas réussi, ou qu’ils n’en ont pas éprouvé le besoin c’est selon, ça me fait penser à cet homme préhistorique avec ses deux silex qui raille le type d’à côté avec son briquet. A la différence de l’homme préhistorique et de l’homme du 21ème siècle c’est que s’il y a une utilité à savoir faire un feu avec des silex, installer une distribution Linux ne vous sauvera certainement pas si vous vous écrasez sur une île déserte ou si vous jouez à Koh Lanta.

J’ai mis en gras le morceau qui me fait réagir. Décidément, on frise ici le point godwin en une seule phrase.

On sent que les poncifs les plus rances ont été employés par Cyrille qui est décidément dans une période « bad cyrille » intégrale.

Qu’il y ait des cons… imbéciles dans toutes les communautés humaines, c’est incontestable.

Mais les termes employés sont décidément employés, à mon humble avis, non pour faire réfléchir, mais pour choquer volontairement les lecteurs.

Cyrille n’a pas cité de noms, mais, il n’est pas difficile de savoir qui peut être visé par ce genre de phrase. Les zélotes, fraichement convertis, qui sont pires que les anciens.

Il est vrai qu’Ubuntu Linux a le vent en poupe en ce moment. Car Canonical a su sentir le vent venir, en se basant sur une base solide, et en la rendant « socialement acceptable ».

Ancien utilisateurs d’ubuntu (les nombreux billets de ce billets publiés entre 2006 et 2008 le prouve), j’ai pris de la distance avec la distribution qui m’a permis de m’affranchir définitivement de Microsoft Windows.

Pourquoi ? Car elle ne convenait plus à mes besoins. Et comme de nombreuses personnes qui ont suivi le même chemin que moi, car elles en avaient assez d’une distribution qui s’alourdie plus à chaque version, qui a des choix parfois contestable et / ou contesté.

Par exemple : pour la précédente LTS, la 8.04 (alias Hardy Heron), la version de Mozilla Firefox était la 5ième béta de la 3.0… Concert de critiques de la part des ubunteros qui sont scandalisés par l’introduction d’une béta dans une LTS… Peu importe si quelques semaines plus tard, la version finale de la 3.0 soit rendue disponible…

Bref, je ne me souviens pas d’avoir lu des propos comme quoi les personnes qui n’arrivent pas à installer une ArchLinux ou une Frugalware (plus proche du matériel et en constante évolution) sont des sous-linuxiens, comme jadis on employait le terme d’untermensh, terme de triste mémoire.

Cela sent le procès d’intention à plein nez, comme jadis un certain Oncle Jo fit pour liquider ses opposants politiques.

Pour finir : chacun est libre de choisir sa distribution. Ubuntu Linux est la plus célèbre, mais elle n’est pourtant pas exempte de bugs lié à certains choix. Je ne dis pas que les ubunteros sont des sous-linuxiens.

Ce sont des linuxiens comme les autres. Donc, Cyrille, comme j’ai les testicules de conserver mes commentaires ouverts, j’attends avec impatience tes preuves sur les, je te cite encore :

certaines personnes qui se targuent d’avoir réussi à installer une frugalware ou une archlinux (les gentoistes connaissent leur force ils sont donc plus humbles) et traiter les autres de sous Linuxiens car ils n’ont pas réussi

Maintenant, à toi de savoir si la blogosphère doit être le dépot des réflexions biliaires ou de réflexions argumentés, propre à alimenter la discussion.

Saches que c’est l’ultime article que je te consacre. Si tu continues sur cette pente, mon lecteur de flux perdra une entrée. Ce qui est plus que dommageable.

La musique est-elle en crise coté vraie nouveauté et création ?

Derrière cette phrase volontairement provocatrice, il faut préciser que je suis né en 1974 vers la fin d’une époque bénie pour la musique. Il faut l’admettre, après la période flower-power, la musique anglophone a été une source de mouvements musicaux et de groupes dont certains existent encore de nos jours.

Petit listing qui est tout sauf exhaustif :

  • Deep Purple de l’époque Mark II : « In Rock » (Child in Time, Speed King), « Fireball » (The Mule), « Machine Head » (Smoke on the Water, Lazy, Highway Star ou encore « Maybe I’m a Leo »)
  • Led Zeppelin : Album I à IV (Communication Breakdown, Whole Lotta Love, Moby Dick, Immigrant Song, Gallows Pole, Starway to Heaven, Black Dog entre autres), et Houses of the Holy (The Song Remains The Same, The Rain Song, No Quarter)
  • Barclay James Harvest avec le sublime « Everyone Is Everybody Else »
  • Pink Floyd : Atom Hear Mother, Dark Side of The Moon (avec le trop connu Money), Wish You Were Here
  • Lou Reed : Transformer, Berlin et aussi Coney Island Baby

Cette période bénie a pris fin avec l’arrivée du mouvement punk en pleine lumière. Depuis, la musique est devenue tellement commerciale qu’il n’y a rien eu de vraiment très intéressant ou d’aussi transcendant que les productions des Deep Purple, Pink Floyd, Barclay James Harvest, Jethro Tull, Genesis (époque de Peter Gabriel), Led Zeppelin, ZZ Top (jusqu’à l’album Eliminator) ?

Je pense que c’est un manque d’un grand foisonnement de ce style qui peut expliquer en partie la baisse de la vente de la musique matérialisée au début des années 2000. Au lieu d’accuser les vilains internautes qui téléchargent illégalement de la musique de tous les maux de l’industrie musicale, il serait peut-être temps qu’une nouvelle période comme celle de 1969-1977 arrive sur la scène musicale.

C’est mon avis, et je le partage 😉

Comment Apple est devenu l’alpha et l’omega de certains acteurs du logiciel libre – partie 2.

Pour cette deuxième partie, j’ai envie de parler de la tendance de certains membres du libre à pomper allègrement – avec plus ou moins de finesse – ce que fait Apple.

Comme apéritif, je vais utiliser une certaine version de la Debian 5.0 (alias Lenny) qui propose une version KDE, la 3.5.9.

J’ai donc récupéré l’image iso via wget :

fred@frugalware:~$ wget -c http://cdimage.debian.org/debian-cd/5.0.4/amd64/iso-cd/debian-504-amd64-kde-CD-1.iso
–2010-04-16 14:29:07– http://cdimage.debian.org/debian-cd/5.0.4/amd64/iso-cd/debian-504-amd64-kde-CD-1.iso
Résolution de cdimage.debian.org (cdimage.debian.org)… 130.239.18.173, 130.239.18.163, 2001:6b0:e:2018::173, …
Connexion vers cdimage.debian.org (cdimage.debian.org)|130.239.18.173|:80…connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse…302 Found
Emplacement: http://caesar.acc.umu.se/debian-cd/5.0.4/amd64/iso-cd/debian-504-amd64-kde-CD-1.iso [suivant]
–2010-04-16 14:29:07– http://caesar.acc.umu.se/debian-cd/5.0.4/amd64/iso-cd/debian-504-amd64-kde-CD-1.iso
Résolution de caesar.acc.umu.se (caesar.acc.umu.se)… 130.239.18.142, 2001:6b0:e:2018::142
Connexion vers caesar.acc.umu.se (caesar.acc.umu.se)|130.239.18.142|:80…connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse…200 OK
Longueur: 679571456 (648M) [application/octet-stream]
Sauvegarde en : «debian-504-amd64-kde-CD-1.iso»

100%[======================================>] 679 571 456 523K/s ds 20m 23s

2010-04-16 14:49:31 (543 KB/s) – «debian-504-amd64-kde-CD-1.iso» sauvegardé [679571456/679571456]

Et j’ai ensuite utilisé le protocole habituel de test :


fred@frugalware:~/download$ qemu-img create -f qcow2 deb.img 32G
Formatting 'deb.img', fmt=qcow2 size=34359738368 encryption=off cluster_size=0
fred@frugalware:~/download$ kvm64 -hda deb.img -cdrom debian-504-amd64-kde-CD-1.iso -boot d &

Ensuite, une fois installé, on peut très bien avoir un comportement des fenêtres avec les applications KDE à la MacOS. Il faut ouvrir le centre de contrôle, et aller dans « Bureau / Comportement » et « Barre de menus de l’application courante (Comme MacOS) ».

Un KDE 3.5 à la sauce Apple ?

Konsole 3.5.x en mode macos

Pour un environnement qui se basait sur Microsoft Windows pour ses grandes lignes (bouton K en lieu et place du Menu Démarrer), navigateur natif (Konqueror), etc, cela faisait un peu étrange. Mais passons sur cette fonctionnalité anecdotique, et voyons le coeur du problème : combien de technologies et de fonctionnalités de MacOS ont été réprise dans le monde du libre :

Et on pourrait continuer la liste, mais je me suis basé aux premiers exemples qui me sont venus, car ce sont les plus visibles.

Entendons-nous bien sur un terme, l’innovation :

Ensemble du processus qui se déroule depuis la naissance d’une idée jusqu’à sa matérialisation (lancement d’un produit), en passant par l’étude du marché, le développement du prototype et les premières étapes de la production.

Maintenant, il faudrait presque penser que l’innovation est devenu une grossièreté. Qu’y a-t-il de réellement novateur dans des logiciels comme Cairo-Dock ?

De quand date un projet réellement novateur dans le domaine du logiciel libre et opensource ? J’avoue que j’ai du mal à répondre. Il semblerait que la communauté du libre soit devenue un peu plus frileuse en ce moment, en se limitant presque à recoder des idées déjà testées ailleurs.

Tout compte fait, le seul gros logiciel vraiment novateur, ce sera peut-être Gnome-Shell, qui devrait sortir avec Gnome 2.32 alias Gnome 3.0, car il bouleversera complètement l’interface telle qu’on la conçoit actuellement.

Je me souviens d’une époque pas si lointaine où les projets innovants provenaient du monde du libre et que le monde du « privateur » adaptait tant bien que mal.

J’ai bien aimé le commentaire de Respawner sur l’article précédent et surtout une phrase :

Et pensez à un truc, l’innovation passe aussi par la copie et la reprise de certaines idées.

Si copier est innover, alors l’interface de MS Windows qui est la parfaite symétrie horizontale de MacOS (ou presque) est énormément innovatrice.

Il est vrai qu’Apple est un mètre étalon en ce qui concerne l’ergonomie et la facilité d’utilisation, c’est ce que je disais lors du premier anniversaire de mon époque d’utilisateur de Mac.

Mais à trop vouloir copier l’interface du Mac, on finit par tomber dans les mêmes travers : contrôler l’utilisateur en lui faisant croire qu’il est libre de choisir les logiciels qu’il veut utiliser.

On pourra toujours faire croire à l’utilisateur que l’informatique c’est magique, mais c’est tout sauf cela. L’informatique, c’est quelque chose de mécanique.

A trop vouloir cacher la réalité des choses, on finit par rendre les utilisateurs complètement incapable de penser par eux-même, et on finit à des réinstallations semestrielle car la mise à jour via le réseau se sera mal passée.

Si j’aime la communauté du libre, c’est à cause de la possibilité de pouvoir dépanner une machine sans avoir besoin de formater, comme cela est le cas dans le monde du logiciel privateur (bien que ce soit surtout vrai chez Redmond).

Maintenant, si vous considérez qu’en codant des beagle, tracker, amarok ou autre Cairo-Dock, on innove en copiant, c’est votre choix. Je vous le laisse, mais je ne le partage pas le moins du monde.

Finissons de MacOS-Xiser une Ubuntu Linux 10.04… ou comment Apple est devenu l’alpha et l’omega de certains acteurs du logiciel libre – partie 1.

NB : J’ai longtemps hésité avant de poster cet article sur le planet-libre, mais comme il parle de logiciels libres sans se limiter à un bête coup de gueule, je l’ai posté. Si un de mes camarades administrateurs ou modérateurs décide de l’enlever, je n’y verrais aucun inconvénient.

J’ai déjà plusieurs fois parlé de la tendance de Canonical à copier l’interface d’Apple et de son MacOS-X. Au moins sur deux billets, dont le dernier est assez humoristique sur le plan du titre.

J’ai donc récupéré l’image iso d’une version récente de développement d’Ubuntu Linux 10.04 via wget :

fred@frugalware:~/download$ wget -c http://cdimages.ubuntu.com/daily-live/current/lucid-desktop-amd64.iso
–2010-04-16 11:29:28– http://cdimages.ubuntu.com/daily-live/current/lucid-desktop-amd64.iso
Résolution de cdimages.ubuntu.com (cdimages.ubuntu.com)… 91.189.88.34
Connexion vers cdimages.ubuntu.com (cdimages.ubuntu.com)|91.189.88.34|:80…connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse…200 OK
Longueur: 728909824 (695M) [application/x-iso9660-image]
Sauvegarde en : «lucid-desktop-amd64.iso»

100%[======================================>] 728 909 824 689K/s ds 17m 17s

2010-04-16 11:46:45 (687 KB/s) – «lucid-desktop-amd64.iso» sauvegardé [728909824/728909824]

Et j’ai ensuite utilisé le protocole habituel de test :


fred@frugalware:~/download$ qemu-img create -f qcow2 ubu.img 32G
Formatting 'ubu.img', fmt=qcow2 size=34359738368 encryption=off cluster_size=0
fred@frugalware:~/download$ kvm64 -hda ubu.img -cdrom lucid-desktop-amd64.iso -boot d &

Pour mémoire, kvm64 est un alias pour :


qemu-system-x86_64 --enable-kvm -m 1500 -soundhw all -localtime -k fr

On va maintenant rendre Ubuntu Linux 10.04 copie presque conforme à MacOS-X. Et il suffit de quelques minutes et d’utiliser uniquement des logiciels disponibles dans les dépots par défaut.

Comment ? Suivez le guide 🙂

Après avoir effectué les mises à jour, j’ai lancé l’installation de cairo-dock. A cause de certaines limitations de la machine virtuelle, l’ensemble n’est pas très rapide à l’usage. Il suffit d’aller dans la Logithèque Ubuntu et de chercher cairo-dock, puis de l’installer.

Continuer la lecture de « Finissons de MacOS-Xiser une Ubuntu Linux 10.04… ou comment Apple est devenu l’alpha et l’omega de certains acteurs du logiciel libre – partie 1. »

Double claque pour Microsoft ?

Je publie volontairement ce billet le 31 mars, pour éviter d’être accusé de faire un gros poisson d’avril.

Première claque : SCO encore débouté sur ses prétentions sur Unix.

Pourquoi est-ce que je dis que c’est Microsoft qui se prend une claque ? Il faut se souvenir que SCO Unix s’appellait à l’origine Microsoft Xenix

Et que Microsoft a soutenu SCO au début de l’affaire SCO contre Novell… En 2004 !

Deuxième claque : elle concerne Windows et sa conception même. Car il faut se souvenir qu’entre 1985 (sortie de MS Windows 1.0) et Windows Vista – début 2007 – une faille énorme de sécurité a existé : le premier compte avait des droits administrateurs, root en langage unix.

Or, toute personne qui a utilisé un unix ou un BSD dans sa vie sait une chose : un compte root, cela ne s’utilise que pour des taches administratives. D’ailleurs, en 2009, Microsoft a déposé un brevet sur une procédure qui copie la commande Sudo qui existe depuis… 1980 ! l

Un rapport récemment publié annonce qu’un minimum de 64% des failles comblées dans MS Windows l’année dernière étaient inactivées par l’utilisateur d’un compte utilisateur normal, en clair n’ayant pas les droits administrateurs (ce qui est par défaut le cas sur les windows jusqu’à Vista).

Si on prend le cas d’Internet Explorer, les failles sont désactivées à hauteur de… 94%…

Bref, un rapport annonce ce que les utilisateurs d’unix savent depuis environ 30 ans… Ne pas utiliser un compte root réduit les risques d’attaques dans une proportion énorme, de l’ordre de 90 à 95%

Comme disait Henry Spencer , « Those who do not understand Unix are condemned to reinvent it, poorly. » ce qu’on peut traduire par « Ceux qui ne comprennent Unix sont condamné à le réinventer, malheureusement en moins bien. »

Avec UAC (qui ressemble à sudo et sur KDESu / GKSu), que fait Microsoft au final ? 😉

C’est plus de la pomme, c’est carrément du cidre.

Dans un précédent billet, je pointais le look vraiment cloné d’Apple pour la future Ubuntu. Un nouveau pas a été franchi…

La béta 1 est sorti récemment, j’ai donc récupéré une version de développement post-béta 1 en utilisant wget :

fred@frugalware:~/download$ wget -c http://cdimages.ubuntu.com/daily/20100327/lucid-alternate-amd64.iso
–2010-03-28 10:36:19– http://cdimages.ubuntu.com/daily/20100327/lucid-alternate-amd64.iso
Résolution de cdimages.ubuntu.com (cdimages.ubuntu.com)… 91.189.88.34
Connexion vers cdimages.ubuntu.com (cdimages.ubuntu.com)|91.189.88.34|:80…connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse…200 OK
Longueur: 698687488 (666M) [application/x-iso9660-image]
Sauvegarde en : «lucid-alternate-amd64.iso»

100%[======================================>] 698 687 488 680K/s ds 16m 50s

2010-03-28 10:53:10 (675 KB/s) – «lucid-alternate-amd64.iso» sauvegardé [698687488/698687488]

C’est une version qui s’installe en mode texte. Plus pratique et surtout plus rapide à installer. J’ai donc utilisé la machine virtuelle habituelle :


fred@frugalware:~/download$ qemu-img create -f qcow2 lynx.img 32G
Formatting 'lynx.img', fmt=qcow2 size=34359738368 encryption=off cluster_size=0
fred@frugalware:~/download$ kvm64 -hda lynx.img -cdrom lucid-alternate-amd64.iso -boot d &

Pour mémoire, kvm64 est un raccourci pour :


qemu-system-x86_64 --enable-kvm -m 1500 -soundhw all -localtime -k fr

Après l’installation, le démarrage est ultra-rapide. Au lieu des habituels teintes marrons, on se retrouve avec un dégradé de mauve qui change un peu.

Une fois l’écran de connexion passé, on arrive dans l’interface du gnome revu à la sauce ubuntu. Passons sous silence la barre de menus qui ressemble étrangement à celle de MacOS-X.

Le morceau de choix vient du Ubuntu Music Store. Ou plutôt du iTunes à la sauce Canonical. Le prérequis : un compte Ubuntu One.

Ensuite, il suffit de lancer Rhythmbox et d’aller sur le bouton « ubuntu one » dans la colonne de gauche.

Si les greffons mp3 ne sont pas installés, on peut les installer en un clic de souris. Ce qui est très appréciable.

Ensuite, on se retrouve sur un iTunes Ubuntu One Music Store qui n’a rien à envier coté présentation à celle de son grand frère à la pomme. La seule différence ? L’absence de DRMs…

J’ai cherché l’album de Pink Floyd « Dark Side Of The Moon », et comme pour l’ITMS, on peut avoir un aperçu sonore de 30 secondes.

Mais le meilleur morceau, ce sont les CGU.

Pour résumer :

  • Accès uniquement avec le duo Ubuntu 10.04 + compte ubuntu One
  • Pas accès au magasin pour les utilisateurs de Mac et de Windows
  • Les morceaux sont cependant lisibles partout, ce qui est le moyen de faire passer la pilule

Autant dire que la politique d’Ubuntu est de plus en plus claire… Sous prétexte de libérer l’utilisateur, elle veut l’enfermer dans ses outils, et reproduire le schéma qui fonctionne avec Apple : une informatique simplifiée mais avec un goût de logiciel libre.

Si vous voulez avoir accès à la musicothèque proposé par l’ubuntu one music store sans passer par ubuntu : http://fr.7digital.com/

Et si une des causes de la crise de la musique enregistrée était le format de la musique ?

C’est en écoutant le sublime « Still » de Nine Inch Nails que je rédige cette baffouille. Bafouille que je voulais écrire depuis pas mal de temps, mais pour laquelle j’avais besoin de temps.

Depuis une dizaine d’années, la musique enregistrée a connue une révolution majeure : elle s’est de nouveau dématérialisée. Comme la musique est par définition immatérielle, cela ne fait pas l’affaire des vendeurs de galettes qui vendent justement des supports qui contiennent la musique.

Je suis né au milieu des années 1970, et j’ai connu les principaux formats de stockage de musique. Le vynil (qui semble renaître de ses cendres, tel le phénix), la cassette stéréo et le format CD.

Inutile de parler des défauts du vynil : craquements qui arrive au bout d’un certain temps, impossible de choisir la chanson qu’on veut écouter. Quand la cassette stéréo arrive au début des années 1980, c’est une industrie qui a le transit intestinal facilité qui annonce avec des airs de Cassandre : « Home Taping Is Killing Music« .

En effet, il suffisait à l’époque d’avoir une chaine avec deux emplacements pour des cassettes stéréo dont un qui servait à enregistrer. Mis à part que le temps nécessaire était égal à celui de la durée de la cassette. Révolution à l’époque, car on pouvait tranquillement mettre la lecture en pause et reprendre une heure plus tard la lecture là où on l’avait arrêté.

Moins fragile que le vynil, je ne compte plus le nombre de cassettes enregistrées que j’ai du balancer à la poubelle car elles s’étaient usées et distendues 🙁

1982 : le CD arrive, les vendeurs de supports se frottent les mains. Après avoir fait passés leurs clients à la caisse une première fois (vynils vers cassettes), ils allaient pouvoir recommencer une nouvelle fois avec une nouvelle transition : cassette vers CD.

CD qui promets monts et merveilles : support inusable – que les personnes qui ont été obligés de jeter des CDs audio rayés lèvent le doigt – qualité numérique alors que pour une chaine numérique (DDD), il y avait 15 AAD et ADD (les jeunes n’ont pas connus cette époque glorieuse) – et surtout à l’époque un support incopiable. Car les graveurs sont lents (1 heure pour copier un disque d’une heure), et hors de prix.

J’ai eu mon premier graveur vers 1998, soit près d’une dizaine d’années après mon premier CD audio, acheté vers 1989.

Pendant une grosse quinzaine d’années, les vendeurs de galettes s’en mettent plein les fouilles, entre les rééditions, et les artistes savonettes de l’époque, que ce soit pour la Dance ou les Boys Band…

Mais tout ce qui commence à une fin, et voici arrivé Napster, le premier réseau d’échange musical, et d’un format qui sera longtemps voués aux gémonies, car sans limitations techniques, le mp3.

Les vendeurs de galettes prennent alors de nouveau peur, et après avoir vendu un album lisible nulle part ils font voter un peu partout dans le monde des lois pour criminaliser le partage de fichier (dont les célèbres DADVSI, Hadopi 1 et 2).

Car le problème de l’offre légale sur le net, c’est son coût, les formats qui sont souvent castrés par des DRMs ou par un format qui n’est pas universel – pourquoi se soucier des 5% d’utilisateurs de Mac et des 1 à 2% des linuxiens ? – et qui sont un vrai scandale sur le plan répartition des sommes reversées aux artistes.

Et la portabilité des morceaux est souvent aléatoire, surtout si on change de baladeur numérique…

Même si j’ai moi même voué aux gémonies à une certaine époque ce bon vieux CD, j’avoue que j’y reviens, car c’est malgré tout un format ouvert.

Quand j’achète un CD qui correspond aux normes définies par le Red Book et non les pseudo CD dits « Copy Controlled » – je peux l’encoder dans le format que je veux : flac (non destructif), mp3, wav, ogg, ou au pire en wma.

Evidemment, cela demande de la place, car il faut stocker les galettes. Mais quand on voit la qualité de certains albums comme celui d’un « Everyone Is Everybody Else » ou le coffret deluxe du « All That Could Have Been » j’avoue que j’ai plaisir à les avoir.

Evidemment, cela a un coût. Mais avec des sites qui cassent les prix comme priceminister, cela devient abordable.

Pour info, voici la liste des albums que j’ai acheté depuis janvier 2010 :

Barclay James Harvest :

  • Everyone Is Everybody Else
  • Time Honoured Ghosts
  • XII

Nine Inch Nails :

  • Things Falling Apart
  • Fixed
  • Everyday Is Exactly The Same
  • And All That Could Have Been – deluxe (après avoir revendu mon exemplaire « simple)
  • Y34RZ3R0R3M1X3D

Pink Floyd :

  • The Piper At The Gate Of Dawn
  • A Saucerful Of Secrets

Deep Purple :

  • In Rock
  • Made In Japan

Et pour finir, Berlin de Lou Reed. Assez éclectique comme ensemble, mais à l’image de mes goûts musicaux.

Et pour l’ensemble, j’ai du en avoir pour en gros 75 €. En comptant large. J’ai décidé de ne plus acheter le moindre album au dela de 10 €, car je considère que c’est le prix à ne plus dépasser pour un CD simple, 15 € pour un album double.

Maintenant, on verra combien d’albums j’achèterais dans le courant du deuxième trimestre, mais surement à peu près autant, mais à prix cassé, car j’en ai marre d’être pris pour une vache à lait par les maisons de disque.

Quoique l’idée d’une vente à prix réduit commence enfin à faire son chemin dans le cerveau reptilien des dinosaures de l’industrie musicale