Et si le problème des distributions linux était la sur-popularité d’une seule d’entre elle ?

Une planche de geektionnerd reprise par le Framablog a eu un commentaire qui a montré une réflexion typiquement… fanboyesque :

C’est marrant cette tendance des gens à critiquer ce qui devient populaire. On aime bien la réussite, mais pas trop…

Dans un précédent billet, je parlais de la sortie de deux distributions ayant des racines anciennes, à savoir la Slackware Linux 13.1 et la Fedora 13.

Or, dans les médias spécialisés, dès qu’on parle de Gnu/Linux, on ne parle que d’Ubuntu. Les autres distributions, que ce soit des debian-based, des rpm-based, des basée sur le code source, etc… n’ont qu’à aller se brosser avec de la limaille de fer.

On pourrait penser que cela est de la jalousie, mais nullement. C’est juste que c’est de l’étouffement médiatique, qui empêche des nouvelles distributions de pouvoir se faire une place au soleil.

Ancien ubuntero (de la 6.06 à 8.10), j’ai voulu voir ailleurs, car j’en avais assez de ne pas pouvoir personnaliser ma distribution. Et la philosophie de Canonical me plait de moins en moins.

Ce qui me déplait ? La drague constante des utilisateurs de Windows – je suis d’accord qu’il faut attirer des nouveaux utilisateurs – mais il ne faut pas faire un Windows bis.

Car par conception, une distribution gnu/linux n’est pas un MS-Windows. Je sais que c’est une « lapalissade », mais c’est la vérité. A vouloir simplifier à outrance et recopier des logiciels comme Windows Media Player ou encore iTunes avec le UbuntuOne MusicStore, ou encore faire ressembler plus ou moins l’interface de Gnome à celle de MacOS-X, ce n’est pas une bonne chose.

Car pour moi, sans tomber dans l’extrémisme libriste, le logiciel libre ne doit pas être une copie esthétique des logiciels privateurs. On doit pouvoir faire mieux et aussi de manière différente.

Déjà que l’utilisation de Mono est pour moi un danger – et qu’il existe des logiciels non codés en Mono qui peuvent remplacer ceux codés en Mono – cf l’exemple de Gnote reprenant l’idée de Tomboy, et il n’y a que deux grosses distribution qui propose désormais des logiciels basés sur Mono par défaut : OpenSuSE et Ubuntu.

Fedora – pour des raisons de place – a remplacé ses outils en Mono par des outils en C / C++ / Vala et la distribution ne s’en porte que mieux 😀

Dire que le monde des distributions GNU/Linux ne se limite pas à une seule distribution bénéficiant d’un effet de mode, est-ce de la jalousie ou du réalisme ?

L’informatique libre est par définition une informatique qui est multipolaire. Il y a plusieurs lecteurs audios, plusieurs systèmes de gestion de paquets, plusieurs navigateurs, alors pourquoi n’y aurait-il qu’une seule distribution qui aurait droit à de la publicité ?

Le « one size fits all » ne convient pas à l’informatique libre.

Poser la question développée dans le titre de l’article, n’est-ce pas déjà y répondre ?