L’avenir du bureau libre sera-t-il à terme basé sur du BSD ?

Cette question m’est venue à l’esprit lors de la sortie de Xfce 4.12. Sur l’article qui liste les nouveautés, on peut lire :

A note on Xfce’s portability

All but one of those screenshots were taken on machines running OpenBSD-current, a good proof that Xfce is still portable and friendly to all Unix systems.

Ce qu’on peut traduire par :

Une note sur la portabilité de Xfce

Toutes les captures d’écran sauf une ont été prises sur des machines sous OpenBSD-current, une bonne preuve que Xfce est encore portable et convivial envers tous les systèmes Unix.

J’avoue que quand j’ai lu cela, je suis tombé sur le popotin. Un autre élément qui me fait avancer dans cette réflexion, c’est un article de Cyrille Borne, qui bien qu’étant un peu excessif sur certains plans n’est pas complètement faux dans son diagnostic.

[…]Le raisonnement se tient totalement en précisant que si on utilise du logiciel libre c’est pour être libre et pas pour avoir quelqu’un qui décide à votre place.
[…]
A une informatique libre, je préfère une informatique solidaire, plutôt qu’une informatique élitiste, une informatique pas faite pour cent personnes mais pour des millions.
[…]
J’ai la sensation de voir une bande d’ados révolutionnaires paranoiaques qui crachent de façon systématique dans la soupe et je dois vous confier mon profond sentiment de lassitude. Je ne peux aujourd’hui cautionner des gens qui ont oublié le but de l’informatique, simplifier les tâches pour le plus grand nombre. Je ne peux aujourd’hui cautionner des gens qui ont oublié le but de l’informatique libre, rendre l’informatique plus juste. Quand Richard Stallman s’attaque à son imprimante pour la débloquer c’est pour la rendre meilleure, quand Linus Torvald lance Linux c’est pour s’affranchir de Microsoft et des autres ténors de l’informatique.
[…]
Les énervés prennent désormais tellement de place sur la toile qu’on ne voit qu’eux, j’aurai personnellement peur d’être amalgamé, rayez donc sur la carte blogueur libre, encore heureux que j’ai suicidé blog libre on pourrait encore faire la confusion.

Il est vrai que Cyrille Borne fait parfois des articles à l’emporte-pièce, mais sur le fond, il n’a pas complètement tord.

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Uumate, ou l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire ?

Dans un article récent, je parlais de la version presque béta 1 d’Ubuntu Mate 15.04. En décembre 2014, j’apprenais l’existence de la Uumate (rien à voir avec une marque de colle bien connue pour le début du nom), UUMate étant le nom résumé de la Updated Ubuntu Mate OS.

Après des tests préliminaires, j’avais été tellement dégoûté par le résultat que j’avais décidé, par pure charité, de ne pas faire d’article. Dans un post de mon fil google+, le 20 décembre 2014, je n’y allais pas avec le dos de la cuillère à pot, pour exprimer mon ras-le-bol du grand n’importe quoi qui règne par moment dans le logiciel libre :

Ayant atteint mon quota annuel d’articles #méchantfred , je vous laisse découvrir cette excrément canin informatique.

Guillaume Lamé s’y était collé, se récoltant une volée de bois vert de l’auteur de la distribution en question.

J’ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes et récupéré l’ISO la plus récente disponible pour voir si les défauts trouvés Guillaume Lamé étaient toujours présent.

Une fois l’image ISO de 1,9 Go récupérée (soit plus du double de la Ubuntu Mate 14.10 officielle qui pèse 991 Mo), je l’ai lancé dans une machine VirtualBox.

Dès le démarrage, on est agressé par une boite de dialogue concernant l’intégration de dropbox dans Caja. Ensuite, on a droit à une présentation à la LinuxMint (en gros, on clone l’ergonomie générale de MS-Windows au lieu de respecter celle d’origine de Mate Desktop) et les icones Faenza. On échappe aux icones à la mode, c’est toujours ça de pris 😉

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Ah, le panurgisme graphique des distributions GNU/Linux.

Dans un article récent, je me suis pris une volée de bois vert dans les commentaires, car j’ai osé dire qu’un des points noirs de la distribution, c’était son thème d’icones.

J’ai donc décidé d’expliquer le pourquoi du comment du désamour – pour rester gentil – que je ressens envers le thème d’icones Numix qui se répand depuis plusieurs mois dans les distributions GNU/Linux. Il y a des modes dans le domaine des thèmes d’icones, et Numix est le dernier en date. Il y a deux ou trois ans, tout le monde ne jurait que par le thème d’icones Faenza.

Depuis environ 6 à 7 mois (donc en gros depuis la mi-2014), Numix est venu prendre sa place. Voir un nouveau thème d’icones était au début rafraîchissant, même si je l’ai toujours trouvé inesthétique, pour reprendre le contenu d’un commentaire que j’ai posté sur l’article concernant la BodhiLinux 3.0 :

[…]Contrairement au thème numix, les icones faenza sont recherchées, et même si l’icone de la corbeille fait penser à une cuvette de toilette, c’est plus supportable que des icones qu’on croirait dessiné sur un Amstrad CPC.

Et encore, j’insulte cette machine sur laquelle j’ai fait mes premières armes.[…]

Le pire que j’ai pu voir, c’est le mélange des icones numix avec un fond d’écran assez chaud, et avec la Korora 21. Je me demande si les créateurs de la dite distribution travaillent avec des lunettes de soleil, mais une couleur chaude sur un fond d’écran, comment l’exprimer sans haine ?

Prenez un fond d’écran orange pastel, et fixez-le durant 5 minutes. Je pense que vous aurez les yeux injectés de sang et vous changerez le fond d’écran dans les 30 secondes qui suivront.

Une remarque m’est revenue souvent sur la critique des goûts des utilisateurs. Les goûts ne se discutent pas, c’est certain. Mais, un peu de variété, ça ferait mal ? Ne pas voir reproduit jusqu’à l’indigestion visuelle le même thème d’icone, c’est trop demander ?

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Y a-t-il un fétichisme lié à Debian GNU/Linux dans le petit monde des distributions GNU/Linux ?

Alors que je prépare le deuxième article sur la linuxisation du eeePC qu’on m’a donné, j’ai constaté dans les commentaires du premier article qu’une bonne partie me proposait soit de passer sur du Debian GNU/Linux, soit des solutions dérivées de la Debian GNU/Linux.

J’en suis arrivé à me demander pourquoi une telle constance dans la proposition de telles solutions ? Je ne nie pas l’importance de la Debian GNU/Linux, une des plus vieilles distributions GNU/Linux encore en vie plus de 20 ans après sa naissance. Les seules distributions GNU/Linux qui datent des débuts de l’aventure Linux sont les vénérables Slackware Linux et les productions de Red Hat, comme la RHEL ou la Fedora Linux.

Je dois dire, qu’en dehors de ma période avec sa célèbre fille basée sur les décisions de Mark Shuttleworth, je n’ai jamais utilisé une Debian GNU/Linux en dur.

Je ne nie pas ses qualités, mais j’avoue que je ne comprends pas les personnes qui commentent pour me proposer inlassablement cette option que j’ai décidé de mettre de côté car elle ne correspond au cahier des charges que j’ai défini, je me cite :

[…]Ensuite, pour des raisons pratiques surtout liée à la durée de compilation de certains logiciels, je préfère les distributions à paquets précompilés. Si possible en rolling release ou avec des paquets les plus frais possible.[…]

La Debian GNU/Linux est une très bonne distribution, je ne dis pas le contraire. Mais pour la énième fois, je préfère une distribution évolutive, réactive, avec des logiciels très frais, qui ne nécessitent pas de jongler avec différents dépôts de stabilités différentes pour avoir ce que je cherche. Les joies du pinning ne me tentent pas du tout.

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Le blues de « celui qui s’y connait en informatique ».

Dans mon entourage proche, qu’il soit familial ou amical, je suis « celui qui s’y connait en informatique ». Celui qui s’est plongé tout petit dans les méandres incompréhensibles de l’informatique personnelle. Ce qui me vaut des coups de fil de la part de personnes qui ont parfois un arrière plan culturel plus développé que le mien (du genre ayant fait des formations niveaux Bac+3 dans leur domaine professionnel), et qui panique pour le moindre petit bobo informatique.

Dans un vieux récit publié sur Atramenta, moitié fiction, moitié réalité, « Mémoire de vieux geek », chapitre 10 :

[…]
Alors que je suis en train d’écrire ces quelques lignes, mon téléphone portable sonne. Tiens, encore un ami qui m’appelle pour que j’aille lui dépanner son ordinateur. J’enregistre le texte, et je pars après avoir pris mon équipement de « docteur pour ordinateur. »

En moi-même, je sais à peu près combien de temps durera l’intervention. Que je pourrais être invité pour le repas du soir. Je dépanne mes amis à titre gracieux. Me faire payer le repas c’était toujours ça de pris. Au moins, je mangerais quelque chose d’équilibré et qui me fera varier mon régime alimentaire.[…]

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