Bodhi Linux 3.0 : que vaut la version de la renaissance de cette distribution ?

Il y a environ six mois, en septembre 2014, Jeff Hoogland annonçait qu’il se mettait en retrait du projet Bodhi Linux. Revenu entre temps, il vient de publier la version 3.0 de la distribution basée sur Ubuntu avec enlightenment 0.19, disponible en version 32, 64 bits et pour les chromebooks.

Je n’avais pas été vraiment emballé par la Bodhi Linux à l’époque de sa version 2.2.0, sorti fin décembre 2012.

J’ai donc voulu voir ce qu’a dans le ventre la nouvelle version tout juste sortie. Basée sur le coeur de la ubuntu 14.04 LTS, elle apporte cependant un noyau plus récent, le 3.16, du moins si on en croit l’annonce de publication. J’ai donc récupéré l’ISO en 64 bits, et je l’ai lancé dans une machine VirtualBox.

Après le démarrage, ce qu’on note au premier coup d’oeil, c’est que cette distribution est victime de la mode. Inutile de préciser l’inspiration du thème d’icone employé. Ce qui est étonnant, c’est qu’il doit déclarer comme étant le thème par défaut d’enlightenment. Par acquis de conscience, j’ai installé en parallèle une Archlinux avec e19 pour comparer les deux thèmes graphiques.

L’installateur est celui de la Ubuntu, et donc, il n’y a rien à rajouter dessus. Ça fonctionne, il fait son travail sans coup férir.

Après l’installation, l’ensemble est en anglais. Contrairement à une installation d’enlightenment classique qui demande la traduction à utiliser, le niveau d’effet ou encore la gestion des fenêtres, on est directement dans un environnement configuré.

Le changement de langue se fait assez facilement, cf les deux captures d’écran ci-dessous. L’environnement est très léger coté équipement logiciel.

Pour compléter l’équipement logiciel, on peut passer soit par la ligne de commande, soit par une interface dans Midori, l’App Center. J’ai utilisé la ligne de commande pour installer les mises à jour.

Dommage que Synaptic ne soit pas présent 🙁

Après l’installation des mises à jour en ligne de commande, j’ai capturé l’ensemble en vidéo. J’en ai profité pour comparer l’apparence avec une Archlinux et enlightenment 0.19 installé. Archlinux est connu pour conserver l’apparence par défaut des environnements.

La Bodhi Linux est vraiment très légère, mais elle a cédé à la mode des icones aplaties. Il n’y a que peu d’outils, et devoir passer par le App Center est un peu contraignant, surtout avec l’absence des traductions dans LibreOffice par exemple. Dans le précédent article sur la Bodhi Linux, à l’époque en version 2.2, j’écrivais en conclusion :

Que rajouter de plus ? Que la distribution serait largement plus abordable si la documentation indiquait comment faire des trucs basiques comme avoir la bonne langue et le bon agencement du clavier.

Cela donne la fausse impression qu’e17 est un truc mal fini – ce qui serait étrange vu le temps pris pour créer l’ensemble, que 12 ans – et c’est dommage.

Si vous voulez tester e17, je ne conseille pas la Bodhi Linux… Et rien ne vaut mieux – pour le moment – qu’une installation à la main sur une distribution déjà installée.

Les choses ont bien évoluées. La traduction est assez bien mise en route dès le départ. Le gros point noir de cette version de la Bodhi sont les icones mochissimes. C’est d’ailleurs le seul point noir, mis à part la logithèque un peu légère, et certains logiciels mal traduits.

26 réflexions sur « Bodhi Linux 3.0 : que vaut la version de la renaissance de cette distribution ? »

  1. Merci pour tous ces articles, je viens souvent lire tes retours sur telle ou telle distribution et c’est toujours intéressant.
    Par contre je me permets de laisser un commentaire concernant une chose mineure mais qui me gêne quand même car quasi systématiquement présente, je trouve ça « déplacé » d’inclure des défauts d’ordres cosmétiques dans ces comptes-rendus, les goûts et les couleurs ne sont pas discutables et surtout rien n’empêche de changer le thème si ça gêne vraiment l’utilisateur.

    Bonne continuation.

    1. Sur le plan cosmétique, je ne fais qu’exprimer le fond de ma pensée sur le « moutonnisme » des thèmes d’icones. Dans le cas de la bodhi, il n’y a qu’un seul thème installé, et donc, on est obligé de le supporter jusqu’à l’installation d’un thème tiers.

      Quant à la quasi-présence de la remarque sur le thème d’icone, il serait peut-être bon de demander aux créateurs de distributions pourquoi le thème est utilisé ad-nauseam.

  2. ‘LLo Fred,

    Tu devrais te pencher sur le cas d’Omni, tu gagnerais du temps sous Enlightenment 😉
    Pour le flat (couleur vomi) & quoiqu’en pense le commentateur du dessus (que je salue, d’ailleurs), continue…

  3. J’ai une petite question, presque hors-sujet, mais pas vraiment parce tu testes toutes tes distributions de la même façon. Qu’est-ce qui te décide à utiliser tantôt Virtualbox, tantôt KVM pour la virtualisation ? Par ailleurs, je crois que tu utilises Gnome comme bureau, as-tu déjà regardé Gnome Boxes, que vaut-il ?

  4. Ça à l’air pas mal du tout cette Bodhi Linux 3.0. J’avais aussi testé la précédente version en machine virtuelle, je trouvais l’app center contraignant aussi.
    Par contre j’ai eu du mal a saisir la logique de « tiroirs » d’E17 peut être que c’est plus simple avec E19.
    Sur la version précédente on avait le choix en tre plusieurs apparence dont une xfce like. Il n’y a plus cela maintenant ?
    Sinon les thèmes d’icônes ça se change.

      1. Je suppose qu’on trouve facilement d’autres thèmes.
        Après c’est vrai qu’il y a des modes en matière de thèmes, mais le principe de la mode c’est que ça se démode.

  5. « La trauduction est assez bien mise en route dès le départ »,
    Une petite coquille dans ton texte, un petit souci de « trauduction » 😀
    C’est un peu sombre comme thème mais c’est réactif, et puis le coté noir attire certainement les foules ;D
    A pluche.

  6. Arch Linux (du moins le mainteneur d’un paquet) ne respecte pas toujours le choix par défaut.
    Par exemple le paquet xfce4-settings, le mainteneur « impose » Clearlooks comme thème Gtk (et impose pour le coup gtk-engines qui n’est plus maintenu).
    Pourtant Xfce fournit son propre moteur de thème Gtk.

  7. Je partage l’avis de S Jeremy. Je t’en avais déjà fait part lors d’un précédent test.

    Je viens régulièrement te lire et apprendre de ton expérience mais je trouve dommage et irrespectueux cette insistance à traiter de mochissime les thèmes ou icônes choisis. Quand tu dis « Le gros point noir de cette version de la Bodhi sont les icônes mochissimes. », je te trouve juste hors sujet. Car cela me semble tellement d’un aspect secondaire sur la qualité d’une distribution, et si facilement interchangeable, pourquoi en faire tout un pataquès !?
    De plus ceux qui les ont créé les apprécient certainement pour tout le temps qu’ils ont passé à les faire, de même que ceux qui les utilisent. C’est peut-être pourquoi on les voit maintenant si souvent intégrés aux distributions aujourd’hui. Tu ne les aimes pas, les Faenza non plus, certes, on l’aura compris! Mais pourquoi ne pas penser à ceux qui les apprécient et arrêter de leur dire qu’ils ont des goût de merde en somme. Il se pourrait même que la majorité des gens les apprécie en fait. Seraient-ils tous dans l’erreur ?

    Pour résumer si une distribution n’utilise pas un jeu d’icônes qui te plaît, elle a toutes ses chances d’être descendue en flèche. J’ai du mal à comprendre cette fixette. Ou bien est-ce juste ton plaisir de trouver un moyen pour pousser une gueulante ?

    Même si je suis aussi très attaché à la présentation, que je peaufine moi-même, ce n’est pas les thèmes ou les jeux d’icônes qui manquent, pour une sommité comme toi, avec toute ton expérience informatique, je trouverais dommage que tes conclusions de tests se résument à une histoire de couleurs.

    1. Sur le plan des icones, nous sommes en pleine mode des icones applaties qui sont tout sauf esthétique. Comme jadis les icones faenza, on les retrouve à toutes les sauces, et on atteint très vite la saturation, pour ne pas une forme d’indigestion visuelle.

      Contrairement au thème numix, les icones faenza sont recherchées, et même si l’icone de la corbeille fait penser à une cuvette de toilette, c’est plus supportable que des icones qu’on croirait dessiné sur un Amstrad CPC.

      Et encore, j’insulte cette machine sur laquelle j’ai fait mes premières armes.

      Pour les goûts, on pourrait ressortir la célèbre phrase : « mangez de la merde. Cinquante milliards de mouches ne peuvent pas toute avoir tord ».

      Le problème est le moutonnisme des créateurs de distributions, qui cèdent aux mouvements de mode.

      Ce n’est pas une question de jeu d’icone, mais aussi de choix de couleurs. Car il faut dire que la Korora a un fond d’écran avec une couleur chaude, ce qui est fortement déconseillé sauf si on veut perdre rapidement de l’acuité visuelle. Le choix des icones numix rajoutait à l’inconfort visuel.

      De plus, je ne suis pas une sommité, et je ne veux surtout pas l’être. C’est un terme qui est pour moi, on ne peut plus négatif dans sa connotation.

      Mes tests ne se résume pas à des choix de couleurs. Si une distribution propose les icones numix, le degré zéro de l’esthétique actuelle, et qu’elle a des qualités en parallèle, je le dirais.

      L’apparence est quelque chose d’important. C’est la première chose que tu vois sur une distribution, avant de t’intéresser au côté technique. Si tu prends un fond d’écran chaud (comme pour la Korora) avec des icones dont les couleurs se mélangent avec, tu auras quelque chose d’illisible.

      Si une distribution est merdique sur le plan technique, je le dirais. J’ai parlé d’autres défauts de la Bodhi, comme l’app center maigrichon, l’obligation d’installer Synaptic si on veut être tranquille, sa logithèque installée minuscule.

      Le non-esthétique numix est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, surtout que pour gagner de la place, aucun autre thème n’est préinstallé. Cool 🙁

      Voila, c’est la réponse qu’il fallait faire à ta diatribe. Tant que numix et ses variantes pulleleront, ce sera un point négatif pour l’aspect esthétique des distributions, et donc un repoussoir potentiel à utilisateur.

      C’est juste le « discours » d’une personne qui a commencé l’infomatique personnelle en 1988 sur un Amstrad CPC où l’idée même d’icone était de la science fiction pour la machine en question.

      1. Et bien je vois que tu nous a simplement pas compris avec S Jeremy. Je n’insisterais pas. Ce n’est pas grave. Bonne continuation.

        1. Je n’ai pas compris quoi ? Que l’apparence est primordiale pour attirer les utilisateurs ? Que les effets de mode sont passagers ?

          Que Numix d’ici un an sera envoyé à la corbeille par un autre effet de mode ?

          Explique-moi donc ce que je n’ai pas compris.

          On doit donc ne pas dire que l’on apprécie pas un thème d’icones, même si on le trouve au dernier point non esthétique ?

          Ou simplement que tu n’as pas apprécié que je développe mon point de vue en disant ce que je pense ? On n’attire pas les mouches avec du vinaigre, ni les utilisateurs avec des icones qui ressemblent à des dessins de grandes sections de maternelles à peine retouchés.

          Je dis simplement – et c’est ce que TU NE VEUX PAS comprendre – que voir partout le même thème d’icone, c’est lassant. Que ce thème d’icone, esthétique ou pas, finit par créer un effet de lassitude.

          Que les créateurs de distributions sont tellement tombés dans le panurgisme qu’ils ne voient pas que cela leur vaudra une volée de bois vert bien mérité.

          Feu mon grand-père disait : « tous les goûts sont dans la nature, la merde est bonne pour tous. »

          Trop difficile de comprendre que si une personne télécharge une distribution et tombe sur cette mode d’icones aplaties, elle peut avoir une réaction de surprise, de rejet, voire de dégout.

          Il va falloir donc que je me fende d’un billet pour que tu comprennes que « l’ennui naquit un jour d’uniformité » ?

  8. Sans doute parce que j’ai découvert E avec bodhilinux, j’ai toujours aimé les distributions minimalistes à l’installation &
    j’ai une manjaro-E19 (avec calamares) sur le feu quasi de la même taille (615 Mo), avec firefox en lieu & place de midori (& avec des icônes non-flat, non mais ;-).

  9. Hello à tous, comme plusieurs ici je lis souvent les remontées gastriques de Frédéric sur les distrib et j’avoue que j’aime bien (comme ses posts sur les groupes de métal, même si je les aime plus violent). J’ai été longtemps utilisateur de la Bodhi, elle est lègère et on peut facilement modifier un E17 ou 19 maintenant pour l’amener à son goût. Par contre je ne suis pas fan d’Ubuntu malgré tout ce qu’ils ont pû faire de positif pour le monde linux/libre en général, et je me suis éloigné de la bodhi quand son principal géniteur a annoncé son départ.
    Je trouve de Frédéric a raison de parler de l’aspect esthétique car c’est souvent le premier contact avec une distribution (passé l’installateur que parfois on ne passe pas justement !) et comme lui je trouve une mode, un mimétisme flagrant dans les dernières productions… On a l’impression de venir s’échouer dans le monde des téléphones portables et des icones toutes pareil…
    Bref continue Frédéric, surtout en ce moment pas mal de blog sympa à suivre disparaissent, sombrent ou rentrent en sommeil profond…
    a+

    1. Remontées gastriques ? Il va falloir que j’emploie un vocabulaire moins « humain » la prochaine fois 🙂

      Je trouve de Frédéric a raison de parler de l’aspect esthétique car c’est souvent le premier contact avec une distribution (passé l’installateur que parfois on ne passe pas justement !) et comme lui je trouve une mode, un mimétisme flagrant dans les dernières productions… On a l’impression de venir s’échouer dans le monde des téléphones portables et des icones toutes pareil…

      Si on n’apprécie pas l’apparence d’une distribution dès le premier coup d’oeil, cela peut faire passer derrière un produit qui peut s’avérer excellent… Ou complètement raté.

      Il est vrai que la blogosphère francophone libre a tendance à se réduire comme une peau de chagrin. Et avec 9 ans et des bananes, ce blog fait figure de vétéran !

  10. Merci Fred pour les détails de cette distribution.

    Concernant cette histoire d’icones, va falloir que ton public se détende un peu… j’ai apprécie le flat design mais à vrai dire, je sature un peu maintenant ^^

  11. Par curiosité je viens d’aller voir le site de Numix …

    Heuuu … Hum …
    Comment dire …

    D’un coup j’ai la partie du sketch de Timsitt, « Timsit attend un bébé », qui me revient en tête …
    « Haaaa haaa haaaa Haaaa haaa haaaa il est hmmm hmmhmhmhm-MIGNON !! Non non mignon, mignon, mignon, non non franchement mignon, mignon mignon, non non mignon, mignon, non je trouve pas d’autre mot. Non, Ha ben j’dirais autre chose, ce serait désobligeant, hein… »

    Je suis de l’avis (99% car il y en a une ou deux sympa mais c’est tout) de Frédéric Bezies : C’est moche, laid, hideux, aussi rond qu’un silex, aussi volumineux que la poitrine de Jane Birkin, avec autant de saveur que des pâtes trop cuites sans sel et sans beurre, aussi sobre qu’une boule à facette avec deux spots de 250w pointé droit dessus… On croirait les icons sorties de chez gougle, zindoz ou apeul.

    Limite ce serait pas plus moche en 16bits…

    Alors oui, certains ont des gouts qui ne sont pas ceux des autres, oui il faut respecter ces gouts même s’ils ne plaisent pas mais en effet si un style rebute d’entrée de jeu, l’utilisateur ne va pas plus loin et passe son chemin (et au passage il éteint les spots de 250w parce que ça consomme)

    Oui je suis vindicatif et je vous zut 😀
    Bazinga !!

  12. J’avais testé Enlightenment sous Slackware il y a quelque temps. J’avoue platement que je ne me suis jamais fait à l’ergonomie de la chose. Première impression : c’est joli. Deuxième impression : oui mais comment je fais pour bosser avec ? Du coup j’ai vite laissé tomber. Une remarque en passant sur l’esthétisme de pas mal de distribs actuelles : les thèmes dark me font avant tout penser aux sites porno de la fin des années 90. C’est peut-être juste moi, hein. Perso j’aime bien les trucs light et épurés, pour ne pas dire ennuyeux.

  13. Je viens d’essayer Bodhi 3 sur un « vieux » portable en pensant avoir trouvé le Graal pour faire revivre cet engin qui malgré son age et les multiples mauvais traitements qu’il a subi fonctionne toujours très bien. Acer c’est solide ;-).
    Je me suis battu avec deux jours et j’ai viré Bodhi pour Lubuntu. Soyons clair, c’est bien trop lourd à l’usage pour le peu d’ergonomie de ce truc, sans parler des bidouillages pour faire fonctionner certains trucs là où Lubuntu fonctionne out of the box.
    Je ne appesantirai pas sur le fait qu’en plus c’est moche avec un look franchement année 90 (19…).

    Bref très déçu pour une distrib à base d’ubuntu. Lubuntu est plus léger (oui oui je suis sûr).

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