La Funtoo Linux qui meurt, un début de rationalisation…

…dans le petit monde des distributions GNU/Linux ? J’ai déjà appelé plusieurs fois sur mon humble blog à une rationalisation du nombre de distributions GNU/Linux disponibles. Au 27 juillet 2024, l’index de Distrowatch qui permet d’avoir un aperçu du monde des distributions GNU/Linux affiche ceci, regroupant plus de 23 ans de compilations de statistiques :

  • Nombre de distributions dans la base de données : 962
  • Nombre de distribution actives dans la base de données : 271
  • Nombre de distributions dormantes : 49
  • Nombre de distributions abandonnées : 642
  • Nombre de distributions sur la liste d’attente : 158
  • Nombre de distributions attendant une évaluation : 50

Outre le fait qu’il n’y a plus que 28,17% des distributions indexées par Distrowatch encore en vie, on peut voir que c’est un monde cruel. C’est sans compter sur les projets jamais indexés et qui sont morts dans la plus totale indifférence.

Daniel Robbins, fondateur et dictateur bienveillant à vie du projet Funtoo Linux vient de lancer un pavé dans la mare en annonçant la mort du projet pour fin août 2024. Voici ce que donne l’actualité disponible sur la page officielle du site traduite en français :

Toutes les bonnes choses ont une fin. J’ai décidé de mettre fin au projet Funtoo Linux. Funtoo a commencé comme une philosophie pour créer une communauté amusante de contributeurs construisant quelque chose de grand ensemble. Pour moi, ce n’est plus pour moi, ce n’est plus le cas et j’ai besoin de passer à autre chose.

Il n’y a pas de BDFL pour me succéder pour Funtoo et je n’ai pas envie d’essayer d’en trouver un, ni de confier le projet à quelqu’un d’autre.

Vous pouvez vous attendre à ce que le projet se termine jusqu’au mois d’août. Si vous avez un conteneur Funtoo, il continuera à être en ligne jusqu’à la fin du mois d’août afin que vous ayez le temps de trouver une autre solution d’hébergement si vous en avez besoin.

Deux possibilités vont s’ouvrir. Soit – et comme le permet les canons du libre – des développeurs du projet vont effectuer un fork pour continuer de faire vivre le projet, soit on va se retrouver avec un sacré paquets de tutoriaux écrits ou vidéos pour migrer – si cela est possible – d’une Funtoo Linux vers un Gentoo Linux.

Je penche personnellement pour la première hypothèse et tant pis pour la rationalisation qui aurait permis de concentrer plus d’énergie sur des projets parfois en manque de bras.

Mais c’est la vie dans le monde du logiciel libre, après tout ! Et mon humble blog n’a pas assez de force de frappe médiatique pour influencer quoi que ce soit ici. Je garde le ministère de la parole, et c’est déjà mieux que rien !

En vrac’ de fin de semaine…

Minuscule en vrac’ en ce dernier samedi du mois de juillet 2024. Fait trop chaud !!!!

Côté logiciel libre, informatique et internet.

Côté culture ?

Rien cette fois ci.

Pour finir, une vidéo sur une version improbable du mythique Doom II, sorti en 1995… Oui, en français 🙂

Sur ce, bon week-end

Dans les années 1980, le français dans les jeux vidéos…

…C’était pas la joie. Activité principalement anglophone, 95% des jeux vidéos, quelle que soit la plateforme concernée, c’était en anglais et c’est ainsi que nombre de personnes de ma génération (la génération X) ont eu un premier contact avec l’anglais.

Un contact peu orthodoxe, mais un premier contact quand même. Dans un article récent, je parlais des efforts de Micro Application pour proposer une logithèque en français.

Cependant, la traduction était faite à la truelle et à la va-vite en se disant que les enfants – qui étaient les cibles primaires des dits jeux – ne les finiraient pas en mettant une difficulté monstrueuse.

Un peu à l’image des jeux espagnols sur l’Amstrad CPC. Qui a fini « Game Over » de Dynamic Software à l’époque ? Je dois dire que je n’ai jamais vu plus que la moitié de la première partie.

Bref, les éditeurs comptaient sur la dite difficulté pour se rassurer sur le fait que personne ou presque ne verrait la fin. Ce qui leur permettait de prendre quelques facilités avec la traduction.

Un exemple, c’est le jeu « Le voyageur du temps » sur le Commodore 64 publié par Radar Soft à l’origine avant d’être adapté pour le public francophone par Micro Application. On a droit à un « éclaire torche » au lieu d’un plus logique « allume torche »… Faut pas chercher à comprendre !

Mais le mieux est de voir la solution complète du jeu que j’avais traduit sur la fiche CASA en parlant de la solution anglophone. Et je peux vous dire que cela a été une longue et douloureuse épreuve, surtout quand la traduction française n’avait rien à voir ou presque avec la version anglaise.

Bon, depuis la loi Toubon de 1994, il faut proposer au minimum un manuel en français si le jeu ne ne peut pas l’être. Même Doom 2 avec une traduction française partielle… Si ça existe… La preuve en vidéo !

Bon des progrès ont été faits depuis les années 1980, mais vu le point de départ, ce n’était pas trop dur pour obtenir des améliorations.

Vieux geek, épisode 351 : 1984, quand Micro Application donnait dans le ludique.

Micro Application est surtout connu pour ses livres de vulgarisation de certains logiciels ou encore en tant que fournisseur de logiciels clonant les grands titres commerciaux.

Il me vient à l’esprit « Nettoyeur » qui était un clone de Cleansweep dont j’ai parlé en 2020, logiciel dont j’ai parlé en décembre 2015.

Mais dans les années 1980, Micro Application donnait dans le jeu d’aventure textuel pour les Commodore 64 et autres Amstrad CPC. Deux titres me viennent à l’esprit à savoir « La pierre magique » et « Le voyageur du temps », tout deux publiés par Radar Soft avant une traduction à la truelle par Micro Application.

Mais le mieux est de vous les présenter en action.

Vous avez noté que la musique d’introduction des deux jeux est strictement la même. Côté graphisme, « Le voyageur du temps » s’en tire un peu mieux. Mais on est vraiment dans la traduction faite à la truelle par moment. J’en sais quelque chose, j’ai traduit les solutions pour donner une version française et par moment, je me suis bien arraché les cheveux par poignées entières pour savoir comment traduire tel ordre.

Évidemment, il y avait le fait que les jeux d’aventures textuels étaient principalement anglophone, surtout sur le Commodore 64. Une offre en français, bien des années avant la loi Toubon de 1994 ne demande une traduction des contenus anglais, allemand, espagnol, italien (et bien d’autres) dans les logiciels et dans bien d’autres domaines. Punaise, ça ne me rajeunit pas cette évocation !

En vrac’ de milieu de semaine…

Minuscule en vrac’ en ce quatrième mercredi de juillet 2024.

Côté logiciel libre, informatique et internet.

  • Pour les personnes qui ne jurent que par les rolling releases, la OpenMandriva Rome 24.07 est officiellement disponible.
  • Dans le petit monde des distributions basées sur Fedora, je demande la Nobara Project 40 qui reprend une Fedora 40 à jour avec son Nobara Package Manager qui rend inutile Gnome Logiciels ou encore Discover.
  • Il y a de l’eau dans le gaz dans le monde de (Open)SuSE. Seb a consacré deux articles concernant ce sujet sur son blog. Un premier pour résumer la situation, un deuxième pour donner son point de vue.

Côté culture ?

Rien cette fois-ci.

Sur ce, bonne fin de semaine !

Vieux geek, épisode 350 : MS-Windows Millenium et ses jeux en version internet

Dans un article de juin 2021, j’évoquais l’arrivée des jeux multijoueurs en ligne en 1999.

Microsoft, toujours à l’écoute de la dernière tendance pour lui faire gagner de nouvelles parts de marché décida de se lancer dans les jeux en ligne, des jeux bien plus pacifiques que des FPS comme Quake 3 Arena et Unreal Tournament 99.

Il les introduisit avec une des versions les moins aimées de MS-Windows, j’ai nommé Millenium. Oui, il n’y avait pas que la restauration système côté nouveautés, dont j’ai parlé en juillet 2018.

Pour vous montrer les dits jeux – même s’il est techniquement impossible de les lancer de nos jours, les serveurs nécessaires ayant dû être recyclé depuis une petite éternité – j’ai installé dans Pcem deux MS-Windows : 98Se et Millenium.

Vous avez pu le voir, les ajouts en question ne sont plus trop fonctionnel même si MSN Games (le nouveau nom de Zone.com) est toujours disponible. En tout cas, c’était un coup d’essai pas franchement audacieux, mais de nos jours, jouer en ligne est devenu si courant que ce premier effort sorti il y a près de 25 ans – au moment où j’enregistre cette vidéo – était quand même notable.

De retour. Quel bilan de cette courte pause ?

Le 12 juillet je mettais le blog en pause estivale, car il en avait bien besoin. Après des mois plutôt bien remplis, je sentais le besoin de lever le pied. Et bien m’en a pris. Il y a eu quelques péripéties avec le serveur qui héberge le blog, l’instance peertube et d’autres services. Une histoire de disques durs en fin de vie. Le genre de situations qu’on aime à éviter.

Sans rentrer dans les détails, ce fut une longue semaine marquée par une indisponibilité obligatoire du blog et de l’instance peertube. Mais maintenant, tout cela est du passé, et espérons que les disques de remplacements tiendront quelques années avant de péter un boulon.

Après tout, cela fait plus de trois ans que le blog est hébergé sur un serveur dédié, et les indisponibilités ont été de l’ordre de quelques heures chaque semestre. Quasiment rien au final !

Informatiquement parlant, je suis victime d’un bug à la con dans la version 1.2.1 de Pipewire. J’ai ouvert un rapport de bug chez Archlinux et l’autre chez Pipewire. La situation est en cours d’évolution et la résolution finale va prendre plus de temps que prévu. Au moins, des propositions sont faites pour faire bouger les choses 🙂

J’espère simplement que ces bugs seront bientôt de l’histoire ancienne, surtout que je serai en déplacement durant la semaine du 5 août. Mais cela ne m’empêchera pas de poster un ou deux articles durant la dite semaine, histoire d’alimenter le blog.

Enfin, j’ai pu me remettre à écrire et j’ai récupéré un vieux projet qui prenait la poussière depuis plusieurs années. Le tout est d’espérer que l’inspiration ne me fera pas faux bond trop rapidement.

Et maintenant, on retourne aux affaires sérieuses, sur un blog fraichement passé en WordPress version 6.6… Et dire que j’ai commencé l’aventure avec WordPress 1.5 en septembre 2005… Bientôt 19 ans, comme le temps passe !

En vrac’ de milieu de semaine…

Petit en vrac’ en ce deuxième mercredi de juillet 2024.

Côté logiciel libre, informatique et internet.

  • C’est officiel. Pour la Fedora 41, la session X11 de Gnome ne sera plus disponible par défaut. Elle restera néanmoins disponible sur les dépôts de la distribution.
  • Toujours dans le monde RedHatien, le projet travaille sur un remplaçant de grub, nmbl pour No More Boot Loader. Plus d’infos dans cette présentation.
  • La DGLFI de la semaine. Une base Ubuntu 22.04 LTS avec Lxde, vous savez l’environnement à l’abandon suite à la montée en puissance de LXQT. Ça donne le projet Omega Linux qui ne demande que… 17 Go d’espace sur le disque dur/SSD de l’ordinateur !
  • Après Planet X16, un port du jeu Planet X3 pour le rétro-ordinateur Commander X16, David Murray vient de finaliser une nouvelle version du port de son jeu « Attack of the PETSCII Robots » pour le Commander X16. Au menu ? Nouveaux graphismes, un niveau bonus (« River Death » déjà disponible au moins pour le Commodore 128 et le port IBM PC), des bugs corrigés et plein d’autres choses. Vous pouvez le télécharger pour un vrai Commander X16 ou l’émulateur qui va bien.
  • Vous aimez les jeux de plateformes ? Alors le jeu « Stick Man Arok Edition » pour le Commodore Plus/4 pourra vous intéresser.

Côté culture ?

Rien cette fois-ci.

Sur ce, bonne fin de semaine !

Ajout le 10 juillet à 19 h 35. J’ai lancé mon émulateur pour le Commander X16 et j’ai joué la carte bonus « River Death ». Bon visionnage.

EndeavourOS, Archlinux ou pas ?

Dans une vidéo « C’est Trolldi, c’est permis » – du moins au moment où je rédige cet article, le 5 juillet 2024 – je montrais comment on pouvait Archlinuxiser une EndeavourOS.

On m’a fait très gentiment fait la remarque – et c’est appréciable – que ce n’était pas une vraie Archlinux, à cause de l’utilisation de Dracut pour générer les images noyaux en lieu et place de mkinitcpio.

On pourrait rajouter le fait qu’il y a un dépôt tiers qui en dehors de paquets spécifiques propose une poignée de paquets en provenance d’AUR. Si mes souvenirs sont bons, on tourne dans les 3 ou 4 paquets, dont un critique, car c’est en relation avec Dracut.

Il y a aussi systemd-boot en lieu et place de Grub. Mais sauf erreur de ma part, archinstall, l’installateur officiel propose aussi systemd-boot par défaut. Vous me corrigerez en commentaire si je me trompe.

Pour moi, mis à part ces deux points, EndeavourOS propose une Archlinux personnalisée qu’il est ultra simple et rapide à archlinuxiser.

C’était pour cette raison que j’ai participé durant les premières années au projet avant de le quitter, n’ayant plus le temps ni le courage de m’y investir à nouveau.

Si dans le futur je dois réinstaller un e Archlinux, je pense que je pourrais envisager EndeavourOS, modulo le fait que j’utiliserai Grub et que je me débrouillerai pour remplacer Dracut par mkinitcpio.

J’espère simplement que ce sera le plus tard possible, car j’ai pas envie de réinstaller aussi rapidement. Mon installation actuelle n’a bien que 6 ans et demi 🙂

J’suis d’humeur nostalgeek, ça vous dérange pas ?

Par moment, je regrette l’internet des années 1990 jusqu’à l’explosion de la bulle internet. Je ne regrette pas les connexions lentes ni les factures parfois astronomiques de téléphone. Je ne regrette pas le cri de la porteuse pour accrocher la connexion.

Ce que je regrette, c’est que n’était pas du pur business même si Amazon et eBay existaient déjà à l’époque.

Je regrette la grande période des sites avec les frames. L’époque où on lisait le code HTML pour savoir comment implémenter telle apparence.

Je regrette la période des Netscape Navigator / Communicator et d’Internet Explorer 3 et 4…

L’époque où les courriers électroniques étaient du simple texte, sans les moindres fioritures telles que les images.

L’époque des premiers virus envoyés par courrier électronique qui utilisaient du VBS (Virtual Basic Script) qui polluaient la vie des utilisateurs de MS Windows. Linux ? Les distributions de multipliaient comme des champignons dans un milieu de culture.

Oui, je regrette cette époque, mais je ne regrette pas les fenêtres pop-up, ancêtre de la pollution publicitaire que l’on subit actuellement.

Avez-vous connu cette époque ? Ou êtes-vous arrivé plus tard ?