Vieux Geek, épisode 234 : Magic Desk, l’ancêtre minimaliste de GEOS

J’ai parlé dans l’épisode 230 de l’environnement graphique GEOS dans sa version pour Commodore 128. Bien que celui-ci exista aussi pour Commodore 64, ce n’était pas le coup d’essai de Commodore dans ce domaine.

En 1983, une cartouche proposée par Commodore dénommé Magic Desk poussait à l’extrème le skeuomorphisme de l’environnement de bureau.

C’est quoi le skeuomorphisme ? C’est juste : « […]un élément de design dont la forme n’est pas directement liée à la fonction, mais qui reproduit de manière ornementale un élément qui était nécessaire dans l’objet d’origine. »

Merci wikipedia. En gros, un dessin de calculatrice lancera une calculatrice. Une corbeille servira à virer les documents inutiles, etc.

1983 est une année importante pour l’informatique graphique. C’est l’année où sort le LISA d’Apple, qui propose la première interface graphique grand public – avec un bon compte en banque – qui se manipule à la souris, préparant le chemin pour le MacIntosh en 1984.

1983, c’est aussi l’année où Microsoft lance un projet dénommé « Interface Manager » qui deviendra en 1985 MS-Windows 1.0.

Magic Desktop est fourni sous forme de cartouche pour rendre le chargement quasi-instantané. Cependant, c’est plus un traitement de texte qu’un bureau à part entière. Pour comprendre pourquoi, je vous renvoie à la vidéo ci-dessous.

Comme vous avez pu le voir, c’était vraiment un projet assez restreint, même si certains effets sonores et visuels lui donnait un petit goût d’avancement. On peut penser qu’une suite était prévue, mais que le projet a dû être abandonné, le Commodore 64 étant essentiellement un ordinateur ludique… Et piloter une interface graphique utilisateur au joystick, c’est pas le pied !

Vieux Geek, épisode 233 : Ah, MS-Word 1.x pour MS-Windows :)

Dans l’article précédent de la série « vieux geek », je parlais de MS-Excel, usine à gaz s’il en est une. Cependant, son pendant litterraire, MS-Word n’était pas mal non plus à ses débuts. Surtout qu’il a commencé sa carrière en 1989 pour un certain MS-Windows 2.x.

Oui, cela fait plus de 30 ans que le premier MS-Word pour Windows est sorti. Et surtout, il avait une notion qui n’a été reprise que 18 ans plus tard avec la sortie de MS-Office 2007, le ruban. Largement moins ambitieux que son lointain descendant, est-il besoin de préciser.

Pour vous montrer ce prototype de l’infame interface ruban, j’ai donc créé avec PCem un 386 équipé de 2 Mo de mémoire vive, le tout avec le duo MS-DOS 3.3 et MS-Windows 2.11 pour 386.

Il est quand même étonnant de voir le niveau de complexité du premier MS-Word en interface graphique. Complexité qui n’ira qu’en s’accroissant au fil des années. Et surtout, c’était marrant de voir que le premier ruban était à peu près utilisable, contrairement à son lointain descendant 🙂

Vieux Geek, épisode 232 : Excel 1 pour Mac et 2 pour MS-Windows 2.x, les débuts d’une usine à gaz…

S’il y a bien un logiciel connu qui est l’exemple même de l’usine à gaz, c’est le tableur Excel développé par Microsoft depuis le milieu des années 1980. Il est tellement complet et complexe qu’on peut tout faire avec, sauf piloter une cafetière, et encore je ne suis pas certain.

Ayant succédé à Multiplan en 1985 sur les Macs d’Apple et en 1987 sur les PCs handicapés équipés de MS-Windows 2.x, dès les premières versions, on peut se dire que c’est une sacrée usine à gaz. Ne serait-ce qu’avec le nombre de fonctions proposées et supportées (une petite centaine ?) que dans les tailles des feuilles, qui proposent dès 1985-1987 quelque chose comme 16384 lignes 🙂

À l’origine, je voulais faire un article uniquement sur Excel 1.0 sorti en 1985 sur les macs de l’époque, mais j’ai décidé de rajouter la première version pour MS-Windows. Histoire de montrer les débuts d’Excel.

Vous avez pu le voir, on a déjà les prémisses de ce qui va devenir le synonyme du tableur. Rien que le nombre de fonctions disponibles est déjà impressionnant, surtout quand on sait que les versions en question date du milieu des années 1980.

C’était les premiers pas vers les versions qui permettront à Microsoft de faire taire la concurrence dans le monde bureautique. Qui n’a jamais roulés des mécaniques en disant : « Tu vois, j’ai fait un tableau croisé dynamique dans Excel » ? Qui ? 😀

Vieux Geek, épisode 230 : GEOS 128, l’interface graphique du Commodore 128

Dans l’épisode 229, j’évoquais les Amstrad PC 1512 et 1640. En 1985, Commodore sort son nouvel ordinateur 8 bits, le Commodore 128. Compatible avec son petit frère le Commodore 64, c’est aussi un ordinateur qui en a dans les tripes.

Outre le fait qu’on peut utiliser le moribond CP/M, il est fourni avec une interface graphique pilotable au joystick (les souris sur les Commodore 8 bits, ça court pas les rues), du nom de GEOS.

Oui, une interface graphique en 1986. Plus utilisable que MS-Windows 1.0 (pas difficile), il est compatible avec le nouveau mode 80 colonnes du Commodore 128, au coût d’une interface monochrome 🙁

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Vieux Geek, épisode 228 : Magic WB, un Workbench plus joli pour l’Amiga.

Cet article est la suite de l’épisode précédent où je parlais de WindowBlinds. En effet, durant que je préparais et que j’enregistrais la vidéo sur WindowBlinds, je me suis souvenu de l’équivalent proposé pour le Workbench de l’Amiga, Magic WB.

L’AmigaOS avait – et a toujours – un excellent OS bien que son interface graphique fut un brin rustique jusqu’à l’époque de l’AmigaOS 3.5. Je n’ai connu que le Workbench 3.0 avec mon Amiga 1200 en 1994-1995. Mais je dois dire que je bavais d’envie sur les images du Magic WB qui paraissaient dans les magazines.

Cependant, installer le Magic WB tout seul ne suffisait pas. Il fallait rajouter – sauf erreur de ma part – les outils MUI pour Magic UI. Oui, c’est très inventif tout cela.

Magic UI est un ensemble graphique mis au point par Stefan Stuntz, développé entre 1992 et 2013 si j’en crois son site officiel, bien qu’il semblerait qu’une version majeure 5.0 soit sortie en 2015. MUI a été utilisé par de nombreux logiciels, comme des navigateurs web (iBrowse, Orygin ou encore Voyager), l’application de rendu Aladdin4D ou encore par l’environnement Ambient qui est l’interface graphique de MorphOS.

Magic WB a été développé par Martin Huttenloher. Il permet d’avoir un Workbench largement plus esthétique et plus agréable à l’oeil. Cependant, c’est un shareware assez limité sur certains plans, comme vous le verrez dans la vidéo ci-après. J’ai utilisé sa version 2.1p, librement téléchargeable sur Aminet.

Note : un bug de l’enregistreur a fait que je n’ai pas les sons de la machine virtuelle pris en compte 🙁

Vous avez pu le voir, on est dans un rendu qui est franchement plus joli, mais qui était parfois incompatible avec certains jeux. Car il faut rester honnête… En dehors du jeu, qui a utilisé une machine Amiga pour des tâches plus productives ? 🙂

Vieux Geek, épisode 227 : Windows Blinds de Stardock

La personnalisation de l’environnement de bureau en informatique, c’est aussi vieux que les environnement eux-mêmes. À l’origine, ils ont été conçus pour être pratique, mais la beauté était secondaire. J’ai déjà parlé des conversions complètes comme Calmira qui donnait une apparence et une ergonomie comparable à celle de MS-Windows 95 sur MS-Windows 3.1x.

Ou encore du New Shell pour faire tester l’interface du futur MS-Windows NT 4.0, sans oublier le Workplace Shell pour faire migrer des utilisateurs vers OS/2.

Microsoft proposa pour MS-Windows 95 et 98 (pour la suite, je ne suis pas sûr), des extensions dites Microsoft Plus. Dans les dites extensions, il y avait des thèmes différents qui modifiaient la police d’affichage, les couleurs, l’ambiance sonore, le jeu d’icones et le fond d’écran. Cependant, le reste était identique. Impossible d’avoir un thème à la MacIntosh par exemple.

C’est ici que Stardock arriva et proposa à partir de 1998 son partagiciel (ou shareware) Windows Blinds. Se limitant principalement à l’affichage des fenêtres, cet outil de modification graphique du thème. On pouvait ainsi avoir une interface recopiant un peu mieux celle d’OS/2, de Mac ou encore d’avoir quelque chose de complètement différent et complètement inspiré science-fiction.

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Vieux Geek, épisode 225 : GS/OS, l’OS qui n’avait presque rien à envier au système du MacIntosh

Dans l’épisode 206, j’évoquais un port peu connu de Wolfenstein3D, celui pour l’Apple II GS. Cet ordinateur, ultime avatar de la lignée de l’Apple II a vécu en parallèle des premiers Mac, ceux basés sur des processeurs Motorola 68000, entre 1986 et 1993.

Il utilisait une interface graphique, GS/OS ou system software. Copie conforme – ou presque – du MacOS de l’époque, il avait pas mal d’avantages, dont celui d’être en couleurs, celle-ci étant arrivée avec le system 4 en 1987 et pour les Mac tout en un en 1993 avec le Macintosh Color Classic ! Bien qu’incompatible avec son grand frère, il en partageait l’ergonomie.

Dans une très vieille vidéo, David Murray – devenu entre temps le 8-bit Guy – parlait de l’erreur technique d’Apple de ne pas avoir privilégié l’architecture de l’Apple II Gs au profit de celle du Macintosh.

Je dois avouer qu’il a entièrement raison. Grâce à la bible qu’est Apple IIGS France, et en utilisant gsplus, voici ce que donne en action l’Apple IIGS et son GSOS. Bon, c’est vrai, j’ai pris un Apple IIGS gonflé aux hormones de croissance, mais c’est impressionnant 🙂

Vous l’avez vu, sur le plan ergonomique, rien à envier aux macs de l’époque, aussi sur le plan sonore. On pouvait faire de la bureautique, du ludique et le tout avec une interface des plus agréables pour l’époque. Dommage qu’Apple se soit laissé tenter par son Mac et ait fait des choix à l’époque qui le condamnère presque à la banqueroute à la fin des années 1990.

Vieux Geek, épisode 223 : Storm Master de Silmaris, un jeu de stratégie complexe…

J’aurais pu même dire que c’est un des plus durs et un des plus incompréhensibles que je connaisse. Sorti par Silmarils en 1991 sur le trio Amiga, Atari et MS-Dos, c’est un jeu qui est très complet, voire trop. À la limite de l’écoeurant et de l’injouable doit-on dire.

Pour les besoins de la vidéo, j’ai utilisé la version pour Amiga, pas la plus simple à émuler, mais la plus jolie graphiquement parlant. La version PC est muette, ce qui est dommage.

Pour résumer l’histoire, on se trouve sur une planète où deux iles continents se battent. Un monde dominé par les vents. Vous venez d’être choisi comme nouveau dirigeant d’une des deux iles et vous devez la gérer.

Gestion des plus complètes : armée, divertissement, alimentation, religion, espionnage… Bref, de quoi vous faire rapidement tourner en bourrique. Il n’est pas rare qu’un conseiller un peu chaffouin vous tourne le dos si vous ne lui avez pas parlé dans les 5 minutes qui précède. Sans oublier la conception des vaisseaux de combats, et la révolte populaire qui finira par vous faire exécuter.

Mais tout est résumé dans cette vidéo.

Silmaris via les frères Rocques ont proposé un très joli jeu pour l’époque, mais d’une difficulté incroyable même au niveau de base. Il y a 5 scénarios avec 5 niveaux de difficulté. Je voudrais bien voir une vidéo qui finit les 5 scénarios au niveau de difficulté le plus prononcé, tiens. Mais mes recherches ont été vaines. Est-ce une coincidence ? Je ne le crois pas 🙂

Vieux Geek, épisode 222 : DriveSpace, le compresseur de disque dur Microsoftien.

Dans un des tous premiers épisodes de la série vieux geek, je parlais des compresseurs de mémoires, puis plus tard de Magnaram. Mais il y a eu aussi les compresseurs de disque, et avec l’ultime version indépendante de MS-DOS, la 6.22, il s’appellait DriveSpace.

Il y a une remarque que j’aime à sortir : « Un disque dur n’est jamais assez vide et un compte en banque jamais assez plein. » Ce qui résume une politique qu’on peut qualifier de prudente. Dans les années 1990, les disques dur allaient de quelques dizaines à quelques centaines de Mo. La barre du Go a dû être franchie au début des années 2000, mais c’est tellement vieux que j’ai un doute.

À l’époque, les logiciels ont commencé à prendre de l’embonpoint. On considérait que MS-Word 6.0 vers 1992 était un monstre car il devait frôler les 10 Mo de place. Autant dire qu’on arrivait rapidement à saturation. Il restait deux options : soit faire mal à son compte en banque et acheter un disque plus gros soit compresser les données du disque. La deuxième option était le royaume d’outils comme DriveSpace. Dans la vidéo ci-après, je montre DriveSpace en action.

Pour la petite histoire, l’outil restera fourni avec MS-Windows jusqu’à l’époque de MS-Windows 98 Deuxième Édition, avec une utilité allant décroissante. Je dois dire que j’ai toujours évité cette option de compression comme la peste, la perte de données étant au tournant de la rue…

Vieux Geek, épisode 221 : Frodo, l’honorable ancêtre de l’émulation pour Commodore 64.

Dans le monde de l’émulation pour le mythique Commodore 64, il y a un roi, c’est Vice. Il est très difficile de le détrôner, tant la qualité de son émulation est incroyable. Mais le nombre d’options est aussi un peu étouffant au départ 🙂

Cependant, à la fin des années 1990 jusqu’au début des années 2000, le roi portait un autre nom. C’était Frodo. Aucun rapport avec un personnage sorti de l’imagination de JRR Tolkien. Non, c’était bien un émulateur multiplateforme pour Commodore 64.

Se concentrant uniquement sur C64, on pouvait le trouver sous Amiga, MS-Windows, Linux, BeOS, RiscOS, MacOS (avant MacOS-X), etc… Autant dire que c’était assez répandu. L’émulation était de qualité, mais attention, il ne fallait pas redimensionner la fenêtre d’affichage sous peine de voir les performances s’écrouler.

Mais le plus simple est de le montrer en action.

Vous avez pu le voir, mis à part le fait que je me suis planté pour lancer « The Great Giana Sisters », cet émulateur avait tout pour régner en maître durant encore longtemps. Mais la réécriture en utilisant la bibliothèque SDL, la concurrence avec d’autres projets du même développeur, font que le code n’a plus bougé depuis une petite éternité… Une dizaine d’années environ au moment où je rédige cet article, en juillet 2020.