Retour vers le futur, la nouvelle tendance dans les distributions GNU/Linux ?

Observant le monde des distributions GNU/Linux et des logiciels la composant, la tendance semble être « retour vers le futur » à grande vitesse. Je ne me souviens pas d’avoir vu depuis plus de 6 ans une telle tendance à rejeter les nouvelles versions de logiciels. C’est même devenu une mode.

Le mouvement a commencé avec l’arrivée de l’acharnement thérapeutique pour KDE 3.5 (le projet Trinity), et pour Gnome 2 (le projet MATE dont j’ai parlé récemment). Linux Mint toujours plein de bonnes idées a décidé de prendre le code source de Nautilus 3.4 pour le faire dériver par rapport au retrait de certaines fonctionnalités dans la future version 3.6 de Nautilus.

Le code est disponible pour les personnes voulant le faire recompiler.

Autre tendance à ce retour vers le futur : le rejet de certains utilisateurs du chargeur de démarrage, Grub2. Cela est surtout vrai pour les distributions comme Archlinux, qui vient d’officialiser l’arrivée de Grub2 dans son image d’installation du mois d’août 2012.

Dans un article qui pue le renfermé , Sygne critique l’évolution prise, et spécialement l’arrivée de Grub2, je cite :

On peut apprécier l’amélioration des performances, l’étendue du matériel supporté, les kikoololeries en tous genre maintenant possibles. Mais la vision de l’informatique que me propose Grub2 n’est pas la mienne. Le nouveau Grub, c’est l’obfuscation imposée au nom de la performance technique. Je cherche tout le contraire, la transparence, même au prix d’inconvénients techniques.

Bref, sur Arch, j’utiliserai lilo.

Dans ce cas, pourquoi ne pas utiliser la Slackware qui propose Lilo comme seul chargeur de démarrage ? Il est vrai que comme pour les fichiers de configuration simplifiés qui ont été introduit récemment, on touche tous les jours à la configuration de son chargeur de démarrage. Sur ma machine principale, j’ai du touché en tout et pour tout 2 fois au fichier grub.cfg, en éditant le fichier /etc/default/grub pour changer la résolution d’affichage pour choisir les couleurs d’affichage des lignes.

Et c’est tout ! Grub 0.97 est obsolète. Laissons-le prendre sa retraite, bien méritée.

Dernier exemple de ce retour vers le futur ? La possible arrivée de MATE dans les dépôts de la Fedora Linux 18 qui n’arrivera qu’en novembre prochain.

La page du projet annonce que le port est à environ 40% du total fin juillet. Ce qui laisse du temps pour intégrer le projet qui apportera plus de choix aux utilisateurs, même si je me demande comment les codeurs de MATE vont faire pour intégrer le support de gtk3 dans le code dérivé de Gnome 2. Simple question, hein 😉

Je suis d’accord pour que le choix existe et prospère. Tant que cela ne signifie pas le rejet de certaines technologies ayant un passif passé moins chargé, pourquoi pas ?

Mais, et même si je comprends les utilisateurs des interfaces « traditionnelles », faisons un parallèle osé : pourquoi marcher sur nos pattes arrières alors qu’on se déplace aussi bien à quatre pattes ? Hein, pourquoi ? 😉

En vrac’ rapide et périgourdin.

En vacances en famille dans le Périgord, j’ai eu envie de faire un petit en vrac’ rapide.

C’est tout pour aujourd’hui, bon week-end !

KDE 4.9 sur Archlinux… Ca donne quoi ?

KDE 4.9 sort ce premier août 2012. Depuis quelques temps, j’avais créé une machine virtuelle archlinux avec une préversion de KDE 4.9 (la version rc2 pour être plus précis). Comment ? Simplement, en utilisant le dépot kde-unstable.

Cet article sera en partie périmé quand les paquets migreront vers testing voire vers extra. Mais, comme tout dépot avec « unstable » dans le nom, c’est réservé aux connaisseurs.

Pour activer le dit dépot, il faut auparavant activer le dépot [testing] et son camarade [community-testing]. Enfin, il faut rajouter les lignes suivantes, en haut de la liste des dépots du fichier /etc/pacman.conf :


[kde-unstable]
Include = /etc/pacman.d/mirrorlist

Et un petit sudo pacman -Syu… Et patienter le temps que les 985 Mo (environ, hein) de mises à jours soient installées. Ok, j’ai fait une installation complète de l’environnement, auquel j’ai rajouté Amarok, Calligra et Digikam.

Une fois l’ensemble installé, et après avoir recopié les 40 Go de ma musicothèque j’ai fait une vidéo de KDE 4.9, qui – bien qu’on soit noyé sous les options – est une bonne mouture de l’environnement.

Mais il faut aimer les interfaces qui reprennent les fondements de MS-Windows 🙂

Seul et énorme hic : pourquoi ne pas proposer directement Konqueror avec le support du moteur Webkit ?

Tuons une légende urbaine du logiciel libre sur MATE.

Une légende urbaine a été propagée sur MATE, dérivé du code source de Gnome 2.32.1. Cette légende urbaine, propagée entre autre par cet article de ManiacGeek, je cite le morceau en question, veut que MATE soit une réalisation de Linux Mint, alors que l’interface maison de Linux Mint, c’est Cinnamon !

« A tel point que les utilisateurs se sont précipités sur MATE, le fork de Gnome 3 développé pour Linux Mint. »

C’est faux ! Archi-faux ! Ultra-faux ! MATE n’est pas né avec son inclusion dans la Linux Mint 12, je cite les notes de publication de Linux Mint 12 :

« MATE is brand new, it’s not completely stable yet, and it’s missing a few parts. It’s being actively maintained and with close collaboration between the MATE developers and Linux Mint. With time the project will gain maturity and provide users with a traditional and solid desktop experience. »

Ce qui donne traduit :

MATE est tout jeune, ce n’est pas encore complètement stable et il manque quelques morceux . Il est activement maintenu avec l’étroite collaboration entre les développeurs de MATE et de Linux Mint. Avec le temps le projet gagnera en maturité et fournira aux utilisateurs une expérience traditionnelle et solide de bureau.

De plus, dès septembre 2011, 3 mois après le lancement du projet, j’avais consacré un article à MATE. soit deux mois avant que la Linux Mint 12 ne sorte.

Enfin, pour tuer cette légende urbaine de manière complète, voici le message posté le 18 juin 2011, annonçant la naissance de MATE, du moins, son introduction :

Hello everyone.
I’ve made a GNOME2 fork. I’ve called it « Mate ».
My english is not so good. And so, maybe I can not give support in English.
Correct me if I’m wrong. Any suggestion is welcome.

…sorry about short description.

MATE Desktop Environment, a non-intuitive and unattractive desktop for users, using traditional computing desktop metaphor. Also known as the GNOME2 fork.

Inutile de traduire, je pense.

Alors, la prochaine fois qu’une personne dira : « MATE, le projet de la Linux Mint ? », il ne restera plus qu’une chose à faire : lui donner une fessée cul-nu, en place publique avec une poignée d’orties bien fraiches !

Cinnamon 1.5.2, état des lieux.

Cinnamon, le gestionnaire de bureaux basé sur Gnome Shell continue son bonhomme de chemin. Il est arrivé récemment en version 1.5.2.

J’ai voulu le tester. J’ai donc créé une machine virtuelle Archlinux dans laquelle j’ai installé Gnome. J’ai ensuite fait recompiler les paquets :

La version du paquet n’étant pas à jour, j’ai été obligé d’appliquer deux modifications au fichier PKGBUILD.

D’abord, virer la ligne appliquant le patch 0001-cinnamon-settings-hack-by-Ner0.patch, puis j’ai modifié les sommes de contrôle pour que la version 1.5.2 soit compilée :

makepkg -g >> PKGBUILD

Je n’ai rien rajouté, même s’il existe un grand nombre de greffons et de thèmes additionnels. J’ai voulu une expérience aussi proche que possible de l’original.

A noter la présence d’un Cinnamon 2D dans les options désormais. J’ai choisi d’utiliser lxdm en lieu et place de GDM à cause d’un crash liant l’utilisation de gdm, de virtualbox et de la fonction de capture vidéo de Gnome. Ca plantait tellement que j’ai du lancer l’enregistrement de la vidéo, une fois cinnamon chargé 🙁

lxdm et les options de Cinnamon 1.5.2

L’ajout de l’option 2D est bienvenue, cela permet d’avoir un environnement qui ne nécessite pas de circuits 3D puissant. Sinon, l’ensemble est rapide, apparemment un peu plus simple à configurer que dans ses versions précédentes.

L’ergonomie est classique, rien à redire là dessus. Si des environnements comme Unity ou Gnome Shell vous sort par les yeux et que vous trouvez xfce trop aride, cette interface complémentaire vous permettra d’avoir les outils de Gnome 3 sans vous poser de question supplémentaire.

Seul hic : dommage que le gestionnaire d’environnement virtuel soit aussi sensible au lancement !