Vieux geek, épisode 5 : Ubuntu Dapper Drake, la distribution qui m’a fait arrêter le distro-hopping.

Petite définition : le distro-hopping, c’est l’activité pour un utilisateur de sauter de distribution en distribution jusqu’à trouver la perle rare.

Avril 2006, mon équipement Mac – et oui, j’ai été un utilisateur du coté obscur et fruité de l’informatique – rend l’âme au bout de 14 mois de bons et loyaux services.

C’est alors à l’époque des versions béta de ce qui allait devenir la Ubuntu 6.06 LTS que je l’installe sur un vieux bouzin dont je disais à l’époque : « Encore heureux, j’ai récupéré un vieux PC sous Ubuntu Dapper Drake, mais celui ci est aussi silencieux qu’un Airbus A380 au décollage. » C’était un Pentium 4, avec 512 Mo (ou un Go ?) de mémoire vive, 120 ou 160 Go de disque si mes souvenirs sont bons.

Après un passage très rapide, une semaine sous OpenSuSE 10.1 , je réinstalle la Ubuntu Dapper Drake. Qui me fera migrer sur Ubuntu durant environ 2 ans. Un premier passage sous Archlinux (décembre 2007 à Mars 2008), puis un ultime passage sous Ubuntu (mars 2008 à mai 2009), avant de migrer pour de bon sous Archlinux.

J’avoue que j’ai gardé un souvenir ému de la première version LTS de la distribution proposée par Canonical. J’ai encore le CD en version 32 bits chez moi. Supporté durant 3 ans (sur le bureau) et 5 ans (sur le serveur), elle proposait aux personnes n’ayant pas envie de risquer tous les 6 mois une migration qui aurait pu être « casse-gueule ».

D’ailleurs, à l’époque, la distribution est somme toute assez gourmande. Il est précisé dans le coffret qui est le premier à être proposé uniquement sous la forme d’un liveCD :

System Requirements
To use the Live CD, you must have a PC with at least 256 MB or RAM.
To install Ubuntu, you should have at least 2 GB of disk space.

Je ne me souviens plus trop de la taille des disques dur en 2006, mais ça devait tourner dans les 250 à 300 Go en haut de gamme, non ? 😉

L’équipement logiciel était assez bien développé pour l’époque : OpenOffice.org 2, Mozilla Firefox 1.5, Gnome 2.14.1. Le gros point fort de cette version : un seul et unique média à télécharger. Quelle révolution à l’époque, même si maintenant c’est devenu ultra-banal.

J’ai donc dégainé le CD de la Ubuntu 6.06LTS que j’ai encore dans mes archives, et je l’ai récupéré en utilisant la commande dd :

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ dd if=/dev/sr0 of=ubuntu606.iso
1429788+0 enregistrements lus
1429788+0 enregistrements écrits
732051456 octets (732 MB) copiés, 170,114 s, 4,3 MB/s

Et puis, j’ai utilisé qemu-kvm pour relancer ce morceau d’histoire de l’informatique libre.


[fred@fredo-arch ISO à tester]$ qemu-img create -f qed disk.img 32G
Formatting 'disk.img', fmt=qed size=34359738368 cluster_size=65536 table_size=0
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ kvm32 -hda disk.img -cdrom ubuntu606.iso -boot order=cd &

kvm32 étant un raccourci pour :

qemu-system-i386 --enable-kvm -m 2048 -k fr -soundhw all -usb

 

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Vieux geek, épisode 4 : MS-Windows XP, l’arrivée de l’interface « Fisher Price ».

Octobre 2001 : alors que la bulle internet est en plein dégonflage, la crise des « dotcom » commencée en avril 2000 ne trouvera sa fin que 2 ans plus tard), Microsoft sort son nouveau MS-Windows, connu longtemps sous le nom de code de Whistler, à savoir MS-Windows NT 5.1 alias MS-Windows XP.

Basé sur le coeur de MS-Windows NT 5 alias 2000 Pro, c’est le premier MS-Windows grand public utilisant le moteur de la version professionnelle de l’OS de Microsoft. Sorti en février 2000, Microsoft Windows 2000 Pro reprend l’interface de MS-Windows 98 et va partager son environnement sonore avec le peu aimé MS-Windows Millennium.

Ouvrons une parenthèse : J’avais eu le nez creux en achetant dès sa sortie, fin février 2000, MS-Windows 2000 Pro qui avec MS-Windows XP reste mes préférés, enfin, c’est un bien grand mot. Il faut dire que la première installation de MS-Windows 2000 Pro (sur un Celeron 333, 128 Mo de mémoire, et 8 Go de disque) avait dépassé l’age canonique de 6 mois. Fermons cette parenthèse.

Mais ce qui choque le plus avec Microsoft Windows XP, c’est son interface. Elle chamboule énormément de trucs. Outre l’absence du MS-Dos (normal, la même base diffère de l’ancienne branche grand public), elle introduit deux nouveautés : le nouveau menu Démarrer (plus intelligent), et l’interface Luna que certaines personnes appelleront l’interface Fisher Price, car la transition pique les yeux à l’époque.

Pour les personnes n’ayant connues que MS-Windows XP, Vista et 7, voici à quoi ressemblait MS-Windows 98 / Millenium en général :

Et voici pour MS-Windows XP…

On peut aisément imaginer le choc d’une personne qui découvre l’interface Luna : c’est quoi ces gros boutons, ces couleurs plastiques, le menu qui regroupe tout ? Et le panneau de configuration qui oblige à fouiller pour régler quoique ce soit ? 😀

Je sais pas pour vous, mais cela me semble familier comme interrogation. Vous savez, l’arrivée des interfaces nouvelles générations dans le monde libre, le duo (ou duel ?) Unity / Gnome-Shell, et ce qui risque d’arriver pour Microsoft avec son MS-Windows 8…

Vieux geek épisode 3: Ubuntu Warty Warthog alias Ubuntu 4.10.

Nous sommes en octobre 2004. A l’époque, installer une distribution GNU/Linux est encore assez périlleux, mais moins que quelques années auparavant, et largement moins que lors de la première distribution que j’avais installé sur une partition ms-dos (en utilisant la technologie umsdos), une Slackware Linux 2.3 en 1996, fourni sur un CD de feu PC-Team.

C’est alors qu’une personne, du nom de Mark Shuttleworth propose une idée incroyable : prendre une version de Debian GNU/Linux unstable et la stabiliser pour en faire un environnement de bureau utilisable.

A l’époque – ce problème n’étant corrigé qu’en 2006 avec la première version LTS – deux images ISOs sont disponibles. Une pour tester la compatibilité et l’environnement, l’autre pour installer la distribution.

D’ailleurs son nom de code est assez tordant : Warty Warthog, le phacochère couvert de verrues.

A l’époque, RedHat propose la Fedora Core 2, que j’ai un peu utilisé… Même si c’était une horreur sans nom pour gérer les divers dépôts tiers, ne serait-ce pour avoir le support des mp3… 🙁

J’ai pu retrouver la première version installable à cette adresse : http://old-releases.ubuntu.com/releases/4.10/ J’ai donc décidé de l’installer dans une machine virtuelle qemu.


[fred@fredo-arch ISO à tester]$ qemu-img create -f qcow2 disk.img 32G
Formatting 'disk.img', fmt=qcow2 size=34359738368 encryption=off cluster_size=65536 lazy_refcounts=off
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ kvm32 -hda disk.img -cdrom warty-release-install-i386.iso -boot order=cd &

kvm32 étant un alias pour :


qemu-system-i386 --enable-kvm -m 2048 -k fr -soundhw all -usb

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Vieux geek épisode 2 : ah les compresseurs de mémoire et autres accélérateurs de téléchargements :P

Quand j’ai commencé à m’intéresser à l’informatique, c’était en 1989. Ma première machine, un Amstrad CPC 6128 (qui coutait 4000 francs à l’époque, soit en gros 610 €) était un monstre de puissance pour son époque, surtout pour les machines 8 bits : 128 Ko de mémoire vive, des disquettes 3 pouces contenant au maximum 360 Ko sur les deux faces, jusqu’à 27 couleurs en simultané (en codant en assembleur Z80 à un bon niveau) et une logithèque énorme.

J’ai passé une énorme partie des après-midi de mes années lycées à saisir des listings basic de plusieurs pages (plusieurs dizaines quand c’était pour saisir des programmes en langage machines).

Pour les programmes en Basic, je m’amusais à optimiser le code, en virant les commentaires inutiles, voir en compressant les lignes quand c’était possible. Il faut dire qu’un programme en Basic de 20 Ko, c’était énorme.

Déjà à l’époque, on faisait tout pour économiser l’espace pris. Il faut dire que les disquettes 3 pouces étaient assez onéreuses (20 francs pièces, oui 3 €). J’utilisais cet ordinateur de 1989 à 1994. En 1994, j’investis dans un Amiga 1200, puis en début 1995, dans mon premier compatible PC. Un Cyrix 486DX2 à 66 Mhz, 4 Mo de mémoire vive, 400 Mo de disque. Et c’est tout. Pas de carte son, ni de lecteur optique.

A l’époque on achetait des kits multimédias comprenant carte son et CD-Rom. Ma machine fonctionnait alors avec le duo MS-DOS 6.22 et MS Windows 3.1x. Je me souviens même des disquettes de mon exemplaire de Doom (4 disquettes) acheté 150 francs (22,8€) à l’époque.

A l’époque, la mémoire vive est hors de prix, et donc économiser le moindre octet est une priorité. Avec son MS-DOS 6.22, Microsoft propose un outil qu’on appelle memmaker. Il déclare optimiser l’agencement de la mémoire. Mais ce n’est pas le seul. Il existe aussi des outils comme Magnaram de Qemm par exemple ou RamDoubler de Connectix.

J’avoue que j’ai toujours trouvé ce genre d’outils assez inutile. Le seul vrai moyen d’être tranquille, ce n’est pas d’augmenter la mémoire vive ?

Passons quelques années, et voici l’année 1997. J’ouvre un compte sur AOL, qui ne l’a pas fait à l’époque ?, et l’année d’après, j’ai un vrai accès internet avec feu Club-Internet. J’ai alors une connexion de folie… Du 33,6 Kb/s en RTC. C’est à cette époque où l’on payait l’internet à la minute – car les forfaits étaient vite mangés – que sont apparus les accélérateurs de téléchargements.

Ces logiciels qui sont plus de la poudre aux yeux qu’autre chose, même si l’un des plus célèbres existe encore (Download Accelerator Plus pour ne pas le nommer) noie les serveurs de téléchargements sous les requêtes pour fractionner les téléchargements, et donner l’impression que tout va plus vite.

Alors que ce qui n’apporte vraiment une meilleure vitesse, c’est un plus gros débit ! J’ai eu de l’adsl depuis 2002, et j’ai appris une chose : rien ne vaut un meilleur débit pour avoir des téléchargements plus rapide 😀

Et on pourra trafiquer les réglages tous les logiciels nécessitant une connexion à un réseau. On ne pourra améliorer sa vitesse que par une augmentation de la taille du tuyau, et par rien d’autre.

Mémoire d’un vieux geek : BeOS.

J’ai lu récemment sur OS News que la réécriture de BeOS en logiciel libre, Haiku avait pas mal, et qu’un port en version 64 bits était déjà bien avancé.

L’article en question sur le site officiel montre une version de Haiku 64 bits en action. Et parler d’Haiku, revient à parler d’un des OS que j’ai le plus aimé. BeOS. En fouillant dans mes archives, je pense que je pourrais retrouver le CD de la version 4.5 que j’avais du acheter à l’époque dans les 450 francs, soit dans les 69 € environ.

C’était en 1999. A l’époque, j’avais un Celeron 333, épaulé de 64 Mo de mémoire vive et d’un disque dur qui devait faire 8 Go (ou quelque chose de ce style). J’avais un MS-Windows 98 Se installé. Et en lisant le magazine Dream, j’avais entendu parler d’un OS révolutionnaire pour l’époque.

Imaginez donc : un OS qui démarrait en 5 secondes chrono ! Prévu pour le multimédia ! Véritablement multitâche ! En comparaison d’une surcouche graphique 32 bits d’un MS-DOS 16 bits, qui reconnaissait l’USB quand ça lui chantaît et qu’on devait réinstaller tous les trimestres, quel choc 🙂

J’avais bien essayé toutes les distributions GNU/Linux proposé dans les magazines de l’époque : RedHat, Mandrake Linux, Linux Khéops (dérivée de la Slackware Linux), mais à l’époque du noyau 2.2, c’était pas la joie, surtout au niveau reconnaissance matérielle et accéder au réseau, avoir le son, c’était le parcours du combattant 🙂

Bref, BeOS était l’OS parfait en comparaison de Windows 98Se. J’avoue que je passais de nombreuses heures à admirer comment le système tenait la charge, et j’avais même commencé à rédiger quelques textes que j’ai perdu.

Même si l’apparence des fenêtres étaient bizarres, elles s’affichaient rapidement. Il n’y avait presque aucun jeu, et quant à la navigation sur internet, il faut se souvenir qu’en 1999, c’est déjà presque la fin de Netscape et le début du règne d’Internet Explorer.

J’avoue qu’après la sortie de BeOS R5, j’ai été déçu, et comme la destinée de BeOS commençait à sentir le sapin, j’ai acheté avec de la mémoire vive un exemplaire du premier MS-Windows qui allait battre son record de longévité sur mes machines (6 mois !), MS-Windows 2000, le père de Windows-XP.

Je dois dire que j’attends beaucoup d’Haiku, et même s’il est en développement depuis l’an 2000, et que seulement 3 versions alpha sont sorties, ce serait avec un plaisir non dissimulé que je mettrais en place un dual boot avec une archlinux.

Ne serait-ce que pour le plaisir de retrouver BeOS, qui a bercé une partie de ma vie informatique 🙂