Utiliser Linux, un acte militant devenu un choix parmi d’autres ?

Quand j’ai commencé à utiliser Linux, pardon une distribution GNU/Linux, en mono-démarrage vers 2006, c’était un acte purement militant. À cette époque éloignée (18 ans déjà !), il fallait avoir beaucoup de courage pour se lancer dans l’installation et l’utilisation d’un OS basé sur Linux.

La bureautique libre, c’était OpenOffice.org. Loin de la sophistication et du bon support des documents créés avec Microsoft Office, la galère était présente au quotidien. Avoir un bon support du greffon Flash – oui, je sais, ça va arracher quelques larmes ici ou là – tenait du parcours du combattant.

Les efforts de Canonical à l’époque se propageait un peu partout. On était loin de la politique du cavalier seul qui s’est imposée par la suite (Upstart, Mir, Unity, Snap). Il faut dire que depuis une petite demi-douzaine d’années, les distribution GNU/Linux sont de plus en plus faciles d’accès, avec un support toujours amélioré des fichiers aux formats non libres, que ce soit dans le domaine de la bureautique et du multimédia.

On attend encore et toujours Gimp 3.0 pour s’affranchir enfin de l’installation de gtk2 sur les distributions. Mis à part Gimp, qui utilise encore cette version obsolète de gtk ? Fermons la parenthèse.

De nos jours, et en dehors des distributions 100% libres à la Parabola GNU/Linux-libre, Trisquel GNU/Linux ou encore Guix, le militantisme a bel et bien disparu. Et ce n’est pas un mal.

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Mes guides d’installation pour Archlinux : un bon sentiment qui a été une énorme erreur au final ?

Durant plusieurs années, en gros de 2013 à 2019, j’ai maintenu en vie un document qui synthétisait le processus d’installation d’une Archlinux. Conçu à l’origine comme un aide-mémoire, j’ai été depassé par son succès. Puis, en juin 2019, par lassitude, j’ai arrêté de mettre à jour le guide.

Au moins une mise à jour l’invalide partiellement : celle arrivée en octobre 2019 au niveau de la refonte du méta-paquet base.

Si j’avais continué à maintenir le guide, j’aurai appliqué un correctif. Mais je ne l’ai pas fait, et c’est tout aussi bien. Car j’ai fini par réaliser en y réfléchissant en me rendant au magasin hard discount le plus proche de ma nouvelle adresse (quoiqu’au bout de trois mois, la nouveauté, hein) : ce qui était à l’origine une idée basée sur un bon sentiment était au final une erreur.

Pourquoi me demanderez-vous avec raison ? Car j’ai réalisé que je n’avais pas vraiment pris en compte les mutations du public linuxien. Car c’est le genre de documentation qui peut attirer un public vraiment varié… Dont des personnes au profil suivant :

  1. elles se croient plus avancées techniquement qu’elles ne le sont réellement
  2. leur culture informatique et technique est trop faible pour assurer une maintenance d’Archlinux au moindre pépin

Vous me direz que les deux caractéristiques sont proches et se recoupent. C’est vrai. Il est tout aussi vrai que je n’ai pas répété ad-nauseam qu’Archlinux n’étaient pas destinées aux personnes débutantes. C’est même devenu un comique de répétition…

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Quelques réflexions en passant sur le monde du libre…

Au début, le contenu de cet article devait être un ensemble de trois vidéos, mais ayant décidé de mettre en pause durant quelques temps mon activité sur Youtube, je préfère passer par l’écrit. Je suis au final plus à l’aise avec ce médium de toute façon.

Étant membre du monde du logiciel libre – pour mon outil informatique – depuis 1996 à temps partiel, à temps plein depuis 2006, j’ai pu connaître plusieurs périodes, et celle qui se profile depuis quelques années me laisse interrogatif pour ne pas dire pantois.

Il y a plusieurs points que je voudrais aborder rapidement. Le premier, c’est le discours aseptisé que nous servent certains acteurs du libre. Tellement aseptisé qu’un fromage blanc à 0% de matière grasse serait en comparaison en état de pourriture avancé.

Je me demande si le logiciel libre aurait atteint sa pénétration actuelle sans que quelques acteurs clés aussi bien doué pour le développement que pour ouvrir leurs grandes gueules quand c’était nécessaire n’avaient pas existé. Sans un Linus Torvalds qui se dispute gentiment avec Andrew Tannenbaum, sans l’imprimante du MIT, où on en serait-on ?

Que l’on aime ou pas des personnes comme Richard Matthew Stallman, Linus Torvalds ou encore Theo de Raadt, sans eux – et bien d’autres – sans elles, le logiciel libre et apparenté serait resté à l’état plus qu’embryonnaire et serait resté un joujou pour geek universitaire.

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