Les paquets universels, croque-mort des mainteneurs de logiciels ?

Dans mon billet humoristique – seuls les pisse-froid auront pris au pied de la lettre l’article sur les prédictions de 2018 – je parlais des paquets universels.

Je disais ceci en substance :

Sur le plan des paquets universels, je ne pense pas que leur adoption progresse énormément en 2018, surtout avec un duo/duel comme avec Flatpak (projet développé pour être multiplateforme) et Snap (projet centré sur Ubuntu au départ).

À moins qu’un troisième larron arrive et dise aux deux larrons de fermer leurs grandes gueules ?

Je dois dire que les formats universels, c’est un serpent de mer du monde linuxien. Et depuis 1996, année où j’ai commencé à m’intéresser au libre, il y a eu quelques tentatives plus célèbres que d’autres.  Je pourrais citer 0install ou encore les autopackages.

Pour 0install, on a un projet qui date de 2005 et qui est toujours développé en 2017. Mais qui en parle mis à part quelques blogs obscurs et quelques magazines purement technique ? Pas grand monde.

Pour les autopackages, le projet a fusionné en 2010 avec Linstaller. Qui en entend parler ? Pas grand monde.

Bien entendu, il y a le trio Appimage, Flatpak et Snap qui tient le haut de la scène actuellement. Si je devais parier sur un survivant à terme, je penche pour Flatpak. Pourquoi ? Car c’est un format proposé par le site FreeDesktop.org.

On y trouve aussi des technologies dont les sites officiels y sont hébergés : le pilote nouveau, gstreamer ou encore le diabolique conflictuel systemd.

Donc, dans un de ses derniers articles, Sebastien de Passions GNU/Linux n’a pas tort quand il dit :

IL FAUT que ça soit le standard Freedesktop qui s’impose et rien d’autre, il faut que ça soit une distribution communautaire à la Debian, si ce n’est Debian, qui s’en sorte le mieux avec.

Je pense que la Debian et son impératif historique de stabilité ne soit pas le meilleur choix ici, surtout avec un cycle de sortie relativement long pour le libre, deux ans entre chaque version majeure en moyenne.

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Le « XScreenSaver Gate » : Les torts sont partagés.

Dans le monde délicieux et amical du logiciel libre, il y a de temps en temps des polémiques qui montrent la limite de certaines politiques techniques, mais aussi l’aveuglement zélote de certains utilisateurs envers leur distribution.

Premier acte, sur le blog du plus méchant prof de maths de la blogosphère française, Cyrille Borne. Dans un article au titre provocateur, Cyrille nous parle de la polémique lancée par le développeur de XScreenSaver, Jamie Zawinski qui en a un peu sa claque de recevoir des rapports de bug sur des problèmes corrigés et non rétroportés sur certaines distributions.

Qualifier d’abruti un des développeurs de Netscape qui était en charge du support de la version Linux du navigateur internet, c’est un peu excessif. Bref. Je cite l’article de Cyrille :

[…]A l’ouverture de Linux vous vous prenez le message dans la face, pas de la façon la plus discrète, cet abruti de développeur va checker votre version de Xscreensaver par rapport à l’actuelle sans se poser des questions évidentes du choix de l’utilisateur et éventuellement des cycles des distribution. Imaginez pour Debian la foire que ça représenterait si chaque paquet commençait à s’énerver parcequ’il a deux ans de retard.[…]

Deuxième acte, le 3 avril 2016. Toujours sur le blog de Cyrille, qui cite Distrowatch :

[…]Certains utilisateurs de debian ont interpellé le développeur pour lui rappeler à quel point il était complètement abruti et qu’on peut suspecter d’être un utilisateur de Arch Linux pour avoir son paquet tellement à jour qu’il a oublié le reste du monde. Et la réponse qui est digne d’un abruti, plutôt qu’effectivement reconnaître que la communauté Debian mérite qu’on fasse sauter son message, il propose à Debian qu’on fasse sauter son paquet et il a raison, je viens de le faire, Handylinux a commencé.[…]

Outre la pique envers les utilisateurs d’Archlinux et indirectement de Manjaro Linux, traiter un développeur d’abruti n’est pas la meilleure façon de faire avancer les choses. Tomber dans le culte de la stabilité ne veut pas dire qu’on doive traiter les développeurs qui en ont marre de recevoir des rapports de bugs invalides car une distribution oublie de rétroporter certaines versions. Ou simplement d’enlever l’ultra-bloquant panneau d’information. Car les torts sont partagés.

Jamie Zawinski s’est exprimé et a enfoncé le clou au passage. Si vous voulez la liste des changements depuis la version 5.30 datant de 2014, elle est aussi disponible.

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