Vieux geek épisode 3: Ubuntu Warty Warthog alias Ubuntu 4.10.

Nous sommes en octobre 2004. A l’époque, installer une distribution GNU/Linux est encore assez périlleux, mais moins que quelques années auparavant, et largement moins que lors de la première distribution que j’avais installé sur une partition ms-dos (en utilisant la technologie umsdos), une Slackware Linux 2.3 en 1996, fourni sur un CD de feu PC-Team.

C’est alors qu’une personne, du nom de Mark Shuttleworth propose une idée incroyable : prendre une version de Debian GNU/Linux unstable et la stabiliser pour en faire un environnement de bureau utilisable.

A l’époque – ce problème n’étant corrigé qu’en 2006 avec la première version LTS – deux images ISOs sont disponibles. Une pour tester la compatibilité et l’environnement, l’autre pour installer la distribution.

D’ailleurs son nom de code est assez tordant : Warty Warthog, le phacochère couvert de verrues.

A l’époque, RedHat propose la Fedora Core 2, que j’ai un peu utilisé… Même si c’était une horreur sans nom pour gérer les divers dépôts tiers, ne serait-ce pour avoir le support des mp3… 🙁

J’ai pu retrouver la première version installable à cette adresse : http://old-releases.ubuntu.com/releases/4.10/ J’ai donc décidé de l’installer dans une machine virtuelle qemu.


[fred@fredo-arch ISO à tester]$ qemu-img create -f qcow2 disk.img 32G
Formatting 'disk.img', fmt=qcow2 size=34359738368 encryption=off cluster_size=65536 lazy_refcounts=off
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ kvm32 -hda disk.img -cdrom warty-release-install-i386.iso -boot order=cd &

kvm32 étant un alias pour :


qemu-system-i386 --enable-kvm -m 2048 -k fr -soundhw all -usb

Continuer la lecture de « Vieux geek épisode 3: Ubuntu Warty Warthog alias Ubuntu 4.10. »

Unity-2D, nouvelle victime de la limite des 700 Mo ?

La nouvelle a fait beaucoup de bruit. Unity-2D, la version « non accelérée » de l’environnement de Canonical ne sera plus disponible sur le support d’installation.

Florent Gallaire a écrit sur son blog un excellent billet où il crie sa déception face à la décision de Canonical – qui doit savoir mieux que ses utilisateurs – quoi faire de sa distribution, non ?

Et pose une question intéressante :

Mais alors que se passera-t-il lorsqu’un ordinateur n’aura pas les capacités 3D nécessaires à Unity, si l’on ne peut plus avoir recours à Unity 2D ? La solution choisie par Canonical est la même que celle que Red Hat a mise en oeuvre pour GNOME Shell et qui fonctionne depuis Fedora 17 : utiliser LLVMpipe, qui est basé sur Gallium3D, pour émuler en software les fonctionnalités 3D manquantes du hardware.

Ceci implique très logiquement de gros problèmes de performance et, le plus grave selon moi, une compatibilité limitée aux seuls processeurs x86. Or, en plus du Toshiba AC100 et de son processeur ARM, j’utilise aussi de vieux Macs équipés de processeurs PowerPC comme desktop…

Pour info, j’utilise actuellement le pilote nouveau et son extension nouveau-dri sur ma distribution. Qui dépendent d’un certain Mesa 8.0.x, donc du LLVMpipe dont parle Florent sur son blog. Et mis à part un léger ralentissement au démarrage, Gnome Shell fonctionne aussi bien, sinon par endroit mieux qu’avec le pilote nvidia officiel. Mais fermons cette rapide parenthèse.

Une question est pourquoi virer Unity-2D alors qu’il fonctionne partout ? Une réponse possible ? Sa taille. En effet, et dans une tradition digne de Kafka, Unity-2D n’utilise pas GTK, mais QT et Metacity. Et puis, jetons un oeil aux paquets composant unity-2d, dixit le page du projet du launchpad.

J’ai pris les tailles des paquets en 64 bits, car il faut bien se tourner vers l’avenir de l’informatique, non ? 😀

J’ai uniquement donné la taille des paquets indispensables. Les bibliothèques de développement n’étant pas indispensables, je ne l’ai pas cherchée, ainsi que le transitional package.

Total : 1496 + 42 + 42 + 423 + 163 = 2166 Ko, soit 2 gros Mo. Pourquoi le virer dans ce cas ? Parlons des dépendances des paquets cités.

Pour Unity-2d-launcher :

Soit : 904 Ko. Donc, on en est à 3070 Ko. Toujours pas de quoi justifier de virer l’environnement. Passons donc à unity-2d-panel et ses dépendances communes avec Unity-2d-spread :

Total : 668 + 231 + 8860 + 140 + 12475 + 124 : 13638 Ko. Soit 13 Mo.

Le total d’unity-2D ? 3070 + 13638 = 16708, soit un peu plus de 16 Mo. Sans oublier Metacity et son paquet Metacity-common qui rajoute respectivement 867 et 1168 Ko. Donc, si on prend ce qui compose la plus grosse partie d’unity-2D, on arrive à 18743, soit en gros 18,30 Mo. Sur un support qui en pèse 700, ça fait 2,61%. Ce n’est rien 2,61% sur une image ISO. Mais si on veut rester dans les 700 Mo, grapiller 18 Mo ça aide vraiment.

Et il ne faut pas oublier que sur l’ISO officielle, il y a des outils qu’on s’attend à avoir, comme une trousse bureautique, comme LibreOffice… Le coeur de la suite bureautique pesant à lui seul… 117 412 Ko (ou encore 114,66 Mo) soit 16,38% du total d’une ISO de 700 Mo.

Donc entre sacrifier l’expérience utilisateur en ne lui fournissant pas une trousse bureautique dès le départ ou sacrifier un environnement de bureau, le choix est très vite fait si on veut proposer une distribution grand public, non ?

Et comme abandonner le support des symboliques 700 Mo serait un mauvais choix pour de nombreux marchés informatique, on risque de voir encore d’autres logiciels être boutés hors des images ISOs dans les mois et années qui viennent.

Emmabuntus 2 : une distribution GNU/Linux à vocation sociale.

Le 14 juillet 2012, le projet Emmabuntus a sorti une deuxième ISO de son système d’exploitation. Basé sur une Xubuntu 12.04 LTS, l’image ISO que j’ai récupéré via BitTorrent pèse dans les 3 Go.

A l’origine du projet, un coup de gueule de Patrick, bénévole chez Emmaüs, que l’on peut lire sur le Framablog.

Mon compère, le frétillant Cyrille Borne en avait parlé en avril dernier.  Ayant été contacté par un proche du projet, j’ai décidé de faire un article sur cette distribution, dont l’annonce de publication montre déjà la couleur et l’orientation du projet.

L’image est un LiveCD/USB installable de manière classique.

L’installation n’est pas excessivement gourmande, surtout quand on voit la quantité de logiciels proposées. En effet, à peine 4 Go… L’installateur est celui de la famille des Ubuntus, donc du solide et fonctionnel. En 5 minutes, l’ensemble est installé.

Continuer la lecture de « Emmabuntus 2 : une distribution GNU/Linux à vocation sociale. »

En vrac’ rapide et libre…

Cette fin de mois de mai voit fleurir les nouvelles versions de distributions. Mais pas uniquement 😉

Bonne journée !

Il est venu le temps des dérivés… Enfin presque :)

La distribution reine étant sortie pour sa nouvelle version LTS il y a environ 3 semaines, les versions dérivées commencent à fleurir, même s’il n’y en pas eu autant que d’habitude…

Commençons par sa plus grande concurrente, la Linux Mint. Du nom de code « Maya », elle propose des versions Mate (pourquoi ?!) et Cinnamon. Inutile de parler outre mesure de cette version. Mise à part une base plus lourde, c’est la même chose que la version Debian Edition dont j’ai parlé dans un article en début de mois.

Dans le genre distribution dérivée d’une inventivité monstrueuse coté interface graphique, PearOS 5 est en cours de préparation… Après, on est libre de faire un OS aussi lourd qu’une éléphante enceinte, non ? 😉

Clapico a parlé d’une méta-distribution, non pas au sens Gentoo du terme, mais dans le sens exhaustivité du terme, la Hybride Linux 12.04 v1. Je vous conseille la lecture de son article qui est intéressant au passage.

Mais des dérivées des versions communautaires officielles existent aussi : pour n’en citer que deux, la Voyager 12.04, présentée sur le blog de Clapico, dérivée de Xubuntu et la NetRunner, dont la version DryLand SE (alias 4.2) se base sur la Kubuntu 12.04.

Bien que sorti de 3 semaines, il n’y a pas tant de versions dérivées que cela, moins qu’à l’habitude aurais-je tendance à dire. A moins que j’ai manqué les annonces de publications ? Où que le « marché des versions dérivées » soit en train de murir et que les distributions qui n’avaient pour seule différence qu’un fond d’écran et un thème n’existent plus ?

Si cela pouvait faire prendre conscience qu’il n’y a pas besoin de 15 trillions de dérivées pour une distribution donnée, ce serait bien 🙂