…J’explose de rire. C’est vrai, depuis l’arrivée des interfaces graphiques utilisateurs dans le monde de la micro-informatique, les développeurs de nouvelles interfaces promettent une révolution lié à l’innovation. Il faut rester honnête. Rien de vraiment nouveau n’a été inventé depuis l’époque de NeXT, sauf avec l’arrivée des écrans tactiles où on manipule l’interface avec les doigts et non plus avec une souris.
Mis à part les écrans tactiles, depuis la fin des années 1980, on peaufine plus qu’on innove. Dès les années 1970, Xerox avec son ordinateur prototype Alto en 1973 a posé les bases de l’interface graphique utilisateur.
Une célèbre démo avait été faite par les chercheurs de Xerox à la toute jeune Apple Computer qui vendaient alors des Apple II par camions entiers.
Apple s’en inspira d’abord pour le Lisa, puis pour le premier MacOS. Comme on peut le voir dans cette vidéo commerciale d’Apple de 1983 pour l’ancêtre malheureux du MacIntosh.
On peut se dire que les grandes lignes étaient déjà présentes dès 1983. Les interfaces graphiques utilisateurs utilisent toutes (ou presque si on prend ratpoison et certains gestionnaires de fenêtres austères) le quatuor magique : W(indows) – I(cons) – M(enus) – P(ointer device).
En clair, on manipule des fenêtres et des icones via des menus le tout en utilisant une souris. Pour les menus, il y a deux écoles : menus globaux (comme ceux de MacOS) ou locaux (les autres interfaces).
Il y a bien entendu eu des raffinements comme l’arrivée des barres de lancements (les docks), les lanceurs avec des outils comme le Dash d’Unity ou encore le launchpad de MacOS-X, les jolis effets de lancements, mais rien de vraiment révolutionnaire. Les menus de lancement se sont complexifiés, mais depuis le menu Pomme du premier Mac, le principe est toujours rester le même.
D’autres raffinements ont eu lieu, comme le multi-écran réel ou simulé (avec les espaces de travails virtuels qui doivent être aussi vieux que X11 sorti en 1984), ou encore avec l’arrivée d’un vrai multitaches entre les applications. Mais entre la manipulation des fenêtres d’un Mac de 1984 et celui d’un Mac de 2015, les principes restent les mêmes.
La seule vraie tentative pour révolutionner les interfaces graphiques, c’était le projet Looking Glass 3D au milieu des années 2000. Une interface en 3D réelle développée en Java, abandonné par la suite.
La vidéo était impressionnante :
Mais côté ergonomie, j’avoue que j’ai des légers doutes. Ce serait bête d’oublier le projet Bob, un des plus gros échecs de Microsoft dans le domaine des interfaces graphiques utilisateurs. Mais cela fera surement l’objet d’un article vieux geek car il en vaut la peine à lui tout seul.
Moralité ? Si une distribution GNU/Linux déclare que son interface graphique est révolutionnaire, souvenez-vous que rien n’a vraiment été inventé dans ce domaine depuis l’échec relatif de l’interface Looking Glass 3D au milieu des années 2000, voir même depuis l’arrivée du premier Mac en 1984.
Je pense que la vrai révolution des interfaces graphiques c’est l’ergonomie et ne pas les jolis effets graphiques (même si des fois on se demande où elles vont (GNOME, KDE, etc) dès le débout).
Les gestionnaires de fenêtres (comme i3wm, etc) ne comptent vraiment pas (à mon humble avis) pour cette révolution car l’unique chose graphique ce sont les applications lancées 😀
Justement, c’est pour cela que je dis que rien n’a été vraiment inventé dans ce domaine depuis les travaux préliminaires de Xerox complétés par les travaux d’Apple qui ont aboutis au Lisa et à MacOS.
D’ailleurs, il faut se souvenir que les ordinateurs 16/32 bits des années 1985-1992 avaient aussi leurs interfaces graphiques : TOS et Workbench.
Ah ah ah !! .. as tu noté dans la vidéo Xerox, le « une machine qui serait simple à utiliser. Même pour les français. » !!! 😀
J’ai remarqué cela. Surement une remarque aux intellectuels pédants de l’époque… Quoiqu’on a hérité de BHL par la suite 🙁