Un mûrissement du marché des distributions GNU/Linux dérivées en route ?

Dans le petit monde de GNU/Linux et de ses distributions, il y a toujours eu des distributions dérivées d’autre, dont la plus célèbre au niveau du grand public est aussi une dérivée. Sans la Debian GNU/Linux, Ubuntu n’irait pas très loin.

Jusqu’il y a quelques mois, il ne se passait pas une semaine sans que l’on entende parler d’une nouvelle distribution dérivée d’Ubuntu. Au point, que Distrowatch aurait pu faire une section « La distribution dérivée d’Ubuntu de la semaine » dans sa gazette Distrowatch Weekly.

J’ai remarqué la montée en puissance progressive de distributions dérivées qui prennent une autre base que Ubuntu. Si on prend sur les dernières semaines, on pourrait citer, et je suis désolé pour les oublis :

Sans oublier des distributions dérivées plus anciennes, comme la Chakra Linux (basée à l’origine sur ArchLinux), Fuduntu (basée à l’origine sur la Fedora Linux) pour ne citer que les premières qui me viennent à l’esprit.

De part leur nombre important, les distributions dérivées d’Ubuntu, la Linux Mint en première, monopolisent l’actualité. Mais cela fait plaisir de voir que d’autres bases sont proposées, car ce serait dommage de limiter le monde des distributions GNU/Linux à Ubuntu et ses innombrables versions dérivées.

Ce ne serait pas rendre service des projets comme la SalixOS, la Siduction, ou encore la Manjaro Linux, pour n’en citer que trois.

Maintenant, c’est vous qui voyez, mais il faudra me dire où se trouve l’intérêt de certaines versions dérivées d’ubuntu qui ne propose qu’un fond d’écran alternatif, des dépots tiers activés, bref des choses faisables en 3 clics sous la distribution d’origine.

Seulement le plaisir de se dire en flattant son égo : super, j’ai sorti une distribution ?

Vous reprendrez bien un peu de cannelle ?

J’ai eu envie de tester Cinnamon sur Archlinux… Et je dois dire que c’est une bonne surprise. Pour être tranquille et avoir un environnement sans saccade à l’affichage, j’ai installé une archlinux en utilisant la dernière ISO non officielle d’installation pour pouvoir gagner du temps dans VirtualBox en lieu et place de mon kvm habituel.

Ensuite, après avoir mis en place les installations invitées de VirtualBox dans la machine virtuelle Archlinux, j’ai installé les éléments nécessaires à un environnement gnome 3. Pour installer Cinnamon, cela a été assez simple.

Il m’a fallu compiler le paquet muffin-git, puis le paquet cinnamon. Utilisant l’outil yaourt, cette étape s’est résumée à :

yaourt -S muffin-git cinnamon

Cependant, pour éviter un conflit avec Gnome-Shell, j’ai enlevé celui-ci avec un petit :

yaourt -R gnome-shell

J’ai fait une petite vidéo de ce nouvel environnement proposé par l’équipe de LinuxMint. L’outil de configuration est encore un peu basique, et j’avoue que je n’ai pas franchement creusé dans les options d’effets 3D 🙂

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Cinnamon de LinuxMint : une fusée à plusieurs étages ?

Cinnamon avait déjà fait couler de l’encre numérique à sa sortie : tous les poncifs sur les forks avaient été employés : gaspillage d’énergie, pourquoi encore un fork, éparpillement des utilisateurs, impression de vouloir faire cavalier seul, etc…

Mais cela était surtout l’expression d’une vision à court terme. La sortie de Cinnamon 1.2 avec une version dérivée du gestionnaire de fenêtre Mutter du doux nom de muffin montre la volonté de l’équipe de LinuxMint de se baser sur le code de Mutter en le personnalisant.

Cela permet de partir sur des bases éprouvées, à savoir Gnome 3.x et sa version de Mutter pour ensuite proposer un environnement personnalisable, basée sur des technologies récentes. La cible que vise ici LinuxMint est bien définie : les personnes déçues par la nouvelle génération d’interface graphique, et je ne peux que tirer mon chapeau à l’équipe de LinuxMint ici.

Non seulement, cela permet de conserver les anciens utilisateurs de LinuxMint, ceux qui ont connu la génération Gnome 2.xx de la distribution, mais aussi de conquérir les utilisateurs qui ont été déçus par le duo/duel Unity – Gnome Shell.

Et contrairement à Unity, Cinnamon est facilement portable. Devil505 a porté l’environnement sur Frugalware, et le paquet sur le dépot AUR d’Archlinux ne semble nécessiter que peu de dépendances tierce, mis à part bien entendu muffin.

Je compte tester l’ensemble dans le courant de la semaine prochaine. Je sens que le prochain grand mouvement, pas pour la Linux Mint 13, mais plus tard, sera de prendre comme base la Linux Mint Debian Edition et de coller dessus Cinnamon. Et ce serait un coup de génie : une interface modulable, basée sur Debian, et donc se démarquer de la distribution reine… J’avais dit dans mon billet de prévision sur l’année 2012 que Linux Mint serait une distribution sur laquelle il faudrait compter.

Il ne faut pas oublier que cette année, la nouvelle LTS d’Ubuntu arrive, et les utilisateurs qui sont restées sur la version 10.04 LTS pour éviter justement Unity verront dans le duo LinuxMint + Cinnamon une voie à explorer… Et LinuxMint pourra se faire une clientèle supplémentaire.

Qui a dit « coup de Jarnac » ? 😉

Je peux très bien me planter, mais j’ai une impression étrange que ce ne sera pas trop le cas 🙂