Dans l’épisode 190, j’ai parlé de la première Mandrake Linux. Il était normal que je fasse un article sur la dernière version de la distribution qui s’est appelée ainsi, la Mandrake Linux 10.1.
En cette fin 2004, quand on veut faire du linux pour une personne n’ayant pas un bac+15 en informatique, Mandrake Linux est le choix idéal. Même si elle a une politique un peu spéciale, celle de faire payer assez cher des versions complètes en ne proposant que des versions minimales en libre téléchargement – et peu importe si à cette époque où l’ADSL décolle on peut récupérer via des réseaux plus ou moins licite les images ISO payantes – elle est loin devant la concurrence en terme d’ergonomie.
Elle est donc assez sûre d’elle quand sort cette version 10.1, le 27 octobre 2004. Elle propose pas mal d’outils à jour pour l’époque et elle permet de faire nombre de choses qu’on attend d’elle avec des outils comme OpenOffice.org 1.1.3, Gimp 2.0.4 et surtout une version quasi-complète de KDE 3.2.
L’installateur est assez sympathique, simple d’accès comme le prouve les captures d’écran ci-après :
La sélection des logiciels à installer, très complexe 🙂
L’écran d’accueil…
L’ajout d’un Mozilla 1.7.2 – Mozilla Firefox n’existe pas encore officiellement – est aussi très simple.
J’ai voulu vous montrer la Mandrake Linux 10.1 en action en faisant chauffer mon enregistreur de vidéo.
Comme vous avez pu le voir, l’ergonomie était déjà pas mal pour l’époque, les outils de Mandrake étant bien pratiques pour résoudre certaines tâches.
Cependant, comme je l’ai précisé plusieurs fois, les choix stratégiques qui seront faits comme la fusion avec Connectiva ou le maintien d’une édition payante et chère contre un service d’envoi gratuit proposé par Canonical feront que le projet Mandrake devenu Mandriva perdra de sa superbe et finira par s’écrouler sous son propre poids et sous la concurrence féroce d’Ubuntu.
Pas si inconnu que ça, Mark Shuttleworth, à l’époque : en 2004, ça faisait déjà 3 ans qu’il était devenu célèbre pour avoir été le premier « touriste spatial » sur l’ISS.
C’était une remarque ironique pour Mark Shuttleworth.
Dans le monde du libre, il n’était pas aussi connu qu’un Linus Torvalds à l’époque. Maintenant, c’est plutôt l’inverse 😀
Bel historique. Quoi qu’on en pense, cette distribution a marqué l’histoire. Cela méritait bien un petit hommage. Et on peut le dire, le monde Linux a fortement évolué depuis cette époque. Parfois cela fait du bien de se retourner pour regarder en arrière, voir le chemin parcouru.
Qui a dit que la Mandrake n’a pas marqué l’histoire ? Simplement, elle a fait de mauvais choix sur le plan stratégique, et mis à part un support amélioré du matériel et des outils plus raffinés au niveau de la configuration, une grosse partie de ce que l’on a de nos jours était déjà présent.
Depuis quelques années, on est dans le peaufinage intense, car le gros du travail a été fait entre 1998 et 2010-2012.
Que penser de l’arrivée soudaine de Ubuntu. Peaufinage la aussi ? Il est vrai que tout était déjà la mais manquait simplement de finitions. La Mandrake n’a jamais été bonne sur les finitions. C’était l’un de ses défauts majeurs de mon point de vue. L’interface graphique de configuration fonctionnait pour les cas simples, mais gare au clic de travers qui pouvait tout foutre en l’air en deux temps trois mouvements.
Merci pour ce souvenir de l’une de mes premières distributions avant de passer à Mandriva.