Pourquoi faire s’affronter deux modèles de publications qui sont complémentaires ?

Le monde libriste est particulièrement con, quel que soit la langue dans laquelle il s’exprime. Il faudra que j’écrive un jour un livre sur les occasions manquées du logiciel libre pour conquérir une partie du marché bureautique avec les autoroutes que lui avaient laissés à l’époque Microsoft avec des sombres bouses comme Windows Millenium, Windows Vista ou encore Windows 8.x…

À chaque fois, le monde du libre a trouvé le moyen de se taper sur la gueule pour des détails dont les utilisateurs basiques se contrefoutent et qui ne veulent qu’une chose : que ça fonctionne !

Après la guerre des inits ou celle des successeurs de Xorg, voici que certains s’amusent à vouloir relancer le conflit entre les deux modèles de publications que sont le fixed release et le rolling release.

J’ai connu les deux modèles. Il faut dire que depuis 1996, j’ai pu testé en dur, puis en virtuel dès que les technologies ont été assez puissantes, une grande partie des distributions plus ou moins officielles, plus ou moins bien ficelées.

Que ce soit Slackware, Mandrake, Red Hat Linux puis Fedora, Ubuntu, Debian, Archlinux, Frugalware, Gentoo et leurs apparentées, j’ai pas mal roulé ma bosse.

Depuis près de 10 ans, j’ai décidé de passer au modèle rolling release. Pourquoi ? Car cela correspondait à mon cahier des charges à l’époque : ne pas avoir besoin de rajouter de dépôts tiers, ne pas avoir à réinstaller la distribution tous les 6 mois, ne pas avoir besoin de jongler avec différents dépôts, etc…

Il est vrai qu’en 2009, Archlinux était réservé aux barbus. En 2012, Manjaro est arrivé et est devenue la Ubuntu d’Archlinux, en lui permettant d’être plus abordable et surtout en proposant une temporisation bienvenue des paquets. Mis à part deux passages sous Frugalware, je suis resté fidèle à Archlinux.

Aucune distribution n’est parfaite et les personnes qui le prétendent sont des MYTHOMANES ou pour rester plus sociable, des FANBOYS et FANGIRLS.

Les mises à jour foireuses, ça arrive partout. Le modèle de publication n’est en rien responsable ici, mais celles des mainteneurs de paquets est complète.

Je n’ai jamais prétendu qu’Archlinux était parfaite, et j’ai déjà dit de nombreuses fois que la proposer à une personne qui n’a pas le niveau technique, c’est comme de dire que dès que l’on sait marcher on peut parcourir le lendemain le marathon de New York.

Au fil des années, j’ai vu le modèle classique des fixed release s’essouffler face à la sortie toujours plus accélérées des versions de logiciels. Avant qu’on me dise : « les personnes n’ont pas forcément besoin de la dernière version », je répondrai : « et si tu as un matériel qui n’est supporté que par un noyau linux plus récent que celui de ta distribution fixed préférée, tu fais comment ? » Ou si tu as besoin d’un meilleur support des formats bureautiques proposé par le dernier LibreOffice, en dehors d’un dépot tiers et d’un bricolage infâme, tu fais comment ?

Mis à part passer sur une version de développement avec les risques que cela implique ou ajouter des dépôts tiers jusqu’à ras-la-gueule, je ne vois pas.

Les environnements de bureaux suivent un cycle de 6 mois – sauf Mate-Desktop qui est passé à un an – les navigateurs un cycle de 6 à 8 semaines, bref, cela met à mal les fixed classique. Seul Fedora qui est plutôt dynamique arrive à tirer son épingle du jeu.

Je vais donc répéter ce que certaines personnes REFUSENT de lire : autant sur un serveur ou des postes de collectivités (entreprise, milieu éducatif, etc), le modèle fixed est roi et doit continuer de l’être.

Autant sur le poste des monsieur et madame « tout le monde » – modulo une connexion fixe potable, pas le machin à trois francs six sous basé sur de la 4G – le modèle rolling rationnalisé doit prendre la place.

Je tiens à préciser que même avec mes faibles revenus, je préfère payer une connexion classique un peu plus cher. À chaque personne, ses priorités, la mienne est d’être tranquille sur le plan communication avec le reste du monde 🙂

Évidemment, cela choque les idées reçues et et on voit sortir les arguments d’instabilité, de mises à jour moisies, tout en mettant en avant la stabilité – et l’obsolescence congénitale – de la logithèque du modèle fixed release.

C’est d’ailleurs étonnant qu’actuellement la mode soit aux paquets universels, que ce soit les snaps ou les flatpaks… Un moyen d’avoir du logiciel frais sans passer au modèle de publication rolling qui est plus adapté dans ce cas ?

J’exprimais timidement ce point de vue, à savoir le rolling pour le bureau de « monsieur et madame tout le monde » en 2010. Oui, mes archives peuvent être lues, c’est quand même mieux, non ? Soit deux ans avant l’arrivée de Manjaro Linux. Autant que je ne suis pas une girouette sur ce plan précis.

Les deux modèles de publications sont complémentaires, et je maintiens que le modèle fixed POUR LE BUREAU DE « MONSIEUR ET MADAME TOUT LE MONDE » est sur la pente descendante.

Avant qu’on me réplique qu’il y a moins de rolling donc que c’est un mauvais modèle, je répondrais ceci : les premières rolling sont nées au début des années 2000, avec Gentoo Linux en l’an 2000 et Archlinux en 2002.

Les distributions pionnières encore en vie en 2002 avaient au minimum 8 à 9 ans : Debian et Slackware sont sorties en 1993, Red Hat Linux en 1994. Donc l’argument du nombre ne tient pas 30 secondes à une réflexion impartiale et documentée autrement que par « on m’a dit que, alors c’est vrai » !

Sur ce, je vous laisse, j’ai autre chose à faire qu’à perdre du temps avec des personnes qui croient que des recettes qui n’ont permis à Linux que de grapiller péniblement 2% des parts de marchés sur le bureau seront demain miraculeusement plus productives.

38 réflexions sur « Pourquoi faire s’affronter deux modèles de publications qui sont complémentaires ? »

  1. C’est marrant, je me faisais à peu près la même réflexion. Je suis relativement d’accord avec ton point de vue vec peut etre une nuance.

    En fait je pense que l’idéal serait un panachage fix et rolling release. Ce que j’entends est pour la base: kernel et services de base, avoir une fréquence de maj moins élevée (je ne parle pas des fix de sécurité) alors que les applications end users suivent au plus près les cycles de mise a jour des éditeurs.

    Bonne continuation à ton blog.

    1. Le semi-rolling est par conception casse-gueule. Si un logiciel de haut niveau a besoin d’un composant de bas niveau dans une version plus récente que celle proposée, cela oblige à rustiner à mort le logiciel de haut niveau.

      Donc une charge de maintenance accrue pour les empaqueteurs.

      1. C’est le cas de la MX que j’utilise tous les jours depuis deux ans. A priori les empaqueteurs bossent bien, pas eu de problèmes depuis lors. A noter que leur site web a évolué.

        1. C’est cependant un modèle qui a le cul entre deux chaises.

          Et de mémoire, tu as quelques choses comme deux ou trois dépôts complémentaires pour les logiciels, dont les backports activés pour une bonne partie de la logithèque.

          1. Par défaut, tu as le dépôt MX stable (en plus de celui de antiX et de Debian Stable).
            Les dépôts de test de MX sont activés lors de l’installation d’un logiciel via l’installateur de Paquets puis désactivés automatiquement à la fin de l’install. Idem pour les rétroportages Debian si besoin est.

  2. Fedora Gnome m’offre un beau mix: c’est récent et d’une stabilité à toute épreuve (ça casse jamais).
    J’ai une base stable, et des logiciels constamment à jour (j’ai utilisé une seule fois les flatpack pour Gimp 2.10, car les dépots n’étaient pas à jour, mais j’aurai pu m’en passer).
    Les mises à jour d’une version à l’autre sont très bien (DL des paquets et maj à froid), si bien que je ne réinstalle jamais.
    J’ai essayé Arch et Manjaro, mais autant j’adore pacman, autant j’ai déjà cassé ces 2 distros lors de maj, et je suis revenus sur Fedora pour mon usage perso.
    Je préfère largement Fedora, qui est conçue pour être à jour, plutot qu’une Debian Sid qui n’est pas conçue pour être utilisée et qui casse parfois (dépendances qui sont maj automatiquement, et bam, des logiciels qui ne fonctionnent plus).
    Voila, c’est juste un avis.

    1. Je suis d’accord avec ton analyse, cependant même si c’est moins visible, tous les 6 mois, tu as une grosse montée en version qui finit par arriver.

      Si tu pouvais me donner les casses de tes installations en rolling, je serai heureux de les connaitre.

      Enfin, RPM est un monstre de lourdeur… Et la complexité d’empaquetage du format une horreur 🙁

      1. Alors de mémoire, j’ai eu des trucs genre :
        « failed to finish transaction », « error to commit », « conflicting files », « could not satisfy dependencies », une fois aussi « corrupted database », des « recursive resolution ».
        Des erreurs aussi de transaction qui ne veulent pas passer car elle dépendent les unes des autres.
        Et sans utiliser des packages en provenance d’AUR avec yaourt.

        Au final, on peut pas dire que la distro était « cassée » (pas comme une Ubuntu qui démarre plus après un do_release_upgrade :-)) mais tout simplement elle ne se mettait plus à jour. Ce qui est gênant pour une distro Rolling Release sensée se mettre à jour en continue.

        Pour reproduire le soucis, installe Manjaro dans une VM, puis laisse la VM pendant 1 mois sans maj. Et au bout d’un mois, tente une maj (pacman -Syyu). Il y a toutes les chances pour que ça foire.
        La dernière Manjaro que j’ai essayé, ça a foiré lamentablement au bout de 15j sans faire les maj tous les jours.

        Alors oui, le packaging des RPMS peut paraître lourd, mais si ça garantie des maj qui fonctionnent, c’est sans doute mieux pour l’utilisateur (même si les développeurs peuvent se faire plus chier).
        Bon, ceci dit, un RPM, c’est jamais qu’un fichier .spec, qui crée un .src.rpm pour permettre le déploiement des packages sources, qui se rebuildent avec une simple commande « rpmbuild –rebuild fichier.src.rpm ».

        C’est pas non plus l’horreur absolue, pas pire que le packaging Debian par ex.

        1. Merci pour les détails. Il y a un peu de tout en effet.

          Au final, on peut pas dire que la distro était « cassée » (pas comme une Ubuntu qui démarre plus après un do_release_upgrade :-)) mais tout simplement elle ne se mettait plus à jour. Ce qui est gênant pour une distro Rolling Release sensée se mettre à jour en continue.

          Je n’ai plus vu ce genre d’emmerdes depuis au moins 4 ans.

          Pour reproduire le soucis, installe Manjaro dans une VM, puis laisse la VM pendant 1 mois sans maj. Et au bout d’un mois, tente une maj (pacman -Syyu). Il y a toutes les chances pour que ça foire.
          La dernière Manjaro que j’ai essayé, ça a foiré lamentablement au bout de 15j sans faire les maj tous les jours.

          Surtout que :

          1. Il n’y a pas de mise à jour quotidienne sur Manjaro, sur Archlinux oui 🙂
          2. On peut très bien laissé une manjaro tranquille un mois et la mettre à jour sans que ça pète. Mon record ? Une manjaro avec une ISO vieille d’une année… Mise à jour longue, mais c’est passé crème.

          Alors oui, le packaging des RPMS peut paraître lourd, mais si ça garantie des maj qui fonctionnent, c’est sans doute mieux pour l’utilisateur (même si les développeurs peuvent se faire plus chier).

          Tu diras cela aux installations à base de RPMs que j’ai pété en vol. C’est vrai, c’était à l’époque des Fedora 10 ou 12, mais ça m’a quand même fait chier. Jette un oeil à l’empaquetage d’un logiciel sur Archlinux, tu verras qu’on est loin des incantations sans fins des rpms et autres debs.

          1. J’ai eu aussi des pbs avec Fedora du temps de F10/F12. Plus aucun soucis depuis F14 environ, soit les 10 dernières années. RPMs évolue, Debian aussi…

            J’ai voulu comparé les specs d’un RPM et un PKGBUILD Arch, en prenant l’exemple de Pitivi (pour Arch, j’ai trouvé que le Pkgbuild de pitivi-git, mais pour l’exemple, c’est OK):
            https://src.fedoraproject.org/rpms/pitivi/blob/master/f/pitivi.spec
            https://aur.archlinux.org/cgit/aur.git/tree/PKGBUILD?h=pitivi-git

            C’est globalement comparable, des dépendances de build, des dépendances du RPM final. C’est différent, mais certainement pas « un monstre de lourdeur ».

            Oui, il faut mettre à jour Fedora tous les 6 mois. J’utilise Fedora N-1. Exception actuellement, je viens de maj vers F29, mais normalement, j’attends par ex la sortie de F30 pour maj ma F28 vers F29. Pour ma machine de production, je ne veux pas avoir de problème.

            Une dernière chose: sur Fedora, il y a les DeltaRPM: lors des maj, tu ne récupères que le delta entre les packages à jour et les nouveaux (activer deltarpm=true dans /etc/dnf/dnf.conf).
            On gagne environ 70% de DL.
            Je pense très sincèrement qu’avec Fedora, on a quasiment une Rolling, avec tout à jour, tout en n’ayant pas besoin de la fibre.

            La Fedora a des défaut (j’ai une liste longue comme le bras de réglage à faire) mais c’est de mon point de vue le meilleur compromis. Chancun son avis par contre 🙂

            1. Euh, j’ai comparé les deux fichiers, ne serait-ce que pour la longueur des requires et compagnie, on double facilement le nombre de ligne à renseigner 🙂

              Pour le monstre de lourdeur, compare une installation avec dnf et une avec pacman… Rien qu’au niveau de la vitesse d’installation, ça pique !

              Tous les 6 mois, tu poirautes deux bonnes heures en espérant que tout se passe bien. Je dois dire que ce genre de manipulation ne me manquent pas.

              Il est vrai que l’absence des deltas, c’est un problème. Et nul besoin d’avoir la fibre pour utiliser une rolling, une bonne connexion ADSL/VDSL suffit 🙂

              Fedora est le meilleur d’un modèle que je considère comme en fin de vie pour l’utilisateur particulier. Et je dis bien le particulier.

  3. Je trouve que l’avis de Alfajet est très intéressant et je pense qu’il pourrait très bien convenir dans presque tous les cas (sauf support uniquement kernel).

  4. Bonjour,
    ma ligne adsl c’est 1 h 30 pour télécharger 1 go, ou encore 180 ko/s les jours fastes…
    Cela m’interdit les mises à jour continues, même en arrière-plan… Il va sans dire
    que ma Debian stable a mes préférences.
    Attendons la fibre…
    Cordialement.

    1. Tu ne fais que décaler le problème dans le temps avec une fixed comme la Debian Stable. Tous les deux ans, tu as droit à une énorme mise à jour avec la casse que cela peut entrainer 🙁

  5. Je suis d’accord je suis exactement dans cette configuration : rolling release à la maison et stable ou boulot.

    En revanche je ne pense pas que « la guerre des inits ou celle des successeurs de Xorg » à vraiment une incidence sur les parts de marché des utilisateurs basiques car que sa distribution utilise SysV, Upstart, Systemd ou autre il ne verra pas le changement.

    1. Pour l’init, cela a juste démultiplié le nombre de distributions disponibles, donc un moins bonne finition de l’existant. Pour la succession de Xorg, cela a juste fait perdre deux bonnes années pour l’adoption de Wayland et son adaptation pour les logiciels graphiques.

      1. Oui en effet j’avais également oublié l’histoire des drivers Nvidia. Nvidia avait développer un driver pour Mir mais pas pour Wayland (d’ailleurs je crois que Wayland est toujours pas supporté).

  6. Salut,

    Perso, je suis sur du « fixed ». Kde Neon avec un ppa pour libreoffice et .Net core.

    C’est la solution la plus stable et la plus aboutie pour le desktop, me concernant.

    Mais linux est encore très loin de fournir le niveau de windows pour certains choses.
    Exemple, la configuration au poil de xorg et nvidia. Avant tout était simple, le fichier xorg. Maintenant tout est sous divisés et casse couilles à configurer.

    La qualité sonore sous linux est aussi différente. On a plus de fréquence de graves dans le son en général.

    Et je ne suis pas d’accord avec ta conclusion sur le poste de monsieur et madame tout le monde. C’est du cas par cas. Si ils ne voient le pc que comme un moyen d’aller sur le web faire du facebook, un fixed pure et simple est bon. Si maintenant, leur besoins est un peu plus riche, un mixe de fixed et « ppa » (comme moi je fais) et ensuite pour les aventuriers, la rolling.

    1. Exact, du basique en ce qui me concerne : internet, lecture fichiers mp3 et mp4 et basta, soit une dizaine de logiciels utilisés. Sur un pc portable de 2009, passé à Debian Jessie stable en septembre 2016, migration vers Stretch stable (dist-upgrade) en décembre 2017 et environnement Maté rajouté en janvier 2019 (Gnome trop lourd pour ce très vieux ACER…).
      Les dépôts officiels et rien d’autre, et tout fonctionne.
      Je tenterai l’aventure « rolling » quand j’aurai une bonne connexion, sinon le principe même de la mise à jour en continu semble être une bonne voie d’avenir.

  7. « Guerre », « fanboys »…
    Je ne suis pas sûr qu’on en soit là.
    D’abord, ça n’a pas grand chose à voir avec les guerres d’init (auxquelles je ne comprends rien). Ces histoires on généré des forks, donc des divisions dans des communautés, donc des dispersions d’efforts. C’est d’ailleurs pareil avec les bureaux, si on pense au passage Gnome 2 – Gnome 3, qui, outre Gnome 3, a généré Unity, Cinnamon, Mate, Pantheon, Budgie…
    Les discussions sur le modèle « fixed » ou « rolling » n’est pas de cet ordre. Tout au plus peut-on débattre de l’opportunité de tel ou tel choix.
    Les « fanboys » ? J’ai essentiellement fréquenté 2 forums depuis mon arrivée sous Linux : le Forum Francophone Linux Mint et celui de Debian-Facile. Je n’y ai pas trouvé l’ambiance « Fanboy » du genre « C’est nous qui avons la plus grosse, le autres c’est de la m… ». Idem sur le forum OpenSuse que j’ai fréquenté un temps. J’ai surtout remarqué que bcp de gens ont papilloné un temps ou ont des distros différentes selon leur usage (du genre Debian Stable au boulot et Debian Sid à la maison, ou alors Linux Mint sur le PC familial et Arch sur son PC personnel).
    Je n’ai pas souvent vu de questions sur le choix Rolling VS Fixed. En général, j’ai plutôt vu que l’on parle des distros proprement dites : Ubuntu, Linux Mint, HandyLinux, Mageia, Fedora, Manjaro, etc.
    Bref, je ne l’ai pas trop vue cette guerre.

    Maintenant on peut discuter de manière générale sur ce qui est le plus adapté à un « M Tout-le-Monde ». L’ennui c’est qu’on va déjà avoir du mal à définir M Tout-le-Monde. Une grand-mère qui découvre ce que c’est qu’une souris et qui veut juste skyper avec ses gosses ? Qqn de raisonnablement débrouillard, capable de suivre un tuto et de faire lui-même sa propre installation ? Un étudiant qui ne veut pas se prendre la tête avec l’informatique mais qui a pu récupérer un vieux portable sur lequel il espère taper sa thèse ?

    Et surtout, le critère « Rolling » / « Fixed » n’est pas le seul critère.
    Est-ce que je trouve de la documentation facilement dans ma langue maternelle ? Y’a-t-il un forum francophone actif et raisonnablement accueillant pour les nouveaux ? Y’a-t-il un bon choix de logiciels ? Est-ce que ma nouvelle imprimante va fonctionner ? Si oui est-ce que ça sera facile à configurer ? Est-ce que dans mon entourage qqn utilise cet OS et serait susceptible de m’aider ? Est-ce stable ? Les logiciels sont-ils suffisamment récents pour mes besoins ?

    Je peux donner des exemples sur ce qu’a été mon parcours de newbie. Il faut payer mes impôts. Mon PC est à l’époque sous Linux Mint 17 (basé sur Ubuntu 14.04). L’administration cantonale vaudoise fournit un soft dont il existe une version Linux. Ils fournissent un guide d’installation pour Ubuntu, en précisant « Aucun support technique n’est assuré par l’Administration cantonale des impôts pour les autres distributions de Linux. » Un bon point pour Ubuntu ? OK. Un bon point pour Ubuntu (et Mint par la même occasion). Sauf qu’il me faut une version de Java plus récente que celle installée sur ma bécanne (donc les utilisateurs des vraies Ubuntu auront le même problème). Un mauvais point pour Ubuntu (et pour Mint). Mais je trouve facilement de l’aide sur le forum Mint et des infos dans la doc Ubuntu et j’installe sans souci une version plus récente de Java qui fait tourner mon soft.
    Et je peux continuer.

    Je pourrais parler du client OwnCloud dont version Ubuntu de l’époque ne supportait qu’1 seul compte alors que moi j’en avais 2 à gérer. Il existait pourtant déjà une version plus récente, pouvant gérer plusieurs comptes. Mais là encore, la documentation était facile d’accès, il était facile d’installer qqch de plus récent.

    Etc.

    Autre anecdote. Je lis qu’une administration communale dans le Pays Basque espagnol a décidé de passer son parc informatique sous Linux. Leur choix ? Ubuntu Mate. Je me fais la réflexion que c’est un plus pour cette distro là-bas, vu que les employés qui seraient curieux de tester Linux chez eux risquent de se tourner naturellement vers cette distro. Je partage cette réflexion sur un forum. Et en même temps, je teste la version alpha, Ubuntu Mate 19.04 sur Virtual Box et j’éprouve un frisson d’horreur et de dégoût en voyant 2-3 trucs (je passe les détails), réflexions que je partage avec toi, Fred, par message privé.

    Bref, on se retrouve dans des choses plus nuancées que des histoires de guerres et de fanboys.

  8. Pour moi, le coté technique ou cloisonner pour un usage n’a pas lieu d’être est n’est qu’un débat de bas étage pour les trolleurs.

    Pour moi, ce qui compte c’est l’utilisateur et son état d’esprit :
    – en fixe l’utilisateur est tranquille pour une année (+/-), va payer une bouffe à un ami une fois par an Pour qu’il lui fasse (ou aide) la mise à jour
    – en rolling, l’utilisateur va serrer des fesses une fois par semaine (ou ca va lui coûter cher en restau)

    Une personne seine d’esprit ne devrait même pas penser au rolling ! ou alors il faut qu’elle apporte un très grosse plus value par rapport au fixe. Si ce n’est avoir un dixième de version en plus franchement je ne pense pas que l’on puisse envisager le rolling. Il y a bien sûr des cas particulier ou le rolling apporte un gros plus mais ce ne sont que pour quelques cas particuliers (les technophiles)

    ps: moi je suis un technicien avec des cases en moins … donc mon choix est le rolling sans contexte 🙂

    1. Simple question : alors pourquoi participer à Manjaro.fr ?

      Après ton discours est bien beau, mais tu sais aussi bien que moi qu’une rolling explose moins souvent en vol qu’une fixed. Mais tu veux peut-être troller comme un porcin ?

  9. 1) mais j’encourage tout le monde à tester le rolling ! Après c’est à chacun de faire son choix. Pour moi le choix rolling/fixe est exactement au même niveau que le choix du bureau : le critère technique n’a que peu d’importance et c’est l’humain qui prime. (ce que tu occultes complètement ?)

    2) je ne veux donc surtout pas dire que l’une est plus stable que l’autre (mon premier message et 1°), on peut trouver du bon et du mauvais des 2 cotés mais c’est du pinaillage et des bonbons pour les trolls.

    On n’a pas peur ou une envie d’aventure ou de découverte alors on teste le rolling. Pour moi, il faut juste avoir un état d’esprit ou des besoins particuliers pour y entrer ; le coté technique de la solution ou les supposées qualités techniques de l’utilisateur n’a pas lieu d’être. L’utilisateur teste lui même et fait son choix de lui même : si il n’est pas attiré (hors mode) c’est que sans doute ce n’est pas pour lui… si les gens sont heureux en fixe pourquoi changeraient-ils ? Comme dit plus haut haut, pour moi c’est exactement la même démarche que le choix ou le changement de bureau.

    Comme toi, j’adore le rolling mais jamais je ne penserais que mon avis , mes besoins ou mes goûts soient universels; à chacun de faire son choix « personnel » et il sera toujours bon pour lui puisque au pire il changera d’avis 😉

    1. Je n’occulte pas l’humain, loin de là. Je dis juste que le rolling est plus adapté à la bureautique personnelle que le fixed.

      La mode… Comme celle qui a fait que Deepin a été pendant 6 mois l’environnement à utiliser à tout prix ? Heureux en fixed ? Pourquoi le verset 5:3 de l’évangile selon Matthieu me vient à l’esprit d’un coup ? 🙂

      Je n’ai jamais prétendu détenir la vérité. J’ai fait des constats par rapport aux faits que l’on peut trouver si on se donne la peine de chercher.

      Dire qu’on doit serrer les fesses chaque semaine ou quinzaine, c’est franchement exagéré, donc insignifiant comme disait le Diable Boiteux.

      Après, libre de croire qu’un modèle qui a fait gagner 2% du marché bureautique en presque 30 ans sera miraculeux du jour au lendemain…

      Une preuve supplémentaire de l’essoufflement du modèle fixed ? La tentative de MS de faire de son Windows 10 une version « rolling ». Pas une grande réussite, je te le concède, mais si celui qui va étouffer le libre à cause des égos des libristes s’y met…

  10. Il est malheureux de voir que la rolling release a une mauvaise réputation au niveau de la stabilité (en tant que ne avoir (trop souvent) de régressions) alors que bien trop souvent, les bugs qui surviennent au cours de l’utilisation d’une rolling release ne sont pas dû à la distro elle-même, mais à une ou des erreurs dans le code du logiciel lui-même, ce qui est très souvent HORS de contrôle des mainteneurs de la distributions.

    La question est, qui est responsable? La distro pour avoir une publiée une version buguée du logiciel sur ses dépôts? Ou bien les développeurs du logiciel en question pour avoir publié une version bugué de leur propre logiciel?

    Je suis désolé, mais il faut arrêter de toujours blâmer la distro à toutes les fois qu’il y a un problème qui survient. Il faut que les développeurs des logiciels se responsabilisent aussi. Si les devs améliorent la qualité des changements qu’ils apportent et qu’ils publient des nouvelles versions qui n’introduisent pas de régressions, les distros rolling-release vont soudainement gagner énormément en stabilité.

    D’ailleurs, c’est bien que Arch Linux existe quelque part: ça met en sueur les devs des logiciels étant donné qu’ils sont obligés de corriger leur code à un rythme bien plus soutenu.

    Et pour les gens qui vont sortir « les fixed c’est bien plus stable que les rolling », bah bien sûr que c’est bien plus « stable »: c’est bien plus facile d’être stable quand tu ne fais que garder la même version du logiciel, qui deviendra de plus en plus obsolète au fil du temps (s’il n’est pas déjà obsolète au départ), pendant 6 mois à 2 ans. Après, le plaisir sera de faire la distro upgrade. Bah oui, il y a des gens qui se pètent la gueule au moment d’upgrader Ubuntu par exemple.

  11. « Les environnements de bureaux suivent un cycle de 6 mois – sauf Mate-Desktop qui est passé à un an – les navigateurs un cycle de 6 à 8 semaines, bref, cela met à mal les fixed classique. Seul Fedora qui est plutôt dynamique arrive à tirer son épingle du jeu. »

    Ubuntu sort une nouvelle version tous les 6 mois aussi. Certes ce n’est pas du LTS, mais ce n’est pas foncièrement grave car tous les 2 ans on retombe quand même sur du LTS
    Et pour la fraîcheur des logiciels c’est tout à fait correct : Firefox 66, Thunderbird 60, LibreOffice 6.1.5.2, Gimp 4.10, etc…
    Bon ok le noyau n’est qu’en 4.18, mais la nouvelle version 19.04 qui arrive le 19 avril va emmener le noyau 5
    Bref, toutes les Fixed ne sombrent pas dans la paléolithique comme Debian lol

    1. Sauf qu’avec une rolling, tu contournes ce problème d’images ISO semestrielles parfois fini à la pisse.

      Le noyau ? Quand j’ai eu ma nouvelle machine en février 2018, la dernière ubuntu stable aurait été infoutue de faire fonctionner correctement la moitié du matos… Rien que le noyau sur des matos récents peut invalider le modèle fixed pour le poste bureautique.

      1. Je n’ai rien contre les Rolling cela dit, mon PC fixe fonctionne sous Archlinux ( merci à toi de m’avoir fait découvrir cette super distro )
        Si je met de coté les mises à jours journalières et nombreuses, qui sont parfois un peu casse-bonbons, elle fonctionne depuis 1 an environ sans le moindre souci. C’est stable, c’est rapide, c’est léger… le top.
        Mais j’utilise aussi des Fixed comme Ubuntu Mate, une distribution qui m’a toujours enchantée. Je l’ai installé récemment sur un Lenovo V110 15IAP : installation les doigts dans le nez, en mode EFI, en dual boot avec W10, avec le secure boot même pas désactivé.
        La prise en charge du matos est juste parfaite -> tout est pris en charge par cette distribution, même le mode d’alimentation  » conservation  »
        C’est un mode d’alimentation particulier, proposé par Lenovo qui permet de garder le PC portable sur secteur en laissant la batterie à mi-charge sans l’utiliser. Ce mode est géré par un soft propriétaire de Lenovo sur W10, et ça m’a vraiment surpris de voir Ubuntu le gérer également !
        En 10 ans de Linux, je crois même que c’est la première fois que je vois une distribution Linux proposer une telle perfection dans la prise en charge du matériel, sur un mes Laptop vendu avec Windows.
        Bref, Ubuntu est peut être en fin de vie, mais elle a encore des beaux restes lol

  12. bonjour, moi c’est manjaro en poste fixe à la maison (avec un second system en dual boot au cas ou) et une debian stable sur mon portable . parfois la difference de version est un peu choquante, mais bon, mon debian, quand j’en ai besoin, il est toujours là pour moi 🙂 !

  13. Je suis totalement de ton avis, fixed pour serveur et/ou PC pro/semi-pro, et RR pour le personnel. Et le RR est beaucoup plus stable que début 2000, les régressions deviennent rare (bon y’a eu manjaro récemment).

    Par contre, je n’irais pas jusqu’a dire que la fixed est sur une pente descendante, car c’est toujours ce qui est proposé de base, un PC dell ou clevo par exemple est fourni avec Ubuntu. Quand tu cherches sur google « alternative à windows », tu tombes généralement sur ubuntu, on vois des ubuntu-party, et les Mr et mme Michu, ont plus de chance de connaitre ubuntu (pour les raisons précédents) qui manjaro.

    1. Pour ton deuxième paragraphe, je dirai que l’on est face à une monoculture liée à un effet d’inertie puissant. Mieux vaut pour nombre de personnes que Canonical ne se casse pas la gueule trop vite…

      1. D’un autre cotés faut bien définir une base, imagine demain la galère pour Mr ou Mme tout le monde dans une grande surface, avec des PC portables sous ubuntu, debian, fedora, openSUSE ou manjaro.

        Là ça reste simple, c’est écris windows ou linux, point, donc pas trop complexe. Un peu comme les smartphone, android ou iOS.

        Ubuntu reste la distribution de référence pour tout le monde, c’est même eux qui ont user-friendlysé GNU/Linux (Enfin à l’époque y’avais knoopix aussi)

  14. Je suis plutôt d’accord avec ce point de vue et ce d’autant plus que si il reste bien entendu des rolling releases plutôt brutes réservées aux barb… technophiles, il y en a comme Manjaro ou Solus par exemple qui permettent aux personnes peu techniques de profiter d’une rolling avec un risque faible de rencontrer de sérieux problèmes avec une mise à jour.
    Et d’ailleurs des fixed releases comme Ubuntu ont déjà rencontré de sérieux problèmes avec des mises à jour comme quoi, c’est moins le modèle que la faute à pas de chance qui entre en jeu car il y a toujours quelque chose qui peut passer entre les mailles des tests et là ce qui compte avant tout c’est la réactivité et de support de l’équipe en charge de la distribution.

    Par contre, je ne suis pas aussi radical et je pense que même sur des PC de particuliers dans certains cas une fixed release peut toujours avoir de l’intérêt : Par exemple pour coder, je préférerais une distribution qui ne risque pas de mettre à jour certaines librairies/compilateur que j’utilise.

  15. Dans le monde pro le fixed release a l’énorme intérêt de pouvoir choisir quand on perd potentiellement du temps à gérer la mise à jour. Dans mon domaine (je suis chercheur et prof de robotique) les librairies et programmes sont essentiellement packagés sous Ubuntu et Debian, la question de la distribution ne se pose pas (il y a des packages AUR mais ne compilent pas).
    J’ai depuis longtemps un script de réinstallation qui fait que tous les étés des années paires, je dédie une (demie-)journée à passer à la version suivante. Et après pendant deux ans ben… je bosse et je sais que mes librairies seront compatibles entre elles – vu que je passe un certain nombre d’heures à développer des logiciels.

    Comme dit plus haut, j’avais essayé, en VM et par curiosité, les dépôts AUR mais ils ne semblent pas assez mis à jour. Par ailleurs, je comprends la réticence envers les dépôts tiers des fixed releases mais AUR m’apparaît comme un énorme dépôt tiers avec surtout pas mal de trucs à recompiler dès qu’il y a une mise à jour de base d’une librairie.
    Dans mon domaine on a plusieurs dépôts officiels, liés à des systèmes d’intégration continue et qui fournissent donc des binaires toujours à jours avec les dépendances. Cela n’est finalement pas très différent.

    Enfin, quand on a des contraintes pour son PC pro (comme indiqué plus haut) il semble assez naturel de choisir la même distro pour son PC perso – pour des raisons évidentes de mutualisation des outils et des habitudes. Je parle en tant qu’utilisateur qui a besoin d’un OS stable pour faire de l’informatique, des maths, des cours, des vidéoconférences, etc. Pas en tant que fan d’une distribution particulière (j’utilise Ubuntu parce que c’est le plus stable et populaire dans mon domaine).

    1. Merci pour le commentaire. Pour la énième fois, je répète ma vision idéale de la répartition des fixeds et des rollings.

      Cercle pro et collectivité : royaume des fixeds.
      Cercle personnel : royaume des rolling.

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