Petit préambule : cet article sera plutôt long. De plus, je ne prétends pas détenir la vérité ou encore avoir toujours raison. Si c’était le cas, je me serais déjà engagé depuis longtemps en politique 😉
Cette précision étant faite, attaquons-nous au coeur du sujet. Je vais sûrement être traité de troll par une partie du monde libre francophone, mais en ayant l’habitude, cela ne me touche plus trop.
Cela fait des années que je répète – tel un disque rayé comme celui de mes détracteurs ? – que le monde du libre, qu’il soit francophone ou anglophone se croit encore 10 voire 20 ans en arrière.
Comme si nous étions encore à l’époque des Intel Pentium à 200 Mhz, avec 16 Mo de mémoire vive, des disques durs de 2 voire 4 Go, avec des modems en 33,6 Kbps/s pour se connecter au réseau des réseaux avec un bon vieux Netscape Navigator 3.
J’ai connu cette époque glorieuse, aussi bien sous MS-Windows 9x que sous les premières distributions GNU/Linux de l’époque. Que ce fût avec la Red Hat Linux 4.2, les premières Linux Kheops ou encore les Debian GNU/Linux 1.x.y comme pouvaient fournir des magazines comme feu Login.
À l’époque, configurer Xfree86 – l’ancêtre de Xorg – était un parcours du combattant. Faire reconnaitre une carte son ou une imprimante récalcitrante ? Une purge. Mais on acceptait cela. Les « early adopters » de Linux dont je fais partie, en gros celles et ceux qui ont connu Linux avant le milieu des années 2000 se souviennent sûrement du parcours du combattant qu’était l’installation.
Bien entendu, les utilisateurs de MS-Windows et de MacOS avaient des crampes aux côtes à force de rire. Ils avaient droit aux écrans bleus de la mort et aux autres « Mac triste », mais ils avaient un avantage de taille : c’était souvent fonctionnel dès le départ avec leur OS respectifs.
Oui, je sais, il y a eu le célébrissime BSOD en direct sur CNN pour la présentation de MS-Windows 98.
Mais au moins, on avait une interface graphique 🙂
Le monde du libre a avancé sur la « simplification » de Linux. Il suffit de comparer l’installation d’un distribution en 1997 et en 2017. On est passé du mode texte pur et dur à des installateurs comme Calamares ou Anaconda qui font ce qu’on leur demande sans faillir.
Cependant, sur d’autres plans, le monde du libre est franchement encore en 1997. J’ai critiqué de nombreuses fois l’utilisation abusive et compulsive du fork.
Certaines personnes n’avaient voulu y voir qu’une critique du principe même du fork, alors que je disais que le fork est une bonne chose. En abuser pour un oui ou pour un non, ça finit par le vider de sa substance.
Un exemple de fork compulsif ? Le projet GoneMe. Lancé en 2004 pour contrer l’arrivée de la navigation en mode spatial de Nautilus à l’époque de Gnome 2.6, le projet fut rapidement abandonné, quand Gnome 2.8 arriva.
J’ai retrouvé une annonce du fork sur linuxfr.org (en juillet 2004), et il existe une archive datée de la même époque sur le site « officiel » du fork.
De nos jours, il y a nombre de forks qui suivront sûrement le même chemin. Mais le dire, c’est se faire traiter de tous les noms, donc…
Sur un autre plan, ce qui me fait penser qu’une partie du monde du libre oublie qu’on est en 2017, c’est la fin de la série des « Linux Sucks » de Brian Lunduke. C’était une série de conférence faites entre 2009 et 2017 pour parler des points faibles du monde linux. Je vous renvoie à la dernière vidéo, et vous comprendrez pourquoi Brian Lunduke en a eu assez.
Sur les 8 ans qu’a duré la série de vidéo, sur la moitié d’entre elles, on voyait les mêmes critiques récurrentes : le wifi fonctionne mal, il n’y a pas beaucoup de jeux, il y a trop d’environnements de bureaux, trop de formats de paquets, etc…
La diversité est un bien. Mais quand cela tourne à la dispersion, on est dans le : « Le mieux est l’ennemi du bien ».
Il y a aussi le problème des distributions qui vivent sur l’héritage de leur passé. Je ne citerai pas les deux soeurs ennemies héritières du magicien, mais d’autres projets comme Ubuntu par exemple.
Il ne faut pas le nier. Canonical a senti le vent venir en 2004. L’entreprise derrière la distribution a parfaitement compris l’intérêt de proposer une base Debian GNU/Linux et l’obligation de la simplifier pour conquérir un peu plus d’utilisateurs et d’utilisatrices qui ne soient pas des technophiles purs et durs.
Conquérir et fidéliser une nouvelle génération de linuxien(ne)s, quel but noble ! En 2004, nous étions – toutes proportions gardées – dans une situation équivalente à celle de 1991. Tous les outils pour un système libre existait sauf un noyau. Linus Torvalds a proposé un noyau monolithique – une hérésie technique pour certaines personnes – et cela a été l’étincelle de départ.
En 2004, le problème était de proposer quelque chose de plus convivial, de plus facile d’accès pour les utilisateurs qui n’avaient plus envie d’avoir des maux de crânes intenses pour installer le moindre matériel sur leurs ordinateurs.
Canonical a repris les idées qui étaient dans l’air, et surtout, il a réussi à avoir une politique de médiatisation que n’avaient pas réussi à avoir ses concurrents à l’époque. Et il faut être honnête, sur 100 personnes utilisant des distributions plus avancées en 2017, combien ont franchi le pas grâce à une Ubuntu, quelque soit sa numérotation ?
On va dire une bonne moitié, ou pas loin. Dans mon propre cas, la première distribution a avoir tenu plus d’une journée sur mon disque dur ? Une distribution magique en version 9.0. 4 mois en 2004. Puis le déclic, cela a été l’arrivée de la première Ubuntu LTS en 2006. Même si j’ai quitté Ubuntu pour bon environ trois années après, cela a été une distribution qui m’a permis de comprendre qu’on pouvait être 100% du temps sur Linux.
Même si j’ai critiqué vertement l’interface Unity, et les autres projets qu’on peut qualifier de « volonté de faire cavalier seul » de la part de Canonical, ce serait malhonnête d’ignorer tous les apports d’Ubuntu.
Nombre de distributions l’ont suivi durant des années. Le support wifi s’est amélioré. Les imprimantes, c’est parfois un brin casse-bonbon, mais au moins, on y arrive sans trop de céphallocaptures.
Le problème est que l’énergie est gaspillée dans des guerres qui n’intéressent que les technophiles. Que ce soit la guerre des inits, celles des environnements de bureaux ou autres, cela apporte quoi au schmilblick ?
Il y a aussi la guerre des distributions « fixed » contre les « rollings » rationalisées ou pas. Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Pour les « fixed », il arrive que vers la fin de vie principale d’une version, on se retrouve avec une logithèque qui sentent un brin le renfermé tout en restant utilisable. On peut tricher en utilisant des dépots de rétroportages cependant.
Ou encore le fait qu’on ne puisse pas faire fonctionner du matériel trop récent avec. Comme les processeurs Skylake d’Intel qui nécessitent au minimum un noyau linux 4.4.
Dans le domaine des rollings rationalisées, c’est à dire avec un tampon qui permet d’éviter les côtés rugueux qui peuvent arriver parfois, il n’y en a que deux suffisamment solides en ce moment : Manjaro Linux et Calculate Linux.
Manjaro Linux souffre de l’existence de certaines saveurs officielles ou communautaires qui sont franchement d’une qualité douteuse. Pour les versions communautaires, je vous renvoie à cette vidéo :
Calculate Linux a un gros problème : l’application des mises à jour est parfois d’une lenteur à s’arracher les cheveux par poignées entières. Il suffit que KDE soit mise à jour dans une version majeure pour que vous puissiez faire le marathon de New-York avant que toutes les opérations soient terminées.
J’ai parlé un peu plus haut dans l’article du problème des forks abusifs et compulsifs. Je pensais que c’était le cas pour Mate-Desktop au début de son existence. Cependant, le projet existe encore six années après avoir été lancé par Perberos.
D’ailleurs, j’utilise au quotidien Mate-Desktop, car il fonctionne. C’est tout ce que je lui demande. Je branche mon téléphone portable – qui ont commencé à se développer sérieusement en 2007 -et je peux récupérer mes photos sans avoir besoin de faire des contorsions.
Si on en croit l’article d’Adrien Linuxtricks, en date du 16 mars 2017, c’est une des raisons qui l’ont poussés à tester Mate-Desktop.
Je cite son article :
[…]
2 – La gestion médiocre de l’USB et notamment MTP. En effet, il est impossible de transférer de manière correcte sur un téléphone Android via USB des photos, vidéos, musique, sans avoir un message du style « KIO s’est arrêté de manière inattendue ». Alors, j’avais trouvé 2 alternatives : Caja + GVFS sous KDE (mais c’est bof), et KDE Connect. KDE Connect offre pas mal d’avantages, mais malheureusement, on doit disposer d’une connexion Wi-Fi pour transférer ses données (Wi-Fi qui n’est pas activé chez moi, donc je l’avais relancé pour l’occasion). Le Wi-Fi par définition n’est pas sécurisé. Une clé est cassable en très peu de temps, et puis, moins il y a d’ondes dans la maison, mieux on se porte. La lecture d’une image sur le téléphone (ou un partage samba) avec KIO, ça fonctionne en 2 temps : téléchargement du fichier, puis lancement du fichier. Sous MATE (ou Cinnamon ou GNOME), avec gvfs, il sait « streammer » et donc lit en direct.
[…]
Ici est resumé le principal point de crispation : il est nécessaire d’avoir du fonctionnel pour que le logiciel libre se crédibilise. Pas du 350e environnement de bureau, ni du 150e système d’initialisation.
Que des personnes aient envie de se lancer dans ces domaines, tant mieux pour elles. Mais c’est dommage pour aider au paufinage des logiciels qui permettrait d’attirer une nouvelle génération d’utilisateurs : les personnes qui utilisent l’informatique et les ordinateurs comme on utilise un marteau pour enfoncer un clou dans un mur : comme un simple outil.
Le libre propose de très bons outils : LibreOffice, The Gimp, Inkscape et combien d’autres ? Mais la plupart du temps, les interfaces sont peu ou pas ergonomiques.
J’ai récapitulé les principaux problèmes – selon mon point de vue – des distributions GNU/Linux dans une vidéo intitulée « Les péchés capitaux des distributions GNU/Linux. »
Pour résumer ? Les traductions incomplètes, les distributions qui multiplient les dépots tiers, les doublons, triplons qu’on peut trouver.
Ensuite, les distributions « fixed » auront toujours le monopole des postes d’entreprises ou des administrations. Mais je pense que sur le bureau du particulier, la rolling rationnalisée pourrait se faire sa place au soleil.
Je ne reviendrais pas sur le problème du manque de communications de certains projets. Aller voir sur un canal irc pour avoir des nouvelles, sans être certain d’avoir une personne de l’équipe de développement à l’autre bout du réseau, ce n’est pas vraiment convivial.
Ce serait comme arriver sur le site d’une marque d’électro-ménager et de devoir contacter le SAV pour avoir les caractéristiques techniques d’un produit proposé en page d’accueil… Pas franchement pratique.
Si l’on veut enfin progresser sur le monde du bureau informatique que l’on a régulièrement mis à mort depuis les Network Computers (années 1997-1998), il serait peut-être temps d’arrêter de se chamailler, et de concentrer les efforts sur ce qui compte : les logiciels à destinations des utilisateurs type « monsieur ou madame tout-le-monde » qui ne veulent qu’une chose… Du fonctionnel dès le départ.
Au final, je dis cela, mais je dis rien 🙂
Petit apparté : rapport KDE et le MTP… y’a moyen de « hacker » le bordel en faisant des raccourcis (symboliks). Certes c’est douteux et « hackeux » mais par chez moi (ça prend pas la flotte), et ça marche…
C’est comme mettre un cautère sur une jambe de bois. À croire que l’équipe de Plasma ferait bien de s’inspirer, voire de reprendre gvfs pour avoir une solution sans contournement comme celui que tu proposes.
Ben ouais… t’as raison 😉 obligé de clopiner avec des béquilles… 😀
😀
Ce serait quand même mieux d’éviter des contournements du style : création de liens symboliques… Enfin, je dis ça, mais je dis rien 😀
T’as du lire l’article récent d’AdrienB (https://www.linuxtricks.fr/news/10-logiciels-libres/319-quand-un-fan-de-kde-passe-sous-mate/) qui parle lui aussi de son « ras-le-bol » de plasma et qui évoque le passage par Caja pour résoudre le problème MTP… Pour moi la solution est trop lourde (rien n’est trop lourd pour KDE! :lol:). Et je prefere passer par mes pauvres petits raccourcis, c’est galérien mais ça marche (plus ou moins :lol:lol:)
Jusqu’à ce que cela ne fonctionne plus. J’ai passé l’époque de la bidouille pour faire fonctionner des technologies.
J’ai un collègue qui essaie désespérément de transférer les photos de son téléphone vers son PC via windows 10. Le téléphone n’est pas (mal) reconnu, d’ailleurs l’autoradio high tech intégré de sa nouvelle voiture ne le reconnaît pas plus. Ça ne marche pas avec mon smartphone non plus
A vrai dire je crois que c’est surtout le protocole MTP qui est un gros problème, pas l’OS.
Il y a un peu des deux. Le protocole et sa prise en compte. J’ai un wiko Freddy – smartphone bas de gamme sous Android 6.0 – et le transfert de données vers ou en provenance du téléphone fonctionne sans problème avec le duo mtp / gvfs-mtp sur mon Mate-Desktop.
Gentoo est en rolling et fonctionne très bien
Mais demande un temps plus que long pour les mises à jour, vu qu’il faut les compiler.
définir « plus que long » ?
j’utilise gentoo quotidiennement, et je passe pas mon temps à compiler,
c’est une vue de l’esprit qui ne semble fondée que sur des représentations imagiaires non vérifiées sur le terrain …
Tu ne parles absolument pas non plus de Archlinux …
Je parlais des mises à jour. Elle arrive de temps en temps non ? Quant à des représentations imaginaires, j’ai maintenu une Funtoo en vie dans une machine virtuelle durant un mois. Je me suis forcé à faire des mises à jour bi-hebdomadaire pour suivre le flux des nouveaux paquets et limiter la casse en terme de sécurité.
https://www.youtube.com/watch?v=rTP1jVLwAIs -> fin janvier 2017, la funtoo mate installée
https://www.youtube.com/watch?v=TG4llwZ4iuw -> bilan au bout de 15 jours
https://www.youtube.com/watch?v=yo2Kmav-1VE -> bilan au bout d’un mois
Pourquoi parler d’Archlinux ? Je suis resté dans le monde des distributions conviviales, celle qu’une personne qui débute dans le monde du libre pourrait choisir d’utiliser. Archlinux comme Gentoo sont plus avancées et demande un minimum d’arrière-plan technique pour être appréciées à leur juste valeur.
Salut,
J’ajouterai qu’il n’y a pas que M. Et Mme toulemonde qui veulent que ça marche 🙂
Je bosse essentiellement avec des logiciels libres, je configure et installe des distribs à longueur de semaine. Mais chez moi, je veux juste que ça marche. Ce n’est pas que je ne sais pas faire en cas de pépin, mais je n’ai pas envie. Alors j’imagine les non initiés si on peut dire…
Je te comprends, mais comme je ne parlais pas des personnes sachant se débrouiller, mais des « tout-le-monde » qui cherche juste un outil fonctionnel…
Et je t’avouerai que j’aime bien avec une GUI de temps en temps pour me simplifier la vie.
Depuis quelques mois, je bosse dans un domaine nordique équipé de deux Portables sous Windows 8 et 10. C’est la première fois depuis 1998 que j’allume un PC sous windows (j’ai très vite opté pour linux peu après windows 98 🙂
Sincèrement, je crois qu’il faut relativiser. Quand tu écris : « Le libre propose de très bons outils : LibreOffice, The Gimp, Inkscape et combien d’autres ? Mais la plupart du temps, les interfaces sont peu ou pas ergonomiques. » ben écoute, de mon point de vue, les interfaces des logiciels sous windows me paraissent pas beaucoup plus ergonomiques que sous nux, et surtout, mon dieu que c’est lent et que c’est laid ! Sans oublier ces fenêtres qui surgissent de partout et à tout bout de champ pour te vendre une mise à jour de l’anti-virus ou de je ne sais quoi. C’est pas compliqué, au bout d’une semaine, j’ai commencé à trafiquer ce bousin pour l’empêcher de m’emmerder toutes les cinq secondes (et du coup j’ai réinstallé tous mes logiciels linux préférés fonctionnant aussi sous windows). À peine arrivé, les collègues m’ont demandé si par hasard je n’arriverais pas à régler leur problème de connexion internet par satellite et les problèmes avec l’imprimante. Ce que j’ai fait ! Je vois pas bien de ce point de vue en quoi windows serait plus accessible que Linux hein.. (sans parler du fait que ça me déplaît vraiment d’envoyer à mon insu des tas d’infos sur ce que je fabrique avec mon ordi à des gens moyennement bien intentionnés).
Comme ce ne sont pas mes machines, je ne me suis pas permis d’installer manjaro en double boot (mais j’y ai pensé, et si j’y retourne l’hiver prochain, je leur proposerais)
En fait, je me demande simplement si cette histoire d’ergonomie supposée supérieure de windows ou mac sur les bureaux linux ne serait pas simplement une affaire d’habitude. Quand on travaille avec un bureau XFCE par exemple, ou Mate, depuis des années, il n’y a rien de plus ergonomique (je n’aime pas Unity et tous les trucs avec d’énormes icônes qui ressemblent à des écrans de smartphone). C’est très relatif quoi.
Après, je suis tout à fait d’accord avec toi : la diversité linuxienne, aussi bien au niveau des distribs qu’au niveau des bureaux, qui d’un certain côté (philosophique, si l’on préfère comme moi la pluralité, les libertés, et la possibilité de choix, à l’uniformité, ) peut être considérée comme une vertu, peut aussi, d’un autre côté, s’avérer un frein pour le grand public, perdu dans toute cette faune sauvage et très très inégale. Mais bon, ma brève expérience de retour sous windows au boulot a juste failli me faire péter un câble par jour. Suis trop heureux le soir de retrouver mon PC sous Manjaro aux petits oignons super rapide et super joli.
Sur cette histoire d’ergonomie justement.
Je travaille avec les deux suites LibreOffice et MsOffice 2016, y’a pas photo, la plus ergonomique des deux est la première surtout quand on sait s’en servir. La seconde, c’est du bling-bling et de la perte de temps à tous les étages sauf pour un usage basique et bidouilleur. Et le fait par Microsoft de pousser tant et plus à l’utilisation de versions connectées rend sa suite encore moins ergonomique.
Concernant les deux autres logiciels Inkscape et Gimp, personnellement je n’ai jamais su utiliser les versions Adobe que je trouve usine à gazesques.
En revanche, effectivement, je pense que Scribus, par exemple, gagnerait à voir son ergonomie améliorée.
Après, concernant l’aspect visuel, l’autre énorme point fort de LibreOffice (qui est aussi un point fort ergonomique) est qu’on peut personnaliser la suite (y compris avec nos propres icônes) et encore plus avec les nouvelles versions. MsOffice, notamment 2016, de ce point de vue est non seulement tristounet, mais très limité.
Certes le design du libre ne suit pas les diktats de la mode Apple-Ikea qui semble le modèle esthétique dominant. Tant mieux et pas uniquement parce que j’y deviens profondément allergique.
Bonjour Fred,
Analyse intéressante dans laquelle je ne peux être qu’en accord. 🙂
Je pense sincèrement que la diversité que nous avons au sein de Linux est pour moi essentiel pour la création … bref cela amène la richesse que nous connaissons dans les divers projets open source qui existent et cela grâce à des passionnés. Néanmoins, accepter la diversité implique, au préalable, d’éviter certains préjugés ou d’éviter l’égocentrisme de certain. Et sur ce point cela n’est pas gagné.
Finalement en 2017 une distribution « out of The Box » fonctionnelle comme peut l’être un MS ou un Apple existe. Une Debian stable par exemple fait le job. Il faut juste au préalable que l’usager qui « switch » vers Linux le fasse correctement. c-ad qu’il passe du temps à comprendre et à apprendre comment un Linux fonctionne.
Et surtout qu’il n’ait pas un matos trop récent pour la dernière stable officiellement disponible. Cf les intel Skylake qui demande au minimum le noyau linux 4.4 pour fonctionner.
Oui , tu as raison, l’éternel problème de compatibilité matériel …
« Certaines personnes n’avaient voulu y voir qu’une critique du principe même du fork, alors que je disais que le fork est une bonne chose. En abuser pour un oui ou pour un non, ça finit par le vider de sa substance. »
Euh Fred, t’abuses ! :/
Dire ça, c’est comme dire que tu es pour une seule distrib avec une charte valide.
Or là tu dis le contraire !
Non mais quand est-ce on bosse ensemble ?
Mais pas en mode schizo STP 😛
Je dis simplement que forker pour forker, sans raison technique valide, c’est juste vider le fork de son fondement.
Je ne veux pas une seule distribution, mais qu’une rationalisation se fasse. Il y a trop de distributions pour le domaine bureautique, et que l’union des forces pour aider à faire avancer la cause du bureau libre ne serait pas une mauvaise chose.
Autant dire que je viens de balancer une énorme grossièreté ici 😀
Tu es un peu dur pour la calculate linux.
Comme je l’avais précisé dans un autre de tes billets ce n’est pas une distribution pour relancer une vieille machine et un processeur musclé est recommandé, mais même dans mon cas, un Phenom x 4 955 de 2011 suffit.
Concernant la relative lenteur des mises à jour, il y a longtemps que pour les plus « lourdes » je les lance le soir avant d’aller me coucher, et ce quelle que soit la distribution. Inutile d’attendre la fin devant son écran.
J’aurais pu être plus dure pour la Calculate. Mais c’est une distribution de qualité. Il est vrai que si les mises à jour étaient un brin plus rapide, cela lui ferait beaucoup de bien 🙂
Bon, c’est un brin caricatural. Sur le fond, je suis d’accord sur la dispersion. Mais sur le reste il y a deux points qui empêchent que ça fonctionne bien: l’installation native chez des constructeurs et son corollaire, la reconnaissance des matériels. Pour le reste, on a au moins 5 choix vraiment aussi accessibles qu’un Windows pour le grand public. Je l’ai expérimenté avec des personnes du troisième âge, loin d’avoir la moindre culture informatique.
Si on ne traite pas ces deux problèmes on restera au niveau des bricoleurs que nous sommes, ceux qui récupèrent des machines, les optimisent, etc… Et c’est là que la diversité des Linux est un handicap, finalement car ça obligé à avoir des trucs en deb, rpm,… On n’arrête pas. On va faire quoi avec solus, par exemple? Même si le projet tient la route.
Pour aller plus loin, on vacation arriver à philosopher sur l’intérêt commun et l’intérêt personnel. Ou sur le fait que le but d’Apple, de google et de Microsoft, c’est de faire du fric, et de mettre tout en oeuvre pour ça, coups bas compris. Canonical avait aussi un but très clair. Maintenant c’est moins simple car il leur manque justement ce que je dis plus haut: Le matos
Un brin caricatural, mais est-ce complètement faux ? 🙂
Il est vrai que la non-installation par défaut sur une partie de machines vendues aux grand public est un facteur de non-progression.
Pour les démultiplications des projets et des formats de paquets, c’est un problème qui est inhérent au libre et aux saints canons du libre.
Ensuite, que ce soit MS ou Apple, ils savent se débrouiller quand il le faut pour tuer la concurrence.
Juste la partie qui laisse penser que Windows ça marche bien pour les noobs… 😉
Ma réflexion était en partie ironique. Ce n’était pas la joie, mais au moins, l’interface graphique utilisateur se lançait sans avoir besoin de s’arracher les cheveux 😀
Salut Fred,
Je ne peux qu’abonder dans ton sens… Quand je vois mon père persister avec Mandriva jusqu’à sa mort puis Mageia aujourd’hui, je suis bien triste de voir de tels projets ne pas jeter l’éponge pour améliorer des projets existants et en bonne santé.
Et quant aux « forkages » d’outils qui font au final la même chose (gvfs VS kio, entre autres), ce sectarisme de DE m’exaspère.
Bref, le libre a encore une longue route de maturation et de réflexion sur lui-même. C’est sûr.
Je pense que ça a déjà été dit mais même si c’est regrettable et je rejoins Frédéric sur ce point, ce n’est pas parce qu’un contributeur arrêtera son projet dans son coin qu’il contribuera à quelque chose de plus collectif. On ne peut pas forcer quelqu’un. C’est et ça reste du travail bénévole donc il fait ce qu’il veut (et je dis ça en tout conscience, sachant bien que le gros problème des distributions GNU/Linux c’est leur nombre, les forks abusifs et le fait que beaucoup n’apportent rien de particulier).
PS : En passant, ça faisait quelques semaines que je n’étais pas venu ici. Frédéric t’es passé sous Prozac ou quoi? Tu es posé et c’est vraiment agréable de te lire maintenant ;p
Posé ? Simplement j’ai décidé d’envoyer chier les trolls en poubellisant leurs commentaires et en leur disant de manière diplomatique que ce sont des sombres casse-bonbon dont la nocivité est… pathologique§.
Sinon, si je dois un jour casser une distribution à cause d’une connerie monumentale, je le ferai… En termes choisis et fleuris qui mettront le nez dans les besoins des mainteneurs ayant fait la dite connerie.
Excellente chronique. Du grand Fred comme on l’aime.
Exactement mon avis. Parfaitement résumé. Un article que je vais partager lorsqu’on me demandera mon avis sur Linux.
excellent article fred je partage ton avis trop de forks au nom d’une soit disant diversité ou liberté ont pourrais mettre le nom que l’on veut derrière tous cela que le problème resterait le même, la qualité et l’ergonomie de certains logiciels sous linux laissent a désirés n’en déplaise a certains comprenez moi bien, j’aime beaucoup le système linux et j’utilise ( linux mint cinnamon 64bits ) tous les jours mais ce n’est pas pour cela que je me raconte des fables a propos des lacunes de celui-ci j’ai lu un peut plus haut que libreoffice était plus ergonomique que la suite de microsoft voila un raisonnement qui en dit long sur les quelques problèmes que l’on peut rencontré sous linux, chacun en tirera sa conclusion en bonne entendeur…