Les distributions GNU/Linux basées sur la Devuan, quel bilan ? Dernière partie.

Après un premier article consacré à la GNUinos et à la Refracta, le deuxième article à la Star et à la Zephyr Linux, voici enfin l’article sur la Nelum-Dev1. J’en avais déjà parlé sur le blog, dans un article de mai 2016 qui avait trop vite tourné au règlement de comptes dans les commentaires.

Allant sur le site de la distribution, j’ai pu voir que la dernière ISO disponible datait de fin mai ou début juin 2016, j’ai donc décidé de la récupérer avec wget.

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ wget -c http://freefr.dl.sourceforge.net/project/nelum-dev1/Nelum-Testing/Nelum-Dev1-XFCE-64-Testing.iso
–2016-09-11 18:08:14– http://freefr.dl.sourceforge.net/project/nelum-dev1/Nelum-Testing/Nelum-Dev1-XFCE-64-Testing.iso
Résolution de freefr.dl.sourceforge.net (freefr.dl.sourceforge.net)… 2a01:e0d:1:8:58bf:fa88:0:1, 88.191.250.136
Connexion à freefr.dl.sourceforge.net (freefr.dl.sourceforge.net)|2a01:e0d:1:8:58bf:fa88:0:1|:80… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 200 OK
Taille : 1142947840 (1,1G) [application/octet-stream]
Sauvegarde en : « Nelum-Dev1-XFCE-64-Testing.iso »

Nelum-Dev1-XFCE-64- 100%[===================>] 1,06G 731KB/s in 20m 19s

2016-09-11 18:28:33 (916 KB/s) — « Nelum-Dev1-XFCE-64-Testing.iso » sauvegardé [1142947840/1142947840]

Rien que le nom me laisse penser que l’ISO n’est pas basée sur la Devuan en cours de stabilisation, mais sur sa branche testing, dérivée de ce qui donnera la Debian Stretch en 2017.

En jargon « devuanien », c’est la version Ascii, dixit la page d’accueil de la Devuan :

current testing is “Ascii” (planet nr.3568)

Ensuite, j’ai lancé mon ami VirtualBox avec la configuration habituelle pour tester l’ensemble.


Une fois le démarrage terminé, je me suis connecté via le duo nom d’utilisateur « live » et mot de passe « live », sans les guillemets. On a une interface Xfce dont la présentation générale fait penser à MS-Windows.

On est alors confronté à un bug de connexion réseau, suite à un changement introduit dans udev 197, les Predictable Network Interface Names.

Un simple ip a dans un terminal m’a aidé à configurer wicd pour que le réseau soit fonctionnel. Une personne ne connaissant pas cette subtilité bazardera l’image ISO sans autre forme de procès. Dommage.

Ensuite, j’ai lancé l’installateur, qui se révèle être celui de la Linux Mint Debian Edition. Autant dire, du sérieux et du solide.

Ah, les écrans d’attente 🙂

Même s’il y a une gueulante à l’installation de grub, cela n’empêche nullement le système de démarrer par la suite.

Au premier lancement, après avoir configuré correctement wicd, j’ai demandé la recherche des mises à jour et leur installation. Autant dire qu’il y avait du peuple 🙂

Que 700 mises à jour depuis la fin mai 2016 ?

Après l’installation et le redémarrage, je suis resté face à un écran noir. J’ai été obligé de me connecter dans une deuxième session via le raccourci touche ctrl de droite et F2, puis j’ai installé le paquet virtualbox-guest-x11.

J’ai essayé en vain de faire passer les répertoires utilisateurs de l’anglais vers le français. J’ai donc laissé tomber, puis j’ai fait chauffer mon enregistreur de vidéo.

La Nelum-Dev1, modulo le bug de l’interface réseau, est sûrement l’une des dérivées les plus utilisables. Il y a quelques bugs graphiques qui doivent être liés à des thèmes incompatibles avec GTK 3.20. Le bilan des dérivées de la Devuan est tout sauf fameux, et je dois dire que je ne m’attendais pas vraiment à un résultat différent.

Moralité ? Si vous voulez une distribution sans systemd, c’est soit la Devuan Jessie, soit la Slackware Linux, soit la NuTyX, soit la Manjaro OpenRC, soit la Void Linux ou encore une Gentoo Linux ou une Funtoo Linux. Désolé si j’en ai oublié dans la liste, mais c’est déjà pas si mal que ça 🙂

8 réflexions sur « Les distributions GNU/Linux basées sur la Devuan, quel bilan ? Dernière partie. »

  1. « Moralité ? … que ça »

    Soit FreeBSD release… soit OpenBSD -current. Non ?! 😉

    Plus sérieusement, autant rester sur Devuan. Pourquoi déjà aller chercher un fork d’un fork non finalisé de Debian stable ? Non je ne comprends vraiement pas les personnes qui désormais forkent un projet en devenir et qui n’a même pas encore fait ses preuves !!!

    Nous verrons bien si le système Devuan GNU/Linux arrive sur une version stable (au sens du projet Debian) de qualité. Pour ma part, je n’ai pas d’avis à donner sur ce système. J’attends de voir les octets de la première version stable.

  2. Deux sur cinq qui restent exploitable ce n’est pas si mauvais que cela ?
    Malgré tout ce qu’on peut dire la testing reste quand même assez stable pour le commun des mortels et je ne m’en plains pas.
    A pluche.

  3. Il y a aussi PcLinuxOs, la mal aimée en France, pourtant toujours assez bien classée sur Distrowatch.
    Sans systemd et maintenant avec Plasma 5, KDE SC 4 restant toujours proposé.
    La Pisi aussi, distribution Turque, je ne connais pas trop …
    Pour les « Devuan », j’aime bien la Britannique exe/Gnu/Linux proposée avec Trinity Desktop.
    http://exegnulinux.net/downloads/jessie/
    Pour ma part, j’utilise au quotidien la distribution Serbe Trios/Gnu/Linux.
    C’est le même esprit que Devuan, une Jessie/XFCE. La différence: utilisation des dépôts Debian, et
    non Devuan. Et surtout l’utilisation du duo OpenRC/eudev venant de Gentoo.
    http://mirror.org.rs/trios/iso-images/

    1. Merci d’avoir complété la liste.

      Après, il faudra que je te demande : sur 100 linuxien(ne)s, combien s’attache à savoir quel système d’init est utilisé ? 10 ? 15 ? Plus ? Moins ?

      Dans le domaine des distributions de bureaux, c’est au final bonnet blanc et blanc bonnet. Je n’ai rien contre sysVinit, OpenRC, runit ou systemd. J’utilise juste ce qu’on me propose. Si un jour Arch passe à OpenRC, et bien j’apprendrais juste les subtilités de ce système d’init sans faire la moindre jaunisse.

      Dernier point, pour la Pisi, je crois me souvenir que c’est la continuation de la Pardus, qui avait développé des outils comme Kapidan repris par la Chakra Linux.

  4. Sur 100 Linuxiens ? Je ne sais pas trop, pas tant que ça en effet, tu as sûrement raison.
    Je pense qu’il y a encore une « niche » qui ne veut pas entendre parler de systemd. Déjà,
    les « aficionados » des distros style Slackware, PcLinuxOs qui en font un argument fondamental.
    Les utilisateurs de Devuan, c’est un peu différent: ils n’ont jamais accepté le choix de Debian.
    Pour eux, « Debian n’est plus Debian ». Je l’ai lu, je ne l’ai pas inventé.
    Puis peut être quelques utilisateurs comme moi. Ce n’est pas une question de haine, juste de choix.
    De choix perso, plus question de s’étendre plus que ça sur le sujet. De la haine, il y en a tellement eu
    au moment du choix chez Debian ….

    1. Déjà, les « aficionados » des distros style Slackware, PcLinuxOs qui en font un argument fondamental.

      Un peu court comme argument, mais il se respecte.

      Les utilisateurs de Devuan, c’est un peu différent: ils n’ont jamais accepté le choix de Debian.
      Pour eux, « Debian n’est plus Debian ». Je l’ai lu, je ne l’ai pas inventé.

      Par contre, il y a un point qui me fait tiquer. Ils disent vouloir respecter la liberté de l’init, mais pourquoi n’y a-t-il de Devuan avec OpenRC ? Avec runit ? Avec s6 ?

      De choix perso, plus question de s’étendre plus que ça sur le sujet. De la haine, il y en a tellement eu
      au moment du choix chez Debian ….

      Je dois dire que comme guerre technique, ça a été le summum l’année dernière. Je suis dans une position pratique, comme je l’ai précisé dans le commentaire précédent.

      On verra bien qui survivra et qui mourra. Je ne donne pas cher de Devuan à long terme. Déjà une Devuan 1.0 stable, ce serait une énorme victoire pour eux.

      1. Pour Devuan, je trouve qu’ils s’embrouillent. Ils voudraient, je pense, réinventer la roue…
        Bien sur qu’ils pouraient utiliser OpenRC/eudev comme la Trios.
        Je ne suis plus vraiment l’actualité Devuan. Au début, il y avait pas mal de discussions, les devs de Trios par exemple y prenaient part. Mais ils voulaient, à terme, avoir un init « pur »avec une alternative perso à udev. Ce qui ne semble pas être une mince affaire ….
        Il n’y a qu’à voir comment procède Pat Volkerding pour sa Slackware 14.2: eudev, consolekit-2 et très probablement dans l’avenir, elogind.
        Les arguments sont quand même assez réticents envers RHEL/Poettering.
        Les arguments d’AlienBob pour Slackware: And what’s not…
        http://alien.slackbook.org/blog/page/3/

        Pour Pisi, oui c’est bien la continuité de Pardus. Une nouvelle version est sortie il y a peu de temps.
        On pourrait encore citer Antix, toujours une Debian Jessie nosystemd …..
        Enfin bon, pour terminer, Devuan, au début j’étais plutôt pour. Hélas maintenant, je suis
        un peu de ton avis. Dans la durée, je n’y crois plus trop …

        1. Justement, à trop vouloir réinventer la roue, on finit par faire du surplace.

          Bien sur qu’ils pouraient utiliser OpenRC/eudev comme la Trios.

          Et qui fonctionnent très bien tout en étant plus « moderne » qu’un sysVinit classique.

          Mais ils voulaient, à terme, avoir un init « pur »avec une alternative perso à udev. Ce qui ne semble pas être une mince affaire ….

          Le projet vdev en effet… Je n’y crois pas à long terme. Trop gros pour une si petite équipe.

          J’ai lu la partie « and what’s not ». Je pense que l’avenir alternatif à systemd passe par OpenRC,runit et eudev ou encore elogind. Pas par des projets à la Devuan qui sont des forks « rageux » masqués sous une mince justification technique.

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