Dans le petit monde des distributions GNU/Linux, très peu sont adossées à des entreprises, source importante plus ou moins assurée de revenus. Je citerais : Red Hat Entreprise Linux (et sa version grand public, la Fedora Linux, plus communautaire), Ubuntu (financée par Canonical), OpenSuSE (financée par Novell). Et puis, sauf erreur de ma part, c’est tout.
3 distributions (4 en comptant Fedora Linux), adossées à des entreprises, donc censées avoir les reins plus solides. J’aurais bien cité Mandriva, mais celle-ci – malheureusement – empeste une odeur persistante de sapin verni…
Donc, si on prend le top 10 des distributions listées sur Distrowatch – oui, je sais, ça vaut pas grand chose, mais déjà, cela donne une idée de la répartition des distributions auprès des personnes l’utilisant pour une utilisation de GNU/Linux sur le bureau), à savoir, en ce début janvier 2012 :
Mis à part Ubuntu, Fedora Linux (indirectement) et OpenSuSE, le reste est occupé par des distributions communautaires ou de type communautaire. D’ailleurs, cette année, la distribution communautaire ArchLinux fête ses 10 ans, Debian GNU/Linux ses… 19 ans ! CentOS ? 8 ans cette année.
Il ne faut pas oublier que sans le projet communautaire Debian GNU/Linux, et sa branche de developpement Sid / Unstable, la distribution qui a monopolisé la première place du top 10 Distrowatch durant plusieurs années (en gros de 2007 à fin 2011) sans interruption n’aurait pas eu à se mettre grand chose sous la souris.
Il est vrai que la position acquise au fur et à mesure des années par la distribution « commerciale » – par opposition aux distributions communautaires – de Canonical l’a rendu incontournable au point de voir fleurir chaque semaine ou presque une version dérivée ayant eu une destinée plus ou moins glorieuse.
Linux Mint, puisqu’il faut utiliser son nom, semble connaître les faveurs du bruit médiatique actuellement. Inutile de revenir sur le projet Cinnamon, qui semble séduire pas mal d’utilisateurs n’ayant pas envie de changer leurs habitudes acquises depuis de nombreuses années pour des raisons plus ou moins justifiées, et qui a déjà fait couler pas mal d’encre électronique.
Il est normal de se poser la question sur la viabilité de cette distribution communautaire qui propose une version de sa distribution qui s’affranchit d’Ubuntu pour revenir aux sources – quoique plus stable – en utilisant Debian GNU/Linux testing. La Linux Mint Debian Edition propose donc une rolling release (tiens, aurais-je eu en partie raison il y a environ 2 ans ?) en conservant pour le moment Gnome 2.32.x, histoire de peut-être faire murir suffisamment Cinnamon et proposer un duo Linux Mint Debian Edition avec Cinnamon au dessus ?
D’ailleurs, j’avais pu tester le paquet cinnamon-git sur mon ArchLinux et j’avais fait une vidéo sans faire l’article à l’époque.
Evidemment, c’est du déjà-vu, mais cela rassure. Même si je suis un utilisateur convaincu de la nouvelle génération d’interface proposée par les codeurs de Gnome, je comprends parfaitement que des personnes soient rassurées par la conservation de vieux réflexes. Car on a beau être déjà suffisamment passionné d’informatique pour utiliser GNU/Linux sur sa machine personnelle, cela ne signifie pas qu’on veuille changer ses réflexes acquis durant de nombreuses années.
Une distribution communautaire dépend des dons de ses utilisateurs, que ce soit en terme purement technique ou financier. Demander des fonds pour se financer, est-ce si grave ? Poser la question, n’est-ce pas y répondre ?
D’ailleurs, selon moi, une distribution communautaire aura, la plupart du temps, les reins plus solides qu’une distribution adossée à une entreprise. Pour une simple et bonne raison : pas d’actionnaires à qui verser des dividendes. Ce qui aide à la survie d’une distribution, même si des appels à donner arrive de temps à autres.
Maintenant, est-ce Linux Mint continuera à exister à une échelle de 1, 5 voire 10 ans ? Seul l’avenir nous le dira…
Ton article serait-il une réponse au bigorneau? 😉
Il ne faut pas oublier que sans le projet communautaire Debian GNU/Linux, et sa branche de developpement Sid / Unstable, la distribution qui a monopolisé la première place du top 10 Distrowatch durant plusieurs années (en gros de 2007 à fin 2011) sans interruption n’aurait pas eu à se mettre grand chose sous la souris.
Je crois qu’il manque le mot Ubuntu dans la phrase 😉
Je suis complètement d’accord pour dire qu’une distribution communautaire à plus de chance de vivre qu’une autre adossée à une entreprise commerciale si ce n’est pas son core business et encore comme le prouve l’exemple Mandriva. La prochaine qui pourrait disparaitre dans cette forme sera probablement Opensuse car personne ne sait vraiment ce que veulent les nouveaux propriétaires.
D’un autre côté, j’ai l’impression qu’une distribution « commerciale » si elle devait disparaitre serait immédiatement forkée par la communauté. Je ne vois pas Ubuntu disparaitre mais un projet secondaire, pourquoi pas.
Ton article serait-il une réponse au bigorneau? 😉
Pourquoi poser la question alors qu’on connait déjà la réponse ? 😉
Je crois qu’il manque le mot Ubuntu dans la phrase 😉
Non, j’ai juste fait une périphrase, j’avais envie d’appliquer cette figure de style.
Je suis complètement d’accord pour dire qu’une distribution communautaire à plus de chance de vivre qu’une autre adossée à une entreprise commerciale si ce n’est pas son core business et encore comme le prouve l’exemple Mandriva. La prochaine qui pourrait disparaitre dans cette forme sera probablement Opensuse car personne ne sait vraiment ce que veulent les nouveaux propriétaires.
Je peux te dire qu’au début, je ne croyais pas vraiment à Mageïa… Mais si une distribution doit reprendre le flambeau de l’ancienne Mandrake/Mandriva, c’est elle.
D’un autre côté, j’ai l’impression qu’une distribution « commerciale » si elle devait disparaitre serait immédiatement forkée par la communauté. Je ne vois pas Ubuntu disparaitre mais un projet secondaire, pourquoi pas.
J’avoue qu’ici, j’ai un doute plus prononcé. Autant, avec le recul, le fork Mageïa se justifie, un fork d’Ubuntu ? Le vrai danger à terme pour Canonical, pour les distributions « conviviale », c’est le duo Linux Mint Debian Edition + Cinnamon.
Je ne sais pas trop pour LMDE avec Cinnamon car il n’y a plus eu de mises à jour de cette version de Linux Mint depuis aout 2011. Je sais qu’il y a eu un gros travail de fait pour la sortie de Mint 12 et qu’il y en a encore plus maintenant car Cinnamon dans l’idéal doit être prêt pour la prochaine Mint LTS mais moi qui ai installé une LMDE, je me sens un peu trahi.
Par exemple, il est promis jockey dans la prochaine mise à jour. Or, il me semble important qu’il soit implémenté le plus tôt possible car le public de Linux Mint n’est pas censé être celui des bidouilleurs ou bien j’ai manqué un truc. Sans ce type d’outils facilitant l’utilisation, je préfère ma debian testing 🙂
Faudra que je reteste, mais dans mes derniers essais – la semaine dernière – ma LMDE Gnome 2011.09 a connu pas mal de mises à jour.
La LMDE, la « Ubuntu » de la Debian GNU/Linux testing ? 😉
Salut,
Ce qui m’attriste, c’est qu’à mon sens , il n’y a aucune distribution (gratuite) qui puisse concurrencer MS Windows.
Ubuntu? Bah avec son nouveau Gnome, il récolte pas mal de mécontentements
Mint? Oui mais peut on m’assurer qu’il tiendra 8ans comme Windows XP
Fedora? Il y a selon moi trop de Spin… impossible de savoir lequel l’emportera
Opensuse? comme dit plus haut « personne ne sait vraiment ce que veulent les nouveaux propriétaires. »
Debian? D’après ce que j’en sais, ce n’est pas pour les novices
Mandriva? est sur le déclin
Je travaille dans l’informatique et je continue à chercher une distro qui tienne dans le temps et qui propose un environnement graphique de bureau simple, modifiable et rapide pour la proposer sur des machine d’occasion. Cela fait 5 ans que je cherche et je n’ai toujours pas trouvé.
Merci pour cet article bien écrit, bien étayé et du coup fort intéressant.
Et puisqu’on y est encore : heureuse année 2012 🙂
J’ai un parcours similaire à celui de Stratego (dernier commentaire) et en suis un peu au même point : j’utilise l’outil informatique tous les jours à titre professionnel (Windows), je suis tombé dans la marmite vers 10 ans et dans celle de Linux il y en a 6. J’ai fait mes gammes avec Kanotix puis Sidux à l’époque, en ai testé de nombreuses autres et me suis arrêté quelques temps sur Sabayon puis Mandriva. D’un point de vue « philosophique » j’ai voulu abandonner cette dernière au profit de Mageia que j’ai suivie depuis le début mais n’ai pas réussi à installer sur mon vieux système 64bits ! Alors qu’Ubuntu 10.04 n’a eu aucun souci, de même que PCLinuxOS et (aujourd’hui même) OpenSUSE 12.1… Même si je passe parfois de gros morceaux de nuit (la preuve j’écris ce post à 2 plombes du mat :/) à explorer/tester/installer de nouvelles distros, je recherche encore celle qui conciliera pérennité, communauté, fiablité et facilité d’installation/utilisation. Bien que convaincu que communauté et pérennité vont de paire en s’affranchissant des considérations économiques voire boursières, je me veux pragmatique afin d’entretenir mon goût pour Linux et continuer à l’utiliser ce formidable OS. Comme visiblement Stratego et certainement d’autres utilisateurs Linux, je me focalise donc sur les distros (KDE) user-friendly, à l’installation robuste et bien ficelée (et qui aboutit sans s’arracher la tête), avec une détection hardware performante et juste ce qu’il faut de logiciels « empaquetés ».
Pour conclure et sans trop plagier le slogan d’une marque de surf, « the search is on » et elle risque encore de continuer, cela grâce aux communautés qui ne tarissent pas de motivation et d’inventivité pour proposer de nouvelles distros dont certaines font/feront leur « trou » et pas d’autres. Vive la diversité !
Et merci pour tes articles.