Bonobuzz : la promotion de la vente de contenus sponsorisés pour remplacer le financement par la publicité ?

J’ai reçu récemment un courrier d’un site qui s’appelle Bonobuzz qui me proposait de vendre mes services en terme d’écrits. Je recopie ici le dit courrier plus que standardisé, en anonymisant le nom de l’expéditeur :

Bonjour,

Je suis Xxxx, conseiller client chez bonobuzz.com

Après avoir consulté votre blog, j’ai remarqué qu’il avait un fort potentiel d’audience dans la thématique du High Tech. Il s’avère que certain de nos clients sont intéressés par des articles sponsorisés dans ce domaine et votre blog répond à leurs critères.

Le principe d’un article sponsorisé est simple : vous êtes rémunéré par le client pour poster son article sur votre blog ou écrire vous-même un article sur le sujet du client. Vous êtes libre de refuser les propositions et de fixer vos propres conditions.

Pour être visible par ces clients, il vous suffit de créer gratuitement votre annonce sur bonobuzz.com où vous définissiez votre prix et vos conditions pour un article sponsorisé.

Par la même occasion vous pouvez aussi créer des annonces pour chacune de vos pages sur les réseaux sociaux.

Pour plus de détail allez voir la vidéo de découverte : http://bonobuzz.com/comment-ca-marche/

J’espère voir rapidement votre annonce sur bonobuzz

N’hésitez pas à me contacter pour toute question sur mon adresse : xxxx.xxxxxxx@bonobuzz.com

Bonne année

Cordialement

Xxxx Xxxxxxxx
Conseiller clientèle
Bonobuzz.com

Une possibilité aurait été d’ignorer le courrier et de l’envoyer sans autre forme de procès chez /dev/null mais j’ai préféré en parler sur le blog pour aider les internautes qui me lisent de tomber dans le piège grossier des articles sponsorisés qui remplacent les encarts publicitaires dans les sites.

Il faut dire que la propagation nécessaire et justifiée des bloqueurs de publicités dans les navigateurs web obligent certains annonceurs à passer par d’autres moyens pour faire passer leur propagande commerciale auprès des consommateurs. J’aurais pu décomposer le terme consommateurs, mais ça faisait trop années 1990…

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Je suis un vilain idéologue, vous l’ignoriez ? :D

J’ai reçu un courrier enflammé de la part d’une personne travaillant pour un site que j’avais employé dans un vieil article concernant mon point de vue sur la dangerosité intrinsèque de faire dépendre le financement d’un site internet par la seule manne publicitaire. Un vieux billet d’avril 2014 avec une vidéo à l’appui.

Apparemment, ayant froissé certaines sensibilités d’un site qui doit avoir 20 à 30 fois plus de visites quotidiennement que mon humble blog, dont le pic a été une journée à 2500 pages vues, et qu’un article vu peut-être une centaine de fois depuis sa rédaction a été source d’un fil de messages où les leçons de morale se sont succédées aux « vous n’y connaissez rien », ou encore « votre métier de blogueur n’a rien à voir avec celui d’éditeur ».

Statistiques juillet 2014

Non seulement, je ne suis pas un blogueur de métier, et s’il y a une cinquantaine de personnes en France métropolitaine qui peuvent le prétendre, ce doit être le bout du monde.

Mais qu’on soit blogueur ou éditeur, on tombe sous le coup de la loi du 29 juillet 1881, dite loi sur la liberté de la presse.

Je suis d’accord, l’humble blogueur que je suis n’a pas à se poser de questions sur comment payer la facture de l’hébergement du blog ou le salaire des collaborateurs. D’ailleurs, dans le respect de la loi de 1881, je préfère par sécurité fermer les commentaires d’un article au bout d’une semaine, les spams ayant tendance à arriver sur les vieux articles.

Des gros sites dits d’informations jouent avec le feu, mélangeant allègrement le publi-rédactionnel avec le vrai rédactionnel, imposent des panneaux infranchissables, des intermèdes musicals ou autre cochoncetés de ce style. Du pousse au crime pour installer un bloqueur de publicité, donc. A cause de cette minorité d’orifice excréteur fessiers, les sites honnêtes et respectueux envers leurs visiteurs payeront les pots cassés.

La principale remarque a été que je suis un idéologue , et je dois dire que je suis en partie d’accord. J’ai des opinions et des idées, je les exprime, je les argumente.

On pourrait appliquer ce terme aussi à Ploum quand il parle du sujet de la publicité sur la toile, que ce soit son coût réel, son coût humain, ou sur un business-model en mal de renouvellement.

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Le coût de la gratuité des sites grâce au financement publicitaire, c’est 10% à 15% de votre bande passante ?

Après avoir lu un article sur le coût économique et écologique de la publicité papier en boite aux lettres sur le site de l’UFC Que Choisir qui coûte 231 millions d’euros par an aux contribuables au niveau du recyclage, j’ai voulu savoir, par curiosité, quelle était la proportion de la bande passante consommée par la publicité sur les sites internet.

Ouvrons une parenthèse.

On justifie la gratuité des sites internet par l’utilisation de la publicité, comme pour l’existence de chaînes de télévision ou de radio. Mais il y a une différence. La radio et la télévision sont des médias passifs, dans le sens où les interactions sur les contenus sont proche de zéro, en dehors des votes plus ou moins faisandés à base de SMS payants que l’on trouve (trouvait ?) à l’époque des Loft Story et autres télé-crochets.

Sur Internet que l’on réduit souvent au web, l’utilisateur peut décider s’il veut ou pas afficher tel ou tel contenu. Ce qui est une différence de taille. En clair, l’utilisateur ne peut pas être considéré comme une oie qu’on gave sans qu’elle puisse rien y faire.

Fermons cette parenthèse.

Pour faire une expérience rapide, j’ai pris mon navigateur internet. J’ai rajouté un profil nu, sans le moindre bloqueur de pub, ni de flingueur de cookies. Et mon profil qui utilise adblock edge et Ghostery.

Ensuite, j’ai décidé d’enregistrer des versions filtrées et non filtrées des sites listés ci-dessous. Il m’a suffit par la suite de calculer la différence de taille entre les deux versions.

  1. ZdNet.fr
  2. Clubic.com
  3. Korben.info
  4. Cdiscount.com
  5. 01net.com
  6. Youtube.com
  7. Dailymotion.com
  8. amazon.fr
  9. Fnac.com
  10. PriceMinister.com

Je ne peux pas tester tous les sites, mais j’ai essayé de faire un panel aussi large et varié que possible.

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Le financement publicitaire : c’est comme mettre sa tête sous le couperet de la guillotine en espérant qu’il ne tombe pas ?

Suite à un article titillant les glandes lacrymales sur les méchant(e)s « insérez votre insulte préférée ici » internautes de « insérez une autre de votre insulte préférée ici » employant les bloqueurs de publicités et sur un fil sur google+ j’ai eu envie d’écrire cet article pour mettre – encore une fois – les pieds dans le plat.

L’article en question est un chef d’oeuvre de novlangue. Premier morceau de choix :

Selon moi, AdBlock Plus et la centaines d’autres plugins/addons disponibles représentent une nuisance grandissante pour les éditeurs de sites web, dans la mesure où la publicité est le seul financement réaliste et efficace existant pour eux; et si les éditeurs sont en danger, ce sont au final les internautes qui en pâtiront.[…]

Surtout ne pas se demander pourquoi les bloqueurs de publicités ont une telle popularité, surtout pas… C’est vrai, c’est tellement mieux de ne pas se questionner…

[…]Selon les audiences des sites web, le pourcentage des publicités bloquées peut atteindre jusqu’à la moitié des impressions publicitaires : un manque à gagner considérable pour les sites qui reposent quasi intégralement sur ces revenus.[…]

Comment appelle-t-on un modèle de financement avec source unique de revenus ? Une incongruité pour rester dans le vocable respectable.

Vous voulez de la novlangue cinq étoiles ?

[…]D’autant que du côté des éditeurs, les conséquences des adblockers pourraient être très pénalisantes pour le financement, et donc l’offre de services aux internautes.[…]

Ne plus avoir de photocopieuses à communiqué de presse, quelle perte. Et le reste de l’article est à l’avenant. Sans oublier un passage qui arracherait des larmes au plus dur des coeurs de pierre :

[…]
Le financement par la publicité est aujourd’hui incontournable. Les usages du web gratuit sont tellement ancrés dans les habitudes de consommation que c’est le seul modèle efficace et réaliste. Il a par ailleurs au moins trois grandes vertus:

– premièrement, il permet de faire connaitre sans aucune friction des services et des contenus. La barrière du payant ou du « freemium » rendrait l’accès à ces services nettement moins évident;
– deuxièmement, la publicité permet une démocratisation du web dans la mesure où elle permet l’accès aux contenus gratuit;
– enfin, Internet étant global, les budgets publicité des pays développés financent aussi l’accès des utilisateurs aux contenus dans les pays en développement. Une forme de redistribution qu’on oublie trop souvent ![…]

Alors, méchant(e)s « insérez votre insulte préférée ici » internautes de « insérez une autre de votre insulte préférée ici » employant les bloqueurs de publicités, rendez-vous compte que vous tuez l’internet mais aussi la croissance des pays en voie de développement ! Quand même ?!

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La blogosphère francophone : quelle indépendance a-t-elle au final ?

Dans un article Cyrille Borne parle de la « prise de conscience » du blog qui est (était ?) à mes yeux l’exemple parfait de ce que la blogosphère francophone « professionnelle » : une photocopieuse à communiqué de presse, vivant de la publicité, donc avec une indépendance se réduisant comme une peau de chagrin.

Je vous renvoie à l’article, il résume très bien l’hypocrisie de la blogosphère francophone professionnelle. S’il y a de la publicité, vous pouvez tout aussi bien tourner les talons.

Mais il faut dire les choses comme elles sont, dès que la publicité apparait, l’indépendance disparait d’elle-même. Hier soir, dans le magazine Capital, un reportage était consacré au Low Cost.

Dans le reportage consacré aux smartphones d’entrée de gamme (qui sont suffisant pour nombre d’utilisateurs qui font du téléphone, du SMS, et quelques photos), on voyait une brochette de blogueurs invités par un fabriquant anglais du nom de Kazam, et qui après leur avoir fait l’article leur faisait cadeau du dernier « haut de gamme » de la marque, le Thunder Q4.5.

Et peu après, on voyait des captures d’écrans des sites qui parlaient – à n’en pas douter – en bien du smartphone qui valait dans les 170 €.

Je ne voudrais pas me montrer suspicieux, mais cela empeste l’opération de communication à plein nez, et au passage, on s’achète pour « un plat de lentille » des pages complaisantes.

Oserais-je dire que les blogueurs invités n’ont plus d’indépendance ? Que ce sont des idiots utiles qui permettent à une marque de se faire de la publicité à vil prix ?

Mais non, ce sont juste des êtres humains avec leur faiblesse. Mais c’est bien connu, l’humain est doué de raison et sait faire la différence entre un article « commandé » et un article vraiment critique (dans tous les sens du terme).

Mais il est vrai que cela fait longtemps que je n’ai plus lu un article comme celui d’un Amstrad 100% qui, parlant du merdissime Chicago’s 30 dans son numéro 13, en page 83, déclarait :

Tiens, je viens d’éteindre mon CPC. Tiens, la K7 de Chicago’s 30 vient de se retrouver dans la poubelle. Tiens quelqu’un profitant du fait que j’ai le dos tourné vient d’y mettre le feu dans l’intérêt de la santé publique. Mais comment je vais finir mon article, moi ?! »

La note était de 20%… Qui a vu de telles notes récemment, que ce soit dans un magazine ou sur un blog ?